Lors de son élection en France en 2012, le discours sans équivoque de Francois Hollande à l’encontre de la Françafrique et surtout son approche sur les nouvelles relations que la France devrait désormais entretenir avec ses anciennes colonies avaient été accueillis avec beaucoup d’optimisme en Afrique en général et au Congo en particulier. « Je veux ici dire ma volonté de renouveler la relation entre la France et l’Afrique. Le temps de la Françafrique est révolu : il y a la France, il y a l’Afrique, il y a le partenariat entre la France et l’Afrique, avec des relations fondées sur le respect, la clarté et la solidarité » avait déclaré le président Français nouvellement élu.
De ce discours, les peuples épris de liberté étaient convaincus que cette élection consacrait enfin le temps de la lucidité dans les relations entre la France et les Etats africains.
Dans ses différents discours, le président Francois Hollande avait clarifié sa position en faveur de la démocratie, de l’alternance et le respect des libertés.
En réponse à la velléité du président Sassou Nguesso de faire sauter les verrous de la constitution de 2002 qui l’interdisait de briguer un énième mandat, la prise de position du président Français le 21 octobre 2015 avait surpris et déçu plus d’un démocrate au point que même le Front National s’etait permis de faire des leçons de démocratie au parti socialiste.
En affirmant que « Le président Dénis Sassou NGUESSO peut consulter son peuple, ça fait partie de son droit, et le peuple doit répondre (..) Ensuite, une fois que le peuple aura été consulté, cela vaut d’ailleurs pour tous les chefs d’Etat de la planète, il faut toujours veiller à rassembler, et à respecter et à apaiser. », le président Français venait de trahir la cohérence de ses multiples interventions et discours sur la démocratie en Afrique.
Dans l’esprit de son discours de Dakar en novembre et ses différentes interventions, un principe clair avait été posé. Désormais, la France et l’espace francophone seraient toujours du côté des peuples qui luttaient et militaient contre les changements de constitution pour convenance personnelle.
A la lumière de ce qui se passe actuellement au Congo Brazzaville et dans bien d’autres pays de l’espace Francophone, tous les démocrates africains attendent la mise en œuvre de ce principe. Est-ce un vœu pieux ou encore une acrobatie verbale et diplomatique ?
Il serait naïf de croire que le président Français ignorait que la réussite du coup de force de Sassou NGUESSO d’imposer contre toute volonté une modification de la constitution était un signal fort en faveur des dictatures qui nourrissent les mêmes velléités.
A la lumière de tout ce qui précède, on est en droit de s’interroger sur le « Que deviendra la parole de la France face à cette situation ? »
« Dans les relations entre Etats, chaque acte posé est un signal qu’il convient de décrypter pour en saisir le sens et la portée » avait lancé le président Macky Sall
Face à ce passage en force, à l’organisation anticipée d’une présidentielle qui n’a d’élection que de nom, quelle opinion feront les africains en général et les congolais en particulier du discours de la France. Ce que les démocrates ne retiendront du mandat de Francois Hollande ne sera évidemment que cet échec, ce revirement conceptuel qui a la fin ne fera que nourrir cette idée selon laquelle « La France a toujours soutenu les dictatures ».
Il est tout aussi naif de croire que le président Hollande ignorait que Monsieur Dénis Sassou NGUESSO a toujours gagné toutes les élections qu’il a organisées avec des résultats très « Soviéto-Mobutistes » c’est-à-dire qui avoisinent toujours les 90%. La gouvernance électorale a toujours été décriée aussi bien par les congolais que les observateurs internationaux depuis 2002. La preuve en est qu’au moment où les ¾ de la population étaient hostiles, les officines du pouvoir ont réussi à pondre un résultat de 92.80% du OUI à la constitution pourtant rejetée par toute la population congolaise.
Dans un communiqué publié le 19/02/2016, l’union européenne considèrent que les modifications unilatérales des textes relatifs à la gouvernance électorale au Congo << manquent de transparence, peuvent induire par ailleurs une insécurité juridique et ne semblent donc pas de nature à rassurer sur le caractère démocratique, inclusif et transparent de l’élection présidentielle anticipée au 20 mars 2016 (..) De plus, cette anticipation du scrutin de trois mois ne permettra pas une amélioration substantielle du fichier électoral, dont la qualité insuffisante risque d’affecter la crédibilité des résultats du vote>>
De même, l’UE reste préoccupée par le sort des membres et sympathisants des partis politiques arrêtés et en attente de jugement. Les libertés fondamentales des candidats et de leurs partisans doivent être respectées pendant les périodes de pré-campagne et de campagne électorale.
En conséquence, l’UE a décidé de ne pas envisager la présence d’une mission européenne d’observation électorale lors du scrutin du 20 mars.
Le parti socialiste par le biais de son secrétaire national à l’international, immigration et Co développement, Maurice BRAUD, a demandé solennellement en mars 2016 le report d’une parodie d’élection dont les résultats sont connus d’avance. <<Le Parti socialiste demande aux organisations internationales concernées, particulièrement à l’Union africaine, à l’Union européenne et aux Nations Unies, d’user de leur influence pour obtenir le report de l’élection présidentielle. Le Parti socialiste redoute les conséquences d’un scrutin immédiat et il appelle solennellement à un dialogue inclusif pour poser les bases d’élections crédibles et transparentes>>.
La nouvelle donne conceptuelle que la France de Francois Hollande a insufflée après 2012 était claire à savoir le respect des règles démocratiques et l’alternance.
« Là où les règles constitutionnelles sont malmenées, là où la liberté est bafouée, là où l’alternance est empêchée, j’affirme ici que les citoyens de ces pays sauront toujours trouver dans l’espace francophone le soutien nécessaire pour faire prévaloir la justice, le droit et la démocratie » avait – il lancé le 29 novembre 2014 à Dakar.
Aujourd’hui le Congo se retrouve devant ce cas de figure. Le peuple congolais tout entier impuissant -devant l’armée nationale qui s’est rangée du côté du pouvoir- attend impatiemment la réaction de l’espace francophone pour lui apporter l’aide, l’assistance et le soutien nécessaires pour faire prévaloir la justice, le droit et l’alternance démocratique.
Cette position a également été confirmée sinon officialisée le 22 mars 2015 par Mme Michaëlle Jean, nouveau Secrétaire Général de l’Organisation Internationale de la Francophonie. L’organisation s’engageait alors à suspendre le Congo-Brazzaville de l’institution au cas où le président Dénis Sassou Nguesso au pouvoir depuis 32 ans s’entêtait à changer la constitution pour se porter à nouveau candidat en 2016.
Après plus de 30 ans de règne, il est temps que Dénis Sassou NGUESSO puisse passer les rênes du pouvoir. Le Congo n’est pas un royaume mais aspire à être un Etat démocratique, un Etat de Droit dans lequel le droit et les droits des citoyens seront respectés.
Aujourd’hui, les leaders de l’opposition républicaine sont traqués, harcelés, emprisonnés pour certains et mis sous résidence surveillée pour d’autres avec toutes les conséquences que cela implique. La population est persécutée. Les journalistes chassés pour certains et emprisonnés pour d’autres. Les moyens de communication coupés dans l’irrespect total des règles minimales de la liberté d’expression. Le Congo devient sous les yeux du monde civilisé comme l’une des dictatures africaines les plus féroces du XXIe siècle.
Le Congo est entré dans une phase d’instabilité qui aura des répercussions aussi bien sur le plan national que sous régional.
Les considérations économiques, les intérêts sous quelques formes que ce soient doivent-ils prendre le dessus sur le respect des droits de l’homme et des libertés individuelles ?
Lors des sommets des chefs d’Etat convoqués à l’Elysée en Aout 2013 et à Washington en aout 2014, sommet de la Francophonie tenu à Dakar en 2014 et du sommet des chefs d’Etat de l’Union Africaine 2015, de nombreux chefs d’Etat dont, Monsieur François Hollande, le président Barack OBAMA des USA et Monsieur BAN KI MOON, Secrétaire Général de l’ONU ainsi que les organisations internationales comme l’Union Européenne ont condamné sévèrement toute tentative de tripatouillage des constitutions et toute obstruction à l’alternance démocratique.
En organisant une mascarade de référendum que la communauté nationale et internationale avait rejeté, en programmant une élection présidentielle dont les résultats sont connus avant le vote, Dénis Sassou NGUESSO a lancé lancer un défi aux yeux du monde alors que dans d’autres pays l’exercice démocratique -soutenu par la communauté internationale- se déroule normalement. Cas du Bénin.
Dans un vibrant discours que j’ai encore en mémoire, le président François Hollande réaffirmait encore son attachement aux valeurs de la France dans le monde. « Présider, c’est porter les valeurs de la France dans le monde. C’est considérer les autres peuples pour qu’ils nous estiment en retour. C’est s’abstenir de faire la leçon, y compris sur leur place dans l’histoire. C’est ne jamais transiger avec les fondements du génie français, qui sont l’esprit de liberté, la défense des droits de l’homme, l’attachement à la diversité culturelle et à la francophonie (..). Présider c’est ne pas inviter les dictateurs en grand appareil à Paris.. »
Des mots et encore des mots qui ne font que confirmer la réflexion d’un illustre politique français à savoir « Les promesses n’engagent que ceux qui y croient ».
Pendant ce temps, bon gré mal gré, le peuple congolais poursuit son combat vers la liberté.
Xavier KITSIMBOU
Juriste Consultant
Diffusé le 11 mars 2016, par www.congo-liberty.org
Tout ceci nous démontre qu’il faut encore plus se mobiliser et se préparer à contrer la prochaine forfaiture du tyran de l’Alima lorsqu’à la suite du scrutin il va s’autoproclamer vainqueur car si ce passage en force réussit encore une fois la dynastie des nguesso n’est pas près de s’arrêter.
« L’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort. Cet esclave répondra seul de son malheur s’il se fait des illusions sur la condescendance suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir. Seule la lutte libère… »
Thomas SANKARA :
Belle démonstration de rappel à Hollande qu’il se moque bien des Congolais en particulier et des Afracains en général.
Texte à envoyer par courrier avec accusé de reception à Hollande à l’Elysée avec copie à l’Ambassade de France au Congo,au Quai D’Orsey siège des Affaires Etrangères, à l’OIF et à l’UA.
Aux Congolais et Congolaises,
Personne ne pourra vous libérer a votre place.
La france et les français vivent sur votre dos,il est temps de vous affranchir de cette servitude de la france,comment en usant les canons.Aucun peuple au Monde s’est libéré de l’oppresseur par les discours,les dialogues,les reunions,les conferences et les receptions.La france joue a l’hypocrisie et soutien son serviteur qu’elle a bien place au trône au Congo depuis les décennies.Il faut arracher la liberté et l’indépendance avec vos propres moyens.Cessez d’aller voir le colon,c’est un acte indigne.
QUE attendre d’un pays qui octroie dans l’obscurité des légion d’honneur aux personnalités arabes aux moralités douteuses .LE Congo ne peut y faire exception .
La politique française en matière économique , n’a pas d’odeur , si ce n’est celle de l’argent .EN Arabie saoudite , la France y vend sa technologie militaire , énergétique , et des services , etc car les français doivent vivre de leurs intelligences , peu leur chaut , les droits de l’homme , qui y sont bafoués .
C’est le coté obscurantiste de la démocratie , en tant que système politique civilisé , où c’est le peuple qui vous fait roi .
De ce point de vue , il va falloir trouver des souffres douleurs , pour assurer le mieux être de cette population ne serait ce qu’en pratiquant à l’extérieur des politiques commerciales qui piétinent la philosophie des droits de l’homme .
Pour être réélu , HOLLANDE doit réduire le chômage .
Quels sont les leviers économiques qui lui permettront de réaliser cet exploit ?;
La baisse du pétrole et la main mise de ce pétrole en sont des principaux leviers , et vous aurez compris , pourquoi , le discours de DAKAR était le résultat d’un apprentissage immature des fonctions présidentielles .
Vous pouvez excuser YOLANDE , de n’être pas rentré très tôt dans les habits d’un président français lors de ce prophétique discours .
Maintenant , qu’il y est rentré , LE CONGO repasse à la caisse .
Sacré HOLLANDE , on y avait presque cru .Les congolais , tels les gagnants au loto , mais ce fut seulement un rêve .
LIRE;;;;;;; QU’attendre et ,,,, légions d’honneur
Un petit rappel des tribulations du président François Hollande sur cette question remet les choses en place. Après lecture une amertume tenace remonte violemment de mes tripes pour avoir fait campagne et voté pour lui. Ceci doit nous faire prendre conscience que, pour ces gens-là, l’Afrique ne sera qu’un marche-pied vers la fonction suprême. Ils m’ont demandé de chanter pour eux, j’ai chanté pour eux, ils m’ont demandé de danser pour eux, j’ai dansé, ils m’ont demandé de mourir pour eux, j’ai ma vie sur les champs de bataille de la Somme, ils m’ont demandé de bâtir leurs très belles maisons pendant qu’ils me laissaient sur le pas de la porte, grelottant sous un froid à tuer une vache, j’ai mis toute mon énergie et force pour leur construire les belles demeures. Maintenant, le temps est venu de vous dire NON. Un cri de révolte qui doit résonner dans toute l’Afrique. En 2017, il y a des élections en 2017, cette fois-là je ne chanterai plus pour vous, je ne danserai plus, bref, je ne voterai plus pour vous puisque vous ne me voyez pas quand on me tue, vous tournez la tête, vous ne m’entendez pas quand je crie. Nous commencerons par quitter le PS et nous ferons campagne pour votre défaite, une goutte d’eau vous allez me dire mais les gouttes d’eau font les océans. J’en appelle donc à tous les Africains d’être autant de gouttes d’eau pour que les invisibles deviennent visibles.
Le complexe des noirs de la diaspora à l’égard des soit disant valeurs de l’Occident les mène à l’aliénation culturelle. Sans cesse ils s’en remettent au paternalisme de la métropole, où hier à peine les femmes n’avaient aucun droit de vote. Mais comme ca souffit pas, on cite en évangile les USA au mépris de la souveraineté des nations. Un pays ne comptant que deux partis politiques impérialistes qui forment en réalité un seul parti unique, peut il servir de modèle démocratique aux africains ? Le démocrate F.Roosevelt, paraplégique notoire qui imposait l’omerta à la presse complice, achèverait ses deux mandats électoraux que les adeptes de l’US-A-Fric anglo-saxonne exigeraient sa réélection. En effet ce dirigeant avait un grand projet de société pour son pays, si bien que le peuple souverain lui a balisé quatre fois le chemin, afin qu’il réalise le New Deal. Voilà un president américain dissimulateur dont les concitoyens ignoraient l’infirmité, les mêmes amnésiques aujourd’hui se payent l’Algérie pour avoir privilégier la stabilité au désordre absolu.
@Anonyme,
il y a des valeurs qui sont universelles parce qu’elles placent l’homme au centre. La civilisation dans laquelle elles se définissent est universelle. Elle est née des apports successifs des différentes brillantes civilisations qui les ont forgées, transformées à travers les siècles pour émerger au cœur des hommes et des femmes qui forment la cité. La thèse qui consiste à affirmer que ces valeurs ne relèvent que de la gouvernance occidentale, précarise l’Afrique. Chaque peuple a droit à une vie décente, à une liberté d’expression pour épouser toutes les dimensions de son être. Vous parlez de l’infirmité de Roosevelt, je trouve encore plus désolant les hommes politiques congolais qui se peinturlurent la figure et même tout le corps, pour ne pas assumer leur africanité. Ce président dont le peuple a balisé quatre fois le chemin, a oeuvré pour sortir son peuple de la récession économique et sociale sans les priver des valeurs fondamentales auxquelles aspire tout peuple épris de liberté. S’il avait un bilan négatif, le peuple ne l’aurait pas réélu autant de fois. En Afrique, les dirigeants qui s’éternisent au pouvoir servent rarement le peuple. Ils le plongent plutôt dans un sous-développement intellectuel, économique et social. Dans le cas du Congo, cela est encore plus flagrant, constatez : classé dans les PPTE malgré une manne pétrolière qui fait que le PIB congolais est égal à celui du Maroc (3400 $ par habitant ), l’université est classée au-delà de la 100e place des universités africaines, des installations sanitaires incapables de prendre avec dignité les patients, des écoliers assis à même le sol sans table-blanc, un indice de développement humain classé au 174 e rang sur 187, absence ou pénurie d’eau potable, etc. Ici il ne s’agit pas de faire montre d’une quelconque aliénation si l’on dénonce cet état de fait. La démocratie est universelle . Ce n’est que dans cet état qu’un citoyen s’épanouit. En tout cas, le résultat on le voit dans les pays occidentaux. Je ne vois pas le dictateur africain, comme c’est le cas au Congo, s’engager dans le New Deal avec son peuple, un deal qui favoriserait son émancipation. Cela me fait doucement rigoler,mais jaune, quand je lis des inepties pareilles parce que je vois encore tous ces jeunes morts pour une certaine idée de la démocratie.
« Ce président dont le peuple a balisé quatre fois le chemin, a oeuvré pour sortir son peuple de la récession économique et sociale sans les priver des valeurs fondamentales auxquelles aspire tout peuple épris de liberté »
Quelle aliénation mentale ! Le Révérend M.L.King se retourne dans sa tombe. Lui qui avait fait un rêve (I Have A Dream…) quasi utopique contre le racisme et pour la Liberté des afro-américains martyrs du mouvement pour les droits civiques. Ce qui lui vaut d’être le seul Prix Nobel de la Paix assassiné (Opération Coentelpro du FBI et la CIA) dans le monde. N’insultons pas la mémoire du Prophète Elijah Mohammed de la N.O.I. Les « conbattants » des KFC (K***o Force Combat;) qui sont en réalité des déçus des longues queues interminables au Pôle Emploi et des vétérans des vendanges du Midi arrivent ils à la cheville des Black Panthers ? Quid du grand leader Malcom X.