ÉLECTIONS LÉGISLATIVES : LA TENSION MONTE DE GAMBOMA À POINTE-NOIRE

Pendant que se poursuivent les opérations de dépouillement relatives aux élections législatives de dimanche dernier, la tension monte dans plusieurs régions du pays et des violences se vérifient dans les villes où l’enjeu politique est le plus haut.

À Gamboma, fief du candidat de l’Alliance pour la république et la démocratie (Ard, opposition), Mathias Dzon, les troubles ont causé trois blessés. L’opposant s’est présenté au scrutin contre Hugues Ngouélondélé, maire de Brazzaville et gendre du président Denis Sassou Nguesso.

“Les gens sont allés massivement voter pour Dzon, et comme par hasard, de nombreuses urnes ont disparu. Quand on dit qu’en République du Congo, l’organisation des élections n’est pas à la hauteur. Ce qui s’est produit à Gamboma prouve l’improvisation de la commission électorale”, dit à la MISNA une source religieuse anonyme. Après plusieurs heures de tensions dérivées de la disparition des urnes et de dénonciations de fraudes électorales, la situation est revenue à la normale dans l’attente de la diffusion des résultats.

À Pointe-Noire, de grands risques de fraudes sont signalés, notamment dans la circonscription de Mvou-Mvou 1. “Nous sommes assis sur une bombe à retardement : les jeunes fermentent et l’on redoute que la situation ne dégénère si les résultats ne s’avèrent pas conformes aux attentes”, indique à la MISNA père Benjamin Samanou, professeur de philosophie au Grand Séminaire de Brazzaville. Les manipulations des listes électorales et les problèmes logistiques relevés sont toutefois de nature à altérer l’issue du scrutin. “Il existe des preuves qui discréditent complètement la commission électorale. D’une manière générale, les gens n’ont plus confiance dans le Parti congolais du travail (Pct, au pouvoir), c’est pourquoi les candidats du Rassemblement pour la démocratie et le progrès social (Rdps) devraient l’emporter dès le premier tour”, poursuit l’interlocuteur de la MISNA. À l’instar de la plupart du reste du pays, l’affluence à Pointe-Noire s’est avérée très réduite, hormis dans certaines circonscriptions plus politiquement “engagées”. “Bizarrement, il y a des personnes qui ont même voté aujourd’hui dans certains bureaux de vote. Les gens s’interrogent car tout le monde était convaincu que les urnes étaient dûment fermées partout depuis dimanche soir”, ajoute père Samanou.

Les élections législatives de dimanche dernier n’ont pas pu avoir lieu dans quatre circonscriptions : trois à Brazzaville, en raison de l’explosion du dépôt de munitions de Mpila en mars dernier, et celle de Vindza, dans le département de Pool (centre). Le scrutin a également été annulé dans trois sièges de Pointe-Noire ainsi que dans trois autres de la circonscription de Cuvette Ouest, officiellement pour assurer la transparence des opérations de vote.

Tout en soulignant le désintérêt total pour les élections de la plupart de la population, les observateurs électoraux détachés sur place ont jugé le scrutin de dimanche globalement serein. Pour l’Observatoire congolais des Droits de l’homme (Ocdh), l’affluence des électeurs n’aurait pas dépassé 15% des inscrits.

La commission électorale a annoncé mardi matin que les résultats ne seraient pas divulgués avant le 18 juillet.

Le Pct gouverne le pays et contrôle la plupart des institutions depuis 1979.

Source : Missionary International Service News Agency

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Une réponse à ÉLECTIONS LÉGISLATIVES : LA TENSION MONTE DE GAMBOMA À POINTE-NOIRE

  1. Le patriote dit :

    « Rodriguez Abiabouti, on lui reproche d’ être à l’ origine des troubles à l’ ordre public à Mbomo », a déclaré le colonel Allakoua, soulignant que « les incidents qui se sont produits à Mbomo, c’ est lui qui est à l’ origine. Il sera entendu par la police ».

    Il est placé en garde à vue depuis lundi dernier au commissariat central de Brazzaville.

    Mercredi dernier à Mbomo, il y a eu des manifestations au cours desquelles les listes électorales ont été déchirées. Il y a eu également des marches de la population qui reprochait au candidat du Parti Congolais du Travail (PCT-au pouvoir), Léon Alfred Ompimbat, d’ avoir ajouté des noms fictifs sur les listes électorales.

    A la suite de ces incidents, quatre des cinq candidats à Mbomo dont Abiabouti, s’ étaient retirés et Opimbat s’ est retrouvé seul candidat.

    Contacté au téléphone, Michel Rodriguez Abiabouti a déclaré qu' »il n’ a pas participé à ces manifestations et qu’ il n’ a jamais incité les gens à manifester ».

    Agé d’environ 50 ans, Michel Rodriguez Abiabouti est journaliste à Radio-Congo et attaché de presse au ministère congolais des Finances.

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