Le livre qui n’ait jamais été écrit sur les Kongo, encore moins sur ceux du Loango.
De prime abord, il convient de signaler que “Panorama de la littérature orale du Loango” est l’aboutissement d’un travail de longue haleine, patiemment mené pendant de longue années. Il aura au préalable nécessité de la recherche sur le terrain, en vue de la collecte du matériau notamment. Lequel est constitué d’un corpus de divers textes oraux. Bien évidemment, ces textes relèvent du patrimoine culturel immatériel des Kongo du Loango que sont les Yombe, Lumbu, Kugni, Vili sans oublier les pygmoïdes Bongo. Il y a lieu de noter qu’en dehors des aspects linguistiques, ethnographiques, culturels et sociologiques les lecteurs auront l’occasion de découvrir un pan de l’histoire du Loango. Un Etat d’autant plus organisé et structuré, d’un point de vue social et politique, que le génie des ancêtres Kongo du Loango a mis sur pied un mécanisme politique relatif à un pouvoir éléctif. Ce qui à l’évidence participe d’une certaine modernité en plein Moyen-Age.
Cette fine exégèse a cependant le mérite de battre en brèche certains poncifs éculés de l’ethnologie coloniale ainsi qu’une élucubration raciste et négrophobe somme toute indigeste de Nicolas Sarkozy insinuant que : “Le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire.” On ne peut que déplorer l’inanité et la vacuité d’un tel propos ! Ceci n’est que la parfaite illustration de l’outrecuidance d’un homme, au demeurant, bouffi d’arrogance, de condescendance, pétri de préjugés et ayant une vision étriquée de l’histoire africaine. Ce à quoi il nous est paru judicieux d’y opposer une levée de bouclier à savoir : “Il sied cependant d’inférer que l’homme noir n’est pas assez entré dans les manuels d’histoire universelle, en raison du fait que l’histoire du continent africain et de l’homme noir en général est édulcorée et falsifiée à dessein. ”
Il convient cependant de signaler que “Panorama de la littérature orale du Loango” est un livre pittoresque, dense et à la substance péremptoire. On ne dira jamais assez que c’est un ouvrage à classer dans l’ordre des outils didactiques. Pour ce faire, il est par excellence un manuel, au regard de sa vocation hautement pédagogique indéniable; tant il rend compte du mode de pensée, de la philosophie, de la vision de l’identité culturelle et de l’univers de signification du peuple de Loango. Il pourra de ce fait figurer dans des programmes éducatifs. Ceci en raison du fait que l’éducation est le fer de lance de la conscience historique, culturelle, sociale et civique. En outre, au delà de la somme des connaissances mise en exergue, il a également la particularité de solliciter les mouvements les plus contradictoires de l’âme humaine. C’est ainsi qu’à certains endroits il suscite le rire, la colère la joie et les pleurs… Mais en d’autres il peut aussi s’avérer impertinent tant il va jusqu’à titiller la libido du lecteur.
En somme, cet ouvrage est manifestement une mise en evidence du génie, de la pensée – en ce qu’il constitue une somme des particularismes culturels – d’un peuple et de l’exégèse d’un homme. Cela s’entend par un pan du patrimoine culturel immatériel des Kongo, notamment du peuple de Loango, soumis à un éclairage scientifique aigu et sans complaisance. En effet, ce livre qui n’ait jamais été écrit sur les Kongo, encore moins sur ceux du Loango, s’inscrit d’une part dans un projet, non moins ambitieux, de sauvegarde, de promotion et de pérennisation d’un patrimoine culturel immatériel; d’autre part il constitue, par ailleurs, un apport remarquable et indéniable à la civilisation de l’universelle.
L’ouvrage, qui vient de paraître aux Editions PAARI, a été validé par un comité de chercheurs-enseignants quant à sa teneur et sa portée hautement scientifiques et, en conséquence, enregistré dans la colletion du Groupe d’Etudes et de recherches sur la modernité (GERMOD). Une caution scientifique inespérée qui manifestement confirme et consacre la vocation pédagogique du livre.
Nous osons cependant espérer que cet ouvrage sera l’occasion d’une imprégnation pour certains et d’une réimprégnation pour d’autres quant à l’univers de signification du peuple de Loango. Nous souhaitons aux lecteurs une bonne découverte des galets d’une culture, hélas évanescente, donc vouée à une dispariton inéluctable, inexorable d’autant qu’elle est assiégée par tous les impérialismes. Si des langues entières sont menacées de disparaître ou plutôt disparaissent, du fait d’une glottophagie avérée, que dire des cultures et traditions des peuples qu’elles véhiculent? Aussi, à l’heure où le monde s’est mué en village planétaire, l’auteur aura réussi l’exploit non seulement de faire inscrire le patrimoine culturel immatériel du Loango au concert des Nations, mais aussi et de le faire participer au grand rendez-vous du donner et du recevoir.
Le livre est disponible et en vente en ligne sur : www.amazon.fr
René Mavoungou Pambou
Ethnolinguiste de formation
Ce livre renseigne t-il sur une question qui doit tarauder l’enfant loango à savoir : son appartenance à deux royaumes Kongo et Loango? quel type de relation entre les deux entités.
Nous attendons de Mavoungou Pambou aujourd’hui ce dont le peuple réclame : la libération du pays de son occupation par un groupe de mafieux, et non son livre certes importa,t mais en période de lutte ceci devient secondaire sinon que c’est de la dispersion et diversion au profit des tenants de la vie des congolais. J’attends qu’il dise comment il s’y prend lui pour libérer le pays,,,,,,,voilà la préoccupation essentielle de tout congolais responsable. Si vous détenez deux bourses: » l’argent et la vie » que prioriserez -vous? lorsque vous vous sentiriez menacer?
Pendant que vous segmentez votre cerveau en le calibrant pour être mono-tache, les autres élaborent des stratégies composites et multidimensionnelles pour avoir toujours une longueur d’avance. Je peux comprendre nos urgentes préoccupations, mais le livre de Pambou est une contribution significative car il co-participe à l’estime de soi. Or ceci est important pour la libération intégrale. Mille merci Monsieur Pambu.
Merci pour cette contribution M. MAVOUNGOU PAMBOU. Je me suis déjà procuré le livre aux éditions PAARI . Je suis en pleine lecture. Beaucoup de choses recoupent mes vues sur le sujet. J’ai aussi appris beaucoup de choses à mi-parcours de ma lecture.
Je ne vois pas en quoi le fait de publier un travail fouillé sur les LOANGO est-il incompatible avec le combat actuel.
Une fois de plus, BRAVO! Rassure-toi M. MAVOUNGOU PAMBOU car ceux qui te connaissent bien savent à quel point tu es impliqué dans la lutte pour la restauration de la démocratie dans notre peys.
UN LIVRE RESTE UN LIVRE CAR IL VEHICULE DES SAVOIRS, Peu importe le combat politique
Merci monsieur. Je soutiens un master sur la parenté dans les sociétés traditionnelles kongos. Je crois trouver quelque chose de bien dans votre livre. Je crois que nous devons beaucoup travailler et écrire sur l’histoire ancienne de nos sociétés pour copier le bel exemple de nos ancêtres. Faut-il rappeler que l’histoire contribue à la paix dans notre pays?