Les travaux forcés de Rodolphe Adada, Ambassadeur du Congo en France

Jean-Dominique Okemba et Rodolphe Adada à Paris

Rodolphe Adada, ambassadeur du Congo en France a été publiquement humilié par Denis Sassou Nguesso à travers son homme de main Jean Dominique Okemba.  

En effet absent lors de la première rencontre entre Dominique Okemba et certains écornifleurs de la diaspora congolaise en France, Rodolphe Adada a été prié d’assister à la deuxième rencontre qui s’est déroulée le 19 décembre 2022, pour montrer malgré lui sa loyauté à un régime qu’il a essayé de fuir en se mettant à l’abri à Paris. 

Avec la devise « Nous mangeons tous ensemble, nous chipons tous ensemble, nous coulerons tous ensemble », Rodolphe Adada, ministre à vie au Congo-Brazzaville dans les gouvernements successifs de Denis Sassou Nguesso, a été rattrapé par la patrouille.  

Devant le chaos dans la gestion des affaires publiques de notre pays, notre très cher ambassadeur croyait se bâtir une stature d’Homme d’État à Paris en quittant le marigot de la politique congolaise infesté de crocodiles et de requins. Mais l’on ne peut pas se départir de son passé lorsque l’on a été soi-même artisan du désordre ambiant que connait notre pays le Congo-Brazzaville. « Chacun porte en soi sa conception du monde dont il ne peut se défaire si aisément » disait Henri Poincaré. 

Selon les « Paradise Papers », monsieur Rodolphe Adada, fils de paysan congolais, détiendrait une fortune évaluée à 800 millions de dollars américains planqués aux Iles canaries et à Belize. Paris était le lieu idéal pour profiter tranquillement de ce pactole que ce docteur en mathématiques, a su multiplier avec ses différents salaires de ministre ; Au Congo-Brazzaville, plus de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté. Un mathématicien qui est un universitaire n’est pas forcément un intellectuel qui se soucie à travers ses réflexions des questions sociétales qui se posent. 

Brillant idéologue du PCT (Parti congolais de traders devenus rentiers), Rodolphe Adada est celui qui avait compris très tôt que démographiquement le Nord du pays étant peu peuplé, il était pour eux quasiment impossible lors des élections libres et transparentes d’accéder à la magistrature suprême. D’où l’introduction du concept Parti-État, le parti qui dirige l’État comme mode de gouvernance, avec le renforcement du pouvoir de l’armée pris d’assaut par nos frères du Nord. Ces derniers pour se faire une place au soleil dans la fonction publique et dans l’armée en sont arrivés à des épurations ethniques des valeureux cadres non originaires de la partie septentrionale du pays. Ainsi est constitué le logiciel politique de notre ambassadeur qui à bien y regarder ne ressemble qu’à du tribalisme. 

Nul ne doute qu’au Congo-Brazzaville dans le débat d’idées politiques, un projet de société porté par une Congolaise ou un Congolais peut recevoir l’assentiment de la majorité de la population congolaise. Le général Jean-Marie Michel Mokoko à l’élection présidentielle du 20 mars 2016 avait pu rassembler autour de sa candidature les Congolaises et les Congolais de toutes les sensibilités et de tout horizon. Le camouflet reçu par Denis Sassou Nguesso à Pointe-Noire en 2016 est un signe qui montre que la politique rassemble autour des idées et non autour de la tribu.  

La nomination de Rodolphe Adada comme ambassadeur du Congo en France devait être une nouvelle carrière politique, une nouvelle cure de jouvence afin de redorer le blason de ce dernier tant terni par les magouilles au Congo-Brazzaville.  

L’homme présente bien, est effacé, mais reste un redoutable politicien ce qui explique sa longévité. Au contact des faiseurs de Rois français, il pouvait prétendre à la magistrature suprême au Congo-Brazzaville dans un contexte de « Regime change » tant le rejet de Denis Sassou Nguesso dans la classe politique française est patente et pendante. 

La vie d’ambassadeur à Paris ne fut pas un long fleuve tranquille. Il se heurta aux écumeurs congolais de Paris appelés « Combattants » qui saccagèrent les locaux de l’ambassade du Congo à Paris. Il porta plainte contre ces derniers. 

Maintenant le pouvoir de Brazzaville en quête de respectabilité par l’achat des consciences prie Rodolphe Adada de faire la paix avec les casseurs d’hier, d’où la rencontre du 19 décembre 2022 dans l’enceinte de l’ambassade du Congo à Paris, jadis la cible de ces derniers. Toute honte bue, Rodolphe Adada a bu le calice jusqu’à la lie en portant un toast avec ses invités encombrants.   

En homme intelligent, fin et raffiné, son amour propre en a pris un coup. Ce dernier en tant qu’ambassadeur devait assister à la remise des passeports congolais dans une mise en scène des officines du PCT, rôle normalement dévolu aux services consulaires. Quelle avanie !   

Par ces faits, il est rappelé à Son Excellence Monsieur Rodolphe Adada qu’il est une fabrication, une marionnette de Denis Sassou Nguesso, et de ce fait ne devrait mettre son intelligence qu’au service de la malice en vue de la conservation du pouvoir ad vital aeternam au Congo-Brazzaville, son objectif initialement assigné. 

Tel est le sort réservé aux brillants universitaires qui se sont mués en intellectuels de circonstance au service d’une cause ignoble ne servant pas les intérêts du peuple congolais. L’anti-intellectualisme a été un fil directeur serpentant sur notre vie politique et culturelle, nourri par la fausse idée que la conception de la démocratie du PCT était celle du peuple congolais.   

Le rôle d’un intellectuel est d’éclairer la lanterne collective pour le bien-être de la population, alors que celui des universitaires en politique est de faire la promotion d’un horrible personnage.  

Celui qui croyait en une sortie heureuse se trouve empêtrer et reléguer dans la bassecour des caudataires, perdant ainsi le peu de crédit engrangé vis-à-vis de l’opinion. 

Ce n’est pas un accident de parcours, mais la fin du parcours.  

De Nelson Mandela nous retiendrons : « L’honneur appartient à ceux qui jamais ne s’éloignent de la vérité, même dans l’obscurité et la difficulté, ceux qui essayent toujours et qui ne se laissent pas décourager par les insultes, l’humiliation ou même la défaite ». 

Patrice Aimé Césaire MIAKASSISSA

Diffusé le 26 décembre 2022, par www.congo-liberty.org

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2 réponses à Les travaux forcés de Rodolphe Adada, Ambassadeur du Congo en France

  1. Samba dia Moupata dit :

    Cher Patrice, l’ambassadeur Mbochi Adada Rodolphe à deux visages le mathématicien et le sorcier ! Comment un docteur en Maths peut se mettre au service d’un semi analphabète Sassou Dénis pour démolir un pays ? Un docteur en mathématiques civilisé ne rentre pas une minute dans la bêtise qui insiste toujours comme disait Albert Camus . Pendant le génocide au pool c’est ce même Adada qui achète les armes et recrutait des mercenaires sur Paris pour le compte de Sassou Dénis .

  2. VAL DE NANTES . dit :

    Il a fallu à DESCARTES des méditations métaphysiques pour comprendre sa subjectivité afin de concevoir son édifice de son savoir scientifique …
    Descartes , mathématicien , s’est interrogé sur lui même pour enfin saisir la réalité du réel (le monde )..
    Donc être mathématicien ne suppose pas avoir la préscience pour quintessencier le monde dans lequel on vit .Encore faudrait -il le questionner ?.Une qualité dont manque YA RODO .
    Les mathématiciens antiques et ceux de la renaissance jusqu’à BACHELARD furent des philosophes scientifiques ayant une vision élargie de l’écosystème dans lequel évoluait leur discipline …
    Cette discipline est un étonnement philosophique . En témoigne THALES , dans sa recherche rationnelle des faits de l’univers ,souvent attribués au polythéisme antique.
    Au commencement était la philosophie pour mathématiser l’esprit philosophique ,qui fut une simple curiosité issue des observations empiriques .
    Le manque de culture philosophique de ya RODO en a fait un intellectuel robotique , incapable de penser l’homme , à l’image des stoÏciens ou d’AUGUSTE COMTE , polytechnicien , père du positivisme …
    Il suffit de comparer JACQUES ATTALI et ya RODO pour mesurer l’écart de niveau intellectuel entre ces deux individus .L’un a fait du DESCARTES son modèle et l’autre du politique cynique , sans assise philosophique, un métier argenté .
    Je crois avoir détecté la faillite de l’intelligentsia congolaise ,qui brille par méconnaissance criminelle de l’apport exceptionnel de la philosophie dans l’appréhension de l’univers où vivent les être vivants …

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