L’administration judiciaire au Congo est paralysée depuis une semaine par une grève des greffiers qui réclament depuis plus de 20 ans un statut particulier devant donner lieu à une augmentation de leurs salaires. Ils dénoncent une injustice par rapport aux magistrats, mieux traités selon eux. Les négociations avec les autorités n’ont pas abouti jusque-là.
Le palais de justice de Brazzaville, qui d’ordinaire grouille de monde, n’a pas connu la moindre activité toute la semaine qui vient de s’écouler. Les usagers ont trouvé porte close. Les greffiers sont en grève : « On nous a convoqué pour un problème familial. Sur le tableau, il est écrit que les greffiers sont en grève. C’est regrettable pour nous qui sommes au village » ; « ils sont en grève donc il n’y a pas d’audience. Je ne sais pas si on va nous recevoir. »
La grève générale illimitée déclenchée sur l’ensemble du territoire congolais concerne plus de 300 personnes qui réclament un statut particulier devant favoriser l’augmentation de leur salaire. Maître Brice Michael Cabin, greffier en chef et responsable du syndicat des grévistes, le Syndicat national des greffiers du Congo, explique les raisons de cette mobilisation : « Si nous sommes réellement allés en grève, c’est suite à ce que nous vivons au sein de la maison. Je tiens à vous rappeler qu’en 2011, les magistrats, les greffiers, le personnel judiciaire était en grève. Cette grève concernait tout le personnel que je viens de citer. Mais extraordinaire, ce sont les magistrats qui ont tiré profit de cette grève ! Le temps est passé. Aujourd’hui, cela fait 21 ans que nous attendons le statut particulier. La grève c’est une arme qu’on utilise en dernière mesure. Vous savez, la justice élève une nation. L’injustice dans la justice est un péché. »
Les négociations entamées avec les autorités n’ayant pas abouti, la grève reste maintenue jusqu’à nouvel ordre.
Source: RFI
