Par Benjamin BILOMBOT BITADYS
La bande sonore du caporal-chef Ferdinand Masson a enflammé la toile. Tout ce qui est dit par le caporal-chef Ferdinand Masson est frappé de bon sens. L’exaspération des populations du Congo-Brazzaville vis-à-vis du pouvoir corrompu et kleptomane de Denis Sassou Nguesso est générale et totale.
Guerre des ondes
La publication du message du sous-officier ne pouvait pas mieux tomber pour les populations du Congo-Brazzaville en attente d’un messie qui viendrait les extraire des griffes du clan Sassou. Cependant, sur le terrain, il ne se passe rien.
Doté d’une faconde étourdissante et intarissable, le caporal-chef Ferdinand Masson a électrisé le net. Maniant le lingala et l’indoubill avec un accent mbochi, tribun hors pair qui rendrait jaloux Denis Sassou Nguesso et qui ferait saliver le khalife d’Oyo, Ferdinand Masson a séduit les utilisateurs des réseaux sociaux de la diaspora plus qu’il n’a été écouté, entendu et surtout suivi par les populations du Congo-Brazzaville.
« Bien que travesti, le timbre du leader de la sédition trahit des intonations mbochi couplées à des occurrences indoubil. Cette normalité syntaxique repérée comme une connivence entre l’idiome mbochi et le véhiculaire lingala a semblé légitimer, en ce temps des fake et d’intox, l’appel auprès de ceux auxquels il était adressé en exclusivité » (congopage.com, 10 mars 2018).
Erreur tactique
Le caporal-chef Ferdinand Masson, dans sa première vidéo, s’est adressé exclusivement aux habitants des quartiers Nord de Brazzaville parce que, estimait-il, les quartiers Sud avaient déjà assez donné en matière insurrectionnelle et que, cette fois-ci, c’était le tour de l’Alter Ego nordique d’aller au charbon. C’était la première erreur. Depuis quand, les populations des quartiers Nord de Brazzaville, sont-elles montées au créneau contre le pouvoir de Denis Sassou Nguesso qu’elles considèrent aussi comme le leur ? Les divers avantages tirés du pouvoir de Sassou Nguesso ont cloué le bec des populations des quartiers Nord de Brazzaville. « Pouvoir adi a bissi mené », « Pouvoir eza ya bisso moko ». Denis Sassou Nguesso l’avait dit : le gibier est dans le filet. A leurs yeux, Denis Sassou Nguesso apparaît comme le moindre mal.
Lacunes
L’appel à la révolte du 10 mars 2018 du caporal-chef Ferdinand Masson portait plusieurs lacunes. Le messager n’est pas clairement identifié. Tout mouvement doit avoir un leader à sa tête. Qui est le caporal-chef Ferdinand Masson ? D’où vient-il ? Quelle est son histoire ? Quel est son projet politique ? Quelles ont été ses relations avec Sassou Nguesso ? Ferdinand Masson cache-t-il un autre Sassou Nguesso en pire ? Comme le dieu Janus, la capitale du Congo-Brazzaville est coupée en deux bouts : Brazzaville Sud et Brazzaville Nord. Les hauts de Brazzaville et la ville d’en bas, Brazzaville qui bouge et Brazzaville qui dort ; la dynamique et l’amorphe, l’active et la passive. Le messager cible une partie de la population, celle des quartiers Nord de Brazzaville, excluant l’autre partie, celle des quartiers Sud, réputées pour sa fougue, son courage et sa capacité de nuisance et de résistance. Ils sont prêts au combat « Ba yaka mambou ».
Paulin Makaya était à la tête du cortège des habitants des quartiers Sud de Brazzaville (ville éveillée) pour contester les résultats du référendum de 2015 pendant que ceux des quartiers Nord de Brazzaville (Brazza qui dort) vaquaient tranquillement à leurs occupations et s’empiffraient de bière. Tirant les leçons de de cette attitude des habitants des quartiers Nord de Brazzaville (les dormeurs), qui ont démontré leur soutien et leur solidarité au pouvoir de Denis Sassou Nguesso au grand dam de l’unité nationale, le slogan : « Ni béto koua tou foua ka » (les morts ne se comptent que dans nos rangs) a vu son apparition. Ce slogan sert désormais de bouc-émissaire aux leaders politiques pour justifier leur inertie. Cette situation a inoculé les germes de la division bipolaire du Congo-Brazzaville sur laquelle surfe Denis Sassou Nguesso pour asseoir son pouvoir. Le message du caporal-chef Ferdinand Masson s’est soldé par un flop retentissant. Soldats de cire, les populations des quartiers Nord de Brazzaville n’ont pas bougé d’un poil.
Statue de bois, le peuple des Brazzavilles nord n’a pas bougé d’un iota à la mort du colonel Marcel Ntsourou, à l’arrestation du général Jean-Marie Michel Mokoko, d’André Okombi Salissa, à la déflagration de Mpila du 4 mars 2012 et à l’arrestation du général Norbert Dabira. L’identification au pouvoir de Denis Sassou Nguesso est tellement forte et fusionnelle que les populations des quartiers Nord de Brazzaville n’ont pas suivi l’appel à la révolte. Les populations des banlieues Nord de Brazzaville sont persuadées par les idéologues du PCT qu’elles ont plus à gagner avec le pouvoir ethnocentriste de Denis Sassou Nguesso qu’avec l’arrivée d’un « moukongo » au pouvoir. Les populations des périphéries Nord de Brazzaville sont convaincues qu’elles auraient tout à perdre si Sassou devait être chassé du pouvoir. Partant de cette donnée servie comme une évidence par les chantres du pouvoir à l’instar de Théophile Obenga, il est illusoire d’espérer faire descendre les habitants des Hauts de Brazzaville, en dépit des retards de salaires, des pensions, des bourses, des érosions et des inondations contre le régime de Sassou Nguesso. Par capillarité, il y a trop d’intérêts en jeu.
L’intérêt d’internet
L’internet est un formidable outil de communication. Toutefois, la politique ne se limite pas sur internet. Elle a besoin d’être relayée sur le terrain. La connexion à l’internet est au Congo-Brazzaville ce que l’accès au grade de général est au ressortissant du Pool : un parcours du combattant. Le message de Ferdinand Masson n’a pas eu du répondant dans les quartiers Nord de Brazzaville : autant semer une graine sur du granit. Pour des raisons que Freud a définies dans la sublimation des instincts, il y a une satisfaction morale pour les habitants des hauts de Brazzaville de voir un ressortissant de la région à la tête du pays, quel que soit le bilan.
L’interaction urbaine étant un phénomène social total (aurait dit Marcel Mauss), seule la révolte d’ensemble des populations du Congo-Brazzaville sonnera le glas du pouvoir clanique de Denis Sassou Nguesso. Un leader politique virtuel ne saurait faire descendre les gens dans les rues de Brazzaville, Pointe-Noire, Dolisie, Owando, Ouesso et Impfondo avec des pancartes : « Sassou doit dégager ! » C’est plus facile de manger des alouettes tombées toutes cuites du ciel.
Benjamin BILOMBOT BITADYS
Voici les réponses à toutes les interrogations, ce discours de Sassou,
le Dimanche 21 mars 1999 à 9 h près du Dispensaire Marien Ngouabi au Croisement Rue Ossio et av. Talangaï, Quartier Mikalou.
« Je vous remercie d’avoir répondu à mon appel, je suis convaincu que vos chefs de quartier ont fonctionné comme souhaité; mais le moment est très court et le temps presse pour que notre rencontre dure. Alors, je ne vous dirai que l’essentiel de mon message… et je ne parle pas en paraboles. Je sais que vous n’avez pas oublié ce que vous avez vécu en 97 par les bombardements de Lissouba. Vous savez ce que j’ai fait pour terminer cette tragédie, cette barbarie, ces pertes humaines que personne ici ne peut évaluer. Vous avez marché sur des corps. D’aucuns diront que Sassou a terminé la guerre, mais moi je dis que c’est d’abord la détermination du peuple nordiste de vouloir, je dis bien, vouloir finir ces malheurs infligés par Lissouba… Beaucoup de jeunes sont venus du nord pour se joindre aux jeunes brazzavillois nordistes et lutter à mes côtés.
Après 6 mois d’ivresse de paix retrouvée, il fallait bien repartir sur le chemin de la reconstruction. Vous avez certainement constaté comme moi, le pire dans la société de ces jeunes de Talangaï-Mikalou… Des pillages se terminant surtout par des règlements de compte. Le manque de respect généralisé. Je ne pouvais pas laisser évoluer cet esprit de guerre contre nous-mêmes, c’est ainsi que je me suis adressé aux Cobras, car c’est d’eux qu’il s’agit. Vous avez entendu partout leurs tergiversations, certains ont même parlé à la radio RFI pour manifester publiquement leur mauvaise foi. Certains ont dit que je ne fais rien pour les jeunes et pour le peuple nordiste confondu, sans distinction des partis ni des tribus. J’ai auss i entendu dire que « Sassou continue à nous faire tuer chez les Tchek et les Niboleii[2]. Que nos enfants sont égarés sous les instructions de Sassou ».
A l’hôpital de Talangaï, vous avez jeté des tracts qui disent que Sassou va fuir en exil et patati patata… Beaucoup de militaires nordistes désobéissent au commandement des Fac, laissant tantôt les autres exécuter des missions contre leurs régions, et vous savez ce que ça nous coûte!… Des troupes souvent exposées, des troupes tombant dans les embuscades des ninjas et des cocoyes, et dans ces genres d’exercices, seuls les chefs de mission ne meurent pas.
A qui est donc la faute si nos jeunes, nos enfants périssent toute fois qu’ils vont au service de la République ? Est-ce qu’il manque d’officiers nordistes ici où nous sommes ? Est-ce que vous savez que le nord a le record en effectif d’officiers ?
***
(Acclamations frénétiques et prolongées, la foule applaudit).
2
Silence ! Je vais maintenant vous dire que la paix à laquelle vous croyez n’est que superficielle, votre paix ressemble au repos d’un prisonnier dans sa prison. La guerre que vous avez gagnée vous a seulement écarté du danger, mais ce danger continue à menacer, et aujourd’hui je constate que c’est même pire.
Je vous interpelle tous, pour notre survie, notre futur est noir… S’il m’arrivait de mourir à 11 heures, sachez qu’avant 15 heures, on ne parlera plus du nord tout entier. Tous nos villages seront brûlés, tous nos nordistes de Brazzaville comme ceux de Pointe-Noire mourront dans les 3 heures qui suivront ma mort.
Donnez-moi donc vos enfants, j’ai besoin d’hommes pour assurer votre survie. On ne peut pas toujours compter sur les troupes étrangères, nous devons compter sur nous-mêmes d’abord.
Je lutterai aux côtés de mes enfants comme je l’ai toujours fait depuis juin 97.
Je ne fuirai jamais, je lutterai avec vous jusqu’à ma dernière goutte de sang.
Les jeunes hommes iront dans les casernes, les jeunes filles apprendront les armes ici sur place à Brazzaville.
Je vous exhorte à plus de vigilance et de courage.
Je vous remercie… »
Aucune dictature au monde ne peut durer aussi longtemps sans une base sociale minimale. Sassou l’entretient avec une instrumentalisation du Tribalisme depuis 1977 avec son célèbre « Les Bakongos ba bomi Ngouabi ». Ces piqûres de rappel entretiennent la flamme.
Oui cher frère Londi.
Le réseau instrumentalisé et tribalisé apporte les réponses aux nombreuses remarques que tu fais dans ton papier.
Cher Bitadys ,il est de notre devoir au pool de chasser sassou à la tête pays , car nous sommes les premiers à payés sur tous les plans. Personnes n’a demander à parfait kolélas de sortir les gens ,mais d’arrêter son petit jeu qui consiste à découragés les populations qui veulent en découdre avec sassou . Ni beto kua tu Vuaka , c’est les Français qui font la guerre au pool c’est les mensonges de parfait kolélas qui consiste à démotivés les populations ,pendant ce temps il amasse de l’argent de la mafia . Le pool représente 40% de la population congolaise rien que Brazzaville les kongos représente 70% des habitants , Brazza sans Hôpital fait 3/4 victimes du pool c’est de l’ arithmétique . Au pool profond nos frères et soeurs tombent nuit et jour sous les balles du criminel sassou . On comprend pourquoi parfait après soit disant un BAC série C a bifurquer à la logistique et transports ce garçon est très médiocres ne tombons pas dans sa bêtise .Mâ Bilombot tu es docteur en économie je ne comprends pas pourquoi tu te fait rouler par cette ignoble personnage de parfait ???
« Le réseau instrumentalisé et tribalisé » ne pas omettre de préciser: par sassou
Ca va chercher bien loin, tout ça! le texte de mr Bilombot Bitadys est si clair et net, un constat sans bavure de la situation politique suite à un mot d’ordre anonyme et l’apport de mr Londi est aussi clair pour aider à comprendre le constat établi…Pourquoi alors, on va chercher à noyer ce constat dans des « nioka nioka » ?
laissons cette manie de nous reporter sur les autres pour nos démonstrations. Inspirons-nous de ceux qui travaillent pour faire avancer la cause du Congo… Et ne nous laissons pas malmenés par notre fougue, ni par la prétention à vouloir porter de manière assumée le sort de toute une région. Sassou nguesso avait parlé et dit l’essentiel; il a agi. Si quelqu’un pense et sait qu’il a la possibilité d’agir, il n’a qu’à s’inspirer de sassou nguesso. car lui a agi, sachant que tous les peuples du nord n’étaient pas avec lui…
Bref! merci mr Bilombot Bitadys pour ce constat, et merci aussi à mr Londi pour ce travail de mémoire avec la restitution de ce discours que bon nombre de gens ignoraient quant à sa teneur.
Bonjour,
Ce site a le mérite, pour l’étranger que je suis, d’apporter des débuts d’explications à l’immobilisme des congolais que de l’extérieur les démocrates comprennent mal.
Je rajouterai également que le climat de la dictature policière ne doit pas être oublié.
Merci pour toutes ces informations mais ne perdons pas espoir !
Je l’ai toujours dit,Sassou est bien conscient des dissensions tribales qui sous tendent l’unité nationale.
Sa force politique porte les stigmates de la haine tacite qui régit les relations entre les diverses ethnies qui composent le Congo.
Une entente multi-ethnique signerait la fin des haricots des Nguesso…
Il a longtemps cru en un chapelet des généraux nordistes acquis à sa cause ,pour bâtir une dynastie politique,mais les défections intempestives de certains d’entre eux,lézardent l’allégeance politique du nord au profit des Nguesso…
Sassou s’enkystre dans ce regard de chien de faïence ethnique,pour prolonger in extenso son bail politique. Une révolte populaire contre Sassou tiendrait de la science fiction..
Le virus tribaliste s’est énormément métastasé dans le corpus de la société Congolaise…
Nous devons d’abord nationaliser nos postures politiques,avant d’harmoniser notre désir politique…
Lire. S’enkyster.
Ne chercher pas loin, c’est sur le même territoire que vous habitez (la France) qui est la cause de tout les maux congolais. A quand la révolte, contre cette vermine ?
Rien n’est jamais impossible dans ce monde, si des puissances colonialistes décident d’appuyer ce type d’initiative aventureuse. Qu’à cela ne tienne, l’important est que les gens vaquent à leurs occupations quotidiennes dans la paix, le reste se reglera par le dialogue. Les congolais en ont déjà vu et entendu des meilleurs. S.Sullyvan la précédente ambassadrice us, alias « Ya Mado Super Wax The White N’Dingari » ou encore l’aubergiste des aventuriers de tout acabit, s’exprimait elle aussi dans le Lingalla national. La nomination d’une diplomate anglo-saxonne lingallaphone à Brazzaville était ce du au hasard ? Toutefois cette sympathique dame, seulement en apparence, a fait montre d’une grande méconnaissance de la culture sociale congolaise. Son échec retentissant à balkaniser le Congo est du à cette suffisance typique des touristes blancs qui se croient souvent en terrain conquis, lors qu’ils sont en visite dans un quelconque pays africain dont ils ignorent tout de l’histoire complexe. Les mauvaises langues disent qu’elle se serait mise au Kikongo, avec le M’Bochi et le Lari comme option, ca promet. Voici que le fameux caporal F.M est entré en scène, dans une étrange logorrhée lingallaphonique confinant à l’hystérie. Qui est derrière lui, la france, les USA, les éternels manipulateurs régionalistes ? L’obsession du mutin, pour les dits quartiers Nord, trahit les relents divisionnistes pimentés de son appel séditieux. La solution est le dialogue, le dialogue, toujours le dialogue.
On ne fait que ça ! Dialoguer, et pour quel résultat !?
il n y a pas de moukongo au congo.il n y a que le pool qui demeure incapable de faire une lecture politique d’un evenement donne sans consulter sa boussole le caporal ferdinand masson etait une fiction venue du pool.il n y a pas de doute possible.il n y a que le pool qui reve des grands troubles politiques a l’echelle nationale du nord au sud
le general rene boukaka chef d’etat major adjoint des facs est bel et bien du pool. POOL TU AIMES LE POUVOIR