LE CONGO-BRAZZAVILLE À LA CROISÉE DES CHEMINS : Comment Sassou Nguesso « bigre-rat » un 3e mandat en 2016 .

Sassou NguessoDepuis un certain temps, des rumeurs plus ou moins farfelues circulent dans le pays. Ce qu’on peut retenir de tout cela, c’est que lorsque Radio Trottoir se met à jaser et à spéculer sur ce qui peut ou ne pas être vraisemblable, il y a lieu d’être vigilant et de prêter attention au discours de l’homme de la rue. C’est de là que souvent sort la vérité. Comme dit l’adage : « Il n’y a pas de fumée sans feu ». Et, selon le journal La Rue Meurt : « Dans un kilo de mensonges, il y a un gramme de vérité ».

Première spéculation selon Radio Trottoir :

–        L’histoire de la révision de la Constitution. Tout le monde, dans le premier cercle clanique, semble d’accord sur le sujet. Il est même annoncé, officieusement et de façon très insidieuse, qu’en raison des restrictions imposées par l’actuelle Constitution pourtant bien taillée sur mesure, à savoir la limite d’âge entre autres, le monarque de Mpila envisagerait de réviser voire changer la Constitution pour se représenter à la prochaine présidentielle prévue en 2016. Il se dit même que dans la nouvelle Constitution qui sera adoptée par le Parlement et non par voie référendaire, le président de la République ne sera plus élu au suffrage universel, mais par le parlement réuni en congrès, au suffrage indirect.

Deuxième spéculation selon Radio Trottoir :

–        Toujours sur cette question en rapport avec la révision de la Constitution, d’autres langues semblent dire, voire confirmer que le monarque de Mpila, chef de l’oligarchie clanique Oyo-Edou, ne se représenterait plus en 2016. Il semblerait qu’il était prêt à faire de la place à l’un de ses nombreux dauphins, comme son fils Christel dit « KIKI » ou son neveu Jean-Dominique Okemba dit « JDO », celui-là même qui avait été décoré de la Légion d’honneur par le président Sarkozy, peu avant de quitter l’Elysée, soi-disant pour « services rendus » à la France. Mais lesquels ? Aux Congolais de chercher ce qui justifie l’octroi de cette Légion d’honneur, si ce n’est pour bradage du pays et crimes commis contre l’humanité.

Troisième spéculation selon Radio Trottoir :

–        Il semblerait que le monarque pencherait pour la première spéculation. La deuxième n’est véhiculée que pour faire diversion, amuser la galerie et pousser les Congolais à mieux se masturber l’esprit, mais aussi afin de détourner l’attention sur lui. Il est d’accord pour modifier la Constitution de 2002, mais que les choses ne se passeront pas comme tout le monde le prévoit ou le soupçonne.

–        Pour ce faire, une autre rumeur bien têtue celle-là fait état de fabrication de milliers de banderoles du côté des quartiers Talangaï, Mikalou, Kombo et Itatolo avec lesquelles il sera demandé à Otchombé de se représenter. En clair, lorsqu’il annoncera sa volonté de se retirer de la présidentielle de 2016, le monarque de Mpila voudrait se faire supplier par le peuple pour changer d’avis et donc se représenter parce qu’il aura été supplié par le peuple. Ainsi prendra-t-il prétexte de cette supplique pour procéder à la révision ou au changement de la Constitution de 2002, ne serait-ce que pour modifier les articles limitant l’âge et le nombre de mandats, d’autant que le parlement croupion et godillot est acquis à sa cause, puisque majoritaire. Et la supercherie prendra forme et réalité.

Peu importe les scenarii mis en place ou concoctés par Mpila, la vraie question que tout un chacun devrait se poser, c’est celle de savoir si nous devons toujours nous incliner, courber l’échine, et laisser cet homme en faire à sa tête. La distribution des galons dans l’armée, la police, etc., dit-on pour préserver « son pouvoir », suffit-elle pour lui garantir à vie ce pouvoir acquis dans des conditions macabres ?

Qu’à cela ne tienne, le fait de faire défiler quelques centaines voire milliers d’individus dans les rues de Brazzaville, pour le « supplier » de renoncer à son « renoncement au pouvoir acquis de haute lutte », suffira-t-il pour justifier la révision de la Constitution de 2002 ou de la remplacer purement et simplement par une autre ?

L’autre question que l’on devra se poser en toute légitimité est celle de se demander si l’homme qui mise sur la manipulation des baudets est populaire. Si oui, est-il obligé de franchir les limites qu’il s’est lui-même imposées dans sa propre Constitution ?

La seule descente d’une poignée d’individus dans les rues de Brazzaville, Pointe-Noire, Dolisie ou Oyo, etc., suffira-t-elle pour justifier la modification de la Constitution ? Nous disons bien une poignée d’individus. Or nous sommes près de 4 millions de citoyens Congolais. Même s’il faisait défiler 1 million de Congolais dans les rues du Congo, une minorité somme toute, cela justifiera-t-il cette révision constitutionnelle ou son remplacement ? Est-ce une raison valable pour passer outre sa propre Constitution ? C’est ici que nous demandons le concours des juristes

Dans quelle république va-t-on ? Dans ces conditions, pourquoi ne s’auto-proclame-t-il pas ROI ou EMPEREUR, comme le fit Jean-Bedel Bokassa ? Peut-être attend-il de s’auto-nommer Maréchal d’abord, comme le firent Mobutu et Bokassa, avant de franchir le pas de la royauté ou de savourer les fastes impériales.

G. MASCAD

 

(Extrait de JEAN-FRANCOIS PROBST : « Chirac, mon ami de trente ans », éd. Denoël, 2007, Paris).

 

M. Jean-François Probst qui, longtemps très proche de Jacques Foccart et de Jacques Chirac, à travers « Chirac, mon ami de trente ans », nous éclaire sur ce qui s’était passé réellement et sur ce qui se tramait, pour leur plus grand malheur, sur le dos des Congolais, et sur la tragédie que devait connaître le pays. A ce sujet, il écrit :
« (…) Jacques Foccart n’allait pas voir Denis Sassou Nguesso, Omar Bongo, Abdou Diouf ou Abdoulaye Wade. C’était eux qui venaient rue de Prony.

(…) A cette époque, Jacques Foccart m’avait confié pour mission de m’occuper de Denis Sassou Nguesso, le président du Congo-Brazzaville. « Est-ce que vous connaissez Sassou ? » m’avait-il demandé. J’avais connu le dictateur-président, alors marxiste-léniniste « pur » et dur, en 1982. Je lui avais rendu visite avec Jérôme Monod, à propos de la gestion des eaux de Brazzaville. Nous avions été reçus par un homme en costume gris, austère. J’avais pris connaissance de son dossier au Quai d’Orsay…

(…) Après une première « révolte des jeunes gens », Sassou et ses amis avaient amené au pouvoir un premier président marxiste orthodoxe, Marien Ngouabi. Et un an plus tard, ils l’avaient éliminé. Selon le dossier du Quai, Sassou avait été l’exécutant. (…) Pendant toutes ces années, Denis Sassou Nguesso avait soutenu Chirac… A la suite de sa défaite à l’élection présidentielle de 1992, il était devenu un Africain en exil.

(…) « Est-ce que vous lui donneriez un coup demain ? » m’a demandé Foccart. J’ai donc aidé l’ancien président à partir de la fin 1995 jusqu’à son retour au pouvoir en 1997.

(…) Il (Sassou) n’était pas interdit de séjour là-bas, mais ayant tenu le Congo d’une main de fer, il ne supportait guère l’idée de revenir dans un pays « démocratique »… Et puis, il avait pris des goûts de luxe, ce qui l’avait fait évoluer idéologiquement.

(…) En sous-main, Jacques Foccart ne lui avait pas retiré sa confiance. Au contraire. J’ai donc préparé son retour médiatique, en janvier 1997…

(…) Les élections ont donné l’occasion du coup d’Etat. L’histoire officielle dit que le président Lissouba a engagé un char contre la villa de Sassou, en réalité il s’agissait d’une provocation montée de toutes pièces par la milice Cobra. Sassou était de l’autre côté du fleuve Congo, avec des jumelles. Le président Lissouba (…) et sa directrice de cabinet, Claudine Munari, n’ont pas compris ce qui était en train de leur arriver et ils ont été renversés. En juillet 1997, la guerre a commencé. Les combats ont duré tout l’été. J’ai aidé le clan Sassou à revenir là-bas. Et je lui ai trouvé des armes au mois d’août 1997, après le décès de Jacques Foccart, à la demande de Pierre Oba, le ministre de l’Intérieur… Il fallait trouver de l’artillerie. Je n’ai jamais été marchand de canons, mais j’ai aiguillé Oba vers un spécialiste à Monaco. Et le président angolais José Eduardo Dos Santos a aidé Sassou à donner le dernier coup de reins… »

C’est un aveu, une signature. Incontestables.

Alors, qui peut encore nier cette évidence ? On crie au « Révolutionnaire » et on tue, on assassine au nom de cette prétendue « Révolution », alors qu’on est un vendu.

En voici donc la preuve qui montre que Sassou est un criminel. Vous avez compris, Sassou n’aime pas la démocratie. Il préfère à la barbarie, la bestialité et l’ignominie.— 

« La force brutale et aveugle livre celui qui l’exerce à d’imparables faiblesses » (E. Glissant, P. Chamoiseau).
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Une réponse à LE CONGO-BRAZZAVILLE À LA CROISÉE DES CHEMINS : Comment Sassou Nguesso « bigre-rat » un 3e mandat en 2016 .

  1. J. NIGER dit :

    C’est par la stupidité des tels personnages que l’Afrique est moquée et exploitée.
    Pour soutenir que l’homme n’est qu’une espèce naturelle parmi d’autres,il n’y a guère que deux stratégies d’argumentation : soit l’on tire l’animal vers l’homme,soit l’on tire l’homme de l’animal. Selon vous,où en est-on avec Sassou?

    Que des compatriotes injustement assassinés parce que la morale chez Sassou n’a pas pour norme l’intérêt ,l’utilité ou le bonheur. Le mensonge est préféré par Mpila, car il contient une duplicité trompeuse à l’égard d’autrui.

    Pécher contre la transparence de chacun à chacun,est le socle de la culture de Sassou. Il est vrai qu’il n’est pas donné à tout le monde de retenir qu’il faut mettre l’homme au sommet de l’échelle des valeurs.

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