Mais qui parle de ce lointain bleu, mon pays natal ?
Et cette complicité de l’occident d’avec nos dirigeants destructeurs, ignares et dissipateurs.
Mais où sont les harangues d’antan ? Jadis, l’ingérence de Sartre, Dumont, Jacquard, Kouchner, Bernard-Henri Levy étaient efficaces et bénéfiques.
Mais aujourd’hui, les penseurs font dans le charity-business. Ils ne sont que les porte-drapeaux des fonds communs de placements. Ils sont devenus, avec l’époque, les représentants de la grosse spéculation boursière, pour des raisons conjoncturelles, dit-on !
Que de savoirs ont fait faillite !
Nos maîtres-penseurs sont désormais au service du système financier global avec une obsession unique : l’appât du gain.
Au poète, à l’homme de lettres, dire les choses devient urgent. Tout dire, exigeons la résistance à l’oppression. Tout dire.
Regardez ce Congo Brazzaville qui, au fil du temps, est devenu un cirque itinérant, une plate-forme de délation, tous ces coups bas fomentés par des collaborateurs réguliers et déments. Une clique de fifres, des monstres, des sadiques professionnels et adroits.
Des âmes serviles sévissent dans ce territoire criminel de substitution. Dans un faux équilibre béat, le petit peuple crève de faim.
Le pays est tout excès par les tourments ignobles, les Congolais sont réduits à l’état de portefaix et de pas perdus. Des hommes et des femmes en état de distraction permanente.
Il nous faut un nouveau combat adapté à nos propres besoins. Dans tous secteurs confondus, le rapt financier et la concussion ont pris trop d’ampleur. La surveillance est trop restreinte.
Les communicants et les expertises ont été loin de faire défaut. Le pays est dans un risque sécuritaire lié au chaos. Il est cyclique et instable. Tout le monde est conscient du caractère défaillant de nos dirigeants. Mais l’omerta demeure, le silence est d’or, c’est la règle. Nous assistons, penauds, à l’écrasement d’une Nation, et ce, depuis la guerre civile, l’intégrité territoriale n’est plus garantie.
Face à la complexité des enjeux, des pays riches et démocratiques participent à la déstabilisation de la situation. Tout fout le camp, cyclique et instable, rien ne va plus.
Nous sommes dans une tyrannie intolérable et intolérante. C’est un monde en complète tétanie. Dans un saccage le plus allant, les crapules abusent la cause du peuple, les yeux fermés. Les soudards et les fourbes abondent dans tout le territoire. Le peuple boit la tasse jusqu’à la suffocation et au vomissement.
Nous quêterons d’ici là un chemin vers la liberté, un sentier vers la vérité. Ce sont les seuls gestes d’épiphanie qui nous restent comme gratifications symboliques. Nous compatissons avec les misères des pauvres, ceux des nôtres, bloqués au bled, vivent des malheurs à répétition, et ne peuvent maitriser le rire pour en ôter l’éclat.
Ce sont des petits ébauchés dans le royaume de la nuit. Dans la peur et dans le silence, les citoyens se contraignent mutuellement, l’angoisse bouscule les frontières, tout est instable.
Les différences ethniques se propagent au lieu de s’annuler. Que de l’inimitié, rien que de l’expiation, du stress et du trouble primitif. Dans les faubourgs, les cités et les cantons, rien que du simulacre, une vraie implosion du réel.
Des faux-monnayeurs, des cocaïnomanes, les dévoyés du veau d’or.
Tout le monde a peur d’un dépérissement définitif. Le Congo est devenu le havre des cosmopolites non régularisés. Regardez cette violence à l’intérieur de l’état, ceux qui rament sans récompense se paient en temps libre. Là-bas, il n’y a rien à dire, il n’y a rien à faire. Toutes les saloperies sont salvatrices, celles des voyeurs et des chalands. Toute la Nation est flouée par les percepteurs de taxes, on a l’impression que les travailleurs sont assignés à résidence.
C’est la république des fanfarons.
Les ridicules et les bassesses de la vie ne tuent plus. Tous vivent dans un attendrissement égoïste, le clapet fermé. Dans le même rang, les créateurs de tripots, les érudits de passage, les plumitifs, les favorisés, les anxieux se réjouissent en groupe dans un monde en décomposition. Ils se bredouillent les vanités, les bluffeurs et les avocats d’affaires, les sexploiteurs, les guérisseurs, les lèche-bottes, les égéries, les garçonnes et au milieu de ce misérable tableau, le maître du jeu, dur et remuant à la surface de sa solitude, très entouré de toutes les petites reines du bidon.
Ils vivent leur réussite comme un épouvantement. Leur regard désarticulé ressemble à un reproche muet malgré de belles espérances.
Dans ce déshabillage moral, rien que des enjoliveurs et des tricheurs intéressés. Mais c’est la vitalité d’une société qui est en question ?
Ᾱ la cour du général godillot, le narcissisme et la prétention insupportables, la débilité troublante, se mettent au service de l’indigence et de l’écoeurement.
Les créanciers voraces et les prête-noms, ceux qui tètent le cigare par pur masochisme, ceux qui équilibrent leur suffisance par un sourire magnanime, le regard assuré et punais. Cette moue de bouche qui respire l’outrance, ils sont tous là, qui parlent haut et rigolent fort. Ces arrivistes emplis de vent sont en progression constante. Leurs fortunes grossissent et leur position évolue. Des exigeants, des capricieux, des habiles qui ont su prendre le bon train à temps. Et, dans tout le pays, la pauvreté s’est accrue. Que du malaise et de la névrose subie.
Ils sont tous là, en vainqueurs, les chambrières et les caméristes qui ont le flair et la perspicacité, les cheftaines de patronage, les sociétés secrètes et leurs conjurations, les carriéristes parlementaires, les solidarités et leurs filières, les liens vigoureux de petites chapelles, les clubs corporatistes, les communautés d’intérêts, les combinards et les valets de chambres, les oligarques.
Enfin, très très près du dictateur, tous les cumulards, directeurs de conscience, experts en ceci et spécialistes en cela. Une longue descendance adultérine de poupées Barbie et de beaux gosses poupons et joufflus. Les effets bénéfiques des mariages judicieux, les frères de loges créés dans le même moule, les ramifications de tribus, les souteneurs, les usufruitiers, les assemblées œcuméniques. Et puis, tous ces assistés qui accueillent leur propre asservissement avec bienveillance et promptitude, les crâneurs et les bellâtres. Les nouveaux riches, les patrimoinophiles, les démarcheurs, les flatteurs et les bidonneurs, les complaisants et les empressés.
Les tapettes empêtrées dans tous les fervents de la décadence et leurs protecteurs. C’est le far-West, le déclin en grand format. Alors, regardez-moi tout ça ! Un village d’hurluberlus qui s’écroule de toutes parts.
Toutes ces épaves nerveuses au passé opaque, ces manipulateurs sans vergogne, savent-ils au moins où tout ceci mènera le pays ?
Nous sommes déjà en plein dedans, dans la mouise. C’est pourquoi le poète nommera ici ce monde-là avec vigilance.
Là-bas, la roture se transforme en seigneurie. C’est un phénomène du même genre que l’on observe dans les étables et les poubelles avec les déjections et les odeurs, la poisse et le je-m’en-foutisme en plus.
Le général godillot, l’odieux crétin est cruel, moins que le Général Pinochet, mais il l’est suffisamment, ce bon bougre obscur et noyé, à la personnalité amère et sombre, un grand escamoteur.
Inutile bibelot, voici mon Congo, le pays natal. Une terre de vibrations dans toutes ses contradictions énormes.
Et, au sommet, là-haut perché, toujours le maître du jeu qui dessert un peuple. Celui-ci a la peur obtuse au ventre. Une peuplade de vaincus, de réprouvés, un lot d’individus négatifs qui se compriment, toujours plus haut, cet individu impérieux aux complexes insatisfaits, le père du peuple là-haut sur la scène, c’est Midas, le roi de Lydie qui changeait tout en or.
Par Dina Mahoungou
Ecrivain et journaliste médias
Diffusé le 24 septembre 2013, par www.congo-liberty.org
Roman : « Agonies en Françafrique » aux Editions l’Harmattan
Nouvelles : « Les parodies du bonheur » aux Editions Bénévent.
Merveilleux !!!!!
Magnifique texte et d’ailleurs je vais le télécharger afin de conserver dans mes documents. Oui, tous ses hommes politiques a commencer par sassou sont des véritables ignares et des crétins aux cerveaux de moineau.
Mon frère Dina Mahoungou , le congo n’a pas des politiciens , nous subissons une occupation des Mbochis qui pillent sauvagement notre pétrole , nos forêts et vide notre océan atlantique en poissons .Je demandent aux sudistes de désobéirent cette dictature d’Oyo .
Beau texte !
Pas une goutte d’espoir au milieu de tous ces qualificatifs douloureux. Toutes proportions gardées, ne s’agit-il pas de l’éternelle comédie humaine?
Toujours entrait de ramener le débat au tribalisme , pitié pour vous !!! Entre temps DSN réfléchi pour l’émergence de son pays. Nous voterons massivement pour qu il reste au pouvoir.
Le pays natal est toujours là. Abondamment arroser par nos rivières et fleuves si généreuses en eaux et faunes aquatiques.
Depuis des siècles, nos forêts au front audacieux accueillent dans la fraicheur verte, les visiteurs qui aiment la diversité des espèces animales. Il fait bon d’ y vivre au pays natal.
Quant aux montagnes, quel que soit le temps, elles s’efforcent avec humilité de flirter avec tous les nuages .
La quête ! Celle du peuple souverain est de vivre dans un pays socialiste et profondément démocratique.
Nos compatriotes vivraient bien mieux sans Sassou le despote putschiste. Le pays est magnifique, insolemment riche, mais le régime politique qui y règne gâche tout.
LES PROPOS TRIBAUX N’ENGAGENT QUE LEURS AUTEURS QUI FONT LA HONTE DES SUDISTES. LE CHIEN ABOIE LA CARAVANE PASSE. SASSOU EST LA. BIEN LA POUR TOUS LES SUDISTES ET NORDISTES. LES AIGRIS N’ONT QU’A SE PENDRE.
Pour ce qui ne l’ont pas encore compris, il est temps de réaliser que vos propos haineux ne changeront pas l’adhésion populaire au chemin d’avenir; ni le crédit incontestable dont jouit le Président SASSOU au Congo et dans le monde. Les gesticulations des prisonniers tribaux sont sans conséquence.