PROCÈS DES EXPLOSIONS DU 4 MARS 2012 -DÉPOSITIONS DE J.D OKEMBA ET NORBERT DABIRA : LE BROUILLARD

okembaEn matière judiciaire comme en politique, une déclaration peut en cacher une autre. Le ballet des prévenus et des témoins devant la barre du tribunal siégeant dans l’affaire du 4 mars 2012 au Congo-Brazzaville donne la dimension de la complexité du procès quant à l’établissement de la responsabilité des différents protagonistes. A ce jour, les propos des prévenus et des témoins ne permettent pas de tisser le fil conducteur des faits qui ont abouti aux événements du 4 mars 2012.

Les dépositions vont dans tous les sens. Boby Lapointe l’aurait dit a sa manière : « Pour une causerie, c’est une belle causerie ».
Déminage
Les débats de la journée du samedi 17 août étaient axés sur les dépositions des témoins Jean-Dominique Okemba et Norbert Dabira, respectivement secrétaire général du Conseil national de sécurité et inspecteur général des forces armées congolaises et de la gendarmerie.
Ces dépositions, pourtant capitales et très attendues, n’ont pas apporté la clarté dans le débat et ont plutôt conforté l’innocence de Marcel Ntsourou. Le secrétaire général du Conseil national de sécurité, Jean-Dominique Okemba, dans sa déposition, a affirmé qu’il n’était pas au courant de l’existence de charges explosives au sein de l’Écramu. « La responsabilité pénale est individuelle. Et les faits qui sont reprochés au colonel Ntsourou n’ont aucun rapport avec le 4 mars, raison pour laquelle il bénéficie jusqu’à ce jour de la présomption d’innocence », a indiqué le secrétaire général du Conseil national de sécurité (Les dépêches de Brazzaville, 17 Août 2013). Que fait alors Marcel Ntsourou, cheville ouvrière des massacres du Pool, parmi les prévenus de l’affaire de l’explosion du 4 mars 2012 ? Pourquoi ce colonel téké a-t-il été jeté en prison ? Les motifs de son arrestation obéissent-ils à d’autres considérations ? Cette déclaration n’est pas anodine. Jean Dominique Okemba, ci-devant conseiller spécial de Sassou Nguesso, a-t-il donné le ton du verdict du procès du 4 mars 2012 ?
Double audition
Malheureusement, la presse congolaise s’illustre par une double audition. La Semaine Africaine livre une autre version des propos de Jean Dominique Okemba. « Quant au motif de son arrestation,
Jean-Dominique Okemba a indiqué qu’il laisse le soin à la commission d’enquête d’y répondre. Car pour lui, le colonel Ntsourou était arrêté pour des besoins d’enquête sur l’affaire du 4 mars 2012. Enfin, il a révélé que le colonel Ntsourou ne l’avait pas invité à son anniversaire, le samedi 3 mars 2012, le soir qui précédait le drame du dimanche 4 mars. Pourtant, à son niveau, il considère qu’il avait de bons rapports avec son ex-adjoint, quand il était encore en fonction » (La Semaine Africaine, 20 Août 2013). Qui relate fidèlement les propos de Jean Dominique Okemba devant la barre du tribunal de Brazzaville ? Les dépêches de Brazzaville ? La Semaine Africaine ? Quelle est la relation entre le dîner mondain de Marcel Ntsourou et l’explosion du dépôt de munitions de Mpila ? Les états d’âme du conseiller spécial du chef de l’Etat suffisent-ils au Congo-Brazzaville pour envoyer un officier en prison et ensuite devant le tribunal ?
Norbert Dabira a, pour sa part, déclaré qu’en tant qu’inspecteur général des armées à cette époque, il avait fait un constat à l’Écramu. « Après avoir constaté que le stockage des charges explosives ne se faisait pas selon les principes de stockage, j’ai alerté le haut commandement afin de prendre des précautions, car la situation était grave et alarmante.
Les décisions avaient été prises mais pas exécutées jusqu’au 4 mars 2011 », a-t-il regretté (Les dépêches de Brazzaville, op.cit). A qui incombe alors la responsabilité ? Au chef d’Etat major de l’armée ? Au ministre délégué à la défense ? Au chef suprême des armées Jean Dominique Okemba et Norbert Dabira étaient-ils en service commandé ? Les déclarations devant le tribunal viseraient-elles à désamorcer la crise qui couve entre les tékés et les mbochis ? Le trublion Marcel Ntsourou sortirait-il de ce procès lavé de tout soupçon ? Et, en prime, une forte somme d’argent et le galon de général ? Le procès du 4 mars 2012 rappelle, à bien des égards, celui de Jean Pierre Thystère Tchicaya et Claude Ernest Ndalla Graille commandité par… Denis Sassou Nguesso.
Les juges du procès du 4 mars 2012, triés sur le volet, ont la périlleuse mission d’établir le lien entre les prévenus et d’apporter la charge de la preuve. Et, surtout, de confondre les vrais responsables du
drame du 4 mars 2012. Ce n’est pas une mince affaire. Sur l’affaire de l’explosion de Mpila, il s’en dégage une impression d’enlisement du procès. Le Congo-Brazzaville a la triste réputation dans l’organisation de faux procès politiques. Chassez le naturel, il revient au galop.

Par Benjamin BILOMBOT BITADYS

Diffusé le 22 aout 2013 , par www.congo-liberty.org

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7 réponses à PROCÈS DES EXPLOSIONS DU 4 MARS 2012 -DÉPOSITIONS DE J.D OKEMBA ET NORBERT DABIRA : LE BROUILLARD

  1. Robert POATY PANGOU dit :

    Mes très chers frères,

    Mon commentaire ce base sur ce que je relève de la lecture :

    « Pourquoi ce colonel téké a-t-il été jeté en prison ? »

    « Les déclarations devant le tribunal viseraient-elles à désamorcer la crise qui couve entre les tékés et les mbochis ? »

    Voilà la vérité.

    Cette vérité a un objectif caché : « Eviter que le Peuple Kongo reprenne le Pouvoir ».

    En fait c’est une querelle entre deux Peuples (Téké et NGala) qui se sont unis pour prendre le Pouvoir qui était dans les mains du Peuple Kongo.

    Heureusement que la SCISSION va les aider à ne plus unir contre le Peuple Kongo.

  2. le fils du pays dit :

    Pour ma part,je suis convaicu que l’arrivee d’un Jerry Rawlings Congolais ne tardera plus pour mettre fin a cette jungle de Mr Sassou et ses amis.
    Ils defileront tous devant les juges.Et les peines de condamnations seront tres lourdes.A malin malin et demi

  3. Robert POATY PANGOU dit :

    ERRATUM

    Lire : Mon commentaire se base sur ce que je relève de la lecture

  4. PEPE BALISSOU dit :

    Contrairement à vos attentes, messieurs qui broient du noir, le procès se déroule en toute quiétude. Les impressions recueillis auprès de toutes les parties (défense, partie civile,…) sont positives. Lentement mais surement, nous allons vers des conclusions véritables et irréversibles.
    Toutes autres sottises que vous pourriez pendre ne compte que pour vous.

  5. SANKARA dit :

    PEPE BALISSOU@
    « Toutes autres sottises que vous pourriez pendre ne compte que pour vous »
    ne comptent (toutes autres sottises).

    Pour le reste, qui vivra verra.

  6. BANSALI MERLIN dit :

    Pour ma part cela n’a rien n’avoir avec les conflits tribales, evité de diviser le peuple Congolais nous Voulant aller de l’avant pas de retomber sur vos futilités démoniaques.

  7. Anonyme dit :

    Je pense qu’à mon sens,au regard de la manière dont s’est déroulé ce procès et vu les résultats tombés le 09 septembre 2013, et comme tous ceux déjà organisés par le système Dénisien (sur les bombes à l’aéroport de mayamaya et des disparus du beach) se sont des signes visibles annonciateurs de la fin d’un système. Le ras-le-bol du peuple est là.
    Remarque: dans tous les procès Dénisiens,c’est toujours l’Etat qui est mis en cause « tel est la logique et la raison d’être du grand maître de GOUANDANA J’ASSUME ».

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