Lettre à Laurent Fabius.
Monsieur le ministre,
J’ai été interpellé par des membres de la communauté congolaise de mon département au sujet de la position difficilement lisible de la France à propos du référendum concernant le projet de réforme constitutionnelle organisé dimanche dernier au Congo Brazzaville.
Tout d’abord, les très mauvaises conditions de l’organisation d’un débat démocratique que nécessite un tel sujet, les violences organisées, la répression brutale de l’opposition entachent le résultat de ce scrutin.
Ces résultats annoncés officiellement contredisent le peu d’enthousiasme observé dans les bureaux de vote dimanche 25 octobre et relaté par de nombreux observateurs.
Le pouvoir annonce un taux de participation de 72,44 % quand l’opposition le mesure à 10 % et relativise la victoire écrasante du oui en faveur de ce changement de constitution qui ouvre la voie à une nouvelle république et surtout à un troisième, voir un quatrième mandat de nouveau possibles pour le président Denis Sassou Nguesso. L’appel au boycott de l’opposition semblait pourtant très suivi dans les quartiers sud de Brazzaville et la zone méridionale du pays.
De plus, selon le ministre de l’intérieur et de la décentralisation, Raymond-Zéphyrin Mboulou, dont les propos ont été rapportés dans l’édition du journal « Le Monde » du mardi 27 octobre, le vote n’a pas pu se dérouler dans plus de cinq sous-préfectures du sud du pays.
Les constitutions sont théoriquement les garantes d’une alternance politique. Fixer une limite au nombre de mandats présidentiels constitue en effet une saine mesure, adoptée par la majorité des pays africains. La disposition est parfois même inamovible. Ces précautions n’ont toutefois pas empêché nombre de chefs d’État de se maintenir au pouvoir, des décennies durant, par une violation répétée des principes démocratiques et dans l’indifférence générale des médias et de l’opinion publique internationale.
Dans certains pays africains, de véritables dynasties se sont emparées du pouvoir transmis de père en fils. Douze familles aujourd’hui au pouvoir en Afrique l’étaient déjà en 1990. 87% des Gabonais et 79% des Togolais, 69% des congolais dans le cas présent n’ont connu qu’une seule famille à la tête de l’État !
Cette question du respect des constitutions sur le nombre de mandats présidentiels est donc récurrente en Afrique et mériterait que notre pays adopte à ce sujet une position claire, quelques soient les intérêts des entreprises françaises. Ce n’est malheureusement pas le cas dans la situation du Congo Brazzaville.
Ainsi le 7 juillet dernier, le Chef de l’Etat a reçu à l’Elysée le président Denis Sassou-Nguesso à la demande de ce dernier. A cette occasion, il s’est déclaré, par voie de communiqué, attaché au fait que les référendums constitutionnels soient fondés sur « un consensus ».
Ce qui à l’évidence n’était pas le cas ce dimanche à Brazzaville.
Puis le 21 octobre, lors de la visite du président du Mali, il a affirmé que M. Denis Sassou-Nguesso pouvait consulter son peuple. Ce faisant il a apporté un soutien apprécié par le chef d’état africain.
Enfin le 23 octobre, un communiqué est publié dans lequel le chef de l’Etat français « condamne toute violence, soutient la liberté d’expression et rappelle qu’il a souhaité, lors de son discours prononcé à Dakar le 29 novembre 2014, que les Constitutions soient respectées ».
Cette diplomatie à géométrie variable est absolument illisible. Pire, toute nouvelle position française ambigüe qui ne condamnerait pas explicitement la dictature congolaise installée depuis 31 ans risquerait d’être comprise par les populations africaines, en attente de changement, comme une continuation du néocolonialisme ou de la Françafrique.
Je m’étonne également de l’écart de position avec le Parti socialiste, publiée le 24 septembre, qui appelait le président congolais à renoncer à son projet de révision de la Constitution, regrettant que le président Denis Sassou Nguesso s’engage dans une voie condamnable qui vise à priver le peuple congolais de toute alternance politique. « L’objectif est de violer à la fois la Charte de la démocratie de l’Union africaine et la Constitution congolaise, laquelle stipule précisément que les limites imposées aux mandats présidentiels ne peuvent être sujettes à des modifications constitutionnelles. »
Bien sûr, je n’ignore pas qu’au-delà des principes, la France ait à cœur de défendre ses intérêts économiques. Sur ce plan, le fait que nous demeurions, et de loin, le premier partenaire du Congo, à la fois en tant que premier fournisseur (21% du marché), premier investisseur et premier créancier n’est sans doute pas étranger à la position prise par l’exécutif français sur ce coup d’état constitutionnel. Je n’ignore pas que plus d’une centaine filiales d’entreprises françaises sont présentes au Congo, employant près de 12 000 salariés dont un millier d’expatriés.
Pour autant, ces intérêt ne peuvent justifier le soutien à ce type de régime, jusqu’à écrire sur le site de votre ministère sans aucun recul ni analyse que « le programme lancé en 2009 par le président Denis Sassou Nguesso, le « Chemin d’avenir » vise à moderniser le pays en développant les infrastructures et en luttant contre la pauvreté et la corruption. »
Une position pour le moins étonnante sachant que l’affaire dite des « biens mal acquis » a donné lieu cet été à la saisie de biens immobiliers des propriétés appartenant au clan du président congolais. Les investigations se poursuivent, les magistrats le soupçonnant fortement, ainsi que ses proches, de détourner à leur profit une partie importante de la rente pétrolière de leur pays. Selon des informations distillées dans la presse, les enquêteurs seraient persuadés que « leur véritable propriétaire », dissimulé derrière des sociétés-écrans, est le neveu du président, Wilfrid Nguesso. Ces éléments ne sont d’ailleurs pas nouveaux puisque le président du Congo et sa famille sont visés depuis 2009 par une enquête sur leur patrimoine français. La justice avait déjà saisie une quinzaine de véhicules de luxe en février. L’écheveau de sociétés est complexe, mais les enquêteurs s’appuient notamment sur des signalements de la cellule Tracfin. Je souhaite bien évidemment que la justice française puisse continuer à faire son travail sereinement, sans contraintes ni pression sur ce dossier sensible.
Dans ce contexte général, Monsieur le ministre, je serai heureux que la France éclaircisse sa politique vis à vis des peuples africains comme de ceux qui les oppriment.
Dans cette attente, je vous prie de croire, Monsieur le ministre, en l’expression de mes salutations les plus respectueuses.
Par Michel Billout / 29 octobre 2015
» Sassou « , maître du Congo jusqu’en 2031 ?
Internet et certains téléphones coupés, interdiction de manifester, maintien à résidence de figures de l’opposition, déploiement militaire d’ampleur : Denis Sassou-Nguesso a une fois de plus usé de la force pour faire adopter par référendum une nouvelle Constitution taillée sur mesure. Selon les résultats officiels, annoncés mardi 27 octobre et contestés par l’opposition, 92,96 % des votants ont approuvé le changement de la Loi fondamentale. Certes, celle-ci modernise la gouvernance et les institutions congolaises. Mais elle permettrait aussi à Denis Sassou-Nguesso, qui cumule déjà trente années au pouvoir, de rester à la tête de l’Etat jusqu’en… 2031, au terme de trois nouveaux mandats si, comme personne n’en doute, il se représente en 2016.
Denis Sassou-Nguesso, l’ex-agent de renseignement devenu général puis président passé par un marxisme tropical et brutal, vient en effet de démontrer sa mainmise absolue sur ce riche pays pétrolier dont près de la moitié des 4,4 millions d’habitants vit sous le seuil de pauvreté. A la tête d’un système clanique et opaque, le pouvoir fait fi de l’exaspération d’une partie de la population.
Sur un continent où les exemples de transitions démocratiques se multiplient, Denis Sassou-Nguesso perpétue donc une tradition d’un autre âge. A l’image de cette région d’Afrique centrale, » la dernière d’Afrique – avec quelques cas comme l’Erythrée, la Gambie, l’Algérie ou le Zimbabwe – où des vieux dictateurs corrompus s’accrochent au pouvoir et malmènent la démocratie « , comme l’observe le sénateur congolais Nicéphore Fylla Saint-Eudes.
Dans cette région riche en ressources naturelles et en proie à l’instabilité, les chefs d’Etat s’entraident pour la préservation du pouvoir. Ainsi José Eduardo Dos Santos, 73 ans, qui dirige l’Angola depuis 1979, a soutenu militairement Denis Sassou-Nguesso, et aidé financièrement et diplomatiquement le président burundais, Pierre Nkurunziza, réélu cet été dans un climat de terreur pour un troisième mandat. Au Cameroun, Paul Biya, 82 ans, affiche trente-trois ans de pouvoir, un record égalé par son cadet, le président équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema.
» Déphasage complet « Certains de ces Etats, parmi les plus corrompus de la planète, ont aussi en commun des années de conflits armés qui ont bouleversé la région dans la seconde moitié du XXe siècle. Ce sombre passé est aujourd’hui transformé en atout par ces présidents qui n’hésitent pas à instrumentaliser le traumatisme de la guerre pour justifier la répression et leur maintien au pouvoir. Quitte, comme Denis Sassou-Nguesso, également médiateur de la crise en République centrafricaine, à adopter une posture de vieux sage garant de la paix et de la stabilité régionale.
Mais les temps ont changé. Désormais, plus de 70 % de la population a moins de 25 ans et n’a connu qu’un seul et unique président. Ces jeunes ont suivi en direct les renversements par la foule de dictateurs d’Afrique du Nord en 2011 et, trois ans plus tard, du président burkinabé Blaise Compaoré, un proche de Denis Sassou-Nguesso. » C’est un terrible aveu de faiblesse que de dire « Sans moi, le système s’effondre et la guerre reprendra », car la longévité au pouvoir est incontestablement un facteur d’instabilité en Afrique, explique un diplomate africain en poste dans la région. Ces pouvoirs d’Afrique centrale, en déphasage complet avec les attentes de leurs peuples et du reste du continent, ne vont pas tenir, même avec des changements de Constitution. Et le pire est à craindre s’ils imposent leurs enfants pour leur succéder. « .
Ces tentatives de changements constitutionnels dans la région alimentent le risque de crises politiques, voire militaires. Elles se conjuguent à une pénurie de personnalités politiques capables de succéder à ces dinosaures qui ont écrasé leurs oppositions et asphyxié toute ambition dans leur propre camp. Non sans une certaine paranoïa, ces chefs d’Etat ne s’entourent plus que des membres de leur famille ou de leur ethnie. Au Congo, en Guinée équatoriale, en Angola, les enfants de présidents ont vu leur influence politique et économique décupler, au point d’incarner le visage de la réussite entrepreneuriale africaine, à l’instar de l’Angolaise Isabelle Dos Santos.
Certains, comme le pétrolier controversé Denis-Christel Sassou-Nguesso, se verraient bien succéder un jour à leur père, comme l’a fait Joseph Kabila qui règne sans gouverner en République démocratique du Congo depuis la mort de son père, Laurent Désiré Kabila, assassiné en 2001. La » tragédie dynastique « , selon les mots d’un diplomate occidental, est également à l’oeuvre au Gabon, où Ali Bongo a succédé à son père, Omar Bongo, décédé en 2009, après quarante et un ans à la tête de l’Etat.
Le changement constitutionnel au Congo est suivi de près par ses homologues de la région, mais aussi par les partis d’opposition et la société civile. Face aux tergiversations de la France qui a fini par ne pas reconnaître les résultats du référendum, les oppositions et les activistes savent désormais qu’ils peuvent davantage compter sur l’inflexibilité des Etats-Unis qui condamnent sans louvoyer tout changement de Constitution.
Au sein des majorités au pouvoir, comme dans les rangs de l’opposition, reste à penser et préparer l’après, à faire émerger de nouveaux leaders capables d’affronter les héritages de ces vieux chefs d’Etat qui légueront à leurs peuples des institutions fragiles et une gouvernance parmi les plus mauvaises de la planète.
Joan Tilouine.
Dans le Canard enchainé du 28 octobre 2015
C’est gentil de lire ce senateur francais Michel Billout qui veut avoir de la compassion pour les « sans-dents » congolais. Gentil, oui j’ai dit gentil, comme quand les Français blanc’s disent qu’ils aiment les Africains Noirs, parce qu’ils sont…gentils. Gentils! Oui parce que eux les Africains Noirs en France, ils ne dérangent personne. Pas comme ces autres gars venus d’Algerie ou de Tunisie ou de Turquie, et qui donc étant plus « virils », derangent.
Fonc ce monsieur Billout, bien gentil, ne derange ni Hollande, ni Sassou, ni Fabius, ni Valls, ni Ledrian, tous ces sherpas de Sassou aupres de Hollande.
Mais un jour, tot ou tard, messieurs Hollande, fabius, valls, Ledrian, Billout…croiseront la route de Robert POATY Pangou, de Pascal Malanda, la mienne, la route de taa Nkéoua, la route de maa Ngoma, la route de tante Antoinette Tchibknda, celle de Mboumba, celle de Ondamié, celle de Akerina, …et tous ces congolais leur diront en face: allez puiser votre petrole a Oyo ou a Makoua.
Nous, le notre, il ne vous appartient plus, et il ne vous appertenera plus. Jusqu’au jour où vous saurez que nous aussi, nous avons du sang de meme couleur rouge qui could dans les veines, comme les votres, comme les veines de vos valets.
Ce jour viendra. Moquez! Tout a un temps.
NON AUX TRAÎTRES ET AUX COLLABOS AVEC LE MAL DU CONGO
Nous, informons le peuple congolais et surtout nos amis résistants de la diaspora que les opposants qui seraient amenés à répondre favorablement à cette énième pirouette politique du dictateur SASSOU seront considérés comme des traîtres à la nation.
Au moment où nous pleurons encore nos martyrs tombés aux champs de bataille pour la restauration de la démocratie et la liberté, il serait inadmissible que certains membres de l’opposition foulent aux pieds leur mémoire.
La mémoire de nos frères et sœurs tombés (plus de 50 personnes tués) ne doit pas être un tremplin sanguinolent pour assouvir vos ambitions égoïstes et perverses.
Certains congolais de la diaspora, infantilisés et conseillés par ceux qui ont donné un coup de pouce à Sassou à la veille de son référendum, veulent mettre en place un Conseil National de Transition, ce qui aura pour conséquence de casser la dynamique actuelle.
Le savez vous pourquoi il y a la stabilité dans LES pays développés ?
CE n’est pas par ce que le travail est facile, ni par ce que, on peut manger a sa faim.
La réponse la plus logique est celle-ci :
– l’alternance démocratique est un processus résolu et il se passe dans le calme
– le jour du scrutin est un jour de joie
– L a constitution est sacrée, et nul n’ai au dessus de la loi
– Si le peuple ne veut plus d’un président ou d’un premier ministre ou député, les prochaines élections il est à l’ écart.
– Et même durant le mandat officiel, il y a des mécanismes pour ramener ceux qui veulent s’écarter de la constitution.
Chez nous Congo la France nous impose une des plus farouches dictatures, ou si non pas la plus dure au monde. Sitez un pays dans ce monde ou un président a commis un génocide sur son peuple et il est encore au pouvoir.
Le Congo est une prison a ciel ouvert.
La France isole notre pays des communications pour privilégier les medias françaises qui passent le temps a racontes du mensonge, même a contre dire les morts bien que les faits sont la.
La France sacrifie la population congolaise pour notre pétrole.
LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE VA-T-ELLE LAISSER SASSOU COMMETTRE UN DEUXIÈME GÉNOCIDES?
RESTONS UNIT IDC-FROCAD PAULIN MAKAYA ET AUTRES
VIVE LE CONGO LIBÉRÉ
En faisant le tout des medias français vous vous rendrez conte que la position de la France n’a pas du tout changée, la France est restée attacher a au criminel sanguinaire sassou. La France revient avec deux solutions :
1- La France est a la recherche du soutient dans sa démarche, Comme l’UE et Les USA ne sont pas en commun accord avec la France, cette dernière se rabat vers la Russie, alors que cette même France veut donner les leçons de démocratie a la Russie. Mais peine perdu car PUTIN a déjà donné sa position, IL EST CONTRE LE CHANGEMENT DE LA CONSTITUTION.
“Quand on défend les intérêts de son pays, on ne doit pas être dans le mensonge. Il faut être catégorique et ne pas faire les mises en scène. Il faut respecter la constitution, car cela est primordial pour la bonne évolution des institutions du pays. Je n’ai pas eu besoin du changement de la constitution, pour rester au pouvoir, malgré que mon entourage voulait bien que je change la constitution. Quand on respecte le peuple, et on aime vraiment son pays, on ne change pas la constitution pour son bonheur”.
Vladimir Poutine
http://www.sukissa.co.uk/?p=15792
2- Dénigrer notre opposition, en le trainant de non unit des incapables, ceci pour deux raisons, les découragés, pour qu’ils puissent faire des concessions, la deuxième raison c’est de les pousser en erreur vers la brutalité, pour que le pays bascule en guerre civile.
http://www.rfi.fr/afrique/20151103-desobeissance-civile-opposition-congolaise-s-embrouille
Nous demandons aux représentants du peuple de ne pas céder toute les populations congolaise est avec vous.
VIVE LE CONGO LIBÉRÉ
VIVE LE CONGO UNIT