par Lucien Pambou
La nouvelle géopolitique mondiale qui va se dessiner après la fin de la guerre entre l’Ukraine et la Russie nous oblige à questionner les nouvelles relations entre les Etats, mais surtout les relations entre la France et ses anciennes colonies d’Afrique francophone. Dans cette nouvelle géopolitique qui émerge, pour décrire le comportement des Etats dans les conflits, des nouveaux concepts apparaissent comme celui de « démocratie ethnique », concept forgé par le sociologue français Christophe Jaffrelot qui, dans son livre L’Inde de Modi, national populisme et démocratie ethnique, définit la démocratie ethnique comme une démocratie identitaire et un mode de gouvernance fondé par l’éviction de la sphère politique, sociale, culturelle des autres ethnies dans un pays. La démocratie ethnique refuse les compétences venues d’ailleurs. Cette démocratie valorise la chasse aux intellectuels et s’appuie sur un national populisme de l’ordre tribal et clanique pour conserver le pouvoir. Sans trop se tromper, on voit ces formes émerger voire exister dans la sphère d’influence française en Afrique francophone, comme au Gabon, au Congo Brazzaville, au Tchad, au Cameroun et en Guinée équatoriale. Les membres minoritaires de la démocratie ethnique estiment qu’ils représentent la nation entière. L’ethnie au pouvoir crée les conditions de sécurisation militaire et milicienne pour garder le pouvoir.
La France, pays historiquement colonisateur, ne dit rien. Elle se propose de faire des déclarations générales autour de la démocratie universelle et elle se contente de ces situations anomiques en matière de démocratie dans les pays africains francophones, tant que les intérêts de la France ne sont pas menacés et plus ou moins protégés par les tenants de la démocratie ethnique. La France, pays des Droits de l’Homme, se contente des concepts généraux, comme celui de souveraineté pour laisser les Etats africains à leur sort. La plupart des présidents qui sont dans ces démocraties ethniques, ont compris que la France était faible, malgré ses nombreux atouts dans ses relations avec les pays francophones zone franc, club de paris pour les investissements et les négociations avec le Fonds monétaire et la Banque mondiale, contrats léonins et intérêts importants des entreprises françaises dans les domaines de l’exploitation du pétrole, des mines et des forêts. Peut-on alors parler d’une déroute stratégique de la France vis à vis de ses anciennes colonies ?
Déroute stratégique de la France en Afrique francophone
Le concept de démocratie ethnique va faire flores en Afrique. Ce concept, qui désigne une forme de démocratie identitaire sur une base clanico-tribale, n’a jamais été réellement dénoncé par la France et assez paradoxalement on voit de plus en plus émerger des partis politiques en Afrique francophone dont l’ethnie est le moteur principal de l’action collective et des mobilisations pour accéder à la gouvernance politique des Etats et conserver ainsi le pouvoir.
La France déçoit les démocrates africains qui ont longtemps cru en elle. Certes la France a des intérêts à défendre en Afrique mais il faut le dire clairement et de façon nette. Les relations entre la France et l’Afrique francophone sont des sujets à commentaires permanents depuis l’esclavage, la colonisation, l’indépendance des Etats africains et à ce jour la néo colonisation. La France ne perçoit plus, ou pas assez, ce qui est en train de se dérouler en Afrique francophone au niveau des alliances politiques. La nouvelle géopolitique commande les renversements d’alliance et la nouvelle génération des dirigeants africains, souvent des militaires, souhaitent ardemment changer les relations politico-financières avec la France. De plus en plus, certains pays francophones africains se tournent vers la Russie, la Chine ou la Turquie, considérés par les Occidentaux comme des démocraties autoritaires. Il ne suffit pas de crier à la présence de Wagner sur le sol africain pour empêcher la Russie de pousser ses pions en Afrique francophone. Il reste à la France de construire un chemin de repositionnement stratégique obligatoire si elle souhaite garder son influence en Afrique francophone, mais en utilisant une autre politique.
Repositionnement stratégique et influence de la France en Afrique
La France a des atouts pour consolider sa place en Afrique francophone, je l’ai dit en amont de mon article, mais paradoxalement la France ne le sait pas ou ne veut pas le savoir. Sur le plan de la géopolitique stratégique en Afrique, la France a une place qui devient très relative. Le départ de la force Barkhane du Mali, la demande du gouvernement du Burkina Faso du départ des troupes françaises préparent le lit aux troupes russes et turques qui sont en alliance géopolitique au Moyen Orient. Il manque peut-être à la France des théoriciens plus actifs, plus perspicaces que ces anciens généraux qui restent attachés aux vieilles relations foccardiennes avec l’Afrique. Il reste à la France de construire un nouveau chemin stratégique pour espérer contrer les Russes et les Turques et demain les Chinois. Une question reste dominante : pourquoi les Africains n’arrivent pas à travers l’Union africaine à s’organiser ? La réponse est simple et limpide : ce sont des incapables. Les pays africains se contentent de déclarations pour l’agenda 2063, alors qu’ils sont incapables de résoudre les problèmes du moment. Si on pousse le ridicule, on dirait gentiment que les frais de fonctionnement de l’Union africaine à Addis-Abeba (Ethiopie) sont réglés par la Chine et l’Union européenne.
Il faut que la France arrête de pleurer et se réveille. La France doit aller au-delà des déclarations du type « les Africains sont nos frères », comme l’a si bien montré Jean Pierre Dozon dans son livre Frères et sujets, la France et l’Afrique en perspective, éditions Flammarion, 2003. La France doit ne plus considérer les Africains comme les simples sujets qu’ils furent naguère mais comme de véritables partenaires économiques et politiques en instaurant le critère d’égalité comme le montre l’approche universaliste de la démocratie française. La France le peut-elle, le veut-elle ?
Diffusé le 26 janvier 2023, par www.congo-liberty.org
Par Lucien PAMBOU
En tant que Français, je suis évidemment interpellé par l’excellent article de Monsieur
Pambou.
Je me demande s’il existe encore pour l’instant une volonté politique à Paris de garder une forte influence en Afrique.
La France n’est plus une grande puissance et ses moyens sont de plus en plus limités.
Le covid, la guerre en Ukraine et les conflits sociaux minent notre économie.
Les français ont très mal vécu le décès de leurs soldats au Sahel et beaucoup d’entre eux voient positivement le départ des militaires.
Je pense que la France est prête à sacrifier ses intérêts africains et je me demande si une croix n’est pas déjà faite à ce sujet.
Enfin, je subodore également nos politiciens d’espérer qu’après un »stage » catastrophique avec les russes, Wagner et Cie, les africains reviennent frapper à la porte.
Je suis donc très pessimiste quant aux relations futures entre la France et ses anciennes colonies africaines.
Certains estimeront que ce sont de bonnes nouvelles ; je suis persuadé du contraire.
On sait toujours ce qu’on perd mais on ne sait pas ce qu’on gagne.
De toute façon, ce sont encore les plus fragiles, les déshérités qui en souffriront le plus.
i sekou toure etait parmis les premiers a tenir ce type de theorie irrationel ses compatriotes se battent pour aller vers des pays qui ont fait des choix plus rationnels. .quant a la france si elle n etait pas aussi endette elle pourrait avoir une politique plus adaptee au sous developpement qui sevit en afrique.
Si le diagnostic est bon, le traitement me semble relever de la poudre de perlimpinpin car il souffre du péché originel qui est de croire que l’oligarchie qui gouverne la France et sévit dans notre pays depuis plus d’un siècle, nous veut du bien : hier comme aujourd’hui et peut-être demain si nous n’y prenons garde – -ceci avec notre complicité agissante il nous faut le reconnaître – -, le Congo lui reste une colonie d’exploitation : exploitation des Homme, des animaux, des forêts et savanes, des fleuves , rivières et du littoral, du sol et du sous-sol. Pour vous en convaincre, jeter un coup d’oeil sur la situation du Bostwana le pays le moins corrompu d’Afrique et dont l’indice de développement flirte avec celui de certains pays asiatiques.
Pourquoi certains etats d afrique centrale refusent le progres et surtout le developpement economique et social pour leurs populations
Faut il jeter la pierre sur les occidentaux qui pensent que l acculturation du noir est telle et specifiquement que le noir d afrique centrale est carrement refractaire au progres social alors qu individuellement profitant de l argent souvent mal acquis il adore le luxe sans reflechir sur la genese de celui ci en occident dont la France
Dans son cogito spirituel le noir pense souvent de Dieu qu il ne l adore pas suffisament et on comprend mieux pourquoi les eglises de reveil envahissent les territoires des pays en afrique centrale/ la , mauvaise gouvernance fondee sur la democratie ethnique et tribale empeche l eclosion des talents des autres ethnies qui restent soumises a la domination de l ethnie au pouvoir et de ses affides
ainsi va l afrique centrale malgre les pleurs les complaintes des populatons qui vouent leur sort a Dieu qui ne les aimerait pas assez
Pauvres negres d afrique centrale continuez a prier dieu et rien ne changera pour vous
si j oubliais une chose la soumission et les fers que vos aeuils ont porte autour du cou et des mains lies dans le dos
lamentons nous en silence jusqua la delivrance par la mort