Succession de Sassou Nguesso « Acte 2 » : Règlements de compte au sommet de la hiérarchie militaire

Suite à un séjour de quelques mois en Europe et lors d’une interview qu’il accordait à la presse nationale dès son retour à l’aéroport de Maya-Maya à Brazzaville en décembre 2006, Sassou Nguesso mettait un terme à toutes les rumeurs qui couraient sur son état de santé, non pas pour infirmer qu’il était malade, mais pour dire qu’après son opération chirurgicale qu’il était en pleine forme .

Cette déclaration de Sassou-Nguesso avait le mérite de rassurer son camp et tuer l’espoir de ses opposants. Pour ma part, cet épisode me révélait avec stupeur que les opposants politiques tous azimuts n’avaient aucune stratégie pour évincer le tyran et lui imposer la restauration de la démocratie. Ces derniers s’en étaient remis à la providence pour voir Otchombé disparaître. Garder cette digression sur l’opposition à Sassou-Nguesso pour vous, je ne vous ai rien dit !
Par décence, je ne parlerai pas de la pathologie dont souffre l’homme des masses qui est un secret de polichinelle. Remarquons néanmoins que dans les arcanes du pouvoir de Brazzaville la guerre de succession s’accélère au gré de la santé du guide éclairé et seul une analyse circonspecte peut nous permettre de comprendre les événements récents et les tractations actuelles au Congo-Brazzaville.

Un homme averti en vaut deux et je le disais déjà dans mon article précédent sur la succession de Sassou-Nguesso, que son système mafieux qui nous gouverne veut se perpétuer et n’imagine pas un avenir démocratique pour notre pays. Voir mon article précédent sur le sujet qui reste d’actualité : SUCCESSION DE SASSOU NGUESSO : Le casting et le scénario sont prêts

Le pouvoir est au bout du fusil et il est logique que dans cette guerre de succession que les hostilités ont été déclenchées dans les casernes militaires.
Au sein de la famille régnante, les militaires ne se font pas non plus de cadeaux, mais pas à n’importe quel prix et cela pour maintenir le fragile consensus familial autour du chef .

Les méthodes utilisées pour écarter l’amiral Moko Hilaire de la sécurité présidentielle en 2007 n’ont pas été celles utilisées pour éliminer le Général Motando Yves qui succombait à un empoisonnement le 11 janvier 2011.

Les élèves ayant bien appris les leçons du maître, dont la longévité au pouvoir en milieu hostile est une Sucess Story. Ils ont pris en compte que certaines femmes sont vulnérables et en mal de vengeance contre leurs maris et qu’il fallait intégrer cette alternative dans le dispositif funeste d’élimination physique des adversaires politiques. Il faut dire qu’au Congo-Brazzaville les femmes ne manquent pas de griefs lorsqu’on voit combien de fois ces nouveaux riches de la politiques les méprisent.

Il est vrai que l’élimination physique d’un adversaire avec un AK 47 serait plus compliquée à justifier qu’un empoisonnement qu’on peut toujours mettre au crédit d’un AVC et de l’incompétence des médecins ou sur le dos d’un oncle sorcier.

Il suffit de se rappeler du Colonel Katali Xavier , Ikonga Auxence… dont les morts subites restent un mystère pour les moins avertis d’entre nous.
C’est dans ce contexte délétère, qu’après avoir échappé à un empoisonnement par un membre de sa famille qui aurait été commandité par un médaillé de la légion d’honneur française, que le Colonel Tsourou Marcel, secrétaire général adjoint du Conseil National de Sécurité avait tenu une conférence de presse le 6 mars 2011 à Brazzaville pour dénoncer une main noire qui veut mettre un terme à sa carrière militaire.

Que les choses soient claires, je ne m’apitoie pas sur le sort de ces officiers supérieurs de l’armée congolaise, qui au lieu d’être au service du peuple dans le cadre d’une armée républicaine, n’ont pas hésité un instant à le massacrer pour se mettre au service du bourreau .

« Pourquoi les règlements de compte s’accélèrent aujourd’hui »

Alexandre Dumas a dit :«La mort est certaine seul le moment nous est inconnue » et les nouvelles persistantes qui me parviennent de Brazzaville sur la gravité de la maladie du guide et son séjour médical à venir en Europe expliquent en partie que les prétendants à la succession redoublent d’imagination pour écarter ou éliminer toutes concurrences.

Bien que tous ces officiers supérieurs des FAC ont fait allégeance à Sassou-Nguesso celui-ci sait que l’appétit vient en mangeant et pour ne pas être surpris comme Marien Ngouabi ,il a pris les devants en relevant de la sécurité présidentielle le Général Blaise Adoua , remplacé par un officier moins ambitieux le Colonel Pela Guy Roger , et le spécial jean Dominique Okemba serait en disgrâce pour avoir lancé les hostilités.

Toutes ces évictions et nominations dans l’appareil sécuritaire ont pour but de neutraliser tous les acteurs en l’absence du Lion dont la convalescence risque d’être longue.

Il est à signaler que les partis politiques d’opposition que Sassou-Nguesso a sous la main « FPOC, UPADS… » seront mis à contribution en participant au Gouvernement d’union nationale dont les pourparlers sont très avancés et se justifiera une fois de plus pour consolider la paix et non le pouvoir d’achat des congolais, ni leurs désirs de liberté et de démocratie.

Aujourd’hui toutes les stratégies de la succession de Sassou-Nguesso se font autour des militaires proches du pouvoir qui se savent vulnérables et tentent de rallier à leurs causes,des frères d’arme dans les autres régions pour que le moment venu, ces putschistes soient perçues comme ayant la sympathie de toutes les régions du pays.

Je ne vais pas non plus tout vous raconter chers compatriotes car comme les producteurs des studios hollywoodiens qui nous racontent les sagas en plusieurs épisodes comme les aventures de Jack Sparrow dans Pirates des caraïbes 1 – 2 – 3 et maintenant 4, je vous raconterai la suite inchalah dans la Succession de Sassou-Nguesso acte III et j’appelle le peuple congolais tout entier à la plus grande vigilance pour affirmer à tous les acteurs de la vie politique de notre pays que nous aspirons à la démocratie et que la place des militaires est dans les casernes.

Mingua mia Biango

Président du cercle de réflexion pour des idées nouvelles

[email protected]

www.congo-liberty.org

 

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3 réponses à Succession de Sassou Nguesso « Acte 2 » : Règlements de compte au sommet de la hiérarchie militaire

  1. le frère dit :

    très belle analyse
    bravo

  2. DIEUDOS dit :

    Les stratégies obscures sont clairement dessinées. Le non-dit est plus important que ce qui a été écrit. Excellent…. Comment accepter que tant de gens brillants au Congo soient dominés par des soudards, des rustres et des incompétents pour ne pas dire des sauvages ?

  3. Robert POATY PANGOU dit :

    Mes très chers frères,

    Nos frères du NORD sont réalistes. Nous les Sudistes n’avons plus rien à faire avec eux. Il faut tout simplement l’accepter.

    La SCISSION du pays devient une évidence.

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