LES MEMOIRES DE PORC-ÉPIC D’ALAIN MABANKOU. Par Olivier Mouebara

mabankou« Si chaque roman est un idéal »selon Alain Mabanckou, il a atteint le sien en publiant en 2006 un roman intitulé « Les Mémoires de porc-épic ».

Comme par prémonition, son éditeur d’alors, les éditions du Seuil, présentait comme suit ce roman (prix Renaudot en 2006).

« Parodiant librement une légende populaire selon la quelle chaque être humain possède son double animal, Alain Mabanckou nous livre dans ce récit l’histoire d’un étonnant porc-épic, chargé par son alter’ego humain, un certain kibandi, d’accomplir à l’aide de ses redoutables piquants toute une série de meurtres rocambolesques. Malheur aux villageois qui se retrouvent sur la route de kibandi, car son ami porc-épic est prêt à tout pour satisfaire la folie sanguinaire de son « maître ».

En organisant « Etonnants voyageurs » en février 2013 à Brazzaville, Alain Mabanckou se serait remémoré de son roman, en voulant remettre sur « orbite » son nouvel ami, le porc- épic sanguinaire Sassou-Nguesso.

Caution « littéraire » de Sassou-Nguesso en dépit de son inculture connue et assumée, Alain Mabanckou oublie ce qu’il déclarait il y a quelques années avant son ralliement au porc-épic sanguinaire. Devant les micros et les caméras, Alain Mabanckou avait l’habitude de dire tout de go: « Nos dirigeants n’ont pas de politique culturelle forte. Ils ont tendance à voir la culture comme une distraction, non comme le point de départ de l’émancipation du peuple, qui permet d’ancrer une nation dans l’histoire du monde ».

Après avoir résisté aux sollicitations de Henri Lopes, ambassadeur incompétent du Congo à Paris, qui trouve encore le moyen de soutenir le porc-épic sanguinaire Sassou-Nguesso en dépit d’une retraite confortable de l’UNESCO, Alain Mabanckou déclarait pendant qu »il cherchait sa « voie »: « Au Congo-Brazzaville en 1989, il n’yavait pas de deuxième cycle de droit… Durant les premières années, je n »ai pu faire le voyage retour, faute d’argent. Seuls les enfants de ministres ou de personnes aisées pouvaient se le permettre« .

Dès lors, pour quelles raisons Alain Mabanckou est passé de la lucidité à la trahison ?

La trahison est pour Alain Mabanckou, le fait d’abandonner, de tromper la confiance de ses lecteurs. En devenant l’allié objectif du porc- épic sanguinaire Sassou-Nguesso, il a brisé la loyauté en créant de l’émotion parmi les siens.

Sans exagérer, l’épithète de « traître » collera longtemps à la peau d’Alain Mabanckou. Communément, le « traître » est associé à Judas. Le mot « traître » est utilisé plus généralement pour désigner l’auteur d’une trahison comme le fait l’auteur de « Mémoires de porc- épic », c’est l’image populaire du coup de poignard dans le dos.

En trahissant ses « idéaux » d’alors, Alain Mabanckou oublie sans doute cette analyse de Georges Orwell: « Quand un écrivain s’engage dans la politique, il doit le faire en tant que citoyen, en tant qu’être humain, et non pas en tant qu »écrivain ».

Aujourd’hui, Alain Mabanckou réfléchirait à une autre forme de soutien moins ostentatoire au porc- épic sanguinaire Sassou-Nguesso. Il aurait pris goût au liquide qui coule à flots à Mpila et sur le bord de l’Alima.

Ecrivain connu et respecté qui s’est auto-forgé, nous lui suggérons de rester à sa place. Il est regrettable qu’Alain Mabanckou sacrifie ses « convictions » pour être dans l’air du temps.

Le porc-épic sanguinaire Sassou-Nguesso ressemble à présent à une boîte de rillettes. Sa date limite de vente arrive à expiration.

Alors, Alain Mabanckou, n’oubliez pas « qu’un livre c’est un peu comme un homme politique. Il n’est rien sans l’électeur ».

Pour s’inviter à la table d’Oyo, Alain Mabanckou doit à la fois connaître les pas et la danse. Ce qui est loin d’être le cas. Tous ceux qui s’y sont hasardés, soit sont morts, soit crèvent à petit feu.

« Si toute écriture qu’elle le veuille ou non est politique » selon Philippe Sollers, Alain Mabanckou doit savoir, qu’en pratique, dans le sillage du porc-épic sanguinaire Sassou-Nguesso, il serait mieux pour lui de comprendre, s’il a encore un peu de lucidité, « qu’on peut connaître les pas, mais ne pas savoir danser ».

Par Olivier Mouebara

Diffusé le 21 aout 2013 , par www.congo-liberty.org

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4 réponses à LES MEMOIRES DE PORC-ÉPIC D’ALAIN MABANKOU. Par Olivier Mouebara

  1. Dieudos Eyoka dit :

    Olivier Mouebara est piquant mais juste ! Mabanckou est un Congolais indigne, un de plus. Mpassi vient de le rejoindre d’ailleurs dans cette catégorie en honorant de sa présence le Fespam sans un regard et sans un mot pour ses concitoyens dans la souffrance. Ce pouvoir est celui de l’élite. Comme les Qataris avec le PSG, il essaye d’acheter les meilleurs des Congolais de la Diaspora. Le prix doit être élevé car le mercato fonctionne, Pourtant ces Congolais ne lui devaient rien, ils s’étaient faits seuls dans l’exil sans son aide !

  2. Alain a peut être la mémoire courte ! Parceque serré la main à sassou , relève d’une trahison , comment comprendre sassou qui marche de BZV a pointe noire sur les cadavres des ses frères et sœurs sudistes (10000cadavres) il continue a pillé les résources naturels du sud ,en faisant une propriété privé, alors que la renommé internationale d’Alain devrait servir à dénoncer cette occupation du territoire par ce crimine(sassou)

  3. Ramata dit :

    Je regrette le temps où des grands écrivains comme Tchicaya U Tam’Si, Jean Baptiste Tati Loutard, Sylvain Bemba, Maxime Ndébéka,Antoine Letembet Ambily, Guy Menga, Tchichélé Tchivéla et autres savaient faire la différence entre écriture et politique. Certains d’entre eux ont même été inquiétés pour leurs écrits que l’on croyait subvertifs. « Etonnants voyageurs » 2013 m’a appris « beaucoup de choses ». Je me rappellerai toujours ce coup de gueule de ma « fille-écrivaine » Gilda Rosemonde Moutsara-Gambou, auteure des « Nouvelles d’Eloïse » qui peignent quelques tableaux sombres de la société congolaise. Un coup de gueule direct et incisif qui avait laissé pantois et « bouche ouverte » l’auteur des « Mémoires du porc-épic »..et évasif notre écrivain ambassadeur du Congo à Paris.

  4. Changeons un peu dit :

    Bien dit Ramata
    Regrettable… Même ceux dont nous avons espoir jettent l’éponge triste

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