POURQUOI L’OPPOSITION CONGOLAISE RISQUE D’ÉCHOUER ?

Oposition Congolaise lors du conclave de Diata (Brazzaville)

Oposition Congolaise lors du conclave de Diata (Brazzaville)

Aussi bien que celles qui soutiennent la dictature au Congo-Brazzaville (les courtisans) que celles de l’opposition (les patriotes), les élites congolaises ont échouées à faire émerger une société congolaise empreinte de justice sociale pour son développement. Le culte de la personnalité du monarque en place, les intérêts égoïstes, claniques et le manque de patriotisme ont pris le dessus sur ceux qui sont censés corriger les inégalités.

Le rôle des élites, c’est de prendre en charge les problèmes difficiles et de les régler. C’est de là qu’elles tireront leur légitimité vis-à-vis du peuple. Les élites congolaises au lieu de tutoyer les étoiles se sont confondues avec la base en ne s’occupant que des problèmes basiques tels que les besoins physiologiques de Maslow. Même là, elles ont échoué à pérenniser les acquis de la colonisation. L’instruction sans culture, sans repère, sans idéal a entraîné dans l’abîme tout un pays. Les nominations traditionnelles à des postes de responsabilités ont fini par accélérer la décadence.

Dans le combat actuel qui est le nôtre, celui de la restauration de l’ordre constitutionnel et de l’émergence d’une société démocratique paisible, le bilan à mi-chemin est mitigé. Car, si nous continuons sans boussole à faire la politique du coup de menton, nous allons échouer. Il est temps de faire une évaluation intermédiaire de la situation politique congolaise actuelle, afin d’apporter des ajustements à notre lutte, aucune œuvre n’étant parfaite. Notre principal ennemi n’est pas le pouvoir en place mais le temps qui passe avec ses conséquences incommensurables sur notre société, notre économie et notre culture.

Le printemps congolais tant rêvé s’enlise en un été caniculaire ou un hiver sibérien. Comme nous sommes de la race de ceux qui s’adaptent, il est temps de revoir notre logiciel de lutte pour l’avènement d’une société démocratique au Congo.

La valse de dirigeants à la tête de nos organes politiques ne suffit plus à faire rêver le peuple, à incarner une vision novatrice, tant il est difficile de faire du neuf avec du vieux. Et c’est là aussi que réside l’un de nos handicaps.

De force de proposition, nous sommes devenus les forces d’exécution d’une politique illisible, sans lendemain, non soutenue. Nous doutons à juste titre, les résultats n’étant pas au rendez-vous. Les choses ne changent pas, mais c’est nous qui changeons soit par traîtrise ou par défaitisme. Nous répétons toujours le même schéma qui montre ses limites sans en proposer un nouveau. C’est le temps des sirènes.

Assommés que nous sommes par l’emprisonnement et la mise en résidence surveillée de certains de nos leaders, nous avons perdu notre génie créateur, notre capacité à trouver des solutions aux problèmes qui se posent à nous. Je puis croire que les grands esprits travaillent en silence, mais le peuple a besoin d’un leader qui soit son visage et sa voix, et qui fasse rêver d’un avenir meilleur.

En livrant pieds et mains liés le Général Jean-Marie Michel Mokoko à nos fossoyeurs, les belles paroles de la charte des candidats de l’opposition à la présidentielle se sont envolées. N’était-il pas prévu qu’en cas d’arrestation d’un des nôtres que les autres se livrent ? Paroles, paroles. Pour les autres, ce n’est plus qu’une question de temps car le pouvoir en place se joue de vos nerfs. A qui le tour ?

On en perd le sommeil donc de sa vigueur. Nous en sommes réduits à gérer le quotidien, le court terme au lieu de penser à l’avenir de notre pays. En filant la métaphore footballistique, je dirai que l’adversaire nous impose son jeu et nous endort. Notre combat politique se transforme en un combat des icônes. Certes en ces temps difficiles, nous avons besoin de figures tutélaires, mais est-ce suffisant ? Notre lutte devient inaudible, illisible car notre stratégie initiale a atteint ses limites. Le massacre des populations du Pool continue dans l’indifférence générale après nos cris d’orfraie.

Nous nous acheminons lentement et surement vers la normalisation et l’adoubement de la dictature congolaise sur l’échiquier international. Notre steward national a repris ses vols internationaux après avoir été contraint pendant un certain temps sous la pression du peuple à des vols domestiques. A s’y méprendre et si nous ne prenons gare, la nomination du nouvel ambassadeur congolais en France si elle venait d’être confirmée par les autorités françaises, signerait notre arrêt de mort. Elle démontrerait notre incapacité à faire émerger un leader digne de ce nom aux yeux de la France, notre tutrice à notre grand regret.

Le peuple congolais est meurtri par les différentes guerres successives et paradoxalement depuis l’avènement de la démocratie au Congo. Ses souffrances s’empirent de plus en plus nonobstant nos énormes richesses qui ne profitent qu’aux seuls ressortissants des 342 km² de la superficie du Congo donc d’Oyo comme le disait une ministre congolaise du tourisme.

Le temps ne s’est pas arrêté, le monde devenu un gros village continue de vivre, et le Congo n’est plus la priorité tant même que l’on oserait penser qu’il le fut un temps. Ils préféreront traiter avec le préfet rompu aux arcanes de la corruption qu’avec un novice qui ne pourra garantir leurs intérêts. Mais, le peuple congolais a besoin de ce novice qui garantisse ses intérêts et c’est là pour nous l’essentiel.

Comme disait Boileau « quand le vent de la colère s’abat sur les esprits, la lumière de l’intelligence s’éteint. » De grâce, même à la lueur de la bougie maintenons intacte notre intelligence pour sortir le peuple congolais de ces années d’obscurantisme, et c’est de là que nous tirerons notre légitimité. Je persiste à croire que nous serons intelligents à plusieurs que seul.

L’heure du devoir a sonné si nous ne voulons plus être spectateurs de notre propre existence et n’oublions jamais que « c’est l’oppresseur qui détermine l’arme de l’opprimé. »

Patrice Aimé Césaire MIAKASSISSA

 

Diffusé le 21 juillet 2016, par www.congo-liberty.org

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13 réponses à POURQUOI L’OPPOSITION CONGOLAISE RISQUE D’ÉCHOUER ?

  1. le vantard dit :

    Papier inutile… l’opposition congolaise a échoué depuis belle lurette. Salut à tous.

  2. Anonyme dit :

    L’opposition à échouée car elle n’a pas voulu gagner !!

  3. mwangou dit :

    Rien à signaler du côté du peuple congolais. sassou nguesso a le poison efficace; il peut éliminer qui il veut, et faire qu’il n’y est plus d’opposition… alors restons calmes et gardons nous des jugements trop urgentistes.

  4. VAL DE NANTES, dit :

    Je ne pense pas qu’il faille jeter le bébé et son eau de bain .L’opposition est plurielle et ne peut se limiter à la tintinferie congolaise , mais il y a des compatriotes qui se singularisent dans ce combat .
    Nous en faisons partie , insulter l’opposition congolaise c’est recevoir en pleine figure , nos propres crachats .
    La défaite est aussi collective qu’individuelle , s’en détacher , ce serait faire preuve de lâcheté intellectuelle .
    Avions nous conçu un plan B , en cas de résistance politique du sanglier d’alima ????
    Avions nous bien préparé notre coup ????.
    Nous avions brillé par l’amateurisme politique , tel un enfant ne sachant où aller , arrivé à un carrefour …
    LES SLOGANS mobilisateurs étaient vernis d’un tel pacifisme réconciliateur que sassou dans son cynisme naturel y a répondu par la brutalité bestiale , au point qu’au premier tir , tout le monde s’est évaporé .

  5. CD Jumeau dit :

    Peuple du Congo, combattants de la liberté,

    Alors qu’en TURQUIE un semi-dictateur, en l’occurrence le président de ce pays, aura compris que seul le peuple est détenteur de la souveraineté et seul le peuple est capable de rétablir le droit…. L’homme, face à une partie de l’armée rebellée n’a pas fait appel à sa puissante armée pourtant composée d’hommes sur-armés, mais a appelé le peuple SOUVERAIN aux mains nues pour mettre en déroute les mutins et pour le sauver. Néanmoins, ce semi-dictateur assure une politique socio-économique acceptable et apporte un certain niveau du bien-être à son pays d’où la reconnaissance de ses concitoyens. Ce président a d’ailleurs été voté par le vaillant peuple Turc.
    Tant dis qu’au CONGO, un puissant dictateur-usurpateur-terroriste, rejeté par plus de 90% de la population, n’apporte rien du tout à notre pays, à part le vol, la division, l’occultisme et la terreur (LA MORT).

    Ainsi, MOI, CITOYEN DU CONGO, COURAGEUX ET VOLONTAIRE, EN RÉBELLION CONTRE LE GOUVERNEMENT ILLÉGITIME DE Denis SASSOU NGUESSO (terroriste et maître de Brazzaville Nord et le Nord du Congo), DEMANDE AUX MILICES DE CE DERNIER DE SE RANGER DU CÔTÉ DU PEUPLE AVANT QU’IL NE SOIT TROP TARD POUR VOUS TOUS ET DE PROCÉDER IMMÉDIATEMENT À L’ARRESTATION DU TERRORISTE, TUEUR DU PEUPLE CONGOLAIS. JE LANCE UN APPEL PAR AILLEURS, À TOUS CEUX QUI SE CONSIDÈRENT ENCORE COMME MILITAIRES RÉPUBLICAINS ET QUI VEULENT SAUVER NOTRE PAYS, DE NOUS APPORTER LEUR CONTRIBUTION EN ARMES AFIN DE CHASSER L’USURPATEUR-MAFIEUX-TERRORISTE Denis SASSOU NGUESSO (Abou-Bakar AL SASSOUFFIT).
    Pour lancer nos opérations du type commando invisible depuis l’intérieur du pays et/ou à Brazzaville, MOI, CITOYEN DU CONGO, COURAGEUX ET VOLONTAIRE, ainsi que quelques autres courageux congolais qui sont prêt à combattre pour le pays, nous avons besoin seulement de 2 PMKA avec GP-25 (Castor), 4 Fusils de combat du type FAM AS et 4 fusils d’assaut du type M16 (un total de 10 armes puissantes et quelques grenades). TOUTE PERSONNE EN TENUE MILITAIRE, DANS NOS QUARTIERS OU DANS UN POSTE DE CONTRÔLE DU GOUVERNEMENT ILLÉGITIME DES BANDITS, SERA NOTRE CIBLE AINSI QUE TOUT ÉTRANGER OU MERCENAIRE PORTANT UNE ARME. NOUS ALLONS DÉSTABILISÉS TOUS LES TERRORISTES ET NOUS APPÈLERONS AU SOULÈVEMENT DU PEUPLE CONTRE LES ENNEMIS. J’AI CITÉ Abou-Bakar AL SASSOUFFIT et toute son organisation.
    MOI, CITOYEN DU CONGO, COURAGEUX ET VOLONTAIRE, J’AI DIT.

    Vive le Congo libre, abat les ennemis du Congo!

  6. Dominique dit :

    CHERS AMIS CONGOLAIS,
    POURQUOI SOUVENT EXPOSONS NOUS NOS INSUFFISANCES ? LE GRAND MAL EST QUE NOUS NE TRAITONS PAS LES RENSEIGNEMENTS, MAIS NOUS NOUS COMPTONS DE LIRE SUR LES RUMEURS ET LES INFORMATIONS INFONDEES. OUI, C’EST BIEN D’AVOIR UNE PASSION POUR SON PAYS PARCE QUE TOUT VA MAL, MAIS NOUS DEVONS JOUER LE ROLE DE L’INTELLECTUEL PAS DU FANATIQUE.
    SOYONS REALISTE EN VERS NOUS MEMES.
    EST CE QU’AVANT LES ELECTIONS LA DONNE ACTUELLE ETAIT-ELLE CONNUE DE VOUS TOUS , CELLE DE L’ARRESTATION DE JMM MOKOKO ? DISONS NON.
    MAIS POURTANT CERTAINS LEADERS POLITIQUES EN SAVAIENT QUELQUE CHOSE DEPUIS LONGTEMPS. CHACUN A CE DROIT DE CROIRE A UN LEADER CE N’EST QUE NORMAL.
    CEPENDANT, IL FAUT SOUVENT FAIRE UN EFFORT POSITIF POUR DECELER LES ERREURS DESDITS LEADERS POLITIQUES.
    CERTAINS NE SAVENT MEME PAS DEMANDER PARDON POUR DES FAUTES ANTERIEURES, ALORS QUE TOUT LE MONDE SAIT QU’IL Y A EU DE LA NEGATIVITE EN EUX;
    D’AUTRES ENCORE SONT RENTRES DANS LA DEMAGOGIE, ET, ILS ONT ETE RATTRAPPES PAR LE TEMPS, OUI, LE TEMPS EST UN INSTRUMENT QUE NOTRE NZAMBI A MPUNGU A PLACE DEVANT NOUS SANS QU’AUCUN HUMAIN NE PUISSE LE MAITRISER..
    AU REGARD DE TOUT CELA, LES CONGOLAIS NE FONT PAS ECOLE, ILS NE FONT PAS DES ANALYSES POUR CORRIGER LES ERREURS.
    MODESTE MBOUKADIA, PAULIN MAKAYA, JOSEPH KITSADI, ETC… ONT ETE ARRETES LES PREMIERS, LE MONDE EST RESTE SILENCIEUX. CURIEUSEMENT, QUAND LES MOKOKO , JEAN NGOUABI, LIBONGO, ETC… SE SONT AJOUTES, IL Y A LE REVEIL D’UN CERTAIN NOMBRE DE COMPATRIOTE. REGARDONS ENSEMBLE LA SITUATION DE LA REGION DU POOL, TOUT LE MONDE SAIT QUE SASSOU NGUESSO MASSACRE DANS CETTE REGION AVANT MEME LA NAISSANCE DU PASTEUR NTUMI ( NAISSANCE COMME GUIDE POLITIQUE) SASSOU NGUESSO EN TUANT LE CARDINAL EMILE BIAYENDA, MASSAMBA DEBAT, MGR ERNEST KOMBO, LES DISPARUS DU BEACH, LES MASSACRES DU CFCO, ETC.. C’EST LA REGION DU POOL QU’IL A TOUJOURS VISEE. MALGRE TOUT CELA LES CONGOLAIS NE SE REVEILLENT TOUJOURS PAS EN CHERCHANT DE CONNAITRE LA VERITE, DOMMAGE !…

  7. hallo hallo dit :

    Elle a échoué parce que les leaders du nord ont étouffé la révolte populaire. Ils ont estimé que l’intérêt ethnique dépasse l’intérêt national. Les boulets.

  8. LE SUDISTE dit :

    A nos très chers compatriotes du SUD qui désespèrent face à la longue domination de notre peuple par les pillards et criminels nordistes , sachez que vous n’êtes pas seuls . Nous travaillons très sérieusement pour la libération du SUD afin que celui – ci puisse accéder au développement très rapidement . L’avenir du SUD sans le NORD oppresseur ne peut être que meilleur . La machine est en marche et plus personne ne peut l’arrêter , même pas les insultes de ceux qui sont indifférents à la misère de notre peuple .

  9. Anonyme dit :

    PARTAGEZ PARTAGEZ PARTAGEZ: LA VIE DE CERTAINS RESISTANTS DU NORD AU SUD ET DE L’EST A L’OUEST CONGOLAIS SONT EN DANGER…

    Alerte criminalité politique en France: Paul Kagamé a donné un conseil à Sassou Nguesso: tu as trop d’opposants en France et en occident. Pour réduire cette résistance étrangère – va seulement les assassiner labas et tu sera tranquille comme moi (Rencontre Kagamé/Sassou, 27è sommet de l’union africaine à Kigali au Rwanda.

    Sassou veut appliquer le tuyau ou ce bon plan criminel en France..

    Les colonels Ngassaki et Nsoumi ou Soumi, attachés militaires à l’ambassade du Congo à Paris ont été chargé par le régime d’exception de Brazzaville de tuer d’ici peu certains leaders et relais d’opinion sélectionnés depuis Oyo. Partagé l’info, pour que la police technique et scientifique ainsi que la justice soit informé.

    Si Sassou Nguesso veut désormais assassinés ses opposants sur la place de Paris, cela posera certainement la problématique du rang de la France comme pays de liberté et de justice.

    NB: Sassou nguesso est un terroriste d’état, et pour cause ce qu’il prepare sur la place de Paris ont aura des conséquences majeures sur la protection civile et du citoyen congolais en France.

    Et si la France laisse libre cours à sassou à devoir faire ce qu’il veut sur son territoire national (tentative d’homicide sur le général MBaou, violence sur andrea ngombé, attaque à la voiture bélier à l’ambassade du Congo à Paris, etc) et que sera la vie et la sécurité des français au Congo post sassou Nguesso?

  10. Chers compatriotes, ne nous méprenons pas. Les actes de sassouffit ne sont plus que les gesticulations et les soubresauts d’une fin de règne sassouffit n’a plus une autorité morale ni juridique pour diriger le congo même aux yeux de la communauté internationale. Tout le problème actuel des congolais est de savoir comment assurer l’alternance et commencer à construire le pays notre beau pays

  11. TED dit :

    VOUS ETES DES REVEURS VOUS AVEZ PERDU DES LE DEBUT

  12. Je n’ai rien compris au message de parfait koalelas. Il aurait mieux fait de se taire car ce qui se conçoit bien s’énonce clairement les koalelas et tsaty mabiala ne comprennent rien à la lutte du peuple. Seul leur ventre les préoccupe. Mawa vous faite honte l’homme du sud

  13. Lucien Pambou dit :

    Chers compatriotes congolais, c’est bien que le débat sur l’opposition congolaise existe. Quand j’ai écrit l’article ci-dessous en novembre 2015 publié par Jeune Afrique, la plupart de les mes compatriotes n’ont pas saisi la signification de cet article. J’ai reçu de nombreuses insultes car je disais que l’opposition était inaudible. Les faits sont réels aujourd’hui. Une partie de celle-ci veut aller au dialogue national. Pour dire quoi ? Une autre résiste, sans savoir pour quoi et par rapport à quel programme ? Quant aux élites congolaises, ce sont d’abord des élites instruites selon un mode de raisonnement à la française, c’est à dire l’empilage des connaissances sans une prise réelle avec la modification de la réalité, sinon cela se saurait et nous serions capables de construire notre pays. Nous sommes plutôt des diseurs de la politique, des bavards impénitents comme je fais ici et maintenant. Etre une élite, c’est instruit et avoir un sens moral, ce qui n’est pas le cas de la plupart des élites congolaises qui tiennent deux discours: celui de l’intérêt général pour accéder aux affaires politiques et aux privilèges et celui de la tribu et du clan quand ces élites sont aux responsabilités. Malgré notre incapacité de terrain, c’est que bien que nous élites congolaises, commençons par nous regarder discuter de façon organisée. Mon article ci-dessous n’avait aucune prétention que de celui d’ouvrir un débat réel. Ce débat je l’avais ouvert un peu trop, les faits aujourd’hui, à travers ce papier de Congo-liberty, me donnent raison. Je n’en fais pas une fierté et encore moins une rente personnelle. Au moins le débat existe et c’est bien pour la vitalité de ce que j’appelle la démocratie continue.

    Lucien Pambou

    Congo-brazzaville Après le référendum

    Jeune Afrique22 Nov 2015LUCIEN PAMBOU, éditorialiste à Africa 24, Paris, France

    L’OPPOSITION POLITIQUE congolaise, que l’on peut qualifier d’introuvable à cause de sa composition hétéroclite, de l’absence de programme et de projets sociétaux, et des divergences de stratégie de ses nombreux chefs, semble désemparée, voire perdue. Elle réduit son message au départ du président Denis Sassou Nguesso sans apporter une once de stratégie de rassemblement afin de porter un discours d’alternance crédible. On constate donc après le référendum un flottement dans ses rangs. Certains de ses leaders estiment qu’il faut continuer la désobéissance civile et favoriser le principe des villes mortes. Pour d’autres, il faut arrêter les hostilités et saisir la main tendue du gouvernement au nom de la paix civile et de la cohésion sociale. Le président Sassou Nguesso, qu’on l’aime ou pas, a joué le jeu démocratique que lui permettait la Constitution : demander au peuple si celui-ci souhaite ou non l’évolution des institutions de la République; et peu importent ses motivations inavouées, peu importe sa personne. En réalité, il n’y a pas une opposition mais des oppositions, qui ont beaucoup de mal à bâtir une stratégie crédible de conquête du pouvoir. Pour exister, il faut d’abord compter sur ses propres forces. Il ne suffit pas de demander l’aide extérieure du président français, François Hollande, et des journaux étrangers amis pour espérer conquérir le pouvoir. Il reste aux partis politiques de l’opposition à mieux s’organiser pour espérer jouer le jeu démocratique en articulant leur existence actuelle et future autour de la réalité sociale congolaise. Ensuite, il leur faudra trouver un chef qui combine l’autorité traditionnelle et l’autorité charismatique. C’est à ce prix que les partis politiques d’opposition fonderont leur existence et leur légitimité pour une alternance démocratique réelle.

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