Dans tous les pays du monde, parmi les compagnies à forte croissance économique, il y a les entreprises de télécommunications et celles qui opèrent au Congo, WARID, MTN, AIRTEL et maintenant AZUR TELECOM opérateur de téléphonie mobile virtuelle dont la principale actionnaire CLAUDIA SASSOU NGUESSO ne font pas exception à la règle.
La lutte contre la corruption était l’une des conditions de la Banque Mondiale et du FMI pour accéder au statut humiliant de PPTE « Pays Pauvres Très Endettés », qu’ont obtenu plusieurs pays dont le Congo, la RDC, Haïti, l’Afghanistan … et que seuls la Somalie et le Soudan n’ont pu être admis http://imf.org/external/np/exr/facts/fre/hipcf.htm
La lutte contre la corruption dans notre pays, sur laquelle, je ne cracherai pas, a été imposée à SASSOU NGUESSO par la Banque Mondiale et le FMI . Celle ci n’est pas une initiative de SASSOU, ni de son gouvernement bien qu’ils l’ont intégré dans tous leurs discours, et c’est pour cela que celle-ci ne sera jamais mené à bien et que seuls les plus faibles trinqueront.
La Banque Mondiale et le FMI avaient ciblé à juste titre des secteurs où l’État Congolais se devait de faire le ménage comme dans le secteur pétrolier et sa commercialisation avec pour injonction de mettre fin à la COTRADE gérée par CHRISTEL SASSOU NGUESSO , la gestion de la masse salariale des fonctionnaires…et enfin le secteur des télécommunications.
La déliquescence de l’État et la mauvaise gestion de ses entreprises par des responsables incompétents dont le seul mérite est d’appartenir au clan du Prince comme le sieur AKOUALA , conseillé des télécommunications de SASSOU NGUESSO . Nommé Administrateur Général de CONGO TELECOM, suspendu à titre conservatoire le 6 février 2010 par le ministre de tutelle pour fraude téléphonique du trafic international, piratage et association de malfaiteur, revenu depuis aux affaires à CONGO TELECOM avec la bénédiction de SASSOU NGUESSO comme pour faire un bras d’honneur à MOUNGALLA, a fait de cette Société la seule entreprise des Telecoms au monde qui n’est pas rentable financièrement .
La mauvaise gestion de CONGO TELECOM, a inéluctablement entrainé un non investissement dans ses infrastructures et équipements , ce qui a fait d’elle une entreprise incapable de gérer,contrôler et prendre en charge la gestion des nouvelles technologies de l’information que sont la voix sur IP et que les opérateurs de téléphonie utilisent lorsque nous appelons le Congo, c’est ce qu’on appelle en terme technique, les appels internationaux entrants dont le piratage et la fraude ont enrichi les responsables des télécoms Congolais et surtout les opérateurs privés de téléphonie qui déclaraient ce qu’ils voulaient au TRESOR PUBLIC.
C’est dans cette optique, que les institutions de Bretton Woods avaient ordonné au gouvernement Congolais le contrôle des appels internationaux entrants à destination du Congo et c’est une bonne nouvelle. Mais CONGO TELECOM , pour les raisons ci dessus citées en était incapable car elle n’a ni les moyens matériels, ni logiciels pour contrôler le trafic international entrant.
Le gouvernement Congolais par le biais de Thierry Moungalla, sans appel d’offre aucun, a signé de gré à gré un accord pour le contrôle du trafic international à destination du Congo avec GLOBAL VOICE GROUP dirigé par Laurent Lamotte.
Dans tous les pays Africains où Global Voice Group officie, dès la signature du contrat avec un gouvernement, une enveloppe de 5 millions d’euros est mise à la disposition du ministre des télécoms et tous les facilitateurs , chaque année et pendant 5 ans, ce qui correspond à la durée du partenariat entre les deux parties.
L’autre conséquence de ce partenariat ,est que le coût d’une minute entrante au Congo se négocie actuellement entre professionnels de la téléphonie autour de 20 centimes d’euros au lieu de 12 centimes, avant que Global Voice Group n’opère au Congo. A savoir aussi que Global voice Group est partenaire de plusieurs entreprises wholesale comme WATEEN TELECOM et GATEWAY COMMINICATION chez qui se négocie le prix des minutes. N’y a t-il pas là ,un conflit d’intérêt ?
La conséquence directe pour le consommateur final, donc de la diaspora, c’est de payer 2 fois plus cher pour le même nombre de minute, en discutant avec la famille restée au pays, comparer avec l’année 2009.
Ce qui est curieux et le gouvernement devra y réfléchir à 2 fois, depuis que Global voice Group contrôle le trafic international au Congo, celui-ci selon global voice a diminué de 30% et beaucoup pensent comme moi que ses serveurs de collecte du trafic entrant international installés dans les Data Center des opérateurs privés de téléphonie sont trafiqués au bénéfice de Global Voice et des entreprises qu’il est censé contrôler. Comment comprendre que les autorités des télécoms au Congo n’ont jamais voulu contrôler Global Voice Group , n’est ce pas cette valise de 5 millions d’euros qui fait qu’ils soient moins regardant dans les affaires de Laurent Lamotte ?
Cette manne financière générée par le contrôle des appels internationaux entrants est une véritable poule aux œufs d’or et tant pis a déclaré YVES CASTANOU, président de l’ARPCE l’organe de régulation des télécoms au Congo,le 12 Novembre 2010, lors du 10e colloque des régulateurs à Dakar, si cela pénalise la diaspora congolaise car ce pactole servira à construire des routes et des ponts.
Ce que je reproche dans cette affaire au ministre des télécommunications, ce n’est pas le contrôle des appels entrants qui est une bonne chose, c’est le fait de permettre à Global Voice de se rémunérer 25% sur le prix de la minute, ce qui est trop élevé et suscite plusieurs interrogations sur des rétro-commissions, mais surtout que le contrôle du trafic international entrant devait se faire par notre compagnie nationale CONGO TELECOM avec une filiale dans laquelle, celle ci aurait au moins 50% du capital et pourquoi pas avec Global Voice group ou un autre partenaire comme actionnaire. Ceci aurait permis à CONGO TELECOM de se recapitaliser pour se développer et payer sa dette énorme.Mais hélas, il faut s’en mettre plein les poches car la pérennité d’un poste ministériel dépend de l’humeur de SASSOU NGUESSO dont la corruption est l’épine dorsale.
Mingua mia Biango
Président du Cercle de réflexion pour des idées nouvelles