Le martyre des évêques du Congo-Brazzaville : Mgr Firmin Singha, compagnon du Cardinal Emile Biayenda et ami du Pape Jean Paul II (chapitre 3)

Mgr Firmin Singha

Par Hervé Zebrowski                                                                                               

Originaire du Nord, Mgr Firmin Singha, évêque d’Owando durant de nombreuses années, avait été nommé en 1988 évêque de Pointe Noire, grande métropole portuaire du Sud et capitale économique du Congo Brazzaville, à l’âge de 65 ans. Monseigneur Firmin Singha était un ami de jeunesse et de séminaire du cardinal Émile Biayenda, lui-même originaire du Sud. Par ailleurs, Monseigneur Firmin Singha était un très proche du pape Jean Paul II. En effet, en 1972 Mgr Émile Biayenda, archevêque de Brazzaville, n’avait pas de contact direct avec le Vatican car il n’existait aucun lien diplomatique entre la République populaire du Congo Brazzaville et Rome. C’est la raison pour laquelle il avait envoyé son ami Mgr Firmin Singha en mission à Cracovie afin de rencontrer l’archevêque de cette ville polonaise, Karol Wojtila qui, en tant que cardinal, avait un contact direct avec le pape Paul VI. Mgr Émile Biayenda entendait renseigner ainsi le cardinal Karol Wojtila et le pape Paul VI sur l’extrême misère et désespoir dans lesquels se trouvait l’Église catholique au Congo Brazzaville.                                                                                                                                                                      A la suite de cette visite de 1972, Mgr Karol Wojtila qui, six en plus tard deviendra le pape Jean Paul II, envoya une équipe de cinq prêtres polonais au Congo Brazzaville afin de venir soutenir un clergé particulièrement blessé par le régime marxiste de cette république africaine. L’un de ces tout premiers prêtres au Congo Brazzaville fut le père Stanislas Jez, aujourd’hui responsable de la communauté des prêtres polonais en France. Depuis lors, la mission polonaise poursuit son œuvre pastorale au Congo Brazzaville.                                                                                                                                        

En  1973, afin de soutenir l’autorité de Mgr Émile Biayenda, archevêque de Brazzaville,               le pape Paul VI nomma (créa) ce dernier cardinal de l’Église catholique. Par cette élévation au rang de cardinal de l’Église catholique, Mgr Émile Biayenda put avoir un accès plus direct au pape : tels furent les fruits de cette première visite de Mgr Firmin Singha à Cracovie.           

En 1977, après l’exécution du cardinal Émile Biayenda, Mgr Firmin Singha se décida à retourner à Cracovie afin de tenir informé personnellement Mgr Karol Wojtila des circonstances exactes du crime rituel dont fut victime Mgr Émile Biayenda. Il fallait que Rome comprenne que les motivations d’un tel sacrifice humain n’avait rien à voir avec la lutte politique contre le communisme, mais témoignait d’une sombre spiritualité africaine au service des forces de la Mort, qu’il ne s’agissait pas d’un crime politique mais d’un crime rituel lié à une sombre religion. En effet, Mgr Firmin Singha avait été mis au courant par le père jésuite Ernest Kombo des circonstances exactes de l’assassinat sacrificiel dont le cardinal avait été victime. Quelques complices de cet assassinat perpétré dans la nuit du 22 au 23 mars 1977 terrorisés par le geste qu’ils avaient commis, étaient venus confier à ce père jésuite leur insupportable homicide. Cependant, dès le lendemain, cet assassinat avait été révélé dans sa dimension particulièrement cruelle aux différentes personnalités entourant la dépouille du cardinal (évêques, prêtres, médecin légiste…). Seul, Mgr Firmin Singha pouvait accueillir les terrifiants détails de cette exécution sacrificielle et les confier au Vatican par l’entremise du cardinal Karol Wojtila.                                                                                                                                                      

Enfin, il faut le savoir, c’est Mgr Firmin Singha lui-même qui avait conseillé, en 1991, au Pape Jean Paul II de confier la présidence de la Conférence Nationale Souveraine à Mgr Ernest Kombo. Le père jésuite Ernest Kombo avait en effet été consacré évêque en 1983 par le pape Jean Paul II. Il existait donc entre Mgr Firmin Singha et le cardinal Karol Wojtila un lien d’âme profond qui s’était instauré au cours de la lutte que ces évêques, l’un en Pologne, l’autre au Congo Brazzaville, avaient menée contre le communisme.                                       

Denis Sassou Nguesso savait tout de ce lien. Après la mort du Cardinal Emile Biayenda, du point de vue du Vatican, le chef de l’Église catholique au Congo Brazzaville était Mgr Firmin Singha. Pour retrouver son pouvoir perdu en 1992, après la Conférence Nationale Souveraine, Denis Sassou Nguesso devait mettre à mort Mgr Firmin Singha : ce qu’il fit en 1993.                                                          

C’est ainsi que Sassou Nguesso fit appel aux féticheurs dévoués au culte des forces de la Mort pour que ces derniers s’emparent de la conscience sacerdotale de quelques prêtres entourant Mgr Firmin Singha qui en cette année 1993 se trouvait évêque de Pointe Noire, bien loin donc de son Nord natal. Ces prêtres, par leur proximité avec l’évêque, exécutèrent les prescriptions mortifères qui leur étaient commandées. Ce terrible secret d’Église m’a été confié par Mgr Ernest Kombo qui était affligé et meurtri par cette sinistre réalité de quelques membres du clergé congolais perdus et aux ordres de sombres forces mondaines. Quelle justice humaine serait en mesure de prouver et de condamner de tels actes et de tels meurtriers ? Le crime était aussi terrible que parfait.     

Par Hervé Zebrowski                                                                                               

Diffusé le 04 novembre 2023, par www.congo-liberty.org

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3 réponses à Le martyre des évêques du Congo-Brazzaville : Mgr Firmin Singha, compagnon du Cardinal Emile Biayenda et ami du Pape Jean Paul II (chapitre 3)

  1. Les SIngha, une famille congolaise de Boundji au carrefour de l’unité nationale

    Le dernier ouvrage de Mgr Kombo, il l’avait dédié à son aîné Mr George Firmin Singha « Mwêné-Pèlè ». Ce livre avait été écrit par Côme Kinata, à sa demande. C’est pourquoi Mgr Kombo l’avait préfacé. C’est son testament, car il y tenait et avait souhaité que celui-ci soit édité avant l’issue fatale de sa maladie… Paari éditeur alla pour ainsi dire au chevet de Mgr Kombo. Il nous confia le manuscrit pour édition, et doutait qu’il puisse en voir la parution. En effet, il avait déjà eu des déboires avec des compatriotes qui lui avaient promis l’éditer, mais qui en réalité, ne souhaitaient pas que la figure de Mgr Singha puisse refaire surface…
    Il avait constaté une similitude entre le calvaire qui avait emporté Mgr Singha et sa propre maladie qui le rongeait… Et puis il y avait eu aussi, à l’épiscopat de Brazzaville le décès très suspect de Mr Benoît Gassongo, non élucidé…
    La parution de cet ouvrage se fit au même moment que le roman intitulé « Ci-git le cardinal achevé » de Dominique Mfouilou. Il reçut un exemplaire du roman en même temps que son lot d’ouvrages destinés au Diocèse d’Owando.
    Malgré sa maladie, il s’empressa d’effectuer le voyage ultime de Paris à Owando pour amener l’ouvrage de son « Yaya » – c’est comme cela qu’il appelait Mgr Georges Firmin Singha- dans son diocèse d’Owando…

    Témoignage
    « … C’est derrière le dispensaire Jeanne-Vialle de Ouénzé, dans la rue Lagué qu’habitait la phratrie Singha… Le cadet de Mgr Georges Firmin Singha, médecin, vécu cinq années à Boko avant de s’installer à Brazzaville. Son neveu, professeur certifié de lycée, est le fils de son grand frère enseignant Michel Singha… C’est dans sa gestion quotidienne du diocèse de Fort-Rousset, actuellement Owando que Mgr Singha s’aperçoit de l’immaturité de la classe politique issue de la révolution des 13, 14 et 15 août 1963… Après l’assassinat du Cardinal Emile Biayenda, des présidents Marien Ngouabi et Massamba-Débat en 1977, il sera le président de la Conférence Episcopale du Congo pendant dix années… Cette disponibilité permanente du Mwênè Pèlè Singha, ainsi que celle des autres membres de sa phratrie dans leurs différentes activités au Congo-Brazzaville, pousse à croire que les Singha sont une famille congolaise qui est au carrefour de l’unité nationale…
    Pour avoir fait preuve d’un héroïsme théologique, cet humble fils de Boundji a donné sa vie au service de l’Eglise catholique. » (extrait de l’article de Mawawa Mâwa-Kiese, in Kongo Kultur, vol. 1, n° 1-2, janv.-juin 2009, p. 51-56, « Les Singha une famille congolaise au carrefour de l’unité nationale »). »

    Liens internet pour le livre biographique de Mgr Singha et l’article de Kongo Kultur :
    https://paari-editeur.com/produit/mgr-georges-firmin-singha-mwene-pele-1924-1993/
    https://paari-editeur.com/produit/kongo-kultur-vol-1-n1-2-alliance-pour-une-renaissance-africaine/

    04/11/2023
    Mawawa Mâwa-Kiese

  2. Loubaki dit :

    Trop de lamentations éclatent dans cette Eglise du Congo. Il est temps de transformer les larmes en armes, de changer l’eau en vin, le pain sans levain en pain avec levain. Le grain de moutarde tarde à devenir le sycomore. Le modèle de la rédemption est dans les Ecritures : le christianisme est venu à bout du Sanhédrin; le Verbe a fait plier la Rome impériale. Là où Christ passe, le pouvoir temporel trépasse. Diable ! Le régime autoritaire du Congo arrive à tenir tête au message de Jésus alors que la Croix est une puissante arme face à laquelle aune force mystique ne résiste. Seigneur ! Trop de ministres de Dieu sont restés sur le carreau depuis l’avènement du pharisien d’Oyo. Biayenda, Singha, Kombo, Batantou… Le grand prêtre de la synagogue de Satan tient le coup et compte les adversaires terrassés par sa maçonnerie. Nous savons que Dieu a le dernier mot. Mais pour l’heure, ceux dont l’entreprise est à l’origine des maux totaux des Congolais profitent de la manne des enfants d’Israël et eux seulement semblent guidés par la colonne de feu. Ô Seigneur, éloigne la coupe des lèvres de tes enfants meurtris par des actions des « dirigeants » anathèmes. Trop amère est cette coupe.

  3. Val de Nantes. dit :

    Grosse validation, @ loubaki.
    J’en ai versé des larmes,tant l’ineptie divine me désoriente , face à la cruauté politique , imprimée au Congo Brazzaville par ce lucifer congolais..
    C’est toujours et toujours cette connaissance de l’existence de Dieu qui pose problème.. Mais j’ai mis de côté la science pour laisser place à la croyance..

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