Nicolas AGBOHOU démontre le mécanisme de la répression monétaire des anciennes colonies africaines de la France. Le maintien du Franc CFA, en d’autres termes : la camisole de force des pays africains enserrés dans la zone franc, est pour lui la première cause de la persistante misère, de l’humiliation permanente, du sous-développement devenu réalité minérale des pays d’Afrique francophone…
Nicolas AGBOHOU défend sa thèse avec un langage vif, tranché et une foule d’arguments logiques et d’énoncés pertinents. Il est le contraire de ces scientifiques désincarnés et mornes qui, usant de leur érudition, énoncent des évidences, puis éteignent la lumière et sortent du champ de bataille. AGBOHOU est Africain, passionnément. C’est un patriote continental, Un homme en révolte. Bref : un intellectuel engagé au service des luttes populaires et des lumières à venir. La globalisation des marchés financiers, pour lui, est un fait. Rien ne sert de nier l’esclavage contemporain de l’Afrique. Les oligarchies politiques, raciales, religieuses commerciales, financières et bancaires règnent sur le monde. Elles ont fait un monde à leur image et tant pis pour les victimes. L’oligarchie dispose du destin de la multitude. La masse anonyme des victimes subit, impuissante, sa propre agonie. Rien ne justifie l’inégalité vécue des êtres, sinon la brutale imbécillité d’une stratification sociale préexistant à leur naissance, sinon les idéologies discriminatoires, sinon les privilèges défendus avec violence.
AGBOHOU appelle donc à la renaissance, à la revitalisation des mémoires, à l’insurrection des consciences. Quelles humiliations ne subissent-ils pas, les Africaines et Africains de cette fin de millénaire !
Source : TLR-TV
L’Afrique ne peut faire face efficacement à ses défis que par son unité qui peut se matérialiser par:
une fédération africaine dont les états actuels seront des Etats fédérés;
les compétences fédérales se réduiront à la monnaie commune qui nécessite donc une banque centrale, la défense, la diplomatie et la cour fédérale pour le respect de l’ordre constitutionnel fédéral;
les états fédérés hériteront de toutes les autres compétences (éducation, santé, etc.).
Le Fédéralisme est certainement l’une des solutions pour relever les défis de demain dans un monde en pleine mutation et fracassé contre le nouvel ordre mondial qui tend à se polariser en deux grands blocs comme au temps de la guerre froide. Le continent ne doit plus se retrouver dans la situation de cette période, un terrain de lutte pour ses matières premières au détriment des populations. L’Afrique doit parler d’une seule voix pour lui permettre d’avoir une parole forte. Seul le Fédéralisme lui permettra de relever ce défi.
Ce serait mettre la charrue devant le bœuf ..La question monétaire est toujours liée aux économies.
En face de chez nous ,la RDC , disposant de sa propre monnaie ,n’a jamais pris son envol économique. ..
D’où l’idée de changer de paradigme économique pour répondre à ce désir d’émancipation monétaire est compatible avec la philosophie fédérale en ce qui concerne le Congo où les potentialités économiques régionales demeurent inexploitées….
La monnaie est le miroir d’une économie ..
Les économies africaines dépourvues des valeurs ajoutées ne peuvent y prétendre … Le Nigeria ,géant économique africain, mais techniquement pauvre , en paie les frais…..
Le Congo de Sassou n’en présente aucune garantie économique .
Bonjour Val de Nantes,
le Pr a fait une série de 4 émissions: CFA, industrialisation, Fédération africaine et Anthropologie. Celle-ci est la première des 4. Il aborde la monnaie commune dans le cadre de la construction de la Fédération africaine.
Essaie de le suivre attentivement, il donne des exemples concrets qui sont édifiants.
Merci.
Oui salut @ David londi.
Je comprends bien l’argument monétaire du prof ,mais il souffre d’une lacune économique.
Le stock d’or est une sécurité économique ou une assurance pour l’avenir d’une nation ,mais la création de la richesse est plus importante que le fait de détenir des stocks d’or dans une banque centrale …
Le stock d’or garantit la valeur d’une monnaie ,or la monnaie résulte de l’activité économique …
La création d’une monnaie unique en Afrique adossée à nos matières premières et notamment sur l’or me paraît inopportune ,vu la faiblesse des économies africaines encore insignifiantes …
Car le stock d’or est évaluable en monnaie , c’est à dire il peut être un moyen de paiement .
Alors si les économies africaines ne sont pas performantes ,il sera impossible de continuer à garantir nos monnaies sur les stocks d’or détenus …
C’est exactement comme si vous avez de l’eau à gogo et en face il y a des incendies récurrents. Un moment donné , vous serez à court d’eau…
La solution , c’est la politique de prévention c’est à dire une riposte musclée des produits à haute valeur ajoutée pour ne pas voir s’éroder le stock d’or …..
Le stock d’or ne dispense pas d’une crise économique et financière ,elle n’assure que la valeur de votre monnaie….Or dit monnaie qui économie …..
La valeur du stock d’or de la France constitue seulement 5% du PIB. Elle ne couvre pas la totalité de sa dette….La France mise sur sa puissance économique pour garantir sa dette dans le cadre européen ,du fait de la monnaie unique qu’est l’euro…
À cela s’ajoutent tous les mécanismes liés à la stabilisation de l’euro face aux monnaies dominantes ,tels que le dollar ,yen etc ..
Le stock d’or est un simple moyen stratégique pour un pays de faire face à des situations extrêmes ,telle que le fait la Russie..
Mais les caractéristiques des économies de la fédération de la Russie sont autant naturelles que technologiques ..et stratégiques.
Le blé ,le pétrole et le gaz sont des produits aussi stratégiques que naturelles .La Russie est un vendeur des produits de guerre etc …
Au commencement était l’économie ,comme pour paraphraser ,st jean à propos du « logos concernant Dieu .
Et quelle économie ?…
l’Afrique ne réunit pas toutes les caractéristiques d’une économie aussi efficiente que l’est l’économie de la Russie ou de la Chine…
L’ économie chinoise est un mélange des produits finis et infinis , d’où la crédibilité de sa monnaie …
On achète de l’or pour sécuriser une éventuelle baisse du pouvoir d’achat d’une monnaie …
Passer d’une monnaie nationale ,ou continentale à une monnaie unique relève d’un grand défi intellectuel .au regard des nombreuses problématiques économiques , financières , techniques et sociologues de chacun ..des pays concernés…
D’où je rejoins l’analyse du prof sur la création d’une monnaie unique en Afrique , mais qui devrait être précédée par une monnaie commune…
Les critères de Maastricht dont j’avais bien étudié la philosophie , au cours d’un stage au de Luxembourg ,avaient pour but d’harmoniser un certain nombre d’agrégats économiques et financiers afin de réussir l’atterrissage de cette monnaie dans l’union européenne….
L’euro a été distribuée au prorata de la valeur de la richesse de chaque pays européen ,dont la monnaie et la valeur de stock d’or…( Banque européenne et banques centrales )…
Donc les disparités économiques africaines peuvent être un frein à la stratégie africaine de réponse
commune au reste du monde.. C’est un point sur lequel le prof devait insister pour rassurer ceux des africains qui rêvent d’un panafricanisme monétaire…
Cher @David , comme l’avait dit Guiscard d’Estaing : » la France n’a pas de pétrole,mais elle a des idées » ….
À l’impossible nul n’est tenu .Encore faudrait-il beaucoup travailler sur les systèmes politiques et économiques qui conviennent à cette Afrique que nous idéalisons
Récemment ,je soulignais : le primat de l’abstraction sur la pratique , Giscard m’en donne raison…
Et surtout ,mon frangin ,tu le sais ,mieux que quiconque , que le libéralisme économique est fille de la vraie démocratie .
Imagez un Congo ,sous l’empire d’une monnaie unique , mais , qui économiquement ,est nul .
Quel aura été son intérêt d’y être ?…
En face du blé stratégique Russe ,le Congo n’offre rien sur le marché mondial .
Est – ce que les matières premières africaines suffiront à concurrencer les économies occidentales , américaines et asiatiques ?Pas si sûr .
l’Afrique en est encore très loin …
À l’idéalisme monétaire du prof , j’oppose le réalisme économique…
Lire ,,au Luxembourg .
Qui dit monnaie,dit économie …
On apprend une prochaine action européenne sur le stock d’or russe . Nous y sommes .
Ce serait intéressant d’en connaître les conséquences pour mieux éclairer le débat monétaire initié par le prof …
La première conséquence , c’est l’affaiblissement de la monnaie Russe au taux de change …
La riposte des Russes sera de revendre une partie du stock d’or pour soutenir sa monnaie jugée un peu surcotée …
Bref,voyons voir …
Et essayons d’imaginer que ce soit l’Afrique devant ce cas précis ..
Aurions – nous une réponse adéquate ?.
@Val de Nantes,
oui, cher Val de Nantes, comme tu le sais, le fédéralisme marche sur ses deux pieds: le fédéralisme constitutionnel et le fédéralisme fiscal. La dimension fiscale ne doit jamais être relayée au second plan. Le Pr démontre que toutes les grandes Nations qui se sont affranchies de toute domination étrangère l’ont fait en s’appuyant sur l’indépendance financière en créant leur monnaie sous le contrôle d’une banque centrale. La dimension fédérale de l’Afrique est la seule capable à garantir l’indépendance de tous les pays africains. La banque centrale africaine pourra être le support de tous les projets capables de garantir l’émancipation de tous les peuples du Continent du joug sous lequel ils ploient depuis des décennies, voire des siècles. Pour accomplir cela nous devons lutter, chacun à notre niveau pour l’installation du fédéralisme dans nos pays respectifs. C’est le début de conscientisation des populations pour l’avènement d’un fédéralisme à l’échelle du Continent. La FEANF portait déjà cet idéal, chaque pays était une section du grand ensemble de l’Afrique subsaharienne pour mener des luttes communes contre les oppresseurs. Certes, cet idéal a été trahi et dénaturé par certains de ses grands dirigeants mais la solution était celle-là. L’une des raisons est certainement le fait de n’avoir pas construit ou pensé des structures d’indépendance financière. La fragilité de son indépendance financière a été la porte d’entrée de la grande corruption et la dépendance au franc CFA nous a mis à la merci des dirigeants français comme Giscard d’Estaing qui s’est empressé à achever le mouvement créé en 1950 en pleines luttes pour les indépendances. Tout militant de la FEANF était, par définition, un panafricaniste.
Le Fédéralisme que nous construire au Congo doit s’inscrire dans le contexte que décrit, ici, le Pr. Il veut garantir à cette Fédération l’indépendance financière, politique et culturelle. Aucune structure ne peut être pérenne si elle n’a pas atteint un niveau d’autosuffisance alimentaire, sanitaire et éducative. Ce sont les besoins primordiaux qui ne peuvent être assurés par une monnaie dont on maîtrise toutes les dimensions.
Cher frère, regarde la suite de ses exposés, tu pourras, peut-être, changer d’avis.
Bonne journée !
Chers Africaines et Africains,
Remercions vivement pour son courage, ce digne fils d’Afrique, le Professeur Nicolas AGBOHOU .
Je recommande à tous les peuples africains de l’espace francophone cette vidéo.
Trop c’est trop !