Depuis l’ouverture de l’espace audiovisuel, en 2001, le Congo-Brazzaville a vu apparaître quarante chaînes de télévision privées, dont sept basées dans la capitale, selon le Conseil supérieur de la liberté de communication, qui attribue et retire les autorisations d’émettre. La première télévision privée, DRTV, a été fondée en 2002 par le général Norbert Dabira. La Compagnie française de l’Afrique de l’Ouest (CFAO), qui avait besoin d’une campagne publicitaire, cherchait un partenaire. Une aubaine pour Dabira, qui va s’en charger pendant trois ans contre 200 millions de F CFA, somme qui lui permet d’acheter les émetteurs.
Une autre aide inattendue vient compléter sa participation personnelle : celle des opérateurs de téléphonie mobile Libertis et MTN (325 millions de F CFA). Aujourd’hui, mieux équipée que ses concurrentes, DRTV emploie une centaine de salariés et collaborateurs, avec un budget annuel d’environ 500 millions de F CFA. DRTV s’est diversifiée en créant DRTV Force One, plus culturelle, en ouvrant une antenne à Pointe-Noire et en s’équipant pour diffuser par satellite DRTV International. La grande ambition de Dabira est d’en faire « la chaîne du bassin du Congo », en partenariat avec les pays de la région.
Parmi les chaînes plus récentes, on peut citer Top TV (2009). Sa fondatrice, Claudia Lemboumba Sassou Nguesso, fille du président congolais, l’avait destinée au soutien du candidat Sassou Nguesso, alors en campagne.Une fois celui-ci réelu, Top TV est devenue généraliste. Pour le moment, il n’est pas encore question de rentabilité, mais seulement de stabilité. Également créée en 2009, Média Numérique TV (MN TV) appartient, elle, à Maurice Nguesso, frère du président. Selon son directeur, Elie Smith, l’investissement global s’élève à quelque 300 millions de F CFA. Si son personnel manque d’expérience, le projet le plus urgent de MN TV est d’être diffusée par satellite, à partir de décembre. Un investissement évalué à 1,8 milliard de F CFA pour celle qui s’enorgueillit d’être « la seule télévision à accorder la parole à l’opposition ».
Source : Jeune Afrique