Congo: Pays de « voleurs- mendiants » affameurs de nos enfants !

La Lettre du Continent n°626 nous avait appris qu’une importante délégation congolaise s’était rendue à Paris du 19 au 21 décembre dernier. Il s’agissait d’assister à un arbitrage à la Chambre de Commerce Internationale concernant le créancier Commisimpex. Ce dernier réclame au Congo 750 millions de dollars (rien que cela !), soit quasiment l’équivalent du coût de la route Brazzaville-Pointe Noire. Mais là n’est pas le sujet. Le voyage s’était effectué en avion privé…

Cela ne date pas d’hier, que cet ancien pays très pauvre à des goûts de luxe exclusivement réservé à sa classe dirigeante. Le fils du président, Denis Christel Sassou NGuesso, déteste la promiscuité de la classe affaires et ne voyage plus qu’en jet privé. La SNPC paye pour lui chaque mois plus de 200.000 dollars (environ 100 millions FCFA), parfois c’est le double !

Le père, le président Denis Sassou NGuesso n’est pas en reste : il se rend quasiment chaque soir en hélicoptère dormir à Oyo (il a même demandé au constructeur de l’appareil une protection en Kevlar pour le protéger « des balles perdues »).

Ces Congolais, comme les autres, presque tous fils de paysans ou d’instituteurs, vivent bien au-dessus du commun des mortels, sur le dos des malheureuses populations congolaises de toutes régions confondues. Cette débauche de dépenses d’argent public ne choque pas seulement nos pauvres parents privés de tout, elle écœure nos partenaires les plus proches.

Avant l’atteinte du Point d’Achèvement qui avait été accordé pour le programme PPTE et l’effacement de la dette congolaise, une autre délégation s’était rendue au siège du FMI à Washington. Elle était composée, entre autres, du Ministre Issoïbeka, de Jean-Dominique Okemba, de Denis Christel Sassou-Nguesso et de Blaise Elenga. Au Fonds Monétaire International les salaires démarrent à 40.000 dollars : le prix de la plupart des costumes que portaient ces gens … ! Les sacoches Zilli, des chaussures du bottier Berluti à 3000 euros la paire ou la montre Chopard-Vendôme de Denis-Christel (une des dizaines que l’héritier possède) qui valait à elle seule quatre ou cinq années de salaires d’un expert du FMI. Ils ont, alors, été pris à part par un membre du personnel de l’Institution qui leur a rappelé qu’ils visitaient le siège du Fonds comme des représentants d’un pays pauvre qui demandait l’effacement de sa dette et qu’il fallait un minimum de pudeur par rapport à cela ! Ils sont alors allés se rhabiller plus décemment !

Alors que ces « happy few » (heureuse élite) passent leur temps dans des avions privés et des palaces, deux années après l’effacement de la dette qui était destiné à réduire la pauvreté au Congo, nos enfants s’entassent, accroupis à même le sol dans des classes surchargées… ! Souvent le ventre vide… !

Ces pillards de fonds publics et de la richesse nationale, achètent à tour de bras des armes à la Chine et à Israël qu’ils ne manqueront pas d’utiliser contre la population pour continuer leurs larcins, plutôt que de soulager la peine et les misères de nos enfants ! Les leurs sont dans les meilleures écoles en Europe ou à Dubaï. Les quelques problèmes qui sont réglés actuellement, s’agissant des tables-bancs, le sont grâce à la charité d’entrepreneurs locaux et non pas sur le budget de l’Etat !

Ainsi, Simplice Lombota, le directeur de l’école primaire publique de Pokola, s’était écrié « finie la promiscuité ! » à la réception des tables-bancs destinées à son établissement. Le donateur n’était autre que la Congolaise Industrielle des Bois (CIB). Le maire de la localité, Disso Bakonga, avait été frappé par le désolant spectacle d’enfants assis à même le sol qui étudient dans une insupportable promiscuité. Il avait demandé secours à la CIB qui avait répondu favorablement. Une centaine de bancs a été répartie entre les deux établissements, l’école primaire et le collège que compte la ville. Ces bancs ont été accueillis avec soulagement par Ange Pouabou, le directeur du collège qui avait reconnu que la classe de sixième dénombrait à elle seule 170 élèves ! Il faut rappeler que Pokola se situe au Nord du pays, dans la Likouala ! Cette information avait été publiée par les Dépêches de Brazzaville le 08 décembre 2011. Dans les avions privés qui les transportent ainsi que leurs enfants, nos dirigeants ont pu prendre connaissance de ces faits grâce à ce journal qui est l’élément clef de leur propagande. Les descriptions de ces enfants entassés à même le sol pour étudier ont dû décupler leur joie et leur ivresse du pouvoir !

Quelques jours auparavant toujours d’après le même torchon, le proviseur du lycée technique commercial 1er-Mai, Faustin Boro, avait bénéficié d’un don de bois de la part du ministère du Développement durable, de l’Économie forestière et de l’Environnement. Ce bois devait servir à résoudre partiellement le défaut de tables-bancs de l’établissement.

Mais le pire est bien que nos enfants ne sont pas seulement mal-assis dans les classes, lorsqu’il y en a, ils sont aussi mal-nourris et ils ont de plus en plus souvent le ventre vide ! Au moins 26% des enfants de moins de 5 ans sont touchés par la malnutrition chronique au Congo, a annoncé mercredi 4 janvier 2012 le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef).

« En République du Congo, 26% des enfants de moins de 5 ans sont touchés par la malnutrition chronique, 14% par l’insuffisance pondérale et 7% par la maigreur », indique l’agence onusienne dans un communiqué.(ndlr : soit 47% des enfants insuffisamment nourris !)

« Les petits poids de naissance, reflet de la malnutrition foetale, représentent une prévalence de 13 % (au Congo) contre 7 % dans les pays industrialisés », selon l’Unicef.

« En ce qui concerne les carences en micronutriments, 64,7 % des enfants de moins de 5 ans et 57 % des femmes en âge de procréer sont touchés par l’anémie ferriprive » (carences en fer), précise l’agence onusienne.(ndlr : manque de viande)

Depuis quelques années, l’Unicef demande au gouvernement congolais d’affecter 20% des recettes pétrolières à l’enfance, considérée comme une « couche vulnérable ».

20% des recettes pétrolières destinées à l’enfance, mais l’UNICEF rêve !

Sassou-NGuesso a préféré donner 100% des recettes pétrolières, ou presque, à ses propres enfants ! Les autres enfants congolais, soit 47% peuvent souffrir de la faim, s’entasser comme des rats en classe et mourir d’épidémies diverses et variées !

Ce pouvoir achète au comptant des armes sophistiquées aux Chinois et autres marchands d’armes. Il fait réaliser à crédit d’importants travaux que les générations futures devront payer. L’argent nécessaire à ce train de vie indécent est ponctionné à sa guise, sans limite aucune, sur la richesse commune. Les besoins essentiels de la population et de ses enfants sont à la charge de la charité nationale ou internationale.

Sous Sassou NGuesso, la République du Congo est devenue un pays de voleurs-mendiants affameurs de nos enfants ! Ce pays, sous cette clique, ne sera jamais un pays émergent ! Plus que jamais, il va droit dans le mur ! Le plus tôt sera le mieux !

Ecrit par Langagui

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