Congo-Brazzaville : Le massacre des jeunes au stade d’Ornano

Les morts d’Ornano ne sont pas le fait d’un simple accident. C’est avant tout  la résultante d’un système qui combine mépris absolu pour le peuple, incompétence crasse des pseudos dirigeants et culture criminelle ancrée au plus profond de ce régime qui a pris en otage tout un peuple et tout un pays.    

Malgré ce que l’on sait de la vacuité de ce système de criminalité organisée, le spectacle macabre que montrent les images de ces cadavres de jeunes hommes et de jeunes femmes étalés dans des couloirs à même le sol et l’effroi qu’elles suscitent ne peuvent que soulever d’innombrables questions. En vertu de quelle logique, de quelle technique de management militaire un pseudo enrôlement devrait s’opérer nuitamment jusqu’à 1h du matin ?  Quel système d’organisation peut justifier que des milliers de personnes soient entassées dehors en attendant d’être triés et sélectionnés comme du bétail et selon des méthodes et des critères dont seul le régime Sassou détient le secret ? Quel résultat autre qu’un désastre pouvait-on attendre du rassemblement d’une foule aussi affamée et assoiffée ? Qui et où sont les officiers supérieurs et généraux qui ont mis au point ce piège mortel ?

Il ne peut y avoir de réponse à toutes ces questions. D’abord, parce qu’aucun des individus qui sont directement ou indirectement à l’origine de ce massacre n’est capable d’apporter la moindre explication rationnelle. Ensuite et surtout, parce qu’au pays de Sassou il n’y a jamais eu d’explication ni de responsabilité lorsque la vie des congolais se trouve comme si souvent gratuitement fauché par un système dont l’essence même est mortifère. En réalité, la seule question qui renferme toutes les autres, multiples et infinies, à laquelle on peut tenter de répondre est celle de savoir qu’est ce qui peut entrainer en ce 21ème siècle des milliers de jeunes congolais à aller à la rencontre de la mort dans un enclos pompeusement appelé « stade » ORNANO ? Autrement dit, qu’est ce qui peut expliquer que des jeunes gens par milliers éprouvent l’envie de vouloir intégrer la milice de Sassou qui n’a d’armée que de nom ?  Comment peut-on encore avoir l’arrogance et le toupet d’annoncer le lancement d’enquêtes administrative et judiciaire dans un pays sans justice et où l’administration se confond avec le pouvoir clanique des mbochis ?

En réalité, ces jeunes martyrs n’ont pas répondu à cet appel à l’abattoir parce qu’ils auraient été touchés par la grâce de la fibre patriotique les conduisant à consentir au sacrifice suprême au nom de quelques idéaux que ce soient. Ils n’y sont pas allés pour défendre leur pays contre je ne sais quel péril extérieur. Bien au contraire, le danger auquel sera désormais exposé le Congo est créé au sein du pays par les alliances ubuesques que le tyran conclues avec le régime rwandais notoirement perfide et belliqueux. Contrairement aux élucubrations de Sassou selon lesquelles ces jeunes victimes « voulaient s’engager pour servir la République sous le drapeau », tous les congolais savent que la milice de Sassou ne cultive ni les valeurs patriotiques, ni le respect de la vie humaine, ni les vertus de courage et de loyauté à la nation évanescente que claironnent les griots du tyran.

Ces jeunes ne sont allés à la rencontre de la mort que parce qu’ils avaient – et qu’ils ont encore pour les survivants – faim !

Ces jeunes n’espéraient pas tant devenir aussi richissimes que ces généraux au ventre bedonnant qui peuplent les organigrammes creux de l’oligarchie mbochi. Ils ne voulaient servir aucune république inexistante. Ce n’est même pas la maigre solde de soldat que distribue gracieusement Sassou et ses sbires qui a motivé cet engouement. Ce ne sont pas non plus les rations des repas à base de produits importés à origine douteuse (les PIOD) qui sont distribuées aux jeunes recrues qui les auraient alléchés. Ces jeunes espéraient simplement pouvoir, à leur tour, tout en transpirant de chaleur sous l’uniforme anachronique qui leur serait imposé, essayer de profiter des razzias périodiquement menées sur les populations civiles sans défense dans le Pool et ailleurs. Ils voulaient, eux aussi, gratter les miettes d’une société délabrée qui survit grâce à la générosité de la nature et sûrement grâce à la bienveillance de la providence.

Ces jeunes piégés dans cet enclos ne pouvaient même pas rêver de sortir de ce recrutement avec un statut social de soldat qui, ailleurs, confère respectabilité et reconnaissance de la patrie. Au Congo de Sassou, le bidasse milicien n’est qu’un misérable pion asservi par le système qu’il est contraint de subir malgré lui. Il essaie de survivre grâce à l’uniforme et à l’arme qu’on lui confie comme le talisman de sa servitude.

Serge-William TONGA

Diffusé le 27 novembre 2023, par www.congo-liberty.org

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4 réponses à Congo-Brazzaville : Le massacre des jeunes au stade d’Ornano

  1. Val de Nantes. Du sacrifice humain aux délices du pouvoir. dit :

    Selon Sassou , ils voulaient l’emploi de la mort, nouvelle trouvaille de Sassou.,découverte après 40 ans de pouvoir exécrable , dans un Stade portant les symboles maçonniques. C’est le comble du cynisme,qui est le vernis de ce règne innommable…..Le sacrifice humain, comme modèle institutionnel sous Sassou…
    Qui peut croire à la négligence administrative de cette opération militaire ?. Des ignorants, peut être ??.
    Pourquoi pas au Stade Massamba Débat ??.
    Le Stade d’Ornano a été choisi à dessein pour un rituel précis.Celui de la conservation du pouvoir par les sacrifices humains.Point barre !!!.
    Les justifications étatiques à ce sujet procèdent de la fumentique .
    Qui connait la forme de gouvernance publique de Sassou ??..
    À quoi sert l’armée au Congo Brazzaville ??….
    Budgétairement ,est ce que le nombre des militaires est justifié ???.
    Sassou croit vivre sous l’époque de la JMNR où on ramassait n’importe qui ,pour lui apprendre, armes à la main, l’idéologie extase du Leninisme… Depuis l’idéologie socialiste a été rayée de la carte mondiale par le libéralisme économique…. Sassou s’y sent perdu, étourdi , faute d’un recyclage d’idéologie…. En témoigne son appétence pour l’armée, usine sans outil de travail…… Et vint la période des condoléances ininterrompues ,au point d’en fatiguer les voisins de l’Afrique centrale.
    Sassou attend toujours les condoléances de Kagame , comme pour le réconforter dans ses œuvres criminelles auxquelles s’ajoutent les crimes financiers..
    Perdu ,dans cette époque, où l’intérêt prend le pas sur la dissimulation,le mensonge et l’incompétence, Sassou suffoque et se cherche une virginité politique, longtemps percée par une odyssée politique à l’image de Staline..
    Le Congo Brazzaville se dérobe à ses pieds, bourrés d’arthrose, des crampes, et se délite à la vitesse d’un TGV, lancé sans conducteur. La fin approche..
    Est -ce la sortie définitive de la caverne Sassouiste ,le plus grand prestidigitateur politique congolais ???… Le roi mbochi est nu …
    Les congolais perçoivent le terminus du pouvoir nihiliste, honteux, criminel, congoticide et enfin voleur.. Bientôt le monde à quai !!.

  2. Val de Nantes. dit :

    Chers compatriotes..
    Il est illusoire et ridicule,sinon suicidaire de vous attendre à voir un  » homo nous ‘ ou homme nouveau,qui viendrait vous endormir avec des arguments incapacitants , type en maintien ce même dispositif institutionnel.
    Non ,le ver est dans ce fruit institutionnel , lequel ne cesse de briser ,de brocarder tous les projets des congolais, épris des innovations technologiques, administratives, entrepreunariales , managériales,bref, tout ce qui constitue la réalisation d’un projet de toute une vie … La réalisation de soi par soi , c’est à dire conçue par ton intellect..
    De l’objectivation de nos désirs individuels , dépend : » la pax congolia ». La vraie paix ,pas celle qui tue pour des emplois mortifères.
    Je rappelle à la jeunesse congolaise sacrifiée deux slogans prononcés pendant le mouvement de grève de mai 68 : il est interdit d’interdire et ni maître,ni Dieu,ce ce dernier slogan vient de Louis Auguste Blanqui ,un anarchiste, raillant le pouvoir étatique.
    Chère jeunesse congolaise.
    Inspire toi de deux slogans vindicatifs pour te donner une meilleure vie .Ne rien attendre des politiciens véreux , menteurs, et pense par toi même, pour trouver la vérité à partir de la raison..
    L’éducation est le premier principe de toutes réussites,d’elles découle tout le reste…
    Ainsi,j’en profite pour t’ inciter à méditer comme Descartes dans ses fameuses  » méditations métaphysiques d’où il va extraire la rationalité, c’est à dire le bon sens dont dispose chaque être humain à condition d’en faire bon usage…
    NB: le mensonge est politique, la vérité est sagesse et démocratique.
    Mais, chers jeunes congolais,
    L’espoir est permis. Car nous sommes nombreux à posséder le bagage technique des chinois, français et rwandais pour créer des emplois directs et indirects afin de mener une vie digne…
    40 ans au pouvoir, pour du vernissage et du verbiage pompeux et sans intérêt..
    La honte !!!.

  3. le fils du pays dit :

    Il faut absolument mettre terme par tous les moyens au regime cinquantenaire de l’imposteur beninois Sassou denis devenu Mbochi d’Edou Penda-Oyo par l’escroquerie et la volonte de la france coloniale .Un systeme criminel ne en juillet 1968.
    Trop c’est trop.Il devient imperatif de faire le toilettage en chassant du Congo tous ces criminels du pct,leur mentor,son clan,ses ministrons et ses courtisans.
    Bref du balai.

  4. Léo kikadidi dit :

    Je m adresse aux futurs dirigeants pour éviter de tels drames l armée doit avant tout définir sa mission et s organiser r pour cet objectif ex. pour protéger le Congo il faut fortifier le nord le sud. est et l ouest donc les recrutements devraient se faire partout pas se seulement dans la capitale je pense que compte tenu de l importante frontière fluviale que nous avons plus notre espace maritime les forces les plus importantes devraient être la maine une base a imfondo une a mvouti une autre à brazza.mais les équipements et la formation et coûteuse te demande un certain niveau d étude ça c est pour protéger le pays mais pour protéger le pouvoir il sont assez suffisant pour voir leurs erreurs
    Léo kikadidi

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