CONGO-BRAZZAVILLE : L’EMPIRE DU FAUX ET USAGE DE FAUX

Sassou Dénis, Le docteur Honoris Causa de l’université Marien Ngouabi

Mon frère de cœur et d’esprit, Olivier MOUEBARA, a publié le portrait de « l’empereur-faussaire » qui tyrannise le Congo et les Congolais. A l’évidence, la couleur jaune tacheté du visage de cet empereur anachronique, contrastant avec l’apparence calcinée de la peau de ses mains, est le symbole de ce système de duperie dans lequel tout est FAUX, même la couleur de la peau ! Mais, il faut aller plus loin pour montrer que dans ce Congo, même ce qui peut sembler vrai est en réalité faux. Tellement la culture du FAUX est devenue la norme de vie et d’action. Au-delà de la description des éléments de ce système du FAUX, il s’agit aussi de montrer comment cette culture de l’inexactitude et de la fraude généralisée pèse et pèsera encore sur le destin du Congo.

Au Congo, tout est FAUX, y compris ce qui touche aux êtres humains, ce qui les définit et les distingue les uns des autres : leurs identités. Pour un pays, l’état civil constitue le premier élément qui fonde la garantie, la solidité et la sécurité des relations interpersonnelles. L’état civil permet de savoir à qui on a à faire dans les relations personnelles, comme dans les relations d’affaires. Négocier un contrat, conclure un partenariat supposent que l’on identifie précisément son interlocuteur. Un être humain s’identifie par son nom, sa date et son lieu de naissance, son domicile. Au Congo, la date de naissance se modifie au gré des nécessités. Qui veut se présenter à un concours ou à une élection modifie son âge en se faisant établir un faux acte de naissance. C’est devenu tellement une spécialité nationale que c’est au Congo que Bongo Ali, en manque d’identité dans son pays, ne sachant plus ni où, ni de qui il est né, est venu chercher son faux certificat de naissance. Les noms se changent à mesure que le sentiment de toute puissance grossit les chevilles et le melon. Justin Lékoudzou est devenu Justin Lékoundzou Itihi Ossetoumba, Denis Sassou est devenu Sassou Nguesso Denis etc…Quand viendra l’heure d’établir les généalogies, plus personne ne saura dire qui est le descendant de qui !

Les titres et les fonctions officielles sont FAUX. Ce sont de simples intitulés sur des organigrammes creux. Croisez un directeur d’administration centrale et demandez-lui qu’il vous explique ce qu’il fait réellement de ses journées : RIEN. Demandez aux juges de la Cour suprême et à ceux de la Cour constitutionnelle combien d’arrêts ont –il rendus dans l’année ? Zéro. Et, quand ils en rendent un, ce qu’ils écrivent ne correspond à aucune réalité et ne traduit aucune logique juridique digne d’une haute juridiction. Les juges des tribunaux de première instance rendent de faux jugements toujours en faveur du justiciable le plus offrant ou soutenu par l’officier supérieur ou général le plus puissant.

Les diplômes et les qualifications exhibés sont FAUX. Des attestations et certificats ramenés de Roumanie et de Russie sont présentés comme des doctorats. C’est ainsi que le Général Dabira se targuait lors de son procès d’être l’officier le plus diplômé de l’armée ! Et, pour ceux qui ont passé de vrais diplômes, quelle que soit la spécialité, à force de ne jamais appliquer ce qu’ils ont appris, leurs diplômes ne valent plus rien. Ce qui fait la force d’un diplôme ce n’est pas son intitulé, mais ce que son titulaire produit comme travail et comme substance.

Les rares immeubles et ouvrages publics construits sur la base de marchés publics truqués sont tous des FAUX. Ils sont faux car construits avec des cahiers de charges rognés par la pratique des pots de vin qui conduit à la construction d’infrastructures aux normes approximatives. Il suffit d’une forte pluie accompagnée d’une forte tempête pour que telle camelote présentée comme la réalisation du siècle parte en morceau. Quant aux pistes qualifiées abusivement de routes malgré leur coût de construction exorbitant, la fine couche de goudron étalée pour couvrir le sable et le gravillon tout juste en dessous ne tient que le temps nécessaire pour que l’équipe des ouvriers chinois ait quitté le pays.

Les hôpitaux ne sont pas des hôpitaux. Ce ne sont que des mouroirs. Les blouses blanches qui traînent dans les couloirs envahis par les mouches sont là d’abord pour traquer les malades démunis et désemparés pour leur extorquer leurs maigres ressources. Les écoles ne sont pas des écoles. Ce ne sont que des enclos insalubres, parfois sans toit, où s’entassent à même le sol des gamins affamés et avides de savoirs. Les enseignants peu formés, mal payés et sans scrupules ne manquent pas d’imposer aux jeunes filles à peine pubères leurs désirs sexuels. La qualité de l’enseignement au Congo est devenue un souvenir lointain.

L’Armée et la Police ne sont que des milices sans foi ni loi dont la cruauté à l’égard du peuple et des innocents tient lieu de faits d’armes qui ouvrent droit aux récompenses et aux orgies sacrificielles. Bref, le Congo ce n’est rien d’autre qu’un « Truman show » constitué de décors en carton donnant l’illusion d’une réalité où les seuls éléments vrais sont la misère, la violence politique et l’arrogance de ces criminels en bande organisée qui ont pris ce pays en otage.

Ces constats n’ont rien de nouveau, ni d’original. Ils sont largement partagés par tous les Congolais, même par ceux qui sont à l’origine de cette faillite morale. En revanche, ce qu’il faut souligner et qui est devenu le vrai problème du Congo au-delà de l’accident historique dramatique que constitue le règne calamiteux de Sassou Denis, c’est cette culture de la fraude et des fausses apparences qui a imprégné la conscience de tous les Congolais. De sorte que la sortie du tunnel sera encore lointaine, même après la chute de ce régime inique.

En effet, c’est devenu ordinaire et naturel que pour obtenir un permis de conduire, plus personne ne songe à se présenter aux épreuves de l’examen. Il suffit de payer. Résultat : tous les permis de conduire congolais sont des FAUX ! Pour accomplir les formalités les plus banales comme acheter son billet de train ou solliciter la délivrance d’un passeport, plus personne n’imagine faire les choses normalement. Il faut payer ou trouver un parrain. Depuis longtemps, le FAUX n’est plus rejeté par les Congolais. Pourvu que l’apparence soit sauve, tout va bien. Le fils se réjouit du baccalauréat acheté comme le père se réjouit de l’élection truquée. L’un et l’autre se congratulent le soir au dîner pour leurs forfaits respectifs. Ce sont aussi bien les élites que le peuple qui ont sombré dans cette débâcle sans nom. Ce naufrage intellectuel et moral a abouti à ce que ce pseudo Etat ait osé présenter de grossiers faux états financiers devant des instances du FMI pour solliciter des financements. Ils n’ont même pas honte, car ils ne savent plus faire la différence entre le vrai et le faux.

A l’image de l’allégorie de la caverne de Platon, il faudra un jour expliquer à ce peuple que tout ce qu’il a vu et tout ce en quoi il a cru depuis 50 ans est FAUX ! Quel boulot pour ceux qui auront la charge de relever ce défi !

Serge TONGO

Diffusé le 16 février 2022, par www.congo-liberty.com

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7 réponses à CONGO-BRAZZAVILLE : L’EMPIRE DU FAUX ET USAGE DE FAUX

  1. VAL de NANTES dit :

    @SERGE TONGO , GROSSE VALIDATION !
    Cologne , t’y attend pour un bon café ,pas le whisky ce serait faire injure à nos compatriotes crevant la dalle sous l’ogre SAFOU ,car ton papier est d’une réalité réelle .
    PLATON en conviendrait tant la métaphore de l’ignorance nationale résulte de la pure pensée du maître . SASSOU a du s’en inspirer pour cornaquer le peuple congolais …
    Oui , tout est à refaire .Trop de choses sont à rebours des normes universelles connues de tous , mais le pays de SASSOU s’est fait la spécialité de travestir l’esprit scientifique de toutes choses .
    La science ,selon KANT ,se construit sur des jugements synthétiques à priori c’est à dire des jugements nécessaires et apodictiques ,au CONGO ,on a inventé une science de la facticité fondée sur des données de l’illusion sensible autrement dit le faux .
    Si PLATON avait pour premier principe « le souverain bien  » ,comme ARISTOTE « LE MOTEUR immobile  » dont tout dérive ,au CONGO de SASSOU c’est LE « SOUVERAIN FAUX « qui met tout le reste en mouvement . C’est le faux des faux des faux ,bref une chaine infinie ..
    PLATON aurait dit : des photocopies qui peuplent le Congo , à la place des originaux inexistants …
    D’où la misère intellectuelle qui broie ce pays ,car l’original platonicien habite le monde intelligible ,c’est à dire l’esprit ,l’entendement , la raison …
    Or dit raison dit réflexion ,études , effort intellectuel ,ce sont ces prérequis qui emmerdent ces eunuques dont la raison d’être s’est tarée sur l’obsession matérielle et financière .
    Quand un pays divinise le faux ,l’intelligence se couvre de honte et cherche l’issue de secours pour s’évader ….
    En effet ,la société congolaise se drogue à la culture du faux ; en témoigne le faible niveau intellectuel de DABIRA ,censé être l’image du militaire ultra cultivé ,dont le procès s’était avéré être l’occasion de l’exhumation de sa tricherie intellectuelle ….
    Le CONGO , post SASSOU ,DOIT REPASSER le brevet de respectabilité morale .Car la loi morale ,selon KANT , est la voie de l’universel …
    Eh oui , le CONGO sera soumis à un examen psychologique afin d’en retirer toutes les séquelles névrotiques subies sous SASSOU .
    Ce sont là les exigences de la pureté immaculée .

  2. Samba dia Moupata dit :

    Cher Serge Tongo , c’est la réalité factuelle d’un faux pays ! Sassou Dénis un officier sans avoir fait une école d’officiers , à Saint -Maixent L’école on ne forme que des sous officiers, Dabira Norbert qui dit avoir un doctorat mais quant il part du lycée Agricole pour la Roumanie il n’a pas son encore son Baccalauréat , Ingani n’a pas son diplôme de pharmacien . C’est son fils Brice qui a son diplôme de Pharmacien . Olésongo Ondaye est petit instituteur sorti de L’ENI pas de Baccalauréat mais cet assassin se fait passé pour un ingénieur mécanicien après 11 mois passé en Bulgarie , comme 95% des mbochis sont des faussaires .

  3. le fils du pays dit :

    Oui,bien dit c’est du boulot pour ceux qui auront la charge de relever le défi vu l’état du pourrissement avancé dans lequel se trouve le Congo.

  4. Sibiti dit :

    C’est pathétique et triste. Ce pays n’a jamais aimé les vrais cadres, surtout ceux qui viennent de l’Occident. Le problème est que les congolais trouvent cet état normal.

  5. Val de Nantes dit :

    La présidentialisation du régime politique au Congo n’est pas compatible aux valeurs démocratiques ,stricto sensu .
    La réalité de l’exercice de cette fonction ne milite pas pour un projet de développement économique d’un pays .En témoigne le passage des différents présidents qu’à connus le Congo ,il y a 40 et plus.
    Une fonction ne crée point des opportunités de développement , maïs ce sont les idées novatrices qui en sont l’incarnation…
    Une fois qu’on a dit ça ,il nous faut organiser toutes les idées éparses pour en choisir celles qui répondent aux besoins de développement économique de notre pays..
    Ce sont les penses bien pensées qui transforment , améliorent les conditions de vie d’un pays.
    De ce point de vue , Israël peut servir d’exemple et je crois que ,pour le bien du pays , nous devons utiliser notre faculté pour déterminer ce qui est bien ou mauvais pour notre pays..
    Faire une fixité pathologique sur une fonction factice ,dont on sait qu’elle crée plus de frustrations nationales qu’elle n’en résout , demeure une impasse existentielle pour l’ensemble du pays ..
    Héraclite se moquait de Pythagore qu’il qualifiait « de polymathe ».
    La polymathie ,c’est le caractère de celui qui croit tout connaître alors qu’au fond ,il ne maîtrise rien « . C’est le reproche que l’on pourrait faire à nos supposés juristes constitutionnelistes .
    La constitution n’est qu’une composante juridique issue de notre pensée institutionnelle ,ce qui sous-tend que si il y a un impensé institutionnel mécaniquement ,il en sort une constitution inadaptée aux réalités sociologues de notre pays….
    La rivalité ethnique au Congo est le produit de notre immaturité politique notamment sur l’exercice de la fonction présidentielle qui porte en elle les germes de la division nationale ..
    In fine , prôner la fonction présidentielle au Congo , c’est enflammer les tensions tribales..car notre conception politique sur cette fonction ne rentre pas dans le périmètre des règles élémentaires démocratiques ..
    David Hume aurait parlé du cas politique congolais , comme relevant « de la réalité empirique « .

  6. VAL de NANTES dit :

    lire ,, Les juristes constitutionnalistes .
    lire ,, Les pensées bien pensées qui …
    Au Congo , la population vit sous la puissance de l’illusion . Se faire des illusions ne relève en effet pas que d’une connaissance erronée ,mais s’enracine dans le corps ,dans le désir ,dans nos amours ,d’où une existence des fanatiques éberlués de ce régime inique ..Voilà pourquoi il est difficile de sortir d’une illusion : une part importante de soi concourt à la maintenir .
    La seule issue ,à cet esprit égaré ,est le jaillissement de la religion naturelle dont la lumière naturelle est le principe actif ,c’est à dire la raison .
    Cette caverne SASSOUISTE n’est autre chose qu’un opium euphorisant .Le CONGO doit s’en échapper .

  7. A QUI PROFITE LES CRIMES DE DENIS SASSOU NGUESSO? (REVELATIONS): https://www.youtube.com/watch?v=W14WgOyeCdw

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