Congo: 15 % de participation pour le 1er tour des législatives

La participation dimanche au 1er tour des législatives au Congo a été estimée à 15% par une ONG et la Commission électorale l’a jugée faible dans les grandes villes, sans la chiffrer, pour ce scrutin où le camp du président Denis Sassou Nguesso devrait conserver une large majorité à l’Assemblée nationale.

Ouverts officiellement à 07H00 (06H00 GMT) mais souvent plus tard à cause de problèmes d’organisation, les bureaux de vote ont fermé à 18H00. Environ 2 millions d’électeurs étaient appelés à désigner 135 députés parmi plus de 1.200 candidats.

Les résultats ne devraient pas être annoncés avant mardi. Un second tour est prévu le 5 août.

La participation a été jugée très faible selon l’Observatoire congolais des droits de l’homme (OCDH). « Si le taux de participation atteint 15% ça serait vraiment le plafond », a affirmé à l’AFP Roch Euloge Nzobo, de l’OCDH.

Sans donner de chiffres, le président de la Commission nationale électorale (Conel), Henri Bouka, a qualifié la participation d' »un peu intéressante » à l’intérieur des régions, « ce qui n’est pas le cas dans les grandes villes, notamment Brazzaville et Pointe noire » (sud), la capitale économique.

Selon des relevés de l’AFP, à Brazzaville, au bureau de l’Hôtel de ville, 200 des 527 inscrits ont voté, et à l’Ecole des filles du quartier Plateau, seulement 76 sur 647 inscrits. Dans un bureau d’Impfondo (extrême nord), 100 votants se sont déplacés sur 447 attendus.

Selon Njingum Musa Mbutoh, chef de la trentaine d’observateurs de l’Union africaine (UA), « le scrutin s’est déroulé dans la paix, le calme (…) Mais, le vote a commencé un peu tard ».

L’installation des bureaux a souvent pris beaucoup de temps, comme au lycée Thomas Sankara, dans le nord de la capitale, où le vote a débuté vers 09H30, a constaté l’AFP.

Dans ce pays riche en pétrole – dont la gestion des revenus est régulièrement critiquée – mais où la moitié des 4 millions d’habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté, le scrutin s’annonce sans réel suspense.

Le puissant Parti congolais du travail (PCT) du chef de l’Etat Denis Sassou-Nguesso, et ses alliés espèrent conserver la majorité absolue à l’Assemblée, où l’opposition ne compte qu’une douzaine d’élus sortants.

Tensions

« Les instructions que j’avais données pour que les élections se déroulent dans la paix, la transparence, pour qu’elles soient justes, libres et crédibles, sont pour l’essentiel suivies », a déclaré M. Sassou-Nguesso après avoir voté à Brazzaville.

Lors de la campagne, l’opposition et des ONG ont dénoncé l’utilisation par la majorité des moyens de l’Etat, notamment des médias publics. La Commission nationale électorale (Conel) est aussi souvent accusée de manquer d’indépendance.

Des tensions ont été relevées dimanche dans certaines circonscriptions, impliquant souvent des candidats du CPT.

A Gamboma (centre), où le maire PCT de Brazzaville Hugues Ngouélondélé affrontait l’opposant Mathias Dzon, « l’élection s’est déroulée sous une forte tension. N’eut été la présence des forces de l’ordre on aurait assisté au chaos », a déclaré à l’AFP le responsable local de la Conel. M. Dzon a dénoncé à l’AFP « une grand fraude », tout en affirmant que les résultats le donnaient « vainqueur ».

A Mbomo (Cuvette ouest), cinq candidats indépendants se sont retirés pour dénoncer la « tricherie orchestrée par le candidat du PCT » qui « tenait à gagner par tous les moyens », a affirmé l’un d’eux, Michel Rodriguez Abiabouti.

Les dernières législatives de 2007 ont été marquées par des fraudes et des dysfonctionnements dénoncés par les observateurs de l’UA.

Source : www.liberation.fr

Ce contenu a été publié dans Actualités, Actualités du Congo. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Une réponse à Congo: 15 % de participation pour le 1er tour des législatives

  1. ya_sanza dit :

    Le Congo devrait-il déclarer le PCT hors la Loi ?

    Denis Sassou Nguesso désirait des élections législatives 2012 apaisées et régulières. Le premier tour de celles-ci est bien loin d’avoir rempli ses attentes, du fait du PCT qui se veut son principal soutien. En effet, dans la plupart des circonscriptions, le Parti Congolais du Travail a trahi les directives présidentielles usant, une fois de plus, de tricheries, de brutalités et de manque de fairplay relevant d’un hégémonisme et d’une voyoucratie qu’on espérait révolus depuis l’avènement du pluralisme politique.

    « La cause présidentielle en avait-elle besoin ? » Nous a déclaré un membre du bureau politique du MAR.

    Face à une opposition réduite à la portion congrue, la victoire de la cause du Président de la République ne faisait aucun doute. La plus grande partie des sièges de l’hémicycle ne pouvant pas échapper au pool des partis se réclamant de son projet de société. D’évidence, là n’était pas l’objectif du PCT qui, depuis qu’il a perdu sa qualité de seul parti du Congo, ne rêve que de la retrouver. Encore lui fallait-il prendre à lui seul la majorité absolue à l’assemblée question de n’y trouver aucun obstacle à ses ambitions.

    Il aura usé de tout l’arsenal éculé des tricheries électorales dès l’avant campagne, accaparant les médias, dépensant sans compter, corrompant les électeurs dans un proxénétisme facilité par la situation de misère des populations, arrachant les banderoles de ses adversaires, faux tracts, détournement des cartes d’électeurs non retirées, passages à tabac, bourrages d’urnes, obstruction à la circulation, mauvaise distribution de bulletins de vote, inversion des résultats… La liste des irrégularités est si longue qu’elle ne saurait être exhaustive.

    Toutes les autres formations de la majorité présidentielle ainsi que celles de l’opposition comme les candidats indépendants en ont fait les frais. Fort heureusement certains des candidats PCT ont usé de ruses tellement grossières qu’elles leur ont valu leur invalidation et probablement même leur inculpation. Le PCT eut-il voulu détruire la dynamique présidentielle qu’il ne s’y serait pas pris autrement.

    Quand l’irrespect des lois, de la constitution et de la volonté présidentielle atteint de tels niveaux, on est en droit de se demander si le parti qui se permet de telles privautés ne doit pas être dissous.

    In congo-dechaine.info

Laisser un commentaire