Djess dia Moungouansi
« Les classes dirigeantes se sont gangstérisées, les pauvres obéissent ». Antoine Volodine
Un débat prospère actuellement dans le milieu intellectuel des patriotes et des démocrates congolais de la diaspora autour d’une question fort pertinente : notre pays le Congo, n’était-il pas sur le chemin d’Haïti ? Pour mettre en évidence les similitudes entre d’une part, la République de Haïti longtemps vampirisée par la dynastie des tontons Macoutes et des gangs locaux et de l’autre, la république du Congo, mise en charpie par la dictature Sassou ; j’ai opté pour une démarche qui emprunte tout autant à l’analogie qu’à la réflexion pure.
Le règne des gangs, la revanche des médiocres et des véreux politiques.
L’histoire de Haïti est indélébilement marquée par le funeste règne de papa Doc François Duvalier et par celui de son fils Jean-Claude Duvalier « Baby Doc »qui avaient littéralement détruit et pour longtemps, des pans entiers de la société. Haïti ne s’en est jamais remis. La milice créée par le dictateur haïtien perpétrait des centaines d’assassinats par mois. Aujourd’hui encore, à la nuit tombée, il n’est pas rare de croiser des portes-flingues qui promènent leur M16 américain, lâchant leurs rafales, tantôt vers les étoiles, tantôt à hauteur d’homme. L’héritage des tontons macoutes de l’ère Duvalier est un véritable frein pour la lutte contre l’insécurité qui contribue à exacerber la dysharmonie sociale.
Dans son discours lors de la cérémonie de sa consécration comme président à vie de Haïti en 1971, le tyran Duvalier déclara : « C’est parce que je veux vous éviter les catastrophes, parce que je veux vous protéger vous, tous les duvalieristes (…) que j’ai l’intention de m’élever toujours plus haut à la rencontre de la pensée de Toussaint Louverture ( …) qu’il ne m’est pas possible de passer le pouvoir ».
Par la laideur morale de sa démarche, Sassou Dénis est allé plus loin que François Duvalier dans l’ignominie : il a non seulement assuré sa pérennité dictatoriale en jetant aux orties sa propre constitution de janvier 2002, il a en plus institutionnalisé l’impunité dans sa nouvelle constitution de novembre 2015 à travers son article 96.
Plus de trente ans après la fin de la dictature, les réalités haïtiennes d’aujourd’hui ressemblent à s’y méprendre à celles des périodes sombres des Duvalier. Les attributs de la démocratie (paix, liberté, prospérité etc…) restent utopiques. Comme en Haïti l’insécurité n’a jamais été aussi grande au Congo : chaque jour, les ONG dénoncent des violences perpétrées par les « bébés noirs » qui écument les grandes villes (Brazzaville et Pointe-Noire) et les violences policières dont le point d’orgue a été atteint récemment par des tortures infligées aux jeunes sous le viaduc de Talangaï. Deux en sont morts, fémurs brisés à coups de marteau.
Au Congo, le climat de suspicion généralisé, délibérément mis en place par ce pouvoir, condamne quiconque ne manifestant pas son soutien au régime de façon ostensible. On voit éclore des étranges églises de réveil comme « l’église évangélique de Moungali » qui arbore sur son fronton, le soutien inconditionnel des adeptes à la politique désastreuse de Sassou et de son fils. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, ces loques humaines, privées du minimum vital par ce despote, souffrent d’une forme rare de syndrome de Stockholm. Ce phénomène psychique caractérisé par l’empathie qu’une victime éprouverait à l’égard de son oppresseur. Pathétique !
Autoritaire, Duvalier utilisait le culte de personnalité pour être vu comme un Dieu vivant. Avant sa mort, il avait mis en place une loi de succession pour que sa famille se maintienne au pouvoir. Au pays de « l’immortel » Marien NGouabi, on voit avec quel cynisme, tout espoir d’alternance est anéanti par le système Sassou, notamment lors des mascarades électorales aux dés pipés, consacrant la pérennité dictatoriale. Bruno Itoua, un des grands fossoyeurs de ce pays, n’est pas passé récemment par quatre chemins pour narguer le peuple congolais en réaffirmant leur volonté de continuer à… détruire ce pays.
Si un Haïtien regardait la Télévision nationale congolaise, il ne risquerait pas d’être dépaysé ! Il y verrait le même culte de la personnalité avec un président omniprésent qu’au temps des Duvalier. Des reportages sur les grandes réalisations du «Grand bâtisseur» passent à longueur de journée et débordent même sur les autres télévisions privées à coup de millions de francs CFA. On peut rappeler opportunément que ces télévisions privées appartiennent, soit à un autre faucon du régime impliqué dans l’affaire qui hante leurs nuits : « l’affaire des disparus du Beach », le Général Dabira, soit au « grand frère du Président », Maurice Nguesso, devenu homme d’affaires redoutable. La preuve tangible d’une véritable main basse sur les pans entiers de l’économie congolaise par ce clan mafieux.
A l’Haïtien habitué à l’univers issu du « duvalierisme », on ne dira que ceci : « Il a tout compris ». D’abord, il dirait que le « sassouisme », doctrine « visionnaire » du Grand Maître mènera le pays à la prospérité, vers un Congo émergent en …2025(sic). Comme à l’époque de Papa Doc, il comprendra que le successeur du Grand Maître, ne pourra être que son fils Christel Dénis Sassou NGuesso, promu au Comité Central du PCT, à qui son père a taillé un ministère sur mesure : le ministère de la coopération internationale et de la promotion du partenariat public-privé, une espèce de doublure du ministère des affaires étrangères, dans le seul but de le mettre en jambes pour l’exercice futur du pouvoir. Tout le monde reconnaît aujourd’hui le seul exploit (sic) du successeur désigné : il a réussi à siphonner les recettes pétrolières du Congo à travers la défunte COTRADE, ce qui lui a valu d’être épinglé par les experts des institutions de Bretton Woods qui avaient exigé la dissolution sur- le- champs de cette odieuse structure. Après avoir mis à mal la SNPC la caisse de l’épicerie familiale du pouvoir, il va une fois de plus étaler son incompétence et son impudence dans la promotion et la signature des contrats léonins avec le Rwanda. Comme le « Baby Doc » de la période Duvalier en Haïti, il a naturellement hérité des qualités de son géniteur pour conduire à bon port le destin du peuple (sic). La vérité est tout autre : un destin fait de misère, de grandes famines, de recrudescence des maladies moyenâgeuses, de géants pillages des recettes pétrolières, bref un destin mis en péril ad vitam aeternam.
Au Congo comme en Haïti, on a fait fuir tous les dégoûtés, il ne reste plus que les dégoûtants.
Le postulat selon lequel les intellectuels seraient un rempart contre l’abjection et l’avilissement, est tout bonnement battu en brèche par les réalités haïtiennes et congolaises. Osons la comparaison, relevons les similitudes. En dépit de toute vraisemblance, la République de Haïti regorge d’intellectuels de grande valeur et sa diaspora a toujours été parmi les plus fécondes du monde francophone dans bien de domaines. L’Académicien Dany Laferrière, écrivain et réalisateur est d’origine haïtienne. Michaëlle Jean, diplomate et ancienne Secrétaire Générale de la Francophonie de 2010-2019 est également originaire de ce pays. Le talentueux humoriste Anthony Kavanagha a également ses origines en Haïti. On peut multiplier des exemples à foison.
Notre pays est connu sur la scène internationale avec des intellectuels de l’acabit de Théophile Obenga, le chantre de l’Egyptologie. Il écume inlassablement les amphithéâtres et autres salles de conférence d’Afrique de l’Ouest pour vulgariser le courant de pensée Afrocentriste « antériorité des civilisations nègres ». Cependant, plombé par un tribalisme dont il a du mal à se départir, il ne s’est jamais gêné de proclamer, superbe de ridicule, à l’égard de Sassou le distributeur attitré de la rente pétrolière:« Un nouvel épithalame pour le Congo ».Un véritable délit conceptuel et intellectuel. Un affreux rapt éthique ! N’est pas Cheikh Antha Diop qui veut.
Avec la décadence actuelle du système éducatif dans notre pays, on a du mal à imaginer que les grands écrivains comme Sony LabouTansi, Tchikaya U Tam’si ou Henri Lopez par la qualité de leur plume, seraient des natifs du Congo. Surtout, personne ne croirait que le prolifique écrivain Alain Mabanckou dont tout le monde nous envie le succès, est natif de Pointe-Noire, la capitale économique congolaise qui est, du reste, l’une de ses sources d’inspiration ! Pas davantage qu’on le croirait pour le grand chimiste et écrivain Emmanuel Dongala dont « Johnny chien méchant » a été porté à l’écran par Hollywood.
Par ailleurs, tous les grands noms d’origine haïtienne ont acquis des nationalités étrangères, probablement pour l’épanouissement de leur talent. De même, la plupart des compétences formées dans les grandes écoles occidentales ne rêvent plus faire leur vie au Congo.
Le système Sassou s’applique à exacerber l’antipatriotisme en faisant la promotion éhontée du tribalisme. Pire, il met un point d’honneur à ne pas pourvoir des postes dans les institutions internationales au cas où le meilleur profil demandé n’est pas issu de son ethnie. Résultat des courses : les Congolais déjà si peu nombreux au temps du PCT Parti quasi unique dans ces institutions, sont encore rares à l’heure actuelle.
Lors d’un échange fortuit que j’avais eu en 2010 avec l’ancien savant de la NASA, Cheik Modibo Diarra à Roissy, alors au sommet de son art, et en escale pour Bamako, fier d’avoir conservé sa nationalité malienne, il m’avait dit ceci en substance et avec aplomb : « Petit frère, je vais en vacances dans mon pays, je travaille aux Etats Unis. Personne d’autre que les intellectuels de mon acabit ne feraient la fierté du Mali et de l’Afrique. Je ne suis pas Américain, j’ai gardé la nationalité malienne, par fierté…)
Les étudiants congolais négocient les bourses non pas pour aller acquérir des connaissances et revenir pour reconstruire le pays. Ils fuient la misère endémique et le manque de perspectives cultivés par le pouvoir en place pour éloigner tous ceux qui ne soutiennent pas aveuglement leur politique désastreuse. On ne peut pas développer un pays avec les médiocres. Cela se saurait. La preuve, en 25 ans de pouvoir sans partage depuis le retour de Sassou au pouvoir de manière illégale et illégitime, en dépit des recettes pétrolières exorbitantes, le Congolais lambda ploie sous les affres des déprivations.
Beaucoup de dictatures ont été expédiées aux mille diables ces dernières années, on ne peut que s’en féliciter. Cependant, cette pointe d’optimisme est diluée dans des perspectives sombres, tant en Afrique de l’Ouest, les juntes aux ambitions floues ont repris du service et en Haïti, la première République noire indépendante n’arrête pas de tomber de Charybde en Scylla. Quant à la dictature du Congo, le futur immédiat est bien tracé. A moins que…
Djess dia Moungouansi
Diffusé le 15 juin 2022, par www.congo-liberty.org
Papa Doc et Dénis-Christel Doc, Oyo-macoutes et mafieux de tous acabits finiront dans les poubelles de l’histoire. Dénis Doc junior mendiera son lieu d’exil en France pour échapper à celui du Venezuela ou de la Crimée russe. Il y conservera ses grosses joues et son gros ventre !
Les failles que l’on y découvre expliquent amplement la déroute institutionnelle dans laquelle notre pays a été expressément plongé.
De l’État à la tribu ,de la nation à l’ethnie,ces lézardes ont rétrogradé le pays à un scénario comme celui de Haïti…
La faiblesse classique,quasi congénitale de notre conscience nationale n’est pas seulement la conséquence de la mutilation du congolais par ce régime bestial ,elle est aussi le résultat d’une conscience non éduquée…donc l’absence de l’esprit critique….
C’est Condorcet qui prônait une éducation des masses pour les laver des ignorances toutes sortes..
Cette tribalisation familiale du pouvoir est la négation du progrès démocratique et donc de la Libération de l’homme congolais.
La disparition de l’État ,ou sa domestication par une idéologie tribale ferme la porte à tous les espoirs , c’est à dire à tous les horizons possibles .
Quand l’État n’a que faire des intelligences éparses qui se donnent à lui , on peut légitimement penser que l’intérêt général est réduit aux seules exigences de l’exercice du pouvoir ethnique et solitaire…
l’État , c’est Sassou. De lui découlent , toutes les décisions existentielles qui engagent le fonctionnement multiforme du Congo…
D’où la nécessité d’une nouvelle conscience politique expurgée de toutes les appétences nuisibles à la bonne marche de notre pays,à commencer par une réforme substantielle de nos institutions …
@Djess ,
Merci pour votre billet .Comme toujours ,mais j’aurais aimé en savoir un peu sur votre avis concernant le sujet institutionnel ,qui apparaît comme le premier moteur qui meut le reste de la vie congolaise…
Avez -vous une certaine pudeur de gazelle sur la réforme institutionnelle ?..
Mais je te sais intelligent, j’imagine que je ne serai pas déçu….’.?
La diaspora congolaise porte à son corps défendant les stigmates d’une nation en décomposition avancée .C’est toute la nation qui vit en apnée à la suite d’une malédiction basée sur les mensonges au sujet des meurtres politiques dont beaucoup furent incontestablement innocents .L’histoire politique et les faits politiques actuels nous en restituent quelques brides de vérité .
Ce régime est né d’un long processus d’éliminations physiques des citoyens qui avaient cru en l’idéal républicain .
COUP D’ÉTAT DE SASSOU ET PAUL KAGAMÉ CONTRE FÉLIX TSHISEKEDI DEPUIS MALOUKOU: DIVERSION OU GUERRE? https://www.youtube.com/watch?v=FeESR_A12o4
Sassou dénis un naître très médiocre qui n’est pas resté longtemps à l’école. Jusqu’ici n’a pas compris que c’est l’humiliation qui est le moteur de l’histoire !
J3M Mokoko, 6 ans déjà de prisonnier personnel de Sassou Nguesso et à sa chute combien d’autres victimes au regard du nombre élevé des contentieux historiques et de règlements de compte en dormance? En attente de récupérer les moyens de l’état ( le renseignement, la police, la justice, la diplomatie, l’économie, les armées, etc.). Quelque soit la durée de la nuit, le soleil finira toujours par se lever. Et le temps reste le meilleur allié d’un peuple ; celui-ci a toujours le dernier mot et le dernier jugement, parce que dans peuple, on ne sait pas qui est qui? https://www.youtube.com/watch?v=QGl_j9XsjHo
Le retour de le belle plume de Djess. Ca commençait à nous manquer .
Bravo pour la comparaison avec les destructeurs qui ont pris le Congo en otage. Les enfants des dictateurs ne sont pas plus intelligents que leur père et KIKI Angwalima ne fait pas exception.
Son inculture pèse sur la vie de la nation. Lorsqu’on a compris les enjeux de la mondialisation économique, et les exigences qui y sont associées, Sassou aurait laissé le pouvoir pour l’intérêt du Congo…Car ce qui nous unit au plus haut lieu, c’est le pays …
Nul besoin d’un divin ,d’un roi omniscient,et omnipotent pour la conduite idéale des affaires publiques ,il suffit du bon sens empreint d’un véritable amour du Congo…
L’amour du Congo, c’est le talon d’Achille ,qui caractérise le comportement politique de sassou ; il croit bien faire en s’accrochant inutilement au pouvoir, ce qui contrarie l’amour que l’on peut exprimer pour son pays….
Voilà comment on devient le renégat de la république pour avoir incarné une culture criminelle du pouvoir politique…
Ce long règne tourne au ridicule au regard acariâtre , de la paupérisation absolue de notre pays. Un minimum de conscience aurait fait partir Sassou du pouvoir sans coup férir,en épargnant la vie des citoyens paisibles …
Longtemps ,le Congo a jugé plus les hommes politiques que les idées politiques,qui existent indépendamment de leur présence au pouvoir…
Ce sont les idées puisées au fond de nous mêmes, qui sont la garantie de la bonne marche vers le développement économique de notre pays….
Ce qui tue ce pays, c’est la confusion de l’objet du pouvoir politique, c’est à dire le Congo et le désir irrationnel d’en faire un objet de satisfaction des passions matérielles…
Réduire le Congo à sa simple expression d’atténuer des appétits matériels insaisissables nous prépare à des lendemains inquiétants..
Cette attitude a – patriotique sous entend une envie d’affrontements sanglants entre congolais ,car Sassou,dans son refus d’abdiquer au pouvoir , alimente de façon permanente, un incendie capable d’emporter tout le Congo…
Cette nouvelle génération politique élevée à la critique numérique ne peut accepter cette imposture politique dont les conséquences nuisent à la vie de la nation…
C’est à Sassou de comprendre que les époques politiques ne sont pas immuables , elles changent au gré des exigences économiques, sociales et politiques auxquelles le Congo est amené à faire face…De ce point de vue ,il paraît impossible à Sassou d’être à la hauteur de cette tâche..
On ne peut pas confondre l’intérêt du Congo et la nécessité de voir éternellement Sassou au pouvoir…Ce serait une hérésie.
Ne nous mettons pas …
@ VAL DE NANTES
Je te remercie pour l’estime que tu portes à mes billets. Pour répondre à ta suggestion concernant mon avis sur les institutions, je peux te rassurer qu’il y a 20 ans déjà , alors que Facebook et d’autres réseaux sociaux n’existaient pas, nous avions le Forum de Congopage qui était un véritable mbongui . Je te propose ceci
http://www.congopage.com/forums/viewtopic.php?t=3058&p=21676
Je cite Jean Monnet » Rien n’est possible sans les hommes, rien n’est durable sans les institutions »
Dans un contexte d’apprentissage démocratique, les institutions ne valent que si nous avons des hommes capables de les respecter et de les faire respecter. Nous voyons avec quel cynisme Sassou foule aux pieds, même ses propres institutions, parce qu’il estime que les institutions, c’est lui. Vous pouvez avoir la meilleure constitution du monde, si vous avez des compatriotes comme Sassou, assoiffé du pouvoir pour le pouvoir, l’instabilité est permanente.
Dans un pays comme le Congo , où les magistrats ont mis entre parenthèse leur cours de droit pour assouvir les fantasmes de Sassou en lui obéissant à la lettre, que voulez vous qu’on y tire?
Par sa souplesse d’adaptation, je suis persuadé qu’un Fédéralisme correspondant à nos us et coutumes, conviendrait bien à notre pays. L’avantage avec le fédéralisme c’est sa diversité: le fédéralisme américain, n’est pas celui de l’Allemagne ou de la Suisse etc.. Sans fédéralisme, la Belgique, qui est restée presque 2 ans sans gouvernement, allait cesser d’exister. Le problème du Congo , je l’ai dit tantôt vient des hommes.
Quand un mal perdure dans une société, il devient, mine de rien, la référence pour la grande majorité. Nous en sommes là, et cela ressort clairement dans les différents apports ici.
Le plus difficile chez nous sera de savoir comment rétablir l’éthique, l’honnêteté, le droit, le sens du bien public et de l’Etat, l’intérêt national, bref ce qu’on appelle habituellement LES VALEURS et, accordons-nous, avec l’usage théorique de cette expression par nos gangsters aux affaires tout en usant concrètement des anti-valeurs, et quasi-systematiquement, la grande majorité de nos compatriotes baignent désormais innocemment dans la confusion. « La pyramide des valeurs est sens dessus dessous », comme a su si bien le faire remarquer notre aîné Alfred Ndombolo-nzambi.
Que et comment faire alors ?
Je pense que LA PREMIÈRE des choses c’est d’en être conscient et, je rappelle, ce n’est pas évident pour la grande majorité de nos compatriotes restés au pays, surtout les plus jeunes dont les repères sont essentiellement représentés par nos dirigeants sans scrupules.
LA SECONDE c’est naturellement d’en finir le plus rapidement avec ce système et ses grands acteurs, et par tous les moyens.
LA TROISIÈME, et en filigrane de la mise à mort du système crapuleux de l’heure qui a trop perduré, c’est l’avènement des gens de qualité, en compétence mais aussi en probité morale et patriotique, comme l’a rappelé Djess mais, il faut le reconnaître, c’est loin d’être une sinécure ! Car, nos tout proches, familles et amis, seront nos premiers réfractaires. Ils ne comprendront que très difficilement que, devant une pratique générale qui s’est imposée comme seule source d’enrichissement rapide ou presque, on leur tienne le discours de la probité et, c’est là l’importance de la nécessaire réhabilitation du droit et de l’Etat, avec les contraintes qui vont avec, les principales sanctions précisément. C’est une vérité de tous les temps qu’il n’y a pas de vie en société relativement saine sans pyramide des valeurs et sans sanctions.
Enfin, je pense que le mal, le grand mal dans notre société ayant été initié et entretenu de la tête, l’avènement des personnes de qualité, avec évidemment des contrepoids solides, devra aller de pair avec l’endiguement de ces maux horizontalement, ou tout au moins un essai. Je veux dire par là que si nos collectivités locales ne sont pas tout à fait à l’abri des maux qui gangrènent le sommet de l’Etat et la capitale ou les grands centres urbains, elles sont tout de même relativement saines, et les batteries de la restauration ou de la reconstruction à tous les égards devront impérativement trouver leur place au sein des collectivités locales où, en gros, tout le monde connaît tout le monde, et où il est plus facile de sévir, de contrôler, de corriger. Il n’est pas nécessaire de rappeler, je pense, que les grands maux, dans la plupart de nos pays africains, ont toujours été générés, sont souvent partis de la capitale et des villes, très perméables aux mauvaises influences parce que moins imbibés et parées de nos valeurs éprouvées. Je ne théorise pas par là le retour ou la restauration de nos valeurs ancestrales, qui ont aussi leur part de vices et de dérive, mais tout un temps ou une transition pour le pays de faire le point, d’essayer enfin de distinguer entre les valeurs, d’essence et d’emprunt, ce qui est véritablement nécessaire au bien-être et au progrès de la grande majorité, tout en évitant un recroquevillement qui accoucherait des citoyens inaptes à comprendre et à s’adapter à la marche du monde. Parce qu’il n’y a pas toujours incompatibilité entre nos valeurs ancestrales et celles d’ailleurs. Une bonne et salvatrice mayonnaise est toujours possible, nourrie de nos diverses formations et expériences acquises à l’expérience, et pourquoi pas des gens d’ailleurs, peuvent permettre de booster puissamment nos collectivités et populations locales, avec les multiples ressources qui y sommeillent, sans exploitation, par ignorance ou par manque d’outils appropriés pour les mettre au service des populations locales et, pourquoi pas, de la nation tout entière et au-delà…
@Félix Bankounda-mpele
Merci d’avoir fait profiter la longue et pertinente réflexion au plus grand nombre d’internautes sur ce site.
Bien à toi
@MON FRANGIN DJESS !
Comme pour paraphraser c’est KANT « : C’EST BIEN « .
Mais quelque chose m’en bouche le coin : Ce sont les hommes qui vrillent plutôt que les institutions ,si j’ai bien perçu le pensé de votre pensée .
J’aurais tendance à penser à rebours de votre pensée . Si ce sont les institutions qui mettent en mouvement la vie politique congolaise ,alors l’homme politique congolais est la manifestation de notre conception institutionnelle impensée .
En résumé , il est l’effet politique d’une cause institutionnelle mal pensée . C’est donc le primat de l’abstraction sur la pratique qui doit être valorisée .
D’abord les idées ,comme références institutionnelles , politiques ,et éthiques et ensuite vient l’exécutant ..c’est à dire l’homme politique …
J’ai la faiblesse diasporique de penser que c’est le référent institutionnel qui commande le comportement politique de l’homme congolais , sachant qu’il n’y a pas ,à ce jour , d’homme providentiel sur le nom duquel le CONGO pourrait parier .Cet homme parfait risquerait d’être une énigme congolaise .
Mon expérience d’ingénieur des risques m’oblige toujours à rechercher la source de tout dysfonctionnement technique pour y remédier .
L’effet sans cause me semble incompréhensible . Cette relation causale est le mal politique non identifié au CONGO BRAZZAVILLE .
lire ,, être valorisé .
@Jean Pierre M.
Merci beaucoup ! Notre pays a perdu toute sa superbe ! L’éthique, la morale et même les pesanteurs familiales et l’éducation religieuse exigeaient à Massamba Débat de reverser les excédents budgétaires au Tresor Public.
Dans L’Oyocratie, le vol est une « fierté ». Le vice a pris la place de la vertu, à tel enseigne qu’un ministre qui ne vole pas serait voué aux gémonies. Abyssale tristesse
Le 5 juin 1997, était-ce la manifestation extrême de la détestation de la personne de pascal Lissouba ou les preuves de la lâcheté du peuple congolais à défendre sa Démocratie naissante? Attention à l’indulgence à laquelle nous pouvons être victimes face aux ventres affamés de nos compatriotes toujours dans la logique de c’était mieux avant!
@DJESS
Merci pour la qualité de votre billet. Il est la marque de cette « superbe que notre pays a perdu ». Ce peu qui a fait autorité et qui nous a valu respect en Afrique et dans le monde. La raison soumise à l’épreuve des faits.
Ce n’est pas le témoignage d’une quelconque nostalgie, la nostalgie quelconque discipline politique. Quoique! Mais celui d’une revendication héritée de nos grand-parents, à savoir que le produit de la chasse, de la pêche, de la cueillette est un fait social, et qu’on n’est jamais heureux seul, mais toujours avec les autres. Qu’il soit difficile de vivre heureux, pour soi, dans un océan de misère.
En somme, la seule et vraie préoccupation qui nous taraude est celle du « vivre »; celle du comment vivre, avant celle du « bien vivre » chère au frangin Val de Nantes. A s’interroger sur la nature de la substance -l’égoïsme, l’égotisme- qui justifie ce plaidoyer en faveur de la tolérance à l’égard de ces gens qui ont privatisé au moins 14. 000 milliards d’euros CFA? Plaidoyer en faveur du crime, du « nous sommes blindés », du « j’y suis, j’y reste ». Au nez et à la barbe de tous ces femmes et hommes de droit.
Alors, comme en Haïti, que signifie vivre?
« Vivre-cela signifie: repousser sans cesse quelque chose qui veut mourir. Vivre -cela signifie: être cruel et implacable contre toute tout ce qui, en nous, devient faible et vieux, et pas seulement en nous. Vivre-cela signifierait donc: être sans pitié pour les agonisants, les misérables, les vieillards? Etre sans cesse assassin?- Et, pourtant, le vieux Moïse a dit: « Tu ne tueras point ». (Nietzsche, Le Gai savoir, Livre I, 26. Les Classiques de la Philosophie).
Et pourtant, ils sont tous, et à la fois, chrétiens, francs-maçons, sociaux-démocrates, marxistes-léninistes, animistes,…..
Misère de la morale. Misère de l’éthique.
Oui .Pour les congolais , le gai savoir doit être un diagnostic et ZARATHOUSTRA ,ce surhomme capable de nous sortir de la grotte SASSOUISTE .
Nous n’avons pas d’autres issues quelle celles conçues pour nous par NIETZSCHE .Ce fou penseur se relève être à sa décharge le guide politique congolais pour atteindre l’issue de secours dont les congolais ne retrouvent pas le balisage , faute de l’absence des indications précises , en ce moment où l’incendie ravage la maison congolaise .
Sa pensée philosophique est une invite à la méditation de la problématique politique congolaise ,car de la compréhension de celle ci dépend de la prise de conscience collective des véritables maux qui minent la société congolaise ..Sans société , il n’y a pas d’individus ou citoyens ,c’est cette relation intersubjective qui nous fait contraindre à l’abandon de l’égologie pour faire triompher la volonté générale résultant d’un contrat social ,au sens de ROUSSEAU .
Les volontés personnelles étant sacrifiées sur l’autel de la volonté générale pour le bien commun .Dixit ROUSSEAU .
Une sorte d’impératif catégorique , en termes de : »tu dois parce que tu peux « , auquel nous sommes soumis .C’est encore KANT qui nous parle
Pour les congolais , la raison pratique KANTIENNE , c’est à dire la loi morale se grime en un impératif congolais .Ce juste sentiment est devenu la condition de la possibilité de notre existence .
Car, en dehors de ce patriotisme moral , c’est le CONGO qui se néantise .
Le Congo est un pays incendié par Sassou et cie ,mais auquel les congolais n’apportent aucunement les équipements de sécurité appropriés…
Le feu et notamment ses effets thermiques menacent son existence spatiale, économique et humaine…
Voilà une maison Congo, qui ne possède pas, dès sa conception ,une politique de prévention et de prévision contre des éventuels incendies . Autrement dit : l’architecture du bâtiment et donc institutionnelle , n’a pas intégré les matériaux et les éléments de construction pour résister ou déjouer tout départ d’incendie…
La faute en revient inévitablement aux concepteurs. Car le risque incendie et donc le risque dictatorial ,au regard de la pensée de Thomas Hobbes ,selon laquelle l’homme est mauvais par nature ,car mû par ses propres intérêts que ceux de la communauté humaine , était évident .Ils auraient dû doter le Congo des institutions qui protègent ce dernier de toutes potentielles dictatures…
Il faudrait bien comprendre la pensée de Thomas Hobbes, au travers de son fameux ouvrage intitulé
« Le Léviathan » pour dire de l’homme qu’il est un être dangereux ,dont la dimension morale est versatile au contact de la réalité de l’exercice du pouvoir politique…
L’homme ,n’ayant pas une nature humaine, c’est à dire n’a aucune essence, il devient ce qu’il est .
L’homme se fabrique tout seul ,au travers de ses projets et donc de sa volonté de puissance qui lui permet d’écraser les faibles…
En partant de l’argumentation de Hobbes,l’on pourrait en déduire que le salut du Congo passe par des idées fortes , intelligentes et novatrices et non par un démiurge congolais.
Encore faudrait-il qu’il en existât un …
Pour me consoler,je vais me réfugier sous le couvert théologique de St Augustin d’Hippone qui disait aux sceptiques « : so follow sum « , c’est à dire si je me trompe ,je suis…
Pour le salut ,il ne faudrait pas compter sur ce dernier pour qui ,seul Dieu donne la grâce et non nos œuvres sociales… C’est un janséniste , c’est à dire un ayatollah du pardon divin … parceque ,selon lui,la cité terrestre fut maudite par la concupiscence provoquée par le têtu Adam….
La politique de prévention incendie se résume à l’intégration des éléments de construction,ce sont les murs ,portes ,etc dotés des propriétés de coupe feu …
La politique de prévision,ce sont les équipements de sécurité dont les extincteurs,les Ria etc .
Voilà ce dont manque le Congo en termes de sécurité institutionnelle…..
Explications :
Le primat de l’abstraction sur la pratique…
C’est quoi le problème ?.
Je vais concevoir un couteau auquel je n’attribue qu’une fonction, c’est à dire sa nature profonde ou son essence..Ce couteau dont la lame ne pourrait que couper les herbes et non la peau d’un être humain…
Alors, quelque soit la personne qui pourrait s’en servir, ce couteau n’a qu’une fonction attribuée : couper les herbes…
Au départ,il y a l’idée ,la théorie , la science, c’est à dire l’abstraction. Et celui qui va se servir du couteau , c’est la personne, c’est à dire la pratique..
Par analogie à la situation institutionnelle au Congo, c’est la bonne conception de nos institutions qui garantit au Congo une paix éternelle…
D’où l’avènement des nouvelles institutions fédérales qui nihilisent la fonction présidentielle au Congo…..
L’homme politique congolais , quelqu’il soit , n’est plus au centre du point de gravité du pouvoir politique, c’est le référentiel fédéral qui en devient le guide.
Suivez l’interview de notre frérot @ Christian…ou @ David londi …
Pourquoi une présidence symbolique ?.
Mais posez vous cette question ?….
Nous sommes obligés de reconnaître que l’homme politique congolais est un joueur des institutions impensées auxquelles il se trouve soumis….
D’où la nécessité de la précaution institutionnelle qui lui enlève toutes extravagances puisées dans le paquet institutionnel mal ficelé….
@Christian ,David ,Val de Nantes, Mwinga etc, ont tout simplement opté pour l’intelligence devant l’éthique douteuse de l’homme politique congolais…
En gros ,chers amis : l’intelligence précède la morale politique congolaise..
On s’est fait trop avoir …..car derrière tout politicien congolais se cache un loup…
Merci et Sassoufit. Toufatikiri. Tolebi .
Lire ,,car de la compréhension de celle ci dépend la prise de conscience collective etcl
Lire ,,ce fou penseur qui se révèle être, à sa décharge etc .
Lire ,faute des indications précises…
Nb: ce sont des erreurs digitales qui apparaissent indépendamment de ma conscience.
Lire , ,, quelle que soit la personne.qiui pourrait s’en servir etc.