Le Congo s’enfonce de plus bel dans la Confusion et les paradoxes

Le tyran congolais et Serguei Lavrov à Oyo , le 25 juillet 2022

Par Ghys Fortune BEMBA-DOMBE

Le Congo est un pays très riche. Il est doté des minerais précieux, des cours d’eau, des terres arables, d’une forêt dense, d’un climat tempéré avec une population jeune. Mais, curieusement, il est parmi les pays les plus endettés au monde et sous perfusion depuis bientôt 36 ans alors qu’il ne dispose d’aucune industrie ni d’infrastructures fiables.

Au commencement était la République du Congo. La santé, l’éducation, la coopération, les élections transparentes, les valeurs, les croyances, bref tout allait sur les roulettes. Mais dès 1968, devenu République populaire du Congo, le pays entame une pente de 45%. Dans la foulée, certaines croyances sont foulées au sol au profit d’une certaine idéologie. La gestion de la cité est calquée sur les modèles de l’Union des Républiques Socialistes et Soviétique (U.R.S.S), de la République Populaire de Chine ou de la République de Corée du Nord, avec « drapeau rouge », prédominance d’un parti, en réalité contrôlé par un seul homme, Denis Sassou Nguesso.

Avant la chute de l’U.R.S.S le 26 décembre 1991, et face à la pression du peuple, M. Sassou accepte, malgré lui, d’organiser une Conférence nationale souveraine à Brazzaville, du 25 février au 10 juin 1991. Au terme de celle-ci, la République du Congo retrouve son nom et connaît une alternance démocratique ou les libertés de croyances et de penser deviennent palpables entre 1991-1997. Malheureusement, ce climat sera très vite mis à mal avant d’être stoppé net par M. Sassou et collabos.

Le 15 octobre 1997, M. Sassou, avec le concours de Jacques Chirac, président de la République française, revient au pouvoir, à l’issue d’un coup d’État militaire déguisé en guerre civile, qui causa plusieurs milliers de morts soit, proportionnellement à la population totale du Congo,  davantage de victimes que le génocide du Rwanda. Depuis, le système qui prévaut jusqu’à maintenant en République du Congo est totalement entre les mains de ce dictateur, n’est rien de moins que celui d’un « Poutine africain ». Ce pays de 342.000 Km2 qui a l’apparence d’un État de droit masque la réalité cruelle d’un État totalitaire.  Sous couvert d’un protocole calqué sur celui des grands États démocratiques, c’est en réalité un État mafieux et policier, principalement aux mains d’une oligarchie familiale et qui compte parmi elle quelques  oligarques indécents  pour un petit pays riche de pétrole, de gaz, de forêts et de minerais précieux ; mais dont une grande majorité des 5 millions d’habitants vit dans une pauvreté extrême et conditions de vie inextricables.

Les fraudes massives et irrégularités (achat des consciences avec des billets de banque, transhumance des peuples, disparition des noms des candidats sur la liste des candidats, violation de l’article 99, la partialité des membres de commissions d’organisation, etc.) constatées lors des élections législatives de Juillet 2022, la dette intérieure et extérieure en grande partie non payée malgré les aides des différents partenaires et les excédents de pétrole, les entreprises privées et publiques abandonnées à elles-mêmes, la précarité dans laquelle se trouvent les Congolais en disent long.

S’agissant d’ailleurs de ces dernières élections législatives, certes M. Sassou a déjà nommé plusieurs députés, mais, il serait ignoble qu’il impose Lydia Mikolo à Mouyondzi et les hommes du P.C.T dans le sud à moins de vouloir imploser ces localités comme J.D.O se glorifiait d’avoir bruler le département du Pool.

M. Sassou, violeur des droits humains qui tient au pillage et aux trafics avec la Russie en voulant laisser ces incompétents et mafieux aux affaires, à opter cracher sur les Occidentaux en recevant en grande pompe le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov. Emmanuel Macron qui a parlé de l’hypocrisie des Africains à Yaoundé ne devrait pas s’étonner de l’attitude des dirigeants d’un pays indépendant sourd aux souffrances des Congolais, soutenir leur allié d’antan. En guise de protestation au soutien à la Russie, il n’est pas exclu que la mise en examen de Junior Omar Bongo en France et l’humiliation des dignitaires congolais en occident se corsent.

Face aux choix hasardeux d’un pays, le peuple devrait se lever comme le rappelait le candidat Albert Oniangué dans son adresse à la force publique pendant la campagne présidentielle de mars 2021 au Congo. Mais pour mieux cerner les enjeux de l’heure et escompter les résultats souhaités, il doit se former sur tous les plans y compris spirituels.

Ghys Fortune BEMBA-DOMBE

Diffusé le 29 juillet 2022, par www.congo-liberty.org

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4 réponses à Le Congo s’enfonce de plus bel dans la Confusion et les paradoxes

  1. Paul Jean-Ernest OTTOUBA-KASSANGOYE dit :

    @ M. BEMBA-DOMBE
    J’avoue être désormais fatigué, ne plus être en phase avec cette ritournelle selon laquelle « le Congo est un pays riche ». Serait ce une manière de nous consoler devant la souffrance structurelle vécue depuis 50 ans, et majorée notamment par l’observation de ce qui se passe objectivement dans d’autres pays africains comme l’Angola ou le Sénégal? Si tel était le cas, alors ce serait une bien maigre consolation.
    Non. Le Congo n’est pas riche. Il est riche de rien.
    En classe de seconde de lycée, c’est-à-dire au moment où les jeunes gens sont âgés de 15-16 ans, on apprend un peu qu’un système économique équilibré ou en croissance s’appuie sur trois secteurs complémentaires:
    -le primaire, l’agriculture, pour permettre surtout de nourrir sa population matin, midi et soir;
    – le secondaire, l’industrie, pour transformer tout ou partie des produits issus du secteur primaire pour la satisfaction des autres besoins de la population et pour vendre à l’étranger;
    -le tertiaire, pour assurer la vente des produits issus du primaire et du secondaire.
    Deux conditions majeures sont observables ici:
    1- la libre circulation endogène -surtout- de la monnaie pour rendre possible la consommation et de l’investissement. Pas d’obstacles à cette circulation, comme le non-paiement des salaires, le non versement des revenus de transfert-pension de retraite par ex-, et la soustraction de quantités de monnaie en circulation sur le marché par de la thésaurisation domestique,
    2- la confiance ou l’optimisme des acteurs économiques et sociales devant la qualité des règles et devant leur stricte application par les acteurs eux-mêmes et par les juridictions spécialisées.
    En adossant la formation de ces lycéens aux données statistiques (Nations unies) telles que l’ espérance de vie moyenne à la naissance qui est de 55 ans, le SMIG qui est de 50 400 euro CFA dans le privé et de 90 000 euro CFA dans le public, etc.-, et aux données factuelles telles que les pénuries d’électricité, d’eau potable et de carburant, l’importation des boîtes d’allumettes, d’huile d’arachide et de viande de toute sorte, etc, ils arriveront à cette conclusion objective que, le défaut de « base économique », en raison principale de la déraison économique, fait du Congo est un pays pauvre. De surcroît, « surendetté ».
    Sans doute devrions nous en finir avec cette illusion d’un Congo « riche ». Exigence de notre conscience intellectuelle. Et considérer que le Congo, notre pays, est bel et bien pauvre. A partir de là, tout doit être soumis à l’épreuve de la raison.

  2. Samba dia Moupata dit :

    Cher Bemba -Dombe , moi je dis que Sassou Dénis multiplie des actes de sabotages contre le Congo et non des paradoxes ! Ce dernier a former cabinet noir avec des universitaires Mbochi comme Obenga Théophile qui est son conseiller en stratégie sorcière pour par exemple pour organiser cette splendide arnaque démocratique que nous venons de vivre avec l’arrivée des enfants corrompus comme Mvouba,Tsiba, Gongara au parlement Mbochi.

  3. VAL DE NANTES . dit :

    @J .PAUL ,
    Grosse validation !
    Mon frérot , tu m’as sorti de ma léthargie économique ,comme pour paraphraser notre GRAND KANT à propos de HUME pour qui la connaissance vient de la seule expérience .Ce que va contester KANT .HUME passa outre la puissance de l’entendement ,qui est l’organisateur de la connaissance au moyen des concepts purs (catégories ) dont la causalité .
    Et sans oublier les deux formes à priori de la sensibilité que sont :le temps et l’espace . Bon bref !
    Sinon ,on n’en sortirait jamais ,tant KANT fut ,le NICOLAS COPERNIC de la philosophie de cette époque appelée « le miracle Allemand « .(idéalisme transcendantal)….
    D’ailleurs , vous en êtes un fin connaisseur .
    Oui ,j’ai une marotte pour l’économie apprise auprès du grand BAKABADIO ,quand ce dernier disposait encore de sa rationalité intellectuelle ..
    Le CONGO riche peut être une pensée paradoxale ,au vu de l’état physique et économique qu’il offre au monde objectif ..
    Dombe BEMBA est- il pris en flagrant délit de paralogisme ou de sophisme ?
    Votre argumentation détaillée y répond .Mais le soupçon de la nature de son raisonnement demeure une énigme .Avec PHYRRON , il lui aurait opposé un « époché « ,pour neutraliser le débat .
    De nos jours , il est inconcevable de voir la richesse du CONGO sous forme purement platonicienne ,car trop abstraite et donc théorique .
    Or la richesse d’un pays se comprend par la réalisation concrète des idées économiques tirées de toutes les richesses naturelles dont dispose le CONGO .
    Que voit -on depuis l’indépendance de du CONGO ?
    Rien .Sur le plan économique ,le pays frôle le moyen âge ,car la plupart des régions congolaises n’existent que par le nom ..L’économie n’y existe pas ,alors que leurs sous -sols et sols sont nantis des ressources primaires à exploiter et en faire des valeurs ajoutées pour des créations richesses endogènes et exogènes …..
    On aurait dit une jolie fille immaculée sans tâche .Alors comment s’y prendrait -elle pour avoir une progéniture ?. Que Dieu me pardonne de cette allégorie irréligieuse ….
    Qui n’est pas SAINTE MARIE qui veut ….
    Je préfère encore SAINT AUGUSTIN (CONFESSIONS) qui s’adressait à DIEU : » Seigneur donne moi la bénédiction et la continence ,mais pas tout de suite ) ». Ce pêcheur avait déjà un enfant au nom d’adôdat .
    Prenons l’exemple du bois …
    Pour gagner de l’argent sur ce produit primaire ,il faut en faire des valeurs ajoutées ,c’est à dire en faire des meubles , chaises , etc .
    La valeur ajoutée est le résultat de la création de la richesse à partir d’un produit infini .
    Vendre des produits primaires ne crée nullement des richesses ,c’est une erreur congénitale congolaise .Nous transférons notre richesse à l’acheteur qui s’en frotte les mains ,car notre propension à la paresse nous confine à nous satisfaire du peu .Ce peu qui se gare dans les poches du politique véreux .
    D’où l’idée du refus de dire du CONGO qu’il est riche .Demain ,nos enfants et petits enfants nous qualifieraient de « sophistes  » car nous tenions un raisonnement qui avait l’imprudence de tromper .
    Ainsi, notre DOMBE NATIONAL , pour qui j’ai de la sympathie est comme THALES qui contemplait le ciel ,sauf que ce dernier va en extraire les lois de la nature .
    La richesse est l’absence de la pauvreté .

  4. Paul Jean-Ernest OTTOUBA-KASSANGOYE dit :

    @VAL DE NANTES
    Mon cher Frangin. Nous sommes d’accord. Nous ne devons pas nous gargariser de cette idée fallacieuse d’un Congo « riche ». Il s’agit là d’une affirmation dépourvue de tout fondement rationnel.
    Nous savons tous que l’ORSTOM et le BRGM-organismes français des temps coloniaux- ont produits et détiennent les cartes des sols et des sous-sols congolais, pour le compte de l’Etat français.
    Cartes des lacs, des rivières et du fleuve Congo. Cartes des forêts. Cartes géologiques des sites de pétrole et des minerais. Ces biens naturels existent bel et bien. Mais comme dirait le vieux barbu, Karl Marx pour ne pas le nommer, c’est du « capital mort ». Sans valeur aucune. Donc pas le symbole d’une richesse quelconque.
    Pour suivre Karl Marx, il faut transformer ce « capital mort » pour en faire un « capital vivant », parce que soumis à l’épreuve du « travail ». A partir de là, on peut parler de « richesse ». L’or en stock dans des banques pour servir d’équivalent général de la richesse d’un pays, ne tire sa valeur que de sa transformation à un moment donné en « lingots ».
    Donc, le Congo ne sera pas riche, aussi longtemps que le PCT – Bakabadio compris- joueront les « renonciateurs » (Nietzsche) et feront dans la déraison économique.
    Mon cher frangin. Nous sommes d’accord sur ce constat. A ceci près que les Congolais ne sont des « paresseux ». A suivre les travaux de Hilaire Babassana, le travail forcé colonial, dans son double aspect « absolu » -violence physique – et « relatif » -le début du salariat- a permis la croissance ultérieure des années Fulbert Youlou et Alphonse Massamba-Débat. En somme, on ne naît pas « travailleur », on le devient, sous certaines conditions historiques.
    Nous demanderons à nos amis de Bétou -dans notre chère Likouala-, si l’usine de fabrication des allumettes ne marchait pas bien, avec des salariés inscrits dans la logique de la productivité.
    Nous demanderons aussi à nos amis qui travaillent chez Total, chez les libanais, chez les chinois, i.e. chez ces étrangers, s’ils ont quelque chose à redire sur la qualité du travail des congolais. En plus, tout est mis en oeuvre pour les empêcher de faire grève. Un droit constitutionnel bafoué, avec superbe.
    « La paresse » est une construction sociale (Paul Lafargue, Le droit à la paresse, Ed. Maspero). Une pédagogie portée par un idéal individuel et collectif partagé. Si cet idéal renvoie au modèle de l’argent facile, celui du rentier, la paresse devient alors un fait social. Un « habitus ». (Pierre Bourdieu).
    Nous sommes d’accord, cher frangin. A une ou deux réserves près.

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