Le coup d’État en Afrique, alternance à l’élection démocratique en Afrique ? Par Lucien Pambou

L’Afrique de l’ouest francophone est confrontée à une ère de coups d’État que certains estiment nécessaires car les pouvoirs politiques civils en Afrique sont marqués par l’incompétence en matière de gouvernance politique, économique et financière. Assimi Goïta  le malien, Mamadi Doumbouya le guinéen et Traoré le burkinabé qui a remplacé Paul Henri Damiba sont des jeunes quadragénaires, colonels ou lieutenants-colonels, qui estiment que le temps est venu que leurs aînés chefs d’État depuis de nombreuses années cèdent le pouvoir car ils refusent l’alternance démocratique en truquant les élections  présidentielles ou législatives.

Ces nouveaux chefs d’État, malgré leur inexpérience, se caractérisent par des formes de patriotisme et souverainisme car ils estiment que leurs aînés, présidents, en sont dépourvus et que ces derniers restent attachés à la France sans stratégie et sans alternative en termes de développement économique.

Notre réflexion est d’ordre socio-politique et non une invite à la valorisation des coups d’État contre les modèles électifs démocratiques en Afrique à supposer qu’ils en existent. Pourquoi arrive-t-on aux coups d’État et pourquoi une partie de l’armée estime-t-elle que la classe politique est discréditée ?

Les opinions publiques ne croient plus dans la capacité des gouvernants à enchanter la vie publique. Dans ce contexte, l’armée, surtout en Afrique de l’Ouest, apparaît comme la seule forme d’alternance, solide même si les militaires en arrivant au pouvoir sont inexpérimentés. Pour ces militaires arrivant aux affaires politiques, il s’agit de mettre en place de nouvelles institutions, de refonder l’État et de favoriser un dialogue avec les forces vives de la République et de la nation.

Certains opposants à l’arrivée de l’armée au pouvoir estiment que la place de l’Armée est dans la caserne et non dans le champ politique. Malheureusement cette classe politique a échoué et les coups d’État qui avaient disparu dans les années 80, malgré les guerres civiles comme au Congo en 1997, ont refait surface.

En Afrique de l’Ouest, la CEDEAO (Commission de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), est contre les coups d’État car elle estime que ceux-ci conduisent à une impasse. Qu’en est-il pour l’Afrique centrale ? Il semble, à moins d’une surprise, que l’Armée n’a pas les mêmes prérogatives d’action qu’en Afrique de l’Ouest. Les différents présidents, Sassou au Congo, Biya au Cameroun, Déby au Tchad et Bongo au Gabon surveillent l’Armée comme le lait sur le feu. Coup d’État ou élection démocratique ? La question est posée et elle continuera de l’être en Afrique francophone. Une question fondamentale ; pourquoi les chefs d Etats aux affaires sont-ils incapables d’élever le niveau de développement économique dans leurs pays respectifs alors qu’ils voyagent à l’étranger et voient ce qui s’y passe !

Sommes-nous condamnés a toujours être les derniers de la classe mondiale ?

Sommes-nous condamnés aux plaintes et à la risée de la planète ?

Doit-on continuer à faire de la France et des pays occidentaux la source de nos malheurs alors que nous en sommes les premiers responsables ?

Continuons ainsi et nous serons, ou le sommes-nous peut-être déjà les esclaves de l’ère mondiale

Au fait la dernière place avec des complaintes est peut être celle qui nous convient le mieux !

Lucien PAMBOU

Diffusé le 24 octobre 2022, par www.congo-liberty.org

L’ARMEE CONGOLAISE DOIT METTRE LE DICTATEUR SASSOU-NGUESSO HORS D’ETAT DE NUIRE. Par Mingwa Biango

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8 réponses à Le coup d’État en Afrique, alternance à l’élection démocratique en Afrique ? Par Lucien Pambou

  1. David Londi dit :

    Cher Lucien,

    « Doit-on continuer à faire de la France et des pays occidentaux la source de nos malheurs alors que nous en sommes les premiers responsables ? »
    Ceci n’est pas une interrogation mais doit être une affirmation parce que, même si les gouvernants portent une part de responsabilité par le fait qu’ils n’utilisent pas la maigre part que leur laissent les grandes multinationales, la France a brisé et continue à briser les espoirs de démocratisation naissante dans nos pays comme le Congo, par exemple. Fidèle au principe que la France n’a pas de pays amis mais des intérêts, elle a provoqué une guerre sanglante menée par les Angolais et d’autres forces mercenaires pour continuer à préserver ses équilibres macro-économiques. Ceci est documenté, donc démontrable. La puissance de feu depuis la colonisation a toujours été l’élément moteur dans la domination des populations. La France en a souvent usé directement, la légion saute à Kolwezi, ou indirectement le cas du Congo. Elle a brisé les jeunes fédérations naissantes comme celle du Mali et de l’AEF, elle a orchestré l’assassinat des leaders emblématiques comme Medhi Ben Barka, Ruben Um Nyobè, Barthélemy Boganda pour les plus connus.

    En Janvier 1944, l’arrestation du leader indépendantiste Ahmed Balafrey et la répression des manifestations de Rabah-Salé ont montré le vrai visage de la France dans sa volonté de ne pas donner des indépendances effectives à ses colonies. En septembre 1958, De Gaulle a bricolé l’Union française à laquelle « adhèrent » 11 colonies d’Afrique subsaharienne et Madagascar. Dans cette pseudo-fédération, la France conserve la gestion de la politique étrangère, de la monnaie, de la politique économique et financière et de l’enseignement supérieur.

    Autrement dit, la France n’abandonne pas son autorité et ses intérêts conquis depuis qu’elle s’est lancée dans l’aventure coloniale en 1870. Les choses en sont presque restées en l’état. Dans ces conditions, la France continue à gouverner ses ex-colonies du colonialisme au post-colonialisme en passant par le néocolonialisme. Elle s’adapte tout en gardant ses prérogatives qu’elle défend avec des méthodes « voyous ».

    Cher Lucien, en effet, la France porte une lourde responsabilité dans les drames qui sévissent dans nos pays dont le dernier en date est le Tchad.
    Merci.

  2. lucien pambou mkaya mvoka dit :

    cher londi

    Merci pour ta reponse rapide

    Ton point de vue est discutable mais tout a fait acceptable et comprehensible

    je l accepte et je n ai rien a ajouter

    bonne soiree

  3. NO COMMENT !!!

    Sincèrement, j’aimerais voir à la chute de DSN ; Lucien PAMBOU, ambassadeur de notre pays au Gabon ou au Sénégal. A défaut…. j’ai plein d’idées…pour lui – A suivre !!!

  4. SASSOU ARRIVE A PARIS, CONVOQUÉ DARE DARE PAR SON PATRON MACRON ET POURQUOI FAIRE? https://www.youtube.com/watch?v=42EdWBgESfg

  5. Samba dia Moupata dit :

    Cher Lucien Pambou, chez nous l’armée est déguisée ne milice Mbochi, les Mbochis soutiennent Sassou Dénis a fond de l’analphabète aux trois universitaires Mbochi connus, Obenga, illoki Auguste et Okiemi . C’est le sud kongo qui doit s’élever pour fin à cette barbarie Mbochi et pourquoi la diaspora congolaise en France pourtant 90% contre 10 % des Mbochi supporters de Sassou Dénis n’arrivent pas à s’organiser pour fermer cette représentation Mbochi sur Rue Paul Valéry ou saccagé toutes ces propriétés mal acquises ? C’est à dire rendre impossible la vie de ces barbares sur Paris ! Toujours nos vilains petits canards qui succombent pour 500 euros et parfois moins, car pour la plupart moins qualifiés et certains sociologues ou encore des juristes qui n’ont jamais travaillés pour survivre font la mendicité aux Mbochis.

  6. Val de Nantes dit :

    Un riche ne voudrait pas qu’un pauvre devienne son alter égo. L’une des explications de l’attitude négrophobe de la France à l’égard de cette Afrique naine asservie à la sucette française , s’origine dans l’égocentrisme économique français…
    Le Congo ,au regard de la France , est sans y être. Une curiosité ontologique qui n’existe que dans l’esprit des différents gouvernements français…
    Nous sommes des objets économiques dont la France est le sujet irréfragable. Sa perception congolaise se borne à la captation de ses intérêts économiques au Congo…
    Au Congo ,la démocratie y est arrivée par un unijambisme titubant. Elle en est vite chassée par le clientèlisme local représenté par un sous- fifre dont le niveau de patriotisme frôle le degré zéro..
    La démocratie est le seul régime politique qui fasse de l’homme est un être libre dans toutes ses déterminations .
    Les coups d’État , qui sombrent cette partie de l’Afrique de l’ouest dans les ténèbres d’un certain âge ,sont la conséquence de la mauvaise conception de la vraie nature du pouvoir politique…
    L ‘essence du pouvoir politique réside dans le respect de la souveraineté du peuple,seul acteur décisionnaire, de son destin..
    Enfreindre de façade récurrente ,ce droit inaliénable issu de la volonté populaire , renvoie à la réification de l’être humain… C’est à dire l’homme devient une chose privée de conscience ,un en – soi ,dont l’existence est nulle ,car seul existe un être humain doté d’une conscience …La conscience politique en procède.

  7. Mathieu Bakima Baliele dit :

    Lucien Pambou, merci de nous donner l’occasion d’échanger sur un sujet qui revient souvent dans les débats sur l’absence ou le non développement de l’Afrique, notre mère patrie…

    Je partage tes interrogations que je trouve pertinente. Seulement voilà: même si j’aimerais ne pas voir et accepter les évidences qu’apporte la contribution de David Londi, je suis coincé et donc contraint d’affirmer avec lui que la France a été et est encore la source de la pauvreté abjecte qui règne sur son pré carré. Voyez-vous, mon cher frère Lucien, même le prétendu “miracle ivoirien” sous Houphouet Bony, meilleur préfet de la France en Afrique, ce miracle disais-je s’est révélé être un cauchemar. Quand des années après Laurent Gbagbo a voulu voir clair dans plusieurs contrats de longue durée des multinationales françaises en Côte d’Ivoire, il a été transféré au tribunal international, la France préférant monsieur Ouattara, un autre préfet plus sensible à la mère patrie.

    Par contre, Pambou je te rejoins sur ton chapelet de questions. En effet, avec les maigres recettes que les entreprises du CAC laissent sur le continent les satrapes africains pouvaient mieux gérer les affaires publiques. Comment Massamba Debat réussissait-il à vacciner les écoliers sur toute l’étendue du territoire là Sassou s’en fiche? Comment de mon temps nous avions des dotations en fournitures scolaires gratuites et qu’aujourd’hui rient de tel n’est possible?
    C’est pas la France qui empêche monsieur Sassou par exemple de ne pas mettre de l’eau potable dans les foyers de Brazzaville alors que la ville est arrosée par l’un des plus puissants fleuves du monde. L’hôpital général de Brazzaville devenu un CHU est un vrai mouroir alors que récemment le pays a connu une longue période d’excédents budgétaires…

    En 1992 les Congolais qui connaissent bien monsieur Sassou avaient choisi le Professeur Pascal Lissouba au cours d’une élection présidentielle libre et authentique. Mais la France par le biais de ELF/Total a ramené monsieur Sassou au pouvoir, remettant en cause le choix des populations congolaises. Et depuis le candidat de la France est là et y restera… jusqu’à… En tant professeur et chercheur en sciences politiques monsieur Pambou connaît mieux que moi cette parenthèse sanglante.

    Enfin, le retour de la soldatesque Ouest Afticaine dans les affaires politiques est justifié, de mon point de vue, et pourrait même se comprendre, puisque les peuples de cette région africaine se reconnaissant en elle. Aussi, là bas les armées sont multi éthiques. Ce qui n’est pas le cas du Congo où l’armée est devenue mono éthique. Chose jamais vu autrefois au Congo, de plus en plus, l’adresse à la troupe se fait en mbochi( la langue maternelle du président de FAIT) et non en Français ou en Lingala ou encore en Kituba, les deux langues nationales du pays. Plusieurs officiers généraux et supérieurs des FAC sont devenus des commerçants et/ou “entrepreneurs “. De tels officiers ne peuvent pas se sentir proches des populations. Ils sont plus proches des élites politiques. Ceux des Congolais qui attendent que l’armée, ou mieux la milice mbochie se lève et chasse Sassou se trompent. Cela n’arrivera jamais.

  8. christian Biango dit :

    La guerre en Ukraine suite à l’agression par la Russie, est bien la preuve que la chose militaire en Afrique relève de la pire absurdité. Posséder des armes de guerre que l’on ne fabrique pas dans le seul but de nous entretuer, cela explique la schizophrénie collective dont nous sommes victimes depuis les soi-disant indépendances des années 60. En quoi être fier parce que l’on a un proche militaire? Je préfère le monde du capitalisme dans lequel on peut faire du business afin de s’enrichir à la sueur de son front, plutôt qu’à réfléchir de comment tuer autrui pour servir un pouvoir mafieux ou criminel. L’Afrique n’a pas besoin d’armées comme des religions, il nous faut absolument sortir de ces aliénations qui ne font qu’enrichir les marchands d’armes qui n’ont jamais été africains, voilà!

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