PCT : le congrès des turpitudes…

Sans surprise, la montagne de vingt milliards de CFA,  engloutis dans les festivités du 6e Congrès du PCT, a accouché d’une souris de turpitudes. C’est que, en quarante six ans d’existence, les mauvaises habitudes que ce parti  traîne péniblement le long de son histoire,  comme un boulet, l’empêchent de prendre le train de la modernité. Elle répand une  léthargie  paralysante, comme une traînée de poudre. Et in fine, dans les tréfonds congolais, où qu’il se porte, le regard n’enregistre que morosité, mollesse et manque d’esprit de créativité.

Il ne s’agit pas d’une fatalité des temps modernes, car, certains pays africains comme le Bénin – pourtant ancien pays marxiste comme le Congo- réussissent à tirer leur épingle du jeu et les partis au pouvoir jouent leur rôle de locomotive. Le Mali continue d’écrire son destin, influent encore et toujours, partout en Afrique. La Côte-d’Ivoire sort peu à peu de son marasme post électoral. Quant à notre géant voisin, la RDC, après avoir réussi avec brio à assainir le paysage politique, il est en train de réinventer sans cesse son miracle, éclatante de créativité et de bonne humeur.

Pendant ce temps, au «  pays de Marien » et au sein du parti qu’il créa, l’intrigue et la médiocrité dansent une sorte de guigne incessante. Une vingtaine de partis et associations auraient rejoint officiellement  le PCT. La  ruée  vers ce parti  n’est nullement le fruit d’une adhésion basée par l’attraction de son  programme, mais elle répond à  une invite à la mangeoire, garnie par les recettes pétrolières exorbitantes, sous les yeux du satrape d’Oyo, assisté de son fils Christel Nguesso, qui officiera désormais au Comité  ce de  parti. Le ton est donné. Tous ceux qui avaient encore- par naïveté doublée d’une  paresse intellectuelle- des doutes sur la dévolution monarchique du pouvoir, doivent être dessillés par  la stratégie de pérennisation du pouvoir par Sassou.

Le PCT a totalement privatisé toute la vie politique au Congo, et l’engouement de certaines marionnettes envers ce parti n’est pas le fruit   d’une conquête démocratique, mais une honteuse manipulation des esprits fragilisés par  la promotion des anti-valeurs en vertu. Une OPA a été dûment lancée envers les partis satellites, incapables de survivre dans un environnement où seul le PCT  a le coffre-fort. Le pied de nez de Willy NGUESSO,  qui a refusé de rejoindre avec armes et bagages le PCT,  résume à suffisance, l’autonomie financière acquise, notamment avec son salaire de complaisance de près de 50 millions de FCFA( 76 0000€/mois), plus que le DG  du FMI ( 46000 €/mois).

La nomination de Pierre NGOLO, personnage aboulique et homme sans relief, au poste de Secrétaire Général du PCT, répond à une ligne de communication qui vise  à démentir  les Observateurs qui  mettent, à juste titre en épingle,  le tribalisme viscéral de Sassou. Il a du mal a se départir  de son naturel : Mr NGOLO reste , en dépit de toute  vraisemblance,  Mbochi…des Plateaux. En réalité, l’encombrant Mvouba, qui a pourtant poussé  son allégeance maladive à Sassou et  à son clan, jusqu’à la parfaite maîtrise de la langue mbochi, n’est plus en honneur de sainteté avec ce pouvoir. Les velléités contestataires dont sa région d’origine a le secret,  risqueront un jour de perturber le long et interminable règne du clan d’Oyo. Les incertitudes  politiques qui pointent à l’horizon, recommandent la méfiance. Après avoir concocté patiemment une armée dominée par l’ethnie Mbochi ( 56 % de généraux de l’armée sont originaires de la Cuvette centrale), il faut un parti malléable à satiété et conçu pour la satisfaction exclusive des caprices du Chef.

Côté intrigues, Guy Parfait KOLELAS en a appris à ses dépends. L’alliance réactivée  PCT-MCDDI  est un véritable marché de dupes. Le PCT conscient de son impopularité au niveau de l’électorat de base du Pool, essaie pour le moins,  de tirer la couverture de son côté pour sortir vainqueur de cet accord dont les deux signataires NOUMAZALAYE  et  KOLELAS sont aujourd’hui décédés. Guy Parfait KOLELAS a failli à sa mission et  se transforme chaque jour en homme d’affaires vorace  dans l’immobilier. Il est dans le collimateur des intrigants du PCT qui ne cachent pas leur désir de lui faire mordre la poussière lors des prochaines consultations ; les Préfets et sous-Préfets étant encartés PCT. Moralité : il ne faut jamais pactisé avec le diable !

Quant à l’UPADS,  les cadres de ce parti  pratiquent une politique de la terre brûlée. Après leur épisode du nombre incalculable de vice-présidents, les voilà encore plongés dans une crise sans issue. Les divergences aplanies avec l’aide de Mme LISOUBA, elle-même sous l’emprise de l’Homme d’Oyo,  n’ont été qu’un feu de paille.

A la confusion s’ajoute  une étrange démarche, teintée de laideur morale, dans laquelle, un ténébreux groupe composé de  Dominique MIMI-MADINGOU, Victor TAMBA-TAMBA, Clément MOUAMBA, Jean ITADI, Jean MOUYABI et Alphonse NIANGOULA qui  se chargerait -contre l’avis des autres- de la préparation de leur prochain congrès. A qui va profiter le crime ? Ou encore, qui a inspiré le crime ?

L’ARD qui continue de tourner en rond, se morfond dans des lamentations, en attendant que MBOULOU les invite à une « organisation consensuelle des futures élections ». Dans l’état actuel des choses, ils attendront longtemps…

Pourquoi notre pays, riche de tant d’intelligences et de ressources minières, cultive-t-il, presque seul cette culture de morosité proche du morbide ? Pourquoi les partis politiques, expression de la vitalité politique d’un pays, sont-ils englués dans une telle hibernation ?

Des deux choses l’une : Sassou est bien au fait de l’état de déliquescence actuelle du Congo en général et des partis politiques en particulier ;  mais n’ayant aucune quelconque ambition pour ce pays, il a délibérément opté pour une logique de naufrage collectif dont ils sont, lui et sa famille les seuls à avoir les bouées de sauvetage. Autre hypothèse, il est dans la situation de l’impératrice Cathérine II de Russie au 18 ème siècle qui, emmurée dans une tour d’ivoire, mais surtout entourée d’une cohorte des incompétents courtisans et profiteurs, incapables d’élever la Russie au rang de grande puissance à l’instar de l’Angleterre , de la France ou des Etats-Unis naissants, se contentaient de lui mentir sur la situation désastreuse du pays, l’archaïsme étant de mise dans tous les domaines : économique, politique, social, culturel. Lors de ses déplacements, les gouverneurs faisaient construire des faux villages modèles peuplés de faux paysans le long des routes où elle passait, afin de lui prouver que la Russie était moderne. La ressemblance est troublante avec le Congo actuel. Conséquence directe d’un Etat policier, Sassou est devenu réfractaire aux bains de foules qui étaient à la base de la légendaire popularité de Marien NGouabi. Pour ses déplacements, « L’homme des masses » préfère les chars aux voitures légères. C’est d’une affligeante tristesse !!

Dans les deux hypothèses, il est pleinement responsable du sort de notre pays, car sa gestion calamiteuse et familiale des recettes pétrolières n’est pas digne d’un Président-patriote. Le Congo, ce pauvre pays et non pays pauvre, a besoin d’un héros qui se dévoue pleinement pour le tirer de ce mauvais pas et non d’un roi fainéant.

Sourd aux exigences d’une digne ouverture politique, le PCT tient à organiser les futures élections législatives de façon unilatérale, refusant obstinément la mise en place d’une CENI, voulant une fois de plus réaliser le tour de force dont ce  parti, artificiellement hégémonique a le secret.

Plus qu’un devoir, nous avons l’obligation d’accompagner cette modification des rapports de force, afin de porter un coup fatal à l’arme principale de ce régime : la peur distillée au sein de la population. Les associations et les partis politiques jusqu’ici réduits au silence pourraient, dans ces conditions, renaître progressivement de leurs cendres. Le propre des partis staliniens, c’est de ne jamais accepter la critique ni de débat contradictoire qui restent pourtant les racines du progrès dans l’ordre du matériel comme dans celui de l’idéel.

Tel un automate, ce parti au pouvoir,  avance à hue et à dia, fermant les yeux et se bouchant les oreilles pour ne pas voir la déliquescence généralisée de notre pays, ni entendre les revendications du peuple congolais privé d’eau, d’électricité, et des soins de santé adéquats, afin de s’emparer impunément des recettes pétrolières exorbitantes.

Notre planète abrite encore des parti-Etat, ainsi je ne peux qu’aimer et vouloir la démocratie avant tout. Cette envie anesthésie le temps que je perdrais à comprendre et à critiquer tous ceux qui feront fi de cette grande avancée humaine. Il nous incombe donc de conjurer ce tragique destin qui semble enfermer notre pays dans une histoire trop difficile dans laquelle nous ne serons plus maîtres. S’installera alors le royaume de l’obscurantisme.

On l’a tous compris, l’avenir du Congo se fera sans le PCT, en tout cas pas dans son état actuel. Du reste, quelque soit la durée, la vérité et ses douleurs finiront par s’imposer. D’autant que, à long ou moyen terme, l’honneur et l’histoire de notre peuple exigeront que l’on mette notre pays sur la seule marche qui vaille : la plus haute.

Djess dia Moungouansi  «  la plume libre au service du peuple »

Membre du cercle de Réflexion  La RUPTURE

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