Regard vers le Sénégal !

Bassirou Diomaye et Macky Sall

En ce matin du 25 mars 2024, l’Afrique s’est réveillée le regard tourné vers le Sénégal et son nouveau président, Bassirou Diomaye FAYE. Face à ce faisceau lumineux qui annonce et éclaire au loin, tel un phare posé au bord de l’Atlantique, l’horizon d’une Afrique assoiffée de liberté et de respectabilité, les sentiments dominants sont le soulagement et la fierté, teintés d’un arrière-goût d’amertume.

Soulagement parce que dans son élan d’apprenti dictateur, biberonné à la source mortifère d’OYO auprès de son Frère Nguesso, Macky SALL et ses acolytes pouvaient encore envoyer leurs nervis assassiner des jeunes sénégalais enivrés par ce que les tyrannies tropicales d’Afrique ne parviennent jamais à saisir : l’espérance d’un peuple pour une vie autre que le quotidien de misère et d’humiliation imposé par la pratique du pouvoir d’une élite déconnectée de la vraie vie des gens. Soulagement donc, lorsqu’enfin le pantin Amadou BA et Macky SALL déculotté du haut de son magistère en déconfiture, poussés par le souffle irrésistible d’un peuple tenu en apnée depuis tant d’années, ont fini par concéder leur défaite et par féliciter le vainqueur de l’élection présidentielle du 24 mars 2024.

Fierté, pour le courage et la ténacité de nos frères sénégalais qui ont bravé la violence inique du système. Fierté aussi pour la démonstration implacable de la possibilité de vaincre les ardeurs de la françafrique, malgré ses réseaux tentaculaires et sa barbouzerie congénitale et légendaire.

L’amertume vient de la considération attristée pour les dizaines de morts et de blessés occasionnés par la folie criminelle de Macky SALL. Toutes ces souffrances infligées gratuitement par un pouvoir qui ne voulait pas partir ne peuvent être justifiées par rien. Amertume aussi pour toutes ces femmes et tous ces hommes qui ont croupi dans les geôles du pouvoir pendant des mois ou des années sans raison.

Lorsqu’en ce matin du 25 mars l’évidence de la victoire de Diomaye moye Sanko devient irréversible, le peuple congolais qui suffoque sous l’obscurité imposée par la chape de plomb étendue par la tyrannie Nguesso se demande bien quels sont les ingrédients qui ont permis cette victoire. La première réponse que la bande de criminels de Brazzaville vous apportera sur cette question c’est que le « Congo n’est pas le Sénégal ». Ils le diront comme pour exorciser leur angoisse existentielle de la perdre le pouvoir. « Le Sénégal n’est pas le Congo » ; il n’y a pas besoin d’être savant et membre du PCT pour le savoir. Même le pêcheur de Mossaka le sait ! Ce qui a fait la réussite du peuple sénégalais ce sont trois choses : une société organisée et mobilisée, un parti politique, le PASTEF, en accord avec les enjeux contemporains et les aspirations du peuple sénégalais et, des leaders visionnaires.

D’abord, le Sénégal dispose d’une société civile organisée et mobilisée. Il s’agit d’une société civile (syndicats, organisations professionnelles, associations, organisations religieuses, organisations de la diaspora, sociétés savantes…) qui a su s’organiser et garder une bonne distance vis-à-vis du pouvoir politique. De sorte que lorsque l’essentiel a été menacé, toutes ces forces sociales se sont levées pour le défendre. Ensuite, le PASTEF a compris qu’il ne peut pas y avoir de développement sans travail, ni éthique, ni fraternité. En inscrivant son idéal politique en faveur de ces trois valeurs dans une perspectives panafricaniste et souverainiste, le PASTEF a compris le moment historique que traversent les peuples africains. Il a compris que cette énergie vitale qui pousse des jeunes africains à aller se tuer dans les mers et dans le désert avec l’espoir minuscule d’échapper au destin cruel et misérable que leur imposent des dirigeants cyniques et pitoyables pourrai être transformée en une force positive pour changer les choses. Enfin, la transformation politique qui s’accomplit sous nos yeux a été possible grâce à la lucidité d’un groupe d’hommes mené par un leader visionnaire, Ousmane SONKO. SANKO et sa bande ne sont pas du genre à exhiber des costumes et des souliers payés à prix d’or et fanfaronnant pour montrer qu’ils sont les plus beaux et les plus intelligents. Ils travaillent, organisent, discutent et délibèrent sur l’avenir de leur pays. Ils disent des mots justes qui parlent de la vie des gens.  Lorsqu’on voit Diomaye, la veille de son sacre, porteur de simples sandales rendant visite à son père, assis devant lui sur un modeste tabouret bas dans la cour de la concession familiale, exécutant sa prière et implorant la bénédiction paternelle, on perçoit alors le dépouillement de cet homme et l’humilité qui habite celui qui sait qu’il va désormais conduire le destin de son peuple.

Les congolais ont des leçons à tirer de cette expérience sénégalaise. Le vent qui souffle dans cette Afrique de l’ouest arrivera en Afrique centrale. Il faut se préparer à saisir cet élan en amorçant dès à présent et par l’effort la transformation indispensable de notre façon d’être. L’arrogance et la cupidité ne nous ferons jamais avancer.

Par Serge-William TONGA

Diffusé le 29 mars 2024, par www.congo-liberty.org

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8 réponses à Regard vers le Sénégal !

  1. Val de Nantes dit :

    L’ingénieur , Macky Sall, a- t’-il voulu basculer dans la sauce dictatoriale, goûtée à partir des plats d’oyo, concoctés par Sassou ?..
    Il n’en reste pas moins que L’ingénieur,en termes de bilan économique,il est largement préférable à la peste d’oyo… Statut d’ingénieur oblige !. Ouf ..
    Oui , le Sénégal a connu un flottement de vent contraire et violent venu d’oyo, cette bourgade d’où partent toutes les initiatives obscurantistes institutionnelles ,en témoigne la réforme ubuesque au Togo, où l’élection présidentielle est réduite à la seule approbation des grands godillots..
    Cette farce institutionnelle est la préfiguration du futur plateau institutionnel congolais,un essai par procuration.. ..
    Le vent démocratique ,qui balaie, souffle , emporte les résistances dictatoriales aux relents néocolonialistes , se dirige à pas feutrés vers l’Afrique centrale. Le Gabon en a subi les foudres.
    Cependant, l’Afrique centrale, dans sa totalité,reste abonnée à la soumission politique sénile, où la jeunesse fait pâle figure pour occuper une place dans l’espace politique,cornaqué par un personnel politique dont les idées politiques sont les ssées de mode…
    Une réflexion sur l’efficacité du CFA est centrale dans l’optique du développement économique de nos pays…
    Bref, il suffit de voir le projet politique de Bassirou pour comprendre la maturité que comporte le profil politique de ces jeunes leaders politiques…
    C’est à une table rase que nous invitent les nouveaux leaders politiques de cette Afrique de l’ouest, pour penser un développement économique dans toutes ces dimensions, en passant par la réévaluation des accords bilatéraux entre les différents partenaires en vue de corriger les termes de l’échange en défaveur du pays,demandeur de l’équilibre économique entre partenaires…
    D’où ma conception de nos institutions au Congo, que j’estime être un frein économique,car celles ci ne favorisent nullement l’aspect économique de notre pays..
    Les installations d’un pays doivent refléter les besoins impératifs de nos concitoyens, notamment ,économiques ,sociaux, sociétaux et sécuritaires……
    Les raisons de révolte qui secouent cette partie de l’Afrique sont authentiquement économiques . L’aspect politique est accessoirement secondaire….
    De nos jours, c’est l’économie qui guide le politique.. D’où l’impérieuse nécessité de concevoir des installations ayant une forte dose économique….
    Regardez le Nigeria… Avec un système de modèle économique de type fédéral, les querelles politiques d’antan ont été remplacées par la quête de la recherche économique basée l’autonomie des régions.. Cette forme de ventilation de richesse engendre une tranquillité sociale,car l’élément vital autour duquel se déploie l’énergie d’une population locale est la maximisation des besoins primaires et secondaires au moyen du dynamisme économique au niveau régional……
    C’est la sempiternelle question, comme un serpent de mer, que celle de dire, comment on crée de la richesse ?…
    Le départ de Macky Sall du pouvoir illustre l’échec d’une certaine conception archaïque du pouvoir…. Macky Sall a construit des infrastructures de mobilité de haute volée,mais la problématique de la résolution des causes de la pauvreté a été son talon d’Achille…..
    La première cause de cette faille politico – économique est l’absence de transformation des produits finis sur le sol d’où partent les matières premières…
    En économie, la richesse d’un pays se fonde sur la création des valeurs ajoutées issues des produits primaires..
    Comme dirait un certain penseur congolais « : le ver est bien dans le fruit non transformé « .
    .

  2. Anonyme dit :

    Il parait que, l’homme d’Edou sera present lors de la ceremonie de l’investiture du president Faye.

  3. Val de Nantes dit :

    Lire, institutions au lieu d’installations.
    basée sur l’autonomie…
    S’il y a un reproche à faire à Macky Sall, en tant qu’ingénieur,il aurait fallu émerveiller l’être sénégalais par une conception exceptionnelle de la création des richesses à partir des emplois numériques ,sociaux , industriels,etc
    Un emploi social est besoin social exprimé par la prise en charge des personnes âgées, handicapées , celles et ceux qui ne trouvent pas une porte de sortie sociale, sociétale et pathologique..
    Du numérique peut émerger des milliers petits emplois de nature à faciliter les démarches administratives, à résoudre des problématiques techniques liées à l’écosystème économique sénégalais..
    Bref, les sources de création d’emplois résultent des besoins des petites entreprises et moyennes entreprises, pour peu que ces dernières soient financées par l’État sénégalais.. C’est ce qu’on appelle en économie « : l’offre crée la demande »..
    Comme disait Louis Pasteur « : Beaucoup de science nous éloigne de Dieu , peu nous en approche »..
    Autrement dit : la science s’efforce de démontrer,car n’étant pas sûre d’elle, au point de se faire aimer par les croyants »..
    Macky Sall aurait dû essayer,tenter de tirer sur la corde de l’emploi pour résoudre le problème du chômage sénégalais…
    Tenez : Que fait Rocard quand il crée le RSA.?.
    Ce minimum vital est un tour de passe passe magique, pourquoi ?
    Car ,au bout, c’est toujours l’État qui gagne en impôts sur les dépenses réalisées par ces bénéficiaires de ce revenu..
    Donner 50.000 CFA à un sénégalais majeur, c’est l’État,au final qui reprend cette aide sous forme des impôts sur société.. D’où la nécessité de bâtir un État digne de ce nom pour maximiser les recettes fiscales..
    Voilà cher ami ingénieur Macky Sall ce dont vous avez manqué…
    Aussi,il faudrait savoir quitter la scène politique en respectant l’esprit des institutions qui vont y ont amené….
    L’ingénieur , multicarte, Val de Nantes..

  4. Val de Nantes dit :

    Lire, vous y ont amené.

  5. Val de Nantes dit :

    Lire ,Du numérique peuvent émerger des milliers d’emplois.
    Un emploi social est un besoin social.

  6. Val de Nantes dit :

    De ceux qui sont devenus princes par leurs crimes.
     » On ne peut dire d’autre part que ce soit vertu que de tuer ses concitoyens,trahir ses amis, n’avoir ni foi,ni pitié,ni religion ; de tels moyens peuvent conduire au pouvoir, mais à la gloire _ » signé le grand Machiavél
    Cette phrase innocente ce penseur dont la pensée politique a été détournée à des régimes tyranniques ..
    Certains dictateurs s’y sont engouffrés sans en avoir lu le livre intitulé  » le prince _ ». Honte à eux !!.

  7. val de NANTES . dit :

    LIRE ,, Mais non à la gloire .
    Suivez mon regard .
    SASSOU exprime un mal être politique . L’élection présidentielle sénégalaise ,qui aura balayé son apprenti dictateur , a laissé des traces sur le logiciel dictatorial du sénile tyran nommé « DENIS DE SYRACUSSE « , un dictateur fermé à des idées démocratiques ,proposées par un certain PLATON .
    Les DENIS ont une cette particularité cynique et réfractaire à la liberté d’expression .Mais ils oublient de celle pensée ,qui reste subjective ,et qui se nourrit du bon sens cartésien ..Autrement dit de la raison …
    Le cas politique sénégalais questionne les régimes tyrans situés dans cette partie maudite de l’AFRIQUE CENTRALE .
    CHERS COMPATRIOTES ,
    L’HORIZON politique congolais ,estimé hier indépassable , semble franchissable pour que les congolais se mettent à l’unisson pour exiger sans frais le départ de SASSOU de l’empyrée du CONGO .
    Comment pouvons- nous admettre la médiocrité politique , qui se déploie sous SASSOU , si l’on s’en tient à la comparaison de deux gouvernances PUBLIQUES : celle de SASSOU et celle de MACKY …
    Peut -on en conclure que le peuple sénégalais est plus éveillé que celui du CONGO ,qui brillerait par pusillanimité.???.
    A ce net moment , j’aurais aimé être sénégalais .
    Franchement , le Sassouisme est une torture PSYCHOLOGIQUE .

  8. val de NANTES . dit :

    LIRE ,, Mais non à la gloire .
    Suivez mon regard .
    SASSOU exprime un mal être politique . L’élection présidentielle sénégalaise ,qui aura balayé son apprenti dictateur , a laissé des traces sur le logiciel dictatorial du sénile tyran nommé « DENIS DE SYRACUSSE « , un dictateur fermé à des idées démocratiques ,proposées par un certain PLATON .
    Les DENIS ont une cette particularité cynique et réfractaire à la liberté d’expression .Mais ils oublient de celle pensée ,qui reste subjective ,et qui se nourrit du bon sens cartésien ..Autrement dit de la raison …
    Le cas politique sénégalais questionne les régimes tyrans situés dans cette partie maudite de l’AFRIQUE CENTRALE .
    CHERS COMPATRIOTES ,
    L’HORIZON politique congolais ,estimé hier indépassable , semble franchissable pour que les congolais se mettent à l’unisson pour exiger sans frais le départ de SASSOU de l’empyrée du CONGO .
    Comment pouvons- nous admettre la médiocrité politique , qui se déploie sous SASSOU , si l’on s’en tient à la comparaison de deux gouvernances PUBLIQUES : celle de SASSOU et celle de MACKY …
    Peut -on en conclure que le peuple sénégalais est plus éveillé que celui du CONGO ,qui brillerait par pusillanimité.???.
    A ce net moment , j’aurais aimé être sénégalais .
    Franchement , le Sassouisme est une torture PSYCHOLOGIQUE .

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