Lettre à Mr Sassou Nguesso, père de feue Edith Bongo , par MARIE-LOUISE ABIA

Moi, ABIA

Fille du Nord, fille du sud, fille du Congo, je pleure !

Mon Coeur saigne, mon corps se vide de tout son sang et je m’affaiblis ; mon âme m’abandonne, mon souffle me quitte, j’ai mal, tellement mal que je pleure !

Pourtant, plus aucune larme ne coule de mes yeux, mes glandes lacrymales ont tari car j’ai tellement souffert, tellement pleuré que je ne sais pleurer, mais je pleure !

J’ai tellement hurlé de douleur, supplié ton pardon, rampé à tes sabots, quémandé un peu de répit à ma souffrance, mais à chaque fois tu m’as répondu par plus d’atrocité, plus de férocité, plus de cruauté ; je n’ai plus de voix pour crier, mais je pleure !

J’ignore comment t’expliquer ce que je ressens, j’ignore comment exprimer l’atroce douleur qui m’assaille, mais j’ai vu ton désarroi, ta peine, ton impuissance et tes larmes pour ta fille Edith, alors tu peux me comprendre quand je pleure !

Et je te demande :

–         Quel est le montant de ma rançon pour que tu me rendes enfin ma paix ?

–         Quel est le prix à payer pour que je sois enfin libre ?

–         Combien de mes frères, de mes sœurs, de mes enfants, de mes amis et de mes parents faudrait-il encore que je sacrifie à ton autel pour que cesse enfin ma pénitence ?

–         Quel est le prix réel d’un fauteuil présidentiel ?

–         Combien de vies faudrait-il encore que je t’offre en sacrifice pour que tu atteignes ton ultime objectif de devenir Dieu ?

Toi, le GRAND-MAÎTRE du Congo,

Toi qui possèdes les âmes de tous les congolais

Toi qui contrôles le jour, la nuit, le temps, la vie et la mort,

Toi, l’égal du Dieu Tout-puissant,

Toi, le rocher qui ne mourra jamais,

Toi, la PUISSANCE des puissances qui vivras éternellement pour régner sur les congolais qui, eux, seront tous morts,

Que me reste-t-il encore à te payer pour que tu me laisses compter mes jours en paix ?

Ton cœur de père a connu la déchirure sous l’effet d’une douleur atroce,

Tu as perdu un être très précieux que ni tes milliards, ni ta TOUTE-PUISSANCE, ni ton désir, ni ta volonté n’ont pu sauver.

Alors, tu peux comprendre ma souffrance quand je pleure,

Jusqu’à quand devrais-je encore souffrir ?

Jusqu’à quand devrais-je encore pleurer pour que croisse ta SUPER-PUISSANCE ?

Je te demande en toute humilité et avec beaucoup de respect pour ta personne :

Rends-moi les clés de ma liberté,

Rends-moi les clés de ma paix,

Rends-moi les clés de mon pays !

Car l’heure arrive où nous, Congolais, du nord au sud, bien que gravement estropiés et affaiblis, vaincrons notre douleur, anéantirons ta SUPER-PUISSANSE et nous tiendrons vaillamment debout devant toi, pour te ravir les clés du Congo de la manière que tu connais !

 

A BON ENTENDEUR, SALUT !

Marie-Louise ABIA

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9 réponses à Lettre à Mr Sassou Nguesso, père de feue Edith Bongo , par MARIE-LOUISE ABIA

  1. Dieudos Eyoka dit :

    Etrange pays où les femmes, sans foulard, sans burka, s’expriment avant les hommes ! Je rêve d’une femme congolaise, comme la Marianne de la Liberté de Delacroix sur une barricade, sa poitrine nue, elle brandirait un drapeau pour entraîner les hommes à l’assaut de la pègre au pouvoir…
    En lisant Marie-Louise (prénom pourtant royaliste), je sens que ce rêve deviendra bientôt réalité !

  2. ikongono dit :

    Mme ABIA,

    Merci beaucoup pour votre courage, vous incarnez la vraie femme congolaise, et la revolte contre le pouvoir tyrannique de Sassou Nguesso.
    Fier de toi notre soeur, je le suis .
    Bon courage , et bonne continuation
    Seule la lutte libere , tous ensemble, nous arriverons à vaincre le tyran

  3. Anonyme dit :

    Je pouvais comprendre la quintessence de votre prose que si j’avais les tenants et les aboutissants. Mais, je puis tout de même étant congolais, vous dire que votre lettre est creuse compte tenu de sa subjectivité! En effet, je reconnais tout de même son caractère séditieux qui devient quasiment pathologique chez nos compatriotes. Mais ne vous en faites pas j’ai le remède. Par ailleurs, je vous invite à penser Congo dans sa globalité, dans la paix et l’unité! Car rien, mais rien ne peut être fait au Congo dans le sens de son développement si on ne réussit pas a nous asseoir ensemble en regardant tous dans une même direction!!! Celui qui a des oreilles puisse écouter…

  4. Anonyme dit :

    J’ai oublie de signer mon commentaire.
    À H M. Unissons nous au lieu de chercher la peau d’un des digne fils du Congo qui a aussi ses gens comme moi. Je veux unir et non le contraire.

  5. Blair MBOULOU dit :

    Je souhaite réagir avant tout à HM qui je pense laisse ses sentiments; sa révérence prendre le dessus sur son raisonnement. La sueur ABIA n’a pas parlé de division bien au contraire elle appelle au rassemblement d’un Congo en entier du Nord au Sud pour faire face à ce tyran de Sassou qui utilise la ruse, la corruption pour manipuler des gens comme vous. Mais je vous comprend vous n’avez pas eu la malchance de voir Sassou vous arracher une mère, une sueur une fille mais je reste convaincu que même vous vous n’êtes pas convaincu de votre position vous savez que la personne que vous semblez défendre comme vous le dites vous même il a ses gens( c’est lui qui t’a crée) parce que vous vous cachez derrière un pseudo. A ma sueur ABIA il y a un temps pour tout, le peuple d’Israël avait attendu plusieurs années mais leur libération était arrivé un jour. Même si la libération du Congo tarde la seule chose certaine c’est qu’elle arrivera. Dieu Bénisse le Congo et tous ses enfants.

  6. Anonyme dit :

    Laissons les morts en Paix!!! Si votre soif du pouvoir est à son paroxysme, je vous inviterais à ne pas exploiter la mort d’une Grande Dame comme Edith pour arriver à vos fins. Edith n’était pas seule la propriété de Sassou N’guesso, au cours de sa vie elle a pu avoir des enfants ou encore d’autres parents qui n’ont rien à avoir avec votre lutte du pouvoir, et que vos proférations pourront considérables affecter. Madame Abia, ne rénier pas la décence africaine pour vos intérêts personnels que vous voulez maladroitement passer pour un intérêt général. Edith n’a jamais été responsable de son père, sa mort ne doit pas vous servir de tremplin pour passer votre message creux et surtout pas digne d’une mère que vous prétendiez être!!! Honte à vous!!!

  7. JP Okouesse dit :

    Continue à pleurer ma chère compatriote

  8. JP Okouesse dit :

    S´appuyer sur une defunte pour justifier ses écrits est un acte de mauvaise foie. Nous allons porter plainte pour diffamation et manque du respect aux morts à cette minable dame. Elle devrait encore pleurer d´avantage.

  9. JDM dit :

    Les armes qui ont tué nos frères et soeurs sont par ou n’est ce pas dans le pays Edith avait le plein pouvoir?

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