Monsieur le Général de Corps d’Armée Denis Sassou Nguesso, l’homme sans gêne.

Lors de son Discours d’investiture pour un énième mandat acquis à la suite d’un hold-up électoral, monsieur le Général de Corps d’Armée Denis Sassou Nguesso à l’occasion de la cérémonie de prestation de serment à la suite de l’élection présidentielle du 21 mars 2021 disait ceci à Brazzaville, le 16 avril 2021 : « J’ai toujours été et je serai le président de tous les Congolais, sans exclusive, en particulier celui de notre jeunesse. » Encore une promesse qui ne sera pas tenue, ce qui n’est pas étonnant.   

À la vitesse où vont les choses, la République du Congo-Brazzaville deviendra la République des Mbochis. Force est de constater que c’est le cas.  

Dans l’élaboration de son gouvernement ce sont les Mbochis et certains affiliés qui occupent tous les ministères régaliens, à savoir le Ministère de la Défense nationale Charles Richard Mondjo), le Ministère de la Sécurité et de l’Ordre Public (Raymond Zéphirin Mboulou), le Ministre des Affaires étrangères, de la Francophonie et des Congolais de l’étranger (Jean-Claude Gakosso), le Ministère des Finances, du Budget et du Portefeuille public (Robert Rigobert Andely), le Ministère de la Justice, des Droits humains et de la Promotion des peuples autochtones (Aimé Ange Wilfrid Bininga). 

« Un ministère régalien est un ministère qui répond aux fonctions régaliennes de Etat, c’est-à-dire les fonctions dont la responsabilité doit normalement être prise par l’État et qu’il ne doit pas déléguer à des sociétés privées. » 

Nous avons longtemps glosé quand Oko montrait la mer à Tati. Ce n’était en rien une boutade ni une métaphore, mais bien quelque chose de savamment penser. Nous y sommes et le touchons du doigt.      

Devenus les supplétifs des Mbochis à Pointe-Noire, les Vilis s’effacent peu à peu de la terre de leurs ancêtres en les vendant ou en laissant vivre la vague des Mbochis qui a déferlé tel un tsunami à Pointe-Noire. Les Mbochis sont des Congolaises et des Congolais qui peuvent se mouvoir là où ils veulent sur toute l’étendue du territoire congolais. N’y voyait aucun propos tribaliste de ma part, mais une triste réalité.      

S’étant couché à plat ventre, les soi-disant Sages du Kouilou qui ne sont en fait que des mendiants, avaient fait une demande au Général d’armée de promouvoir un fils du Kouilou à un grand poste de responsabilité. Le poste de Président de la République revenant de droit aux Mbochis, il leur fut octroyer celui de Premier ministre. Ainsi Anatole Collinet Makosso fut promu Premier ministre virtuel entouré de 4 ministres d’État dont 2 fidèles à savoir Firmin Ayessa et Pierre Oba. Même Denis Christel Sassou Nguesso, pseudo-ministre de la Coopération Internationale et de la promotion du partenariat public privé, a plus de prérogatives que le Premier ministre pour davantage dilapider l’argent des Congolaises et des Congolais dont certains croulent sur les arriérés de salaires depuis plusieurs mois. Les Congolaises et les Congolais ont une conscience nationale et patriotique qui les poussent malgré tout à se rendre et effectuer leur travail.     

Le gouvernement de monsieur Anatole Collinet Makosso est sous la tutelle de la Task Force chargée « des politiques économiques et sociales » et qui contrôle l’action du gouvernement. La Task Force est dirigée par monsieur Gilbert Ondongo recyclé, l’ancien Ministre d’État, ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Portefeuille public. Il y a de l’eau dans le gaz, car cette Task Force pourrait rentrer en conflit avec l’équipe du nouveau ministre des Finances, du Budget et du Portefeuille public du Ministre Rigobert Roger Andély. Normalement c’est l’Assemblée nationale qui contrôle l’action du gouvernement, mais au Congo-Brazzaville on marche sur la tête.    

Monsieur Bruno Jean Richard Itoua avec l’aide du Saint-Esprit qu’il invoque avant chaque action, a retrouvé son champ d’action préféré au ministère des Hydrocarbures, une tournante entre Mbochis et Vilis. Exit Jean Marc Thystère Tchikaya (La Grenouille qui se veut faire aussi grosse que le Bœuf.) pour le ministère des transports, de l’Aviation civile et de la marine marchande. Une coquille vide siphonner par l’omnipotent Jean-Jacques Bouya le fondateur d’ECAIR et madame la directrice générale Fatima Beyina-Moussa, fille de Pierre Moussa Secrétaire général du PCT chargé de garder le parti pendant l’apprentissage de Denis Christel Sassou Nguesso au gouvernement. Le moment venu pour la transition du père au fils, la machine électorale se mettra au service du fiston. Le Congo-Brazzaville est devenue la République des petits copains et coquins.         

Nous ne pouvons pas dire que le gouvernement de monsieur Anatole Collinet Makosso est un nouveau gouvernement car ce sont les mêmes qui sont au pouvoir depuis la guerre civile sanglante du 5 juin 1997 imposée aux Congolaises et aux Congolais qui fît au moins 400 000 morts. Le Premier ministre continue le travail de destruction de la société congolaise qui n’a de cesse que de prendre de l’alcool dans les bar-dancing et se livrer à des mœurs peu recommandables surtout envers nos jeunes filles. Les jeunes hommes aussi s’y mettent moyennant quelques billets de franc CFA. C’est le chaos social !       

La seule injustice flagrante que je vois dans ce gouvernement c’est la non-nomination de monsieur Louis Bakabadio, éternel Conseiller au Cabinet du Président de la République. L’homme a du talent, un esprit brillant, mais ses choix sont de sa seule responsabilité. Courage monsieur, peut être que tel Vieux Manoir, un cycliste congolais d’antan, vous y arriverez en franchissant la lignée d’arrivée. Vous ayant côtoyé au Cabinet du Président de la République ce serait méritoire de mettre votre savoir au service de la nation et non des coteries.      

La République du Congo est devenue un village où ce sont des sages dépourvus de neurones qui décident en allant quémander des postes de responsabilités politiques ou administratives. Fini l’ascenseur social dû à la méritocratie. L’alliance matrimoniale au sommet de l’État est ainsi reproduite au niveau de la gestion des affaires publiques avec toujours les clans Mbochis tirant les ficelles des marionnettes Vilis. Le deal est scellé.      

Les nominations faites après le Conseil des ministres nous donnent des sueurs froides. Ne sont nommés à des postes des responsabilités que des Mbochis. À croire que la COVID-19 a transformé tous les Mbochis en des esprits brillants comme celui d’Einstein. Cela se verrait si c’était le cas devant le naufrage collectif qu’ils nous imposent. Le Conseil des ministres au Congo-Brazzaville ne sert qu’à nommer des Mbochis aux postes de responsabilité. Que feront-ils lorsqu’il n’y aura plus de poste, même ceux des plantons ?     

Pour certains d’entre nous qui avons fait nos études supérieures au Congo-Brazzaville avant de migrer vers d’autres cieux, nous n’avons jamais eu l’impression que seuls les Mbochis trustaient les places d’excellence. Mais, dorénavant l’on constate que seuls les Mbochis sont devenus d’excellents médecins avec une médecine moyenâgeuse, d’excellents administrateurs quand la gabegie est la norme, d’excellents agronomes qui n’arrivent même pas à faire pousser des légumes, d’excellents ingénieurs avec des routes et une corniche qui s’écroulent, etc.      

La République du Congo est en péril avec les Vilis qui quémandent des postes au vu et au su de tout le monde, et les Mbochis qui gèrent le pays au jour le jour sans planification ni perspective aucune. On navigue à hue et à dia.      

Le Général de Corps d’Armée Denis Sasssou Nguesso, personnage sans gêne, croit ainsi avoir les faveurs des Mbochis et des Vilis qui sont devenus au fil du temps ses chantres, ses griots au service de la dictature du Congo-Brazzaville. Ils font tous la danse du ventre pour espérer avoir quelques subsides. Les Congolaises et les Congolais ont perdu leur dignité.      

Tous nous regardons ce qui se passent comme si cela était normal dans un pays de ne promouvoir que les ressortissants de sa tribu aux dépends des autres aussi brillants sinon excellents. Après le Parti-Etat, nous voilà à la Tribu-État. Ne sont-ils pas volontairement en train de semer les graines de la discorde, de la haine, de la partition du Congo-Brazzaville ? Les autres Congolais étant devenus spectateurs de la dérive qui se passe dans leur propre pays.       

Nous ne voulons pas de la partition du Congo-Brazzaville. Donc, il est temps que nous prenons nos responsabilités. Le Général de Corps d’Armée Denis Sassou Nguesso a-t-il vraiment déjà compris la fonction de Président de la République ? J’en doute fort. Il a préféré celle d’Empereur avec un pouvoir transmis de génération en génération.      

Les Congolais peinent à manger au moins une fois par jour, perdant ainsi toute autorité parentale sur leurs enfants qui se prostituent pour faire vivre des familles, d’autres deviennent des brigands, certains qualifiés se livrent à faire des petits boulots pour s’en sortir. C’est un spectacle désolant où l’on survit au Congo-Brazzaville plus que l’on vit. Nous ne blâmons personne car les vrais responsables de ce désastre sont bien connus de tous. Le but du Général de Corps d’armée c’est d’humilié les Congolaises et les Congolais jusqu’à promouvoir des personnages de peu d’éthique de son entourage.      

Quant à notre fameuse opposition, les têtes de gondole d’avant le référendum de septembre 2015 qui nous avaient fait rêver, les vieilles habitudes sont de retour. Elle a regagné ses pénates. La nuit tous les chats sont gris. Tout ce beau monde se retrouve dans les mêmes chapelles pour mettre en place des think-tank, groupe de réflexion privé qui produit des études sur des thèmes de société au service des décideurs. Étant en même temps penseurs et décideurs c’est le conflit d’intérêt. Aucune idée novatrice ni salvatrice pour les Congolaises et les Congolais. L’on tourne en rond en espérant que tout cela change ; C’est de la folie.      

L’opposition congolaise attend les élections législatives pour exiger un gouvernement d’union nationale et se refaire la cerise.      

Le Congo-Brazzaville regorge de nombreux universitaires et peu d’intellectuels. Réfléchir, penser, agir pour le bien commun a laissé la place à un égoïsme où prime les plaisirs et les intérêts personnels. Chanter les louanges du Très Respectable Grand Maître (TRGM) devient plus important que gérer sa cellule familiale. Ceux ou celles qui prennent conscience de cette dérive et veulent en sortir sont soient tués ou soient démis de leur poste de responsabilité. Voilà le Congo-Brazzaville du Général de Corps d’Armée Denis Sassou Nguesso.      

Longtemps considérés comme des femmes et des hommes intègres, certains Laris et Kongos ont franchi le Rubicon perdant ainsi leur dignité pour participer à la fête et s’encanailler.      

Quant à l’UPDS (Union panafricaine pour la démocratie sociale), elle a regagné le PCT (Parti congolais du Travail) pour devenir la cinquième roue du carrosse. Au lieu de penser à l’Union panafricaine, faites d’abord l’Union du peuple congolais. Quelle mascarade !     

Il n’y a qu’une certitude, c’est qu’il n’y a que Dieu et le Congo-Brazzaville notre pays qui nous survivrons. On se demandera alors ce que l’on a fait ou que l’on aurait pu faire de notre vivant pour notre beau pays quand notre heure arrivera de quitter la terre des vivants.       

Battons-nous maintenant, mais pas quand nous aurons perdu toutes nos forces.      

Patrice Aimé Césaire MIAKASSISSA

Diffusé le 05 août 2021, par www.congo-liberty.org

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6 réponses à Monsieur le Général de Corps d’Armée Denis Sassou Nguesso, l’homme sans gêne.

  1. le fils du pays dit :

    Les Congolais doivent prendre garde car l’emprise sur du pays par un clan a des consequences catastrophiques c’est ce que les Congolais vivent au quotidien.
    Les Congolais ont a la tete du pays des gens tres irresponsables.
    Il y a deja eu des dirigeants des autres pays qui ont publiquement qualifie de personnes irresponsables les gouvernants auto proclames du Congo.
    Les déclarations semblent etre de signes d’alarme pour dire a certains Congolais qui ne veulent pas voir la realite.
    Peuple Congolais fait attention car le reveil risque d’etre difficile.

  2. Lucien Pamboumkaya mvoka dit :

    A Miakassissa/quelques remarques concernant votre papier

    Votre papier est dur violent brutal mais realiste meme s il faut lui apporter des nuances sur les rapports de force entre les gouvernants au Congo Brazzaville

    Concernant les vilis le vili de Diosso que je suis n a rien adire ni,meme a apporter des nuances C est tellement triste

    le Vili est deborde par lui meme c est tout dire et il ne sait plus ou il habite plus prompt a se ressourcer dans des querelles des villages qu a s unir meme sil ya une prise de conscience de la part de certains vilis

    .Entendre et ecouter la langue vili a Pointe noire devient une exception il faut depasser la ville de Pointe noire pour que cela soit possible a savoir ecouter la polyphonie langagiere vilie et encore ce n est pas certain

    Certains vilis estiment qu il faut mettre fin a la destruction de la dignite des vilis sans toujours savoir comment faire dans une Republique congolaise qui les depasse et les manipule comme les autres congolais mais eux les vilis davantage

    Cest regrettable meme si certains vilis essaient de s organiser pour que la langue et les coutumes vilies ne disparaissent pas dans le la maelstromde la vie politique congolaise

    il faut etre courageux quand on est vili de le reconnaitre sans chercher des excuses et encore moins avoir le boulard pour s opposer aux faits averes et enonces par Miakassissa et concernant les vilis

  3. VAL DE NANTES : dit :

    Le Congo glisse inexorablement vers un pouvoir à dimension génétique . Les dés semblent pipés ,aux joueurs de ce cirque à en comprendre le mécanisme …
    Voilà une auto -protection contre la vindicte populaire potentielle que ce clan ubuesque appréhende .
    On tire en longueur ce bail du pouvoir pour pérenniser un système politique assis aussi bien sur le tribalisme que sur la médiocrité congénitale .
    C’est aux congolais de tout bord d’en venir à bout .Car de notre « vivre ensemble  » dépendra notre entente nationale , en dépit de nos instincts grégaires , et surtout de notre ethnocentrisme arriéré , contre un régime d’un autre âge .
    Les signes de la putréfaction du pays sont réels avec pour conséquences la disparition de l’âme congolaise et ce qui a fait que le CONGO soit ce qu’il est , c’est à dire que l’étant (Congo ) a perdu son être .
    Plus précisément ,si vous dites : Pierre est , c’est qu’il existe .Pour le cas du CONGO ,son (est ) a disparu dans les tartares de la gouvernance criminelle organisée par cette bande des canailles politiques .

  4. Samba dia Moupata dit :

    Bravo cher Patrice pour ce papier très détaillé ! Sassou est le fondateur de l’état Mbochi et le fossoyeur de la nation congolaise . Sassou Dénis prône la politique de diviser pour mieux régner entre les vilis et leurs parents naturels le reste des kongos , mais c’est du trompe -l’oeil , les chefs militaires et civiles à Pointe-noire sont à 95% , Mbochi . Et comme la souligner le frère Pambou dans son poste, il dit être vili de Diosso . Le temps est venu de soulever cette épineuse question des vilis d’adoption comme madame Sassou , c’est sa tante Bernadette d’origine Cabindaise mariée au docteur Louémba , qui fait d’elle une vili . Car cette diablesse ne peut montrer les cimetières de ces grands parents à Diosso . Les Mbochis obtiennent les diplômes pas de façon très académique ,surtout depuis qu’ils ont infiltrés le comité CAMES . Ces derniers ne connaissent ni perspective et encore moins la prospective .

  5. Isidore AYA TONGA 100% Intérêt général dit :

    POURQUOI SASSOU DENIS SE PRÉPARE T-IL AU DÉFILÉ MILITAIRE DU 15 AOÛT 2021 DE TOUS LES DANGERS? https://www.youtube.com/watch?v=bCCK4eb-R5Y

  6. VAL DE NANTES : dit :

    MADAME SASSOU A GRANDI DANS LA RUE HAOUSSA à POTO -POTO avant d’être domestiquée par les nvilis .
    Elle est bien de la famille de POTO GALO , UN MOBUTISTE argenté ,mort depuis , tout comme sa mère .
    Rue HAOUSSA , VERS LE STADE eboue ,où elle connaitra le grand KADER , le grand de NOTRE farimaka national ,alias DIAWARA .
    Les nvilis l’ont adoptée , mais les services rendus ,du fait de sa position politique ,ressemblent à l’épaisseur de la feuille de papier des cigarettes .
    Le bilan n’est pas à la hauteur à la condescendance nvili dont elle a pu profiter .DOMMAGE !!!.
    Une véritable désillusion nvilienne .!!!!.

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