LES REFUGIES CONGOLAIS QUI RENTRERONT DU GABON, SERONT-ILS MASSACRES COMME CEUX DU BEACH DE BRAZZAVILLE ?

Les différents massacres des populations dans le POOL, LA BOUENZA, LE NIARI et LA LEKOUMOU, toutes régions de la partie sud du Congo-Brazzaville, entre 1997 et 2003 par SASSOU NGUESSO, avaient jeté sur la route de l’exil plusieurs de nos compatriotes dont la majeure partie s’était réfugiée en République Démocratique du Congo et au Gabon.

Depuis, pour s’acheter une crédibilité internationale et pour corroborer les pseudos discours sur la paix au Congo-Brazzaville, une stratégie bien précise et très efficace a été mise en place.

Ne plus avoir officiellement des prisonniers politiques, en sachant que plusieurs prisons privées existent comme celle dans laquelle était incarcéré Monsieur Mangala Sabin Lucrèce suite à la marche pacifique du 15 juillet 2009, pour contester les résultats de la mascarade électorale de la présidentielle au Congo-Brazzaville.

Faire revenir au pays les personnalités politiques en exil, en les achetant et en les corrompant, en leur garantissant pèle mêle, une nomination à l’Assemblée Nationale, un emploi fictif rémunéré par le budget de l’État et Dieu seul sait qu’il y en a eu plusieurs avec la dernière recrue Mme JOCELYNE LISSOUBA…Mais rien ne sera parfait, tant que les populations Congolaises réfugiées au Gabon ne rentreront de gré ou de force.

Selon les chiffres du Haut commissariat des réfugiés de l’ONU (HCR), il y a 9000 réfugiés Congolais établis au Gabon depuis 1997 et dont le délai de résidence expire le 31 décembre 2010 avec pour conséquence le retour au pays.

Une commission tripartite, composée d’officiels Gabonais, Congolais et du HCR s’est tenue à Brazzaville pour examiner cette situation.

Le Gouvernement Congolais demande le rapatriement pur et simple de ces réfugiés au Congo à qui, ils promettent, une couverture administrative et sociale, des emplois, la scolarité des enfants et surtout la sécurité en arguant que plusieurs organisations de défense de droits de l’homme existent au Congo.

Néanmoins, il est à signaler, qu’ALI BONGO, bien que fils de son père, n’a aucune confiance en SASSOU NGUESSO et ne veut pas pêcher par naïveté, en lui donnant un blanc-seing.

Le président Gabonais ne veut surtout pas que les réfugiés congolais partant de son pays subissent le même sort tragique que les 350 disparus du BEACH de Brazzaville.

Le gouvernement gabonais s’est proposé de ne pas rapatrier ceux qui ne le souhaitent pas, soit 90% des réfugiés selon une étude publiée par le HCR en avril 2010 et de transformer le statut de ces réfugiés en celui de migrant pour leur régularisation dans le cadre des conventions de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) sur la libre circulation de ses ressortissants. Mais rien n’y fait, le gouvernement de Brazzaville tient mordicus à ce qu’ils rentrent.

Il est vrai que pour proposer la candidature de SASSOU au NOBEL DE LA PAIX 2011, comme le suggèrent certains de ses conseillers, cette affaire de réfugiés fera tache d’huile.

Ce qui surprend les observateurs de la vie politique Congolaise que nous sommes, c’est l’acharnement du pouvoir de Brazzaville, qui veut impérativement le rapatriement de ces réfugiés, sans prendre en compte le désir de ceux-ci.

Le gouvernement de SASSOU veut-il s’amender du rapatriement des réfugiés Congolais de la RDC dans les 1ere semaine de mai 1999 et qui s’est terminé par le massacre de 350 d’entre eux au Beach de Brazzaville ?

Ce gouvernement veut-il se venger de ce qu’il a toujours considéré comme un affront, lorsque ces mêmes réfugiés en 2001 avaient refusé le retour au pays malgré toutes les promesses faites à eux et qui sont exactement celles proposées actuellement ?

Ce gouvernement a t-il reconstruit les logements de ces réfugiés ou compte t-il les loger à la belle étoile ?

SASSOU NGUESSO pense t-il que les Congolais ont la mémoire courte à ce point pour oublier qu’il n’a pas hésité à massacrer 350 Congolais, à qui le HCR avait promis un retour dans la dignité et qui n’avait pour seul tort, que leur appartenance ethnique qui n’est pas celle du tyran.

Pourquoi vouloir à tout prix le retour de compatriotes qui ont reconstruit leurs vies depuis plus d’une décennie, par le fruit de leur travail, l’aide des ONGs et l’hospitalité des populations Gabonaises ?

Ce que nous demandons aux HCR et au Président ALI BONGO , c’est de prendre en compte les doléances des réfugiés Congolais qui ne veulent pas être rapatriés. Les rapatrier de force, sera de la non assistance à personne en danger.

A ce titre, les parties civiles dans le procès du Beach qui est toujours en instruction en France, doivent poursuivre le HCR qui s’était porté garant du retour des réfugiés de la république du Congo en RDC. Ceci pour, que les massacres comme celui du Beach de Brazzaville, sous l’égide dudit HCR ne se reproduisent plus.

 

A la minorité de nos frères réfugiés au Gabon, dont le souhait est de rentrer au pays, la seule chose que je puis vous dire, c’est de rentrer au Congo par vos propres moyens et de ne pas vous laissez bercer par les promesses des assassins de nos parents.

Accepter de rentrer dans le cadre d’un programme de rapatriement dont le co-organisateur est SASSOU, c’est accepter que vous soyez accueillis au Congo par ses collaborateurs. C’est lui donner l’occasion de tracer votre destination finale qui lui permettra d’avoir le droit de vie ou de mort sur votre personne… A BON ENTENDEUR SALUT !

En mémoire de mon frère et ami THIBAULT MOUKAYOULOU et tous les autres disparus du Beach de Brazzaville. Nous ne vous oublierons jamais.

 

Pour plus d’infos sur les disparus du Beach, voir le lien ci dessous

 

Mingua mia Biango

Président du Cercle de réflexion pour des idées nouvelles

 

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