Le FMI et la Banque Mondiale doivent-ils, encore une fois, venir au secours du gang des Nguesso ?

La République du Congo, pays dont la ressource principale est l’exploitation pétrolière, n’a jamais été aussi riche que ces derniers mois. JAMAIS !

Pour soutenir cette affirmation, trois éléments sont à prendre en compte :

  • la quantité de pétrole produite en barils,
  • le cours du baril de Brent en dollars
  • le cours de l’Euro par rapport à celui du dollar (le FCFA étant indexé sur celui de l’Euro).

La quantité produite est un secret bien gardé. Le françaisTOTAL déclare être le premier producteur du pays avec environ 200.000 barils/jour (production totale ou nette pour Total ?).

ENI serait étonnement à 70.000 barils/jour (production nette pour ENI) malgré MBoundi et des participations dans une quinzaine de champs majoritairement opérés.

samedi 1er octobre 2022

Perenco produirait directement ou au travers de CongoRep (association Perenco 51%, SNPC 49%) officieusement, depuis son entrée dans KLL, environ 90.000 barils/jour. Les 400.000 barils/jour de production totale seraient aisément atteints, sans tenir compte des petites cachoteries qui sont l’essence de l’association de malfaiteurs revenue au pouvoir depuis ces 25 dernières années.  Grâce à la mise en service de Moho Nord, par TOTAL en 2017, la production est indiscutablement dans une fourchette haute par rapport à la période 2010-2014 qui avait permis les excédents financiers dont tout le monde se souvient.

N’est pas Empereur qui veut ! Napoléon 1er, qui en fut un véritable, affirmait : « un bon croquis vaut mieux qu’un long discours ! »

A défaut de croquis, les deux courbes, ci-dessous, indiquent clairement, pour la première, l’évolution du prix du baril de Brent, vers les plus hauts ces 6 derniers mois et actuellement autour des 90 dollars le baril.

Evolution du cours du Brent 2012-2022

Dans le second graphique, la courbe des plus hauts de l’Euro (2012-2014) face au Dollar (moyenne 2014 : 1 € = 1,33 $)  atteint le plus bas ces derniers jours, avec un change de 1 € contre 0,98 $ ! Une valorisation de 35% des recettes pétrolières (obligatoirement en dollars) lorsqu’elles sont échangées en FCFA !

Evolution du cours du Brent 2012-2022

Une production en hausse, un change très favorable, les revenus devraient se situer bien au-dessus de la période 2010-2014. L’argent devrait couler à flots « vers le Trésor Public » et de celui-ci, irriguer toute l’économie congolaise. Pourtant, il n’en est rien ! Il est même question d’une impasse budgétaire et la République des Nguesso serait en quête d’un appui (150 millions de dollars, soit  90 milliards de FCFA seulement) qu’apporterait  la Banque Mondiale…

Alors, avec le départ du Ministre Andely, l’atmosphère générale est à l’orage, surtout dans le quartier des ministères. Plus encore, l’arrivée de Wagner (les mercenaires de Poutine) rend tout le monde hypernerveux  à Brazzaville. Ajouter à cela, le FMI et la Banque Mondiale, qui sont en revue dans la capitale congolaise, sont étonnés et circonspects face à cette situation.

En fait, l’équipe de la Banque Mondiale fut reçue très fraîchement le mercredi 28 septembre, par Madame Ingrid Ebouka-Babackas,  et c’est un euphémisme ! Le Directeur Afrique, Monsieur Abdoulaye Seck qui représentait la Banque, en a été très désagréablement surpris. Néanmoins, la ministre de l’Economie et du Plan entendait bien bénéficier de l’aide de 150 millions de dollars pour combler ladite « impasse » !

Or, les conditions comprises disposent non seulement de l’exécution des audits, mais aussi et surtout la permanence et le maintien des indicateurs clés. Et il semble qu’il y ait une dégradation sérieuse « du solde budgétaire courant » à cause de la sortie massive de devises ou plutôt de leur non-rapatriement ! (Ces chers et précieux dollars des cargaisons !). Ces derniers points sont, en partie, les raisons des prises de bec du Ministre Andely avec son Premier Ministre, Collinet Makosso… (Et de son éviction !).

En effet, c’est un secret de polichinelle, les milliers de milliards (de FCFA) volés et cachés à l’extérieur du Congo en dollars sont difficilement rapatriables au Congo sans passer par la case COS (Compte des Opérations spéciales du Trésor Français). Cette situation ubuesque explique pourquoi l’accroissement des revenus du Congo a pour contrepartie une dégradation continue de la variation des réserves de change, c’est-à-dire du compte financier.

Le lendemain, jeudi 29 septembre, ce fut au tour de Jean-Baptiste Ondaye, le nouveau Ministre de l’Economie et des Finances, de recevoir la même équipe de la Banque Mondiale. Il avait à ses côtés Mathias Ndinga, pressenti alors pour devenir son futur Directeur de Cabinet et les patrons de certaines régies triés sur le volet. L’entrevue a duré vingt minutes au total.  Deux mots : « Bonjour – Au revoir » auront été dits par JBO. Les visiteurs et surtout Abdoulaye Seck, se souviendront de cet accueil sibérien ! Il en sera de même pour Mathias Ndinga qui n’a pas convaincu le ministre Ondaye ; finalement la balance, dès le lendemain,  penchera pour Athanase Ngassaki, ancien Conseiller Spécial de l’autocrate et Président du Conseil d’administration de BCH, pour devenir le dircab de Jean-Baptiste Ondaye.

Le successeur de Rigobert Andely a pu se remettre aussitôt à sa mission première, celle de « tuer » les récalcitrants que sontAlbert Ngondo, le Trésorier Payeur Général, certains directeurs des Régies financières notamment les douanes (Guénolé Koumou) et le Trésor dont la gestion calamiteuse a mis les caciques vent debout. Il semblerait aussi que plusieurs Directeurs Généraux des banques soient poussés vers la sortie assez rapidement : pour la BSCA (Banque Sino-Congolaise pour l’Afrique) ce serait Andely (actuel PCA) qui serait sacrifié ; pour la LBP (La Banque Postale du Congo) il s’agit d’effacer les traces du scandale de la disparition des comptes souverains d’Etat domiciliés dans un établissement privé, avec la gabegie qui s’en est suivie. M. Tabangoli a du souci à se faire ;  pour la BCH (Banque Congolaise de l’Habitat) le scandale de l’éviction arbitraire de Christophe Douma par le PCA Onanga n’apaise pas les ressentiments jusqu’ à ce jour. Le nouveau DG Ngole devra faire ses preuves dans l’adversité.

En somme, les mécontents et les récalcitrants semblent se plaindre du fait que « l’argent » (le sang de l’élite congolaise) ne circule plus… ! Les devises relatives aux cargaisons ne seraient pas rapatriées. Des circuits parallèles seraient organisés à Dubaï par les nombreux neveux et enfants que compte la famille présidentielle.

Les recettes pétrolières n’ont, courbes à l’appui, jamais été aussi élevées et ce serait maintenant au Fonds Monétaire International et à la Banque Mondiale de combler les gouffres financiers creusés par les prédateurs ? Sans compter les participations prises par le « contenu local familial », AOGC, Petro Congo et Kontinent, dans des permis pétroliers cédés à vil prix au détriment de la SNPC et de la République du Congo !

Comment la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International font-ils pour ne pas claquer leur porte à cette grande criminalité financière ?

Olivier MOUEBARA

Diffusé le 05 octobre 2022, par www.congo-liberty.org

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5 réponses à Le FMI et la Banque Mondiale doivent-ils, encore une fois, venir au secours du gang des Nguesso ?

  1. le fils du pays dit :

    Vous pouvez leur donner le budget de la France ils ne feront rien avec cet argent sauf le voler.

  2. Val de Nantes dit :

    @ le fils
    Pourquoi pas l’argent sous forme des greniers du blé d’Ukraine ?

  3. Samba dia Moupata dit :

    Le FMI et la banque mondiale préfèrent des idiots comme Sassou Denis pour confisquer toutes les richesses du pays ! Sassou Denis a besoin de 90 milliards des CFA chaque mois pour arroser ses compatriotes Mbochi, alors que les recettes fiscales produisent même pas la moitié. Voilà le bilan de Rigobert Andely le Mozart de la dette.

  4. le fils du pays dit :

    Meme si vous leur donnez l’argent sous forme des greniers du ble d’ukraine,ils vont tout simple le voler.Un groupe de vauriens,de voleurs-mafieux et incompetents au pouvoir au Congo depuis plus d’un demi siecle.

  5. Paul Jean-Ernest OTTOUBA-KASSANGOYE dit :

    @M. MOUEBARA
    En dehors du FMI et de la Banque Mondiale, vous auriez pu aussi rajouter la Banque de France et le Trésor Public français, à travers le fameux Compte des Opérations et du silence assourdissant de la technocratie de la BEAC.
    On constate le flux d’une quantité certaine de billets d’une valeur de 1,190 million d’Euros CFA en vadrouille entre le Gabon et le Congo, sans l’esquisse de la moindre enquête diligentée par les autorités monétaires de la BEAC.
    Il avait été question, un temps, de changer le format et la nature scripturale des billets d’argent dans la zone BEAC. Ce changement tarderait à se faire en raison de l’évaporation d’une quantité certaine de billets anciens au Congo. Or, pour en conserver le volume correspondant à celui qui s’est évaporé-sans doute à la faveur de la force du St Esprit-, le change doit se faire nominativement. Ce qui apparaît tel un casus belli pour tous ceux qui s’en sentent coupables.
    Oui. Toutes ces institutions internationales ont perdu de leur pertinence historique depuis le passage de Dominique Strauss Khan au FMI et depuis que l’Etat français de la V° République a préfèré protéger sa préfectorale que de se soucier de la force des principes.

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