Conseils sanitaires pour les personnes voyageant au Congo-Brazzavile

En cette fin d’année 2010 et avec les fêtes à venir, plusieurs compatriotes et certains étrangers séjourneront au Congo.

Je pense qu’il est opportun de diffuser largement les informations sanitaires du Ministère Français des Affaires Étrangères qui suivent :

Avant le départ :

Compte tenu d’infrastructures sanitaires peu développées, la souscription d’une assurance rapatriement est impérative.

Consultez votre médecin (éventuellement votre dentiste) et souscrivez à une compagnie d’assistance couvrant les frais médicaux et le rapatriement sanitaire.

Paludisme :

Classification en zone 3. Maladie parasitaire transmise par les piqûres de moustiques qui impose le recours à des mesures de protection individuelle (sprays, crèmes, diffuseurs électriques, moustiquaires, etc.). A ces mesures doit s’ajouter un traitement médicamenteux adapté à chaque individu : il convient de s’adresser à votre médecin habituel ou à un centre de conseils aux voyageurs. Le traitement devra être poursuivi après le retour en France durant une durée variable selon le produit utilisé. Durant votre séjour, et durant les deux mois qui suivent votre retour, en cas de fièvre, un avis médical doit être pris rapidement pour mettre en œuvre dès que possible un traitement antipaludique éventuel.

Vaccinations :

La vaccination contre la fièvre jaune est obligatoire (à pratiquer dans un centre de vaccinations agréé).

Autres vaccinations conseillées : fièvre typhoïde, hépatites virales A et B et méningite à méningocoque.

La vaccination contre la rage peut également être proposée dans certains cas. Demandez conseil à votre médecin ou à un centre de vaccinations internationales.

Dernière minute

Attention poliomyélite : Les autorités sanitaires sont confrontées à Pointe-Noire depuis début novembre à une épidémie de poliomyélite. La mise à jour de la vaccination Diphtérie-Tétanos-Poliomyélite (+/- Coqueluche) est indispensable avant tout déplacement dans le pays. De même, la stricte observance de mesures d’hygiènes élémentaires (hygiène des mains et qualité de l’eau de boisson) est impérative.

IMPORTANT: LA MORT SUITE A CETTE VARIANTE DU POLIO-VIRUS PEUT SURVENIR EN 48H SELON Le Dr ALEXIS ELIRA DOKEKIAS, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA SANTÉ PUBLIQUE.

 

Hygiène alimentaire (prévention de la diarrhée du voyageur et du choléra :

Il est conseillé de ne pas boire l’eau du robinet : préférez les eaux en bouteilles capsulées. A défaut, consommez de l’eau filtrée, bouillie et décontaminée.

Évitez l’ingestion de glaçons, de jus de fruits frais, de légumes crus et de fruits non pelés.

Évitez la consommation d’aliments (poisson, viande, volaille, lait) insuffisamment cuits.

Compte tenu du risque important de contamination, la consommation de toute viande de chasse est à proscrire absolument.

Veillez à un lavage régulier et soigneux des mains avant chaque repas. Lors de la consommation dans les bars et restaurants, veillez à ce que les boissons gazeuses soient ouvertes à votre table.

Sida :

Prévalence non négligeable du VIH – sida. VIH et autres maladies sexuellement transmissibles imposent un comportement responsable.

Quelques règles simples :

Évitez les baignades dans les rivières ou lacs (risque d’infection parasitaire).

Évitez de marcher pieds nus sur le sable et les sols humides.

Ne caressez pas les animaux que vous rencontrez.

Veillez à votre sécurité routière (port de la ceinture de sécurité en automobile ou du casque en moto).

Ne consommez jamais de médicaments achetés dans la rue (risques de contrefaçons, conditions de stockage douteuses). Emportez dans vos bagages les médicaments dont vous pourriez avoir besoin.

Certains parasites pouvant se déposer sur les vêtements (ver de Cayor), il est préférable d’éviter de s’étendre à même le sol et conseillé de repasser au fer chaud le linge séché à l’extérieur ou confié au pressing, afin de tuer les œufs qui pourraient s’y déposer.

La chaleur et le soleil peuvent être nocifs : veillez à une hydratation abondante lors de la pratique d’un sport, veillez à porter chapeau, lunettes de soleil et prévoyez une crème solaire à fort indice de protection.

Numéros utiles :

L’accès au Centre médico-social de l’Ambassade est ouvert aux Français de passage moyennant le prix de la consultation pour un montant de 25 000 FCFA (15 000 FCFA pour les résidents membres de l’Association française d’entraide et de solidarité).

Le CMS est ouvert de 8h à 13h du lundi au vendredi, de 9h30 à 11h30 le samedi et sur rendez vous.

Téléphone à partir d’un opérateur local : 05 578 19 54.

Téléphone à partir d’un opérateur extérieur : 00 242 05 578 19 54


Source : Ministère Français des affaires étrangères

http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs_909/pays_12191/congo_12306/index.html

 

Congo-Brazzaville : 500 cas de polio en un mois !

 

Interview de Jacques Dubeau, médecin-réanimateur de retour de la mission de Médecins Sans Frontières à Pointe-Noire.

 

« Une épidémie de polio d’une telle ampleur, c’est du jamais vu ? »
« En mois un mois, 500 malades ont été hospitalisés pour une polio dans le secteur de Pointe Noire.  Au départ, il y avait trois hôpitaux dans la ville qui recevaient ces patients. Aujourd’hui, il n’y en a qu’un seul de référence : l’hôpital Adolphe Sicé où MSF a mis en place des services de soins spécifiques. Au pic de l’épidémie, plus de dix patients étaient admis chaque jour aux soins intensifs. Heureusement, le nombre de cas a considérablement baissé : on est à une à deux admissions par jour. »

« Quels sont les signes de la poliomyélite ? »
« Au début, les malades ne pensent pas forcément être atteints de la poliomyélite car les symptômes font penser à un syndrome grippal, avec maux de tête, fièvre, courbatures. Les congolais pensent plus à un accès de paludisme. Mais passé le troisième jour, ils se réveillent avec une paralysie des membres et sont emmenés aux urgences. »

« Tant de cas de poliomyélites aux urgences, c’était difficile ? »
« Voir beaucoup de malades mourir a été très difficile aussi bien pour le personnel de l’hôpital que pour ma collègue et moi. Etre impuissant face à l’évolution fatale de la maladie chez la moitié des patients est insupportable. Nous avons bien tenté de les placer sous ventilation artificielle mais toujours en vain. Malheureusement, les hôpitaux sur place manquent de moyens matériels de réanimation et de personnel de santé qualifiés pour faire face à ce type de prise en charge. Ce qui est particulièrement terrible avec la polio, c’est que les patients sont conscients jusqu’au bout, seuls les yeux parlent, c’est très dur. »

 

« Il n’existe donc aucun traitement pour soigner cette maladie? »
« Non, on ne peut que traiter ses symptômes : mettre le malade sous perfusion pour qu’il soit bien hydraté, lui administrer des antalgiques, des antibiotiques si nécessaire… Nous avons beaucoup sollicité les familles pour qu’elles mobilisent les malades afin d’éviter les escarres, les douleurs et tous les problèmes liés à l’alitement. Ces petits soins ont certainement permis à quelques-uns de passer le cap le plus difficile. »

« Aviez-vous déjà soigné des poliomyélitiques ? »
« Non. Je ne connaissais la polio qu’à travers la littérature médicale. La dernière épidémie en Europe date de 1952 ! Nous avions préparé un protocole de soins à Paris. Sur place nous l’avons adapté avec nos homologues. La réalité n’était pas celle décrite dans les manuels. Nous n’avons pas été confrontés à des encombrements broncho-pulmonaires ou des problèmes  pour alimenter les patients comme on pouvait s’y attendre »

« Quels soins pour les survivants? »
« Passé le cap de l’assistance respiratoire, il faut continuer à traiter les douleurs musculaires et  les conséquences liées à l’alitement prolongé. Les six semaines qui suivent, la kinésithérapie est essentielle pour limiter les séquelles, réduire les paralysies prédominantes des membres inférieurs. MSF a ouvert deux centres de kinésithérapie. La récupération peut être spectaculaire, une personne atteinte de paralysie des quatre membres peut tout récupérer ou presque. Malheureusement ce n’est pas toujours le cas.

« Quelle place pour la vaccination ? »
« Elle prévient mais ne soigne pas. Ce type d’épidémie pourra peut-être se reproduire n’importe où, il faut donc se préparer à réagir plus vite pour la prise en charge des malades et met.

Pour plus d’information sur la polio au Congo : http://www.msf.fr/2010/12/07/1892/republique-du-congo-msf-intervient-dans-le-cadre-de-lepidemie-de-poliomyelite/

Source : Médecins Sans Frontières

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