Afrique centrale : le modèle démocratique en trompe l’œil

par Lucien Pambou

L’Afrique de l’Ouest fait des efforts pour adopter politiquement le modèle démocratique comme c’est le cas au Sénégal où l’alternance démocratique est un fait avéré au plan institutionnel. En Afrique centrale, rien de tel. Le modèle démocratique fondé sur les libertés d’expression, l’alternance politique et des élections justes est à rechercher et doit être trouvé car les pratiques politiques en Afrique centrale limitent la véritable expression démocratique.

Sur le plan de l’élection présidentielle, les élections politiques montrent une tendance lourde. Les fils de président ont tendance à remplacer leurs pères. Ce fut le cas patent au Tchad avec le fils Déby et la caution française puisque le président Macron s’est rendu au Tchad pour adouber le Général Déby arrivé au pouvoir après la mort de son père. L’Afrique centrale constitue un espace où les régimes politiques s’appuient sur la démocratie pour dérouler un modèle autoritaire de gouvernance politique.

La conférence de La Baule initiée par François Mitterrand, le multipartisme des années 90 en Afrique ont plus profité aux différents présidents en place qui ont pu appliquer de façon subtile les méthodes de gouvernance des partis uniques dont ils avaient la charge avant le vent nouveau d’une démocratie introuvable en Afrique centrale. En Afrique centrale et au-delà dans les autres Etats francophones d’Afrique de l’Ouest, les élites dirigeantes acceptent de se laisser vassaliser et intimider par la corruption. La gouvernance politique se réduit à la gestion du pouvoir politique et non à la gestion de l’État, une gestion qui doit être axée autour des questions de développement comme l’aménagement du territoire, le développement des industries, la création des hôpitaux et la valorisation d’un système de santé adéquat, la recherche d’un modèle éducatif performant, la lutte contre les inégalités sociales, la mise en ordre d’un système organisationnel et institutionnel solide. En Afrique centrale, on tripatouille volontairement les élections présidentielles et législatives. Les élites au pouvoir qui détiennent l’armée imposent leurs volontés et dictent leurs lois au reste de la population. En Afrique centrale, les volets claniques et tribales résument à eux seuls la concurrence politique et la gestion des biens de l’État.

L’Occident regarde ce qui se passe en Afrique centrale avec un intérêt limité uniquement à ses intérêts économiques alors qu’il est souvent donneur de leçons sur les errances démocratiques en Afrique et sur la nécessité de voir triompher un modèle démocratique réel. Nous sommes au cœur d’un double discours qui valorise les élites dirigeantes en place car elles seules peuvent garantir les intérêts des occidentaux. Le modèle démocratique en Afrique centrale semble bloqué et toute alternance politique nécessite une soumission de la part des dirigeants de l’opposition vis à vis de l’Occident. Si ces dirigeants de l’opposition qui veulent accéder au pouvoir ne se soumettent pas, ils restent dans l’opposition jusqu’à leur mort et de guerre lasse ils finissent par négocier quelques strapontins auprès du président de la République en place. Cette attitude des dirigeants de l’opposition correspond à la théorie du réseau social que j’ai développée pour expliquer le double discours des opposants en Afrique centrale qui déclarent s’opposer au gouvernement mais la nuit ils vont négocier des postes ministériels auprès de ce même président qu’ils vouent aux gémonies. Pendant ce temps, les populations sont abusées et comme pour la plupart elles sont analphabètes et pas très éduquées, elles ne comprennent pas les enjeux et la duplicité des membres de l’opposition qui les représentent. Si on ajoute à cette duplicité l’aspect tribal et clanique, la boucle est bouclée et les populations végètent dans la soumission et l’attente organisée par les élites

Ce modèle démocratique de soumission imposé par l’Occident a été contesté par une nouvelle classe de jeunes militaires, le capitaine Ibrahim Traoré du Burkina Faso et le colonel Assimi Goïta du Mali. L’Occident a peur que les présidents du Burkina Faso et du Mali modifient la stratégie politique de l’Occident fondée sur le non-respect de l’État de droit et du pluralisme politique pour l’Afrique. Partout en Occident on pointe le rôle de la Russie et l’arrogance de Vladimir Poutine en le traitant de nouveau colonisateur de l’Afrique. Très vite les Occidentaux comprennent que leur rente principale par pure avidité et non pas pour le développement du peuple africain est en train de leur échapper. On note récemment que le modèle politique démocratique traditionnel, inventé et popularisé par les Occidentaux ne tient pas en Afrique.

Il reste aux Africains, surtout d’Afrique centrale, de définir des modèles de gouvernance politique qui s’appuie sur leurs structures politiques concrètes à mettre en place. L’usage du M’bongui est peut-être intéressant mais il faut construire autour de celui-ci des espaces politique de gouvernance, un modèle démocratique qui ne soit pas inféodé au modèle occidental. Les élites africaines d’Afrique centrale sauront-elles s’opposer à l’Occident ? Il ne s’agit pas de rompre les relations avec ce même Occident mais de construire un partenariat acceptable par tous. Mandela a montré la voie. La situation en Afrique du Sud pour les Noirs évolue progressivement, tout n’est pas parfait, il reste aux Africains à réfléchir sur un nouveau modèle de gouvernance politique pour éviter les guerres inutiles et les frustrations des populations. Il est indispensable de mettre en place des processus de redistribution des rentes pétrolières, minières afin que le vivre ensemble soit possible.

Par Lucien PAMBOU

Diffusé le 18 janvier 2023, par www.congo-liberty.org

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4 réponses à Afrique centrale : le modèle démocratique en trompe l’œil

  1. Léo Kikadidi dit :

    Quel projet economique commun existe en CEAC commencez par respecter les valeurs républicaines pour faire des alliances avec les les voisins ensuite vous pourrez faire votez des projets communs.

  2. Val de Nantes dit :

    On a bien compris , même si vous avez évité d’en faire votre préoccupation intellectuelle, que les postulats de la logique réseautale ont été dévoilés par les enquêteurs de libération sur le banditisme d’État congolais :. résultats : Un chef de gang ,avec des boucs- émissaires à l’image de Lucien Ebata et bien d’autres , qui pilote les opérations mafieuses… Voilà la généalogie des réseaux congolais ,, qui n’a qu’une seule idéologie , celle de dilapider les ressources pétrolières..p
    Avec ces postulats néfastes sur l’économie nationale , les réseaux ,tant vantés ,apparaissent comme le facteur négateur et régressif du développement économique au Congo Brazzaville…
    Le dévoilement de sa pratique au travers de l’odyssée criminelle de Lucien Ebata sur les revenus du Congo Brazzaville montre à quel point que le Congo Brazzaville est voué à la misère terrestre . Car les occasions de son développement sont annulées au nom de cette idéologie réseautale..
    À moins qu’ils aient une définition différente de celle connue de tous… C’est ce qu’on appelle  » des initiés ». Autrement dit : une définition ésotérique du réseau.. Une hypothèse plausible au regard du sadisme dont il est porteur sur la richesse nationale congolaise.. C’est une quête pathologique de l’argent privé sur l’argent public…
    La définition qu’en donne le dico , c’est l’association des éléments organisés pour atteindre l’objet visé , c’est à dire les ressources pétrolières du Congo Brazzaville.
    C’est la définition congolaise des réseaux ,dont on pense qu’elle peut toujours exister , si l’économie nationale subit la verticalité jacobine , telle qu’elle est appliquée au Congo Brazzaville…
    Le réseau congolais est une association des criminels, qui pourfend les lanceurs d’alerte ,patriotes épris du Congo Brazzaville , de ce site…
    Puis- je déclarer à tous les congolais que les lanceurs d’alerte de ce site ne connaissent pas où se trouve le trésor public congolais….
    L’ existence de ce site est le résultat de la gestion chaotique du Congo Brazzaville. Il est l’effet et non la cause… Un site donc nécessariste pour le Congo Brazzaville , c’est à dire qu’ il ne pouvait pas ne pas exister tant le penchant naturel Mbochi est de voler.. D’où cet œil (site ) vigilant , dénonciateur…
    N’inversons pas la logique causale…!!. On n’a rien volé au Congo Brazzaville.. Ceux qui se livrent à la démarque inconnue dans le trésor public se reconnaissent..
    On n’a rien volé !!.

  3. Val de Nantes. dit :

    Lire ,,s’y reconnaissent..
    Au risque de me dédire de mes précédents propos ,les lanceurs d’alerte de ce site , n’ont rien volé ,car c’est du non vol des finances publiques que dépend le développement du Congo Brazzaville…
    Depuis quand les simples commentaires des textes proposés à la curiosité intellectuelle de la diaspora impactent la bonne gouvernance publique du Congo Brazzaville ?.
    Quel est le niveau de responsabilité des lanceurs d’alerte dans la décadence que connaît notre pays , en comparaison des vols opérés par les voleurs Mbochis dans la gestion des ressources pétrolières ?..
    Votre penchant au vol a contribué à la nécessité de réfléchir à la gestion de façon régionale l’économie nationale….
    D’où la question ?
    Quel effet nocif des commentaires de ce site sur la tranquillité et donc sur la transparence de la gestion du trésor public congolais ?…
    Est -ce que nos simples commentaires ont un effet incitatif sur les voleurs Mbochis ?
    Comment pouvez-vous concilier le vol des ressources pétrolières du Congo Brazzaville et les commentaires patriotiques qui peuplent ce site ?….
    Quand allez vous nier votre attitude criminogène ??.
    Nous aimerions que ce régime kleptomane nous y réponde pour mieux éclairer la lanterne congolaise…
    Des reportages de nos compatriotes de 242 montrent l’étendue des domaines immobiliers appartenant aux membres de ce régime criminel .
    Alors se pose la question de savoir , d’où vient cet argent ?.
    Cette distraction d’orienter les congolais vers des contempteurs indomptables que sont les lanceurs d’alerte ,ou plutôt les commentateurs a fait pschitt.
    Car le mal du Congo Brazzaville, c’est bien vous.!!.
    Regardez vous dans la glace, vous vous y trouverez…
    On n’a rien volé,car pour voler ,il faut être Mbochi.. Beaucoup n’en sont pas…
    Bande des voleurs pathologiques…!!.
    Des Lucien Ebata ,on en ramasse à la pelle au Congo Brazzaville . Arrêtez de faire de nous des voleurs métaphysiques..
    Il n’existe que des voleurs empiriques dont vous êtes les champions au niveau de l’Afrique centrale…..
    Les Mbochis,des voleurs compulsifs qui ramassent tout sur leur passage…
    Même , Ngolo pierre , après avoir lu mon post sur Mapon dézingue les milliardaires voleurs qui préfèrent cacher le magot à l’étranger plutôt que de construire une université polytechnique à l’image de ce fameux Matata ponyo ou Mapon , ancien premier ministre sous Kabila , RDC.
    N’ayez pas honte d’y faire un tour sur youtube . Mawaaaaa. Changez la logique de votre novlangue politique…Le vol n’est pas une option politique.
    Des voleurs déguisés en pères Noël et fouettards . Continuez à bénir la milice tribaliste et tribale qui vous sert de bouclier contre la vindicte populaire,mais le jour où l’offrande viendrait à leur manquer ,ce serait la fin de la prison congolaise… On en a vu des fins apocalyptiques politiques , vous n’y échapperez pas…
    Ata ndélééeeee…

  4. Anonyme dit :

    monsieur val de nantes arretez de traiter tous les mbochis de voleurs c est du tribalisme et de l appel a la haine mes enfants ont du sang mbochis et ils ne volent pas.

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