Lettre de Yakamambu : le parcours du combattant pour l’obtention de la carte d’identité au Congo-Brazzaville

Avec les élections législatives qui pointent à l’horizon, nos amis communs Itoua, Mboungou, Tati et Yakamambu sont inquiets. Ils sont inquiets pour la simple raison qu’ils ne sont toujours pas en possession de leurs cartes nationales d’identité dont ils ont payé, il y a belle lurette, les frais d’établissement. A force de se rendre, toutes les semaines, au commissariat de leur quartier où ils avaient donné leurs empreintes digitales, comme le veut la procédure d’établissement desdites cartes nationales d’identité, les talons de leurs chaussures sont éculés. Quand tu les vois marcher, tu as l’impression de voir des personnes atteintes de chiques aux pieds ou exécutant la danse ‘’quatre coins’’. D’autre part, ils se demandent qui va leur rembourser tous les frais de transport qu’ils déboursent en empruntant les bus fulafulas de surcroît demi-terrains.

Ne sachant plus à quel saint se vouer pour les obtenir après plus de deux ans d’attente, et faisant leur, le proverbe « mieux vaut traiter avec Dieu lui-même qu’avec ses saints », Itoua, Mboungou, Tati et Yakamambu ont décidé d’aller faire le pied de grue au bureau de Jean-François jusqu’à ce que ce dernier les reçoive. Ils sont excédés par l’attitude des policiers de leur commissariat qui les font vivre d’espoir, chaque semaine. Ils en ont marre !

 C’est pourquoi ils veulent rencontrer Jean-François, en chair et en os, pour lui parler de leur cas et pour connaître les raisons de cette valse, danse tournante à trois temps. En tout cas, ils espèrent qu’il les recevra dans son bureau et qu’il mettra ainsi fin à leur longue souffrance morale. Oui ils ont de l’espoir, car l’espoir fait vivre après tout. Mais qui vit d’espoir, meurt souvent de faim. Comprenne qui pourra !

Au revoir et à bientôt.

Diag-Lemba

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