Congo: le cadavre de Pako, les généraux Sassou et Okoï alimentent les fake news

Ghys Fortune BEMBA DOMBE

L’affaire Guy Brice Parfait Kolelas au Tribunal de Bobigny et son cadavre garder toujours à l’IML; l’isolement dans lequel se trouve, depuis quelques jours, le général de division Guy Blanchard Okoï, Chef d’état-major général (CEMG) des Forces armées congolaises (FAC), par respect des mesures barrières contre la Covid-19 ; l’ordre de réviser des articles de la Constitution du 25 octobre 2015, ordre intimé aux parlementaires réunis en Congrès, vendredi 7 janvier 2022, par le Président et général d’armée Sassou; ainsi que la récente nominations de 14 généraux de la force publique, sont les quatre sujets qui dominent l’actualité congolaise en ce début d’année. Chacun y va de son commentaire et se laisse aller à toutes les spéculations et autres fake news.

En effet, après la propagation du Coronavirus au sommet de l’État et la recrudescence des pathologies dans la famille présidentielle courant décembre 2021, M. Denis Sassou a demandé la révision, en toute vitesse, de l’article 157 de la Constitution congolaise, relatif au délai initial de 20 jours maximum d’état d’urgence ou d’état de siège.

Les parlementaires, comme des moutons de Panurge, se sont mis à l’œuvre, et ont adopté illico l’amendement de cet article. Désormais, l’état d’urgence ou l’état de siège sera observé pendant 90 jours maximum ! Or, en obtempérant aveuglément à cet ordre, ils ont violé l’article 151 de la même Constitution. Car, l’article 151 imparti 15 jours aux parlementaires pour examiner la loi organique qui fixe les modalités de révision constitutionnelle, avant de soumettre cette loi organique aux délibérations et aux votes. Les parlementaires n’ont eu qu’une journée pour compulser cette loi organique et adopter l’amendement de l’article 157.

Les spéculations du Congolais lambda au regard de ce cinéma

Violation de toutes les procédures légales dans l’examen et l’adoption, à la va-vite, de la loi organique fixant les modalités de révision de la Constitution, par-ci; nomination, au même moment, de 14 nouveaux officiers généraux dans la force publique, dont la plupart appartiennent comme M. Sassou à la tribu Mbochi, par-là; désignation, auparavant, sur des bases ethniques, de plusieurs cadres aux postes clés de la Direction centrale de l’intelligence et de la documentation ( D.C.I.D ), plus loin; le citoyen lambda croit rêver et se trouver devant un écran de cinéma, où le film ( dont le réalisateur serait M. Sassou) lui présente ces actes spectaculaires de fin d’année 2021 et de début d’année 2022. Aurait-il tort de penser que Sassou Nguesso les aurait élaborés sous l’effet d’une rechute de quelques pathologies dont il a souffert par le passé ?  Pathologies qui risquent de précipiter sa mort, même s’il a l’habitude, selon certaines indiscrétions, de s’empiffrer des remontants, du Botox et autres ? Sinon, pourquoi cette précipitation dans la prise de décisions au sommet de l’Etat, sur des sujets mineurs et moins urgents, alors qu’il y a des priorités d’intérêt général au bénéfice du peuple congolais tout entier, priorités sur lesquelles il aurait dû réfléchir et consacrer son énergie ?  A la vérité, de l’avis du Congolais ordinaire, la révision de l’article 157 sur la prorogation du délai de l’état d’urgence ou de l’état de siège ne serait que l’arbre qui cache la forêt ; une forêt de coups fourrés et signés “El Sassou ”. Au juste, les agissements de M. Sassou ne sauraient surprendre les initiés et autres fins observateurs politiques. Tenez ! Selon plusieurs témoignages concordants, « ce Monsieur est réputé grand manipulateur des consciences depuis belle lurette. Il n’est pas à son premier coup fourré. Il a eu, par exemple, à falsifier son âge ; à marcher plusieurs fois sur des cadavres … , il a dissous la Constitution de 1992, pour la remplacer par un Acte fondamental. En 2002, il a fait voter une Constitution qu’il s’était fait tailler sur mesure. En 2015, il a changé la Constitutions de 2002 (pourtant élaborée à sa convenance), pour la remplacer par la Constitution du 25 octobre actuellement en vigueur et qui a bénéficié de la touche des juristes Anatole Collinet Makosso et Henri Bouka bombardés respectivement, premier ministre et président de la Cour suprême. M. Sassou ne fait rien au hasard. Sa précipitation dans la prise de décisions est une apparence trompeuse. Il associe plutôt occultisme et facteurs exogènes, et agit finalement à contre-courant des intérêts du peuple. Un peuple qui combat sans armes spirituelles et scientifiques pour ne jamais remporter des victoires la journée.

Quant au C.E.M.G Okoï, le commun des mortels affirme avoir appris sur les réseaux sociaux “qu’il aurait été démis de ses fonctions ou prêt à quitter le navire ; Faux, il n’a aucune parole devant M. Sassou ; il serait un béni oui-oui, comme le sont les parlementaires. En réalité, tout ce qui se dit pour jeter des fleurs autour du régime Sassou pour se débarrasser des traîtres, relève de la pure distraction orchestrée par les Services spéciaux de Brazzaville, aux fins de détourner les populations des vrais problèmes qui minent le Congo. La vérité est que le général Okoï est en quarantaine et n’a nullement déposé une quelconque démission. Il n’a jamais été relevé de ses fonctions. Parallélisme de forme oblige, il ne pourra être relevé qu’en Conseil des ministres, l’organe qui l’avait nommé. 

S’agissant des circonstances de la mort de Guy Brice Parfait Kolelas, il sied de dire, que, la veuve, les enfants, la famille, tous veulent connaître la vérité même quand le diable personnifié et ses anges tirent les ficelles. Ces disputent ne profitent qu’aux politiciens, Sassou Denis, N’silou Claude Alphonse, Nicéphore Fylla de Saint-Eudes, Landry – Euloge qui s’organisent déjà pour les législatives de 2022.

Les congolais devraient se réveiller et se former sérieusement dans tous les domaines, afin de prendre leur destin en main et ne pas se laisser abreuver par des fake news. Les croyants en particulier devraient comprendre que ce n’est pas en croisant les bras, en refusant de se serrer les coudes et en s’éloignant des sphères de prise de décisions qu’ils influeront sur la marche des choses. Pour éviter qu’ils soient manipulés, ils feraient mieux d’agir comme les chrétiens de Béré qui confrontaient les prêches de leurs Ministres avec les Saintes Ecritures. Quant aux députés Kibozi et Samba de l’UDH -Yuki de PaKo qui se sont associés aux parlementaires du pouvoir pour voter l’article 157, alors que les consignes du Parti étaient claires, ils feraient mieux de disparaitre. Désormais tous sont coupables et non l’unique Denis Sassou. 

Ghys Fortune BEMBA DOMBE

Diffusé le 10 janvier 2021, par www.congo-liberty.com

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