LA REFUTATION DU CONCEPT TRIBAL AU CONGO « MAKOKO » , par Boutou Bimbéné

En janvier 1959, les congolais se sont confrontés entre eux suite à une crise politique qui frappa le pays et se convertit à une opposition ethnique au mépris de la cohésion nationale. Ce conflit engendra l’opposition nord/sud, et a eu un effet considérable dans l’occupation spatiale de la ville capitale Brazzaville. Au sortir de contradiction ethnique, les clivages entre nordistes et sudistes ont entrainé les populations à s’implanter à Brazzaville sur des bases ethniques et régionales. Ainsi nous avions observé: « à Brazzaville une géographie très contrasté des ethnies et des origines régionales. Par exemple que se trouvent regroupés au nord de Brazzaville les ressortissants du nord du pays (Mboshi, Téké Nangagoulou, etc…), dans les quartiers Talagai, Ouenzé, Mikalou et la partie sud est essentiellement occupé par les ressortissants de la région du pool, qui est une région du sud du pays. D’ailleurs Dorier Appril, l’avait aussi constaté en 1993 : « Bakongo et Makelekele, à fotre identité ethnique sont peuplés à plus de 95 % de Laris, c’est à dire les Kongo originaires du pool (sud du pays). M’filou lui aussi de 80% de Kongo, des ressortissants du nibolek (sud du pays) cette configuration géographique qui n’est pas sans impact sur les populations de l’une et de l’autre communauté. Cette réalité est d’autant plus illustrée par le fait que c’est réellement dans ces quartiers que s’est cristallisé le conflit de 1993. Ce conflit a une fois de plus affecté la cohésion nationale. Certains commentateurs n’ont pas hésité à faire allusion à une épuration ethnique des quartiers tant par la virulence des atrocités que par le dépeuplement partisan de la capitale renforçant ainsi le monolithisme régional et tribal des quartiers tels que Bakongo, Makelekele et tendant à unifier l’origine tribalo-régionale des habitants de M’filou en vidant des secteurs entiers des arrondissements. Mfilou par exemple abritait en 1980 plus de 60% d’originaire du pool et, de son coté, Bakongo accueillait depuis les années 1970 une proportion croissante de migrants Nibolek sans qu’aucune intolérance n’affecte ces populations. (cf., Xavier Bienvenu KITSIMBOUoctobre 2001)

En définitive, les événements de 1959 et ceux de 1993 ont largement développé un sentiment de méfiance entre les différentes ethnies et surtout une tendance à un repli sur soi. Circonstance qui a sensiblement entamé l’unité du peuple qui désormais ne se confine et ne se reconnaît qu’à travers une approche plus identitaire.

Point de vue politique

Au fur et à mesure que la situation se développait, le phénomène ethnique prenait un essor considérable au point de s’ancrer dans la mentalité collective. La position dominante conférée par le pouvoir à un congolais et ä travers lui à un clan, une ethnie ou une région fait que ce dernier s’organise autour des siens en marquant sa préférence dans l’attribution des hautes responsabilités de l’état, et la logique se présente comme suit: un Congolais accède au pouvoir et avec lui son ethnie et sa région. Les autres tribus sont systématiquement exclues dans la sphère du pouvoir politique et celle de la vie nationale. Le pouvoir de l’Etat apparaît alors comme la propriété du groupe au pouvoir. Les autres communautés, considérées comme des victimes toutes désignées, se replient sur elles-mêmes. Pour cette catégorie de la population, le pouvoir est extérieur à leur pratique quotidienne.(ibid) 

C’est pourquoi, nous avions mis en évidence une philosophie qui consiste à résoudre ce phénomène à travers un processus endogène que pourraient soutenir les congolais s’ils voudraient sortir du tribalisme. Ce processus caractéristique de la période nouvelle, du 21 siècle, et du congolais civilisé, est « l’ordre structurale contre le tribalisme » que nous intitulons : LA REFUTATION DU CONCEPT TRIBAL ; qui impose une autre forme d’autorité : non celle de l’État, dont les interventions sont plus nuisible qu’utiles, et qui se borne à garantir les travailleurs de l’action improductive des fainéants, à maintenir corruption dans la production, mais celle des nouvelles structures, qui vont former la véritable élite du monde nouveau. Les capacités des Congolais remplaceront le pouvoir, le tribalisme deviendra la science de la production, pour faire du Congo pas autre chose qu’une grande société d’industrie. La Réfutation du Concept Tribal établit aussi un agenda de paix et d’unité nationale éternellement.

Par Boutou Bimbéné , pour www.congo-liberty.org

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