Les dérives du saigneur Denis Sassou Nguesso fâchent Luanda et N’Djamena

Le très récent voyage de Jean Claude Gakosso, à Luanda le jeudi 6 juin, pourrait bien constituer un tournant aussi surprenant qu’inespéré. Peu nombreux sont ceux qui s’intéressent aux mouvements et déplacements du ministron des Affaires étrangères, livreur de valises comme d’autres livrent des pizzas, au service de la politique de la « mallette » instaurée par son saigneur et maître, tyran reconnu, Denis Sassou Nguesso.

Bientôt trente années que le DC-10 d’UTA a explosé en plein vol, vingt-deux ans que le deux fois putschiste a été réinstallé par les forces armées de Dos Santos (à la demande de Jacques Chirac) et déjà trois fois trois cent soixante-cinq jours que le véritable vainqueur de l’élection présidentielle, Jean-Marie Michel Mokoko, croupit dans des conditions de plus en plus dures dans sa cellule de la Maison d’Arrêt de Brazzaville…

Alors, lorsque le ministron des Affaires étrangères du pouvoir incompétent qui depuis 40 années est installé à Brazzaville prétend, au nom de son Chef, s’immiscer dans le règlement de problèmes intérieurs de l’Angola, après la Centrafrique et la Lybie, cela ne pouvait que déplaire à son interlocuteur le Président Joao Lourenço qui le recevait. Jean Claude Gakosso n’avait pas fait le voyage pour rien. Il a été copieusement et vertement ramassé par son hôte qui n’a même pas voulu prendre connaissance de la lettre personnelle de Denis Sassou Nguesso.

La confiscation de tous les pouvoirs, la prédation sans limite des ressources pétrolières, l’élection volée auraient été au nombre des reproches exprimés par le Président angolais ; et il aurait été tellement dur avec l’envoyé de l’autocrate congolais, que ce dernier fut incapable de faire le moindre commentaire d’usage à sa sortie de l’entretien. Aussi, ce n’est absolument pas évident que le ministron congolais ait osé faire un compte rendu exact de sa catastrophique audience à son retour de Luanda… Les collaborateurs, de celui qui s’est imposé comme un monarque absolu, cultivent la lâcheté lorsqu’ils sont face à lui ; ils n’avancent plus que courbés, comme les visiteurs d’ailleurs, en restant à bonne distance pour mieux montrer leur déférence.

La corruption à outrance telle qu’elle se vit au Congo Brazzaville n’a plus cours en Angola ; tout y a changé et le « Denis Christel local », José Filomeno Dos Santos, au terme de six mois d’emprisonnement préventif (de septembre 2018 à mars 2019), a collaboré avec le Parquet de Luanda pour rendre « tous les actifs financiers et non financiers du Fonds souverain angolais qui a été sous le contrôle de Quantum Global », soit 2,350 milliards de dollars domiciliés dans des banques au Royaume-Uni et à l’île Maurice, ainsi qu’un patrimoine de 1 milliard de dollars. José Filomeno Dos Santos aurait-il détourné plus que les enfants Sassou Nguesso et que les neveux ? Sûrement pas ! Et le dictateur congolais ne verrait pas d’un très bon œil la lutte contre la corruption entreprise par le Président Joao Lourenço ; toujours la peur de la contagion !

Pourtant, les intérêts de l’Etat angolais n’ont jamais été bradés comme l’ont été ceux de l’Etat congolais. Dans le domaine pétrolier par exemple, les compagnies qui opèrent les permis réservent, à l’Etat angolais et à la SONANGOL, des participations qui, cumulées, tournent autour de 40 à 45% alors que la SNPC, qui représente la République du Congo, peine à avoir de 10 à 15% sur les nouveaux champs. De plus, le « contenu local » avec des sociétés bidon telles que Kontinent Congo, AOGC et Petro Congo, y est totalement inconnu !

L’Angola n’est pas le seul pays d’Afrique Centrale avec lequel le Dictatueur a des problèmes. Le Tchad est particulièrement bien renseigné sur les initiatives de ce dernier dans le financement de son opposition et des médias qui lui sont hostiles. Un opposant sérieux, appuyé par des cercles parisiens, bénéficierait d’un très solide concours financier en provenance de Brazzaville-Oyo.

Tant à N’Djamena qu’à Luanda, tous s’étonnent de l’incroyable soutien que Sassou Nguesso reçoit encore de la France, après avoir offert son pays à la Chine, à la Russie et même à la Turquie. Il est vrai que depuis une quarantaine d’années des générations entières de politiques français ont été grassement nourris de la poche de l’autocrate. Mais les Tchadiens et les Angolais, accepteront-ils le risque de voir le Congo tout entier basculer entre les mains de ses créanciers étrangers et sa souveraineté dépecée au gré des dettes impayées ?

L’arroseur sera-t-il enfin arrosé ?

« Denis l’intriguant » qui a toujours voulu, sans légitimité aucune ni compétence, se mêler des affaires d’autrui, également du Tchad et de l’Angola, ne courre-t-il pas le risque de voir de puissants voisins africains mettre leur nez dans le naufrage qui s’annonce depuis bien longtemps du fait de son irresponsabilité la plus totale. Dans ce scénario régional, bien plus que continental, Paris, Pékin, Moscou et autres n’auraient strictement rien à dire… !

Pour ces voisins, pas si éloignés avec des intérêts stratégiques non négligeables, leur préoccupation toute légitime de se protéger de ces interférences étrangères ne serait pas contraire aux intérêts réels et profonds d’un Congo véritablement souverain ; enfin libéré de l’emprise maléfique des Nguesso.

Rigobert OSSEBI

Diffusé le 16 juin 2019, par www.congo-liberty.org

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14 réponses à Les dérives du saigneur Denis Sassou Nguesso fâchent Luanda et N’Djamena

  1. Droit et devoir de résistance dit :

    ALERTE/RÉSEAUX/DERNIÈRES NOUVELLES… SOURCES FIABLES.
    La semaine dernière, le colonel à la retraite Geoffroy NDINGA, qui a remplacé le colonel Marcel NTSOUROU au conseil de sécurité national du Congo-Brazzaville, était en mission à Paris pour traquer les Pro-Mokoko de France et les neutraliser.

    Parmi les résistants recherchés par la police politique de Sassou NGUESSO, figure Isidore AYA TONGA.
    Le colonel G. NDINGA a multiplié des contacts à Paris et dans les milieux Makouas pour qu’on lui donne les coordonnées du résistant ISIDORE AYA TONGA.

    L’on comprend aisément la tentative de livraison d’un colis piégé à Isidore AYA TONGA il y a quelques jours.

    La résistance contre la dictature du Congo-Brazzaville.

    Isidore AYA TONGA remercie infiniment ses makouas qui l’ont pas vendu à Ndinga et sassou nguesso

  2. Ku Ibiti dit :

    Kia ngué o Senhor JLO ! Réglez lui son compte à ce DSN…

  3. Bakala Téléma dit :

    Satanino kiki Sassou disait qu’il n’y a qu’au Congo que l’on demandait aux voleurs de rendre l’argent volé. C’était le jour du lancement de son livre. Ce qu’écrit OSSEBI n’est guère étonnant. La compagne anti corruption du président angolais ne peut que les mettre à nu et en danger vu que Tshisekedi lutte aussi contre la corruption en RDC.

    Les angwalima kleptocrates d’oyo ne peuvent qu’être inquiets et inquiétés que les initiatives angolaise et kinoise fassent boule de neige et atteignent oyo vu qu’elles constitueront de la jurisprudence à leur opposer.

  4. DM dit :

    Écoutez à nouveau le discours du président Thomas Sankara à Pointe Noire devant Mitterrand et ce même Sassou, les deux furent copieusement remis à leurs places, il a parlé du néolibéralisme, de la corruption, la tyrannie, … Et c’est le même qui assassine, emprissonne arbitrairement le peuple, un gangster, pillard, … après avoir intervenu au Sénégal pour relâcher Karine Wade, il croyait que la l’incovenance, le gangsterisme politique, l’impunité, … pouvaient être exportés partout

  5. Val de Nantes. dit :

    Que ces deux pays nous viennent en aide. Les sentiments politiques ,c’est une chose ,les traduire dans les faits ,en est une autre.
    Le Congo ploie sous une souillure inhabituelle teintée de malédiction atavique, personne n’ose lever son petit doigt pour défier militairement Sassou .
    Le départ de Kabila n’était il pas le fait des pressions Internationales ?
    Les libéralités criminelles de Sassou sont connues de tous .Alors ,comment comprendre cette attitude empathique dont il jouit au niveau International ?
    Le Congo est il géographiquement un pays ,ou un pays ovni ?
    L’ONU se chargerait bien d’y répondre .

  6. Pambou makaya m 'voka dit :

    A mes compatriotes congolais qui préfèrent la semoule et à la bière aux analyses rationnelles du réseau Congo branché sur sa variable internationale.

    Voici quelques préconisations pour une politique économique viable dans l’hypothèse actuelle du réseau Congo. Certains Congolais sur ce site m’ont reproché mon inactivité propositionnelle. Voici quelques éléments de réponse avant la sortie de mon livre sur le réseau au Congo. Je me contente de proposer les éléments du modèle et je garde les solutions pour moi.
    1. Agriculture.
    Les Congolais sont incapables de travailler la terre car ils n’ont pas de connaissance scientifique et à grande échelle de la théorie des rendements croissants. Nous avons la terre, nous avons des Français et des Européens qui savent cultiver tout format de terre (marécageuse, argileuse, aride, …) Réfléchissez sur le modèle économique possible d’organisation de l’agriculture pour la rendre plus prospère au Congo. J’ai les clefs pratiques et institutionnelles de la solution.
    2. L’industrie.
    Il n’y a pas assez d’ingénieurs et encore de techniciens au Congo capables d’analyser les output liés à l’extraction des minerais (diamant, or, cuivre, fer, cobalt, etc.). Leur expertise est insuffisante pour conseiller le gouvernement qui s’appuie sur des agences étrangères. Sans refuser l’expertise de ces agences, les Congolais peuvent s’organiser intellectuellement et politiquement. Politiquement il s’agit de ne pas vendre les minerais aux premiers venus pour des raisons de budgétisation et de financement des intérêts particuliers.
    3. Le pétrole.
    Le Congo a formé, par l’intermédiaire de Total et de la France, des géologues, des techniciens et des commerciaux, donnant l’impression que Total participait réellement à la formation des Congolais dans l’industrie pétrolière. Rien de tel car la plupart des Congolais géologues et ingénieurs ne sont que des faire-valoir incapables de dire avec précision les quantités de pétrole extraites et vendues sur le marché international. Il faut créer les conditions politiques pour qu’au sein d’une politique économique à construire sur le long terme, les problématiques de préfinancement auprès d’organismes comme Trafigura ne soient plus de mise. Il existe des modèles de partenariat privé/public pilotés par des algorithmes qui doivent être acceptés par les pays détenteurs du pétrole comme le Congo et les compagnies pétrolières. C’est une question fondamentale et politique qui dépend du Président de la République actuel, Sassou, dans ses négociations avec les compagnies françaises, italiennes et américaines. Le Président Sassou doit être capable d’imposer sa volonté pour l’obtention des ressources nécessaires au développement du Congo dans tous ses aspects en veillant à ce que ces ressources financières ne soient détournées ni par les hauts fonctionnaires, ni par les clans familiaux et leurs affidés.
    4. Sortir de la spirale de la gestion de l’économie par la dette et par les préfinancements liés à la gestion du pétrole.
    5. Restaurer une administration compétitive et efficace en recherchant les compétences trans-ethniques et l’efficacité au nom de tous les Congolais.
    6. Faire une refonte complète des institutions pour plus de lisibilité et de transparence.
    7. Je m’arrête là. Face à ces points que je viens d’évoquer, je veux inciter les Congolais sur ce site à réfléchir au fond sur les politiques économiques possibles actuelles et futures pour le Congo Brazzaville, au lieu de passer son temps à se plaindre, à boire la bière et à manger la semoule et à vouloir changer le monde à la gare du Nord. Les dirigeants actuels au sein du réseau Congo ne sont pas éternels. Il y va de la mobilité intellectuelle des Congolais qui disent vouloir changer le Congo. Je prends acte de ce désir et je propose des solutions que je ne mets pas sur le réseau pour le Congo tel qu’il existe et tel qu’il peut apparaitre demain. Que les contempteurs du réseau que je défends comme outil analytique et de compréhension pour des solutions au Congo trouvent un début de réponse à leur questionnement.

    Je complète mon papier.

    Cher Rigobert, vous avez raison de faire les constats mais moi je reste sur la froideur de l’analyse géopolitique et territoriale en Afrique centrale. Sans être Sassouiste, il faut reconnaitre que Sassou a acquis une expertise dans les relations internationales visant à faire de lui un élément incontournable en Afrique centrale et en Afrique tout court, avec la bénédiction des organisations internationales et des pays comme la France et posez-vous la question pourquoi. Revenez à ma théorie du réseau.

  7. Ku Ibiti dit :

    Aux dernières nouvelles, le PR angolais João Lourenço a reçu en audience aujourd’hui 18 juin 2019 à Luanda le cousin du PR congolais Denis Sassou Nguesso avec lequel il abordé des questions de sécurité dans la sous-région des Grands Lacs.

  8. Ku Ibiti dit :

    Ce cousin n’est autre que Jean Dominique Okemba, président du Conseil national de sécurité congolais.

  9. Anonyme dit :

    Je ne suis pas surpris de lire ce chiffon de texte qui exprime à la fois le mépris et la haine dont fait montre Ossibi à l’égard du pouvoir de Brazzaville. Vous pouvez publier autant des fakes news cela ne va jamais ébranler le régime actuel car nous savons que le peuple qui confère la légitimité est derrière son président.

  10. Tsoua dit :

    Monsieur Pambou, j’ai toujours été d’accord avec vous sur ce sujet du réseau, mais notre cher président sassou, le sien c’est à coups de millions des Kongolais qu’il l’entretien et l’étoffe, cela devient trop facile pour lui

  11. Jean-pierre Malonga dit :

    Les aigris n’ont plus leurs places dans la Marche vers le développement. Ce torchon de texte qui cherche à discréditer le régime de Brazzaville traduit le comportement tribal, le comportement haineux dont fait montre Rigobert Ossibi à l’égard du pouvoir de Brazzaville !! Ces fakes news ne produiront aucun effet dans la vie du peuple congolais qui est toujours derrière son président !!

  12. Jean-pierre Malonga dit :

    C’est une campagne de désinformation, de manipulation et de haine menée par des hommes sans scrupules, lâches et sauvages qui multiplient des attaques dans le but de dresser le peuple contre son président. Ce n’est qu’une peine perdue !!

  13. val de Nantes dit :

    @Pambou
    Vous ne cessez de qualifier les congolais des gueux, qui seraient incapables de maitriser la production horizontale et verticale…..
    L’angle mort de cette attaque, c’est le manque de liberté de l’exercice de l’intelligence dans notre pays…
    Un ingėnieur est un esprit scientifique. La science a horreur des intrusions politiques dans le cadre de son expansion.
    Je sais combien ,il est difficile de faire entendre raison á des gens dont le but de leur vie est de mentir á tout un peuple…
    Le tribalisme erigé en systéme de gouvernance est un obstacle á l’exploitation efficiente de tous les cerveaux .
    La gouvernance de Sassou, quoi que vous en ayez dit, ne s’y prête pas..

  14. val de Nantes dit :

    @Jean pierre Malonga
    Que Dieu vous préserve des brutalitės animales du clan Sassou..
    J’ai nettement l’impression que vous vivez en dehors du Congo, et n’en suivez nullement les informations.
    Et ,si d’aventure vous y vivez , essayez de vous humaniser pour mesurer l’ėtendue de l’ocėan de misėre qui envahit ce pays..

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