Par Lucien PAMBOU
Au moment où le monde est en train de changer et de se transformer, le président Macron installe la diplomatie française dans une forme de routinisation après sa visite au Gabon, en Angola, au Congo et en RDC. Le président Macron est sous l’emprise de la présence russe et chinoise en Afrique francophone et il craint que les intérêts français soient dominés et remplacés par les intérêts économiques russes, chinois et turques. Certains pays d’Afrique de l’Ouest comme le Mali, le Burkina Faso sont en train d’inscrire leur mésalliance vis à vis de la France en déclarant de façon explicite ou implicite leur volonté de construire leur diplomatie en dehors de la Françafrique.
Le voyage du président Macron au Gabon fait l’objet de nombreuses interrogations, même si la conférence sur la forêt a été attribuée à ce pays. Le président Ali Bongo est diminué physiquement, des élections présidentielles vont avoir lieu et le Gabon a déclaré être rattaché au Commonwealth, délaissant ainsi la francophonie. Comment interpréter de façon implicite le choix du Gabon et la visite à Ali Bongo ? Total joue un rôle important dans ce pays pour l’exploitation du pétrole. C’est un constat mais qui débouche forcément sur une analyse insuffisante pour expliquer le choix du Gabon par la France. L’analyse diplomatique a des éléments d’explications qui peuvent être cachés et l’on peut penser que le président Ali Bongo, malgré son handicap physique, va continuer à recevoir le soutien de la France s’il respecte un certain nombre d’obligations, comme l’affirmation du Gabon au sein de la CEMAC alors que la conférence de la CEMAC, attendue dans les prochains mois au Cameroun, posera la question de la sortie ou non des pays de la zone Franc centrale du Franc CFA. D’aucuns considèrent que la zone Franc et le Franc CFA sont des martingales monétaires pour permettre à la France d’enrichir ses entreprises alors que cette monnaie appauvrit un peu plus les pays qui l’utilisent, comme le Gabon, le Congo et le Cameroun et bien entendu les autres pays francophones de l’Afrique de l’Ouest.
La visite du président Macron au Gabon et au Congo Brazzaville participe de la routinisation de la diplomatie française qui estime que ces deux places fortes sont essentielles pour la survie du Franc CFA et que la France attend des présidents Sassou et Bongo qu’ils défendent bec et ongles la France, le Franc CFA et que ces présidents jettent aux gémonies tous les contempteurs du Franc CFA. En se déplaçant en Afrique centrale, le président Macron est arrivé avec un faux message : celui de la fin de la Françafrique. Il faut regarder le message différemment et dire que c’est la survivance de la Françafrique avec d’autres principes pilotés, comme toujours, par la France. Les pays francophones visités par le président Macron, comme le Gabon, le Congo, ont une marge de manœuvre très restreinte. Voici l’occasion, ici et maintenant, de dire pourquoi les présidents d’Afrique centrale, malgré leur volonté d’émancipation, restent coincés par les obligations et les ordres français.
TotalEnergie exploite le pétrole dans la plupart des pays d’Afrique centrale auxquels on peut ajouter l’Angola. Il y a des contrats de partage de production qui ont été rédigés par Total et imposés aux responsables politiques africains. La renégociation de ces contrats de partage de production n’est pas qu’une affaire industrielle entre les pays et TotalEnergie, mais diplomatique et politique à un haut niveau. Le président Pascal Lissouba, trop intelligent et trop intellectuel et pas assez politique, n’a pas compris ce que le président Sassou, depuis les années, connaît, analyse et utilise : la politique française.
Les relations internationales se construisent sur des proximités géopolitiques, sur des hasards et surtout sur une analyse froide des relations entre un pays et les autres. Comment expliquer aujourd’hui un accord entre l’Iran et l’Arabie saoudite grâce à la Chine ? Comment expliquer aujourd’hui la volonté de la Chine de continuer à soutenir Moscou contre l’Ukraine tout en ne fermant pas la porte à Zelensky ? Comment expliquer la faiblesse de l’Europe politique actuelle et son incapacité à agir en Asie Pacifique, même si le président Macron essaie, vaille que vaille, d’approfondir la routinisation de la diplomatie française en Asie en se rendant au mois d’avril en Chine ?
Cette routinisation diplomatique on l’a vu lors de son escale au Congo Brazzaville. Macron n’a rien dit sur la vie longue à la présidence de la République du président Sassou, se contentant de botter en touche en disant que c’était le peuple congolais qui décidait. Le président Sassou, en vieil animal politique, a bien compris que le président Macron n’avait pas l’étoffe et encore moins la dimension des présidents comme Giscard d’Estaing, Mitterrand, Chirac, Sarkozy et Hollande qu’il a tous connus. Au Congo Brazzaville, le président Macron n’avait pas de message concret à apporter, si ce n’est que d’affirmer et de consolider la routinisation de la diplomatie française en Afrique centrale et de valoriser le business as usual. D’ailleurs, en fin limier politique, le président Sassou lui a tendu un piège en l’invitant à revenir au mois de mai au Congo. Le président Macron n’a pas compris le piège immédiatement et a dû répondre simplement quand il était à Kinshasa. Au total, le président Sassou peut dormir tranquille, il n’y a pas eu d’impact de la diplomatie française à Brazzaville, mais un léger vent frais et le président Sassou, fort de sa position, a pu imposer au président Macron une partie de sa famille, ce qui n’a pas été le cas dans les autres pays qu’il a visités en Afrique centrale.
La routinisation de la diplomatie française a montré ses limites en République démocratique du Congo. Le président de la RDC a été énergique dans le débat avec le président Macron en montrant que son pays était agressé par le Rwanda de Paul Kagamé qui se permettait d’exploiter certains minerais comme le coltan au mépris des considérations internationales et du respect de la souveraineté des Nations. Les réponses du président Macron n’ont pas été très claires et pour cause. Il fallait préserver les liens nouveaux entre le Rwanda et la France. En Angola, les relations diplomatiques ont porté sur les relations économiques, comme d’habitude, avec la promesse de développement de l’agriculture angolaise grâce à la coopération avec les entreprises françaises.
Au total, la visite du président Macron en Afrique centrale repose sur le paradoxe de Bossuet. On chérit les effets d’une politique, tout en critiquant les causes. La plupart des pays visités par le président Macron sont d’accord avec le principe d’une mésalliance avec la Françafrique, ces pays applaudissent des deux mains, souhaitent une coopération gagnant-gagnant avec la France. Ces pays sont contents d’avoir une monnaie comme le Franc CFA qui les sécurise même si cette monnaie est inconvertible, et en même temps, pour reprendre une expression macronnienne, certains opposants critiquent le Franc CFA, critiquent le poids de la Françafrique en Afrique et ne souhaitent plus que la France continue de dominer ses anciennes colonies.
Voilà ici et maintenant, et peut-être encore demain, comment le paradoxe de Bossuet joue à plein effet en Afrique francophone. On critique les causes de la Françafrique mais on applaudit ses effets au nom de la stabilité politique.
Par Lucien PAMBOU
Diffusé le 18 mars 2023, par www.congo-liberty.org
Cher Lucien Pambou, ça fait près de 17ans , que différents présidents Français nous disent que la France -Afrique s’est terminée, alors qu’elle devrait s’accompagner de la fin de la monnaie CFA. Sur ce point tout les économistes sont inanimés, la monnaie c’est un élément de la souveraineté d’un pays. Surtout ne comptons pas sur le très médiocre Sassou Dénis qui se vante devant Macron, d’avoir rapatrié les ossements du colon De Brazza et avoir construit un Musée pour honorer la colonisation.
Depuis longtemps la monnaie n’est plus un élément de la souveraineté d’un pays.
Il suffit de constater l’existence de l’euro.
Aujourd’hui ce sont les multinationales qui portent des atteintes à la souveraineté économique d’un pays.
Pour supprimer le franc CFA, il faudra une communauté économique africaine forte et unie qui pourra créer sa monnaie commune.
Cher frère Delbar , tous les pays sont passés de la pauvreté au décollage l’on fait avec leurs propre monnaie. Aujourd’hui les italiens et d’autres pays sont très dubitatifs sur l’euro, ils pensent que l’euro n’a profiter qu’Allemagne et la France .
Aah ,les Lucien.. Ebata ici ,Pambou là , c’est l’histoire ubuesque de la Luciennété au Congo Brazzaville où ce patronyme pousse à prendre de la Doliprane…
Est-ce ce que Lucifer est Lucien au Congo Brazzaville ?
Voilà une question qui mérite son pesant des billets de CFA du trésor public congolais ..
Est – ce une masturbation intellectuelle ? l’article ci – dessus y ressemble.
Pourquoi y a -t-il des Luciens au Congo Brazzaville plutôt que rien ?.
D’un côté ,il ya un Lucien , spécialisé dans le vol des deniers publics et de l’autre un Lucien qui se questionne sur l’utilité de la présence de Macron au Congo Brazzaville ?. C’est le visage incompréhensible qu’offre le Congo Brazzaville au Monde moderne ,celui où règne la vraie démocratie…
Macron aurait pu interpeller le deuxième Lucien sur le comportement criminel du premier Lucien , au sujet du vol de l’argent public , pour mieux éclairer la lanterne congolaise …
Pourquoi Pambou n’a pas eu à tancer , brûler au bûcher Ebata ,l’un des responsables des malheurs des congolais ?.
Aucun diatribe assassine délivrée par Pambou n’a été adressée au voleur Ebata . Une attitude étonnante de notre analyste national..
La routine est une Ebatatisation de l’argent public et non une première visite macronnale au Congo Brazzaville..
Pourquoi culpabiliser la France et innocenter Ebata Lucien ?.
Y a- t-il une Luciennété immuable qui produit des Luciens incohérents et donc des copies imparfaites de l’original ?.
D’où ce questionnement métaphysique de l’être Lucien au Congo Brazzaville…
Lire , aucune diatribe..
Ce n’est pas l’indépendance monétaire qui va conscientiser l’être Mbochi dans son entreprise de domestication de l’argent public..
Si le noir congolais, et de surcroît l’homme politique congolais ne prend pas conscience des nombreuses problématiques auxquelles le Congo Brazzaville fait face, la création d’une nouvelle monnaie n’y changera rien….
Quel sens donné à cette posture criminelle consistant à se servir dans les caisses de l’État sans en exprimer le moindre remords ?…