Les carottes sont-elles cuites ? Le cœur de Denis Sassou Nguesso a-t-il cessé de balancer ? Entre le fils et le neveu, est-ce la fin de la course effrénée ? Le Parti congolais du travail (PCT) est-il définitivement largué et jeté aux oubliettes ? Chrystel Sassou a-t-il « tué » le match ? Le choix est-il définitif ? Le pouvoir au Congo-Brazzaville se résume-t-il à une affaire de famille ?
CONCURRENCE PURE ET ETHNIQUE
La trêve des confiseurs imposée par l’élection présidentielle de 2021 qui a coûté la vie à Guy Brice Parfait Kolelas (dont les obsèques reportées sine die défrayent la chronique parisienne au rythme des rebondissements tout autant spectaculaires les uns que les autres) n’y a rien fait. Le débat politique, au Congo-Brazzaville, dans le camp présidentiel, reste polarisé sur la succession de Denis Sassou Nguesso et l’avenir des Mbochis qui nourrit depuis des mois une intarissable surenchère entre les enfants, les neveux et le Parti congolais du travail(PCT), ce parti « voyou », dixit Jean-Claude Béri.
« MONEY TIME »
Coup sur coup, Chrystel Sassou Nguesso l’adversaire et concurrent à la succession dynastique de Denis Sassou Nguesso, engrange des points, prenant de vitesse son cousin Edgar Nguesso, le patron du domaine présidentiel et le président du Sénat, Pierre Ngolo, qui avait mené la bronca contre le fils de Denis Sassou Nguesso.
Au basket-ball ou au handball, on appelle ça le « money time ». Ce moment, à la fin du match, où tout peut basculer d’un côté ou de l’autre, sur un coup de dé ou le geste de génie d’un joueur. Denis Chrystel Sassou, « le fils de l’homme », comme l’appelle affectueusement Inès Nefer Ingani, est entré dans ce « money time » le 30 et 31 décembre 2021, après avoir fait son entrée au gouvernement d’Anatole Collinet Makosso au poste de Ministre de la Coopération internationale et de la promotion du partenariat public-privé le 16 mai 2021. Pour filer la métaphore sportive, Chrystel Sassou mène 2-0 sur Edgar Nguesso. Le Président de la République, chef suprême des armées, Denis Sassou N’Guesso, a nommé, le 30 décembre dernier, quatorze officiers au grade de général. Ensuite, Le Sénat et l’Assemblée nationale ont approuvé, les 30 et 31 décembre derniers, à l’occasion d’une session extraordinaire, la procédure de révision de la Constitution du 25 octobre 2015. La révision entérinée concerne l’article 242 et porte essentiellement sur le rallongement de la durée de l’état d’urgence sanitaire qui devrait passer de vingt à quatre-vingt-dix jours. Un glissement vers la création du poste de vice-président et l’élection du président au suffrage indirect est savamment et insidieusement orchestré au moyen de l’article 157.
« MATCH ESSILI » (Fin de la partie)
Loin d’être dupes et encore moins, naïves, les populations du Congo-Brazzaville voient avancer Denis Sassou Nguesso avec ses gros sabots. Chrystel Sassou a une longueur d’avance sur Edgar Nguesso. Cette révision constitutionnelle coïncide avec la nomination au grade de général des officiers proches de Chrystel Sassou tels Serge Oboa, Gervais Akouangué et André Fils Obami Itou. Hasard du calendrier ou simple coïncidence ? Les nouveaux généraux sont appelés à occuper des fonctions stratégiques dans un proche avenir. Un avantage qui sème quelques graines d’inquiétude dans le camp du colonel Edgar Nguesso. Dans la short liste des généraux nouvellement promus, il y a une absence remarquée : celle du neveu Edgar Nguesso. Le colonel Edgar Nguesso est KO debout. Le tout puissant directeur du domaine présidentiel du Congo-Brazzaville n’a pas réussi à placer ses poulains à la tête de l’appareil militaire et sécuritaire. Edgar Nguesso avale couleuvres sur couleuvres. Sans broncher. La pilule « Oboa » est difficile à digérer. Le galon de général a filé entre les doigts d’Edgar Nguesso, le neveu. Contrairement à Chrystel Sassou, Edgar Nguesso n’a jamais affiché ses ambitions politiques. Le directeur du domaine présidentiel du Congo-Brazzaville, n’a jamais croisé le fer avec ses adversaires politiques ni apporté sa contribution au débat politique. Edgar Nguesso est discret, introverti et taiseux. Chrystel Sassou est exubérant, grandiloquent et extraverti. Pendant que Edgar Nguesso cultive l’art de la discrétion, Chrystel Sassou excelle dans l’extravagance. Les deux cousins qui se vouent une haine viscérale ont toutefois un point commun : ils ont maille à partir avec la justice française dans l’affaire dite des Biens mal acquis (BMA) et dans les scandales immobiliers aux Etats- Unis. Chrystel Sassou a taillé les croupières de son cousin Edgar. Chrystel Sassou et Edgar Nguesso se regardent en chiens de faïence. Chacun poursuit son tout petit bonhomme de chemin. Des chemins qui ne se croisent pas à mesure qu’approche, pour des raisons naturelles et biologiques relatives à l’avancée de l’âge de Denis Sassou Nguesso, la date fatidique. Nul ne peut y échapper. On a l’âge de ses artères. Entre le fils et le neveu, le khalife d’Oyo, qui a le fin mot de l’histoire, a choisi son camp. Au détriment du neveu. Christel Sassou se voit bien dans le fauteuil présidentiel comme Eyadema fils, Ali Bongo et Mahamat Deby de fraîche date. Chrystel Sassou est en pole position dans le cœur de Denis Sassou Nguesso.
EMMERDER LES CONGOLAIS
Edgar Nguesso, qui a trébuché dans la nomination des généraux, a perdu certes une manche. Chrystel Sassou a-t-il pour autant remporté la bataille de la succession dynastique ? « Emmerder » : « Causer de l’embarras à quelqu’un, représenter une gêne pour quelqu’un », d’après le Robert. « Emmerder » les populations du Congo-Brazzaville en hissant à sa tête Chrystel suivant le fantasme du père, c’est le pari choisi par le clan Sassou. Le pari est risqué. Avec les succès accrochés à son actif, Chrystel Sassou est sur un petit nuage et se sent d’attaque pour s’ouvrir de nouveaux horizons. Et pourquoi pas la Présidence de la République du Congo-Brazzaville ? La guerre des écuries est-elle déclenchée ?
Benjamin BILOMBOT BITADYS
Christel ne sera pas Président. Edgard Nguesso lui ne sera pas forcé á l’exil, même s’il le fera en fin de compte. Christel lui est voué à finir en prison! Son ère biologique Zaïrois, à qui Angwalima ressemble comme 2 goûtes d’eau, vit toujours (Zaïre) ; même au Zaïre il sera traqué. En occident il sera en prison. Conclusion: le pouvoir ou la mort.
Edgar Nguesso devra rendre des comptes sur l’assassinat de Bruno Ossebi. Lui-même il sait !
J’adore Brazzaville