De Bachar Al-Assad ou Sassou NGuesso, quel est le pire ? Par RIGOBERT OSSEBI

Elève brazzavillois victime de la guerre du 5 juin 1997

Elève brazzavillois victime de la guerre du 5 juin 1997

Ces deux anciennes colonies françaises sont reconnues, depuis fort longtemps, comme des dictatures.

La Syrie compte environ 22 millions d’habitants et c’est assurément une puissance militaire du Proche-Orient. L’économie du pays réside essentiellement sur l’agriculture, l’artisanat, les télécommunications, le commerce et les échanges en général. La Syrie exporte du pétrole brut, des minerais, des fruits et légumes, du coton, des textiles, de la viande et du blé. Sa production pétrolière est sensiblement égale à celle du Congo, actuellement aux alentours de 400.000 barils/jour.

Depuis 1970, le clan Al-Assad issu de la minorité alaouite règne d’une main de fer sur la Syrie. A la mort de Hafez, en juin 2000, son fils Bachar a poursuivi cette politique intransigeante. Contesté par la rue depuis le printemps 2011,  il entraîne son pays dans une guerre civile qui a fait plus de 100 000 morts.

La République du Congo apparait notoirement sous-équipée par rapport à la Syrie dans tous les domaines universitaires, hospitaliers et dans ses infrastructures. Alors que les recettes pétrolières sont englouties au Congo dans quelques poches sans que le peuple dise mot, le dictateur nationaliste syrien s’est attaché au développement de son pays.

Début 2011, le pays entame une grave crise politique et sociale qui dégénère finalement en une guerre civile.

Dés le 15 mars 2011, le président Bachar el-Assad ordonne à l’armée de repousser les manifestants dans tout le pays. Au mois d’avril 2011, la situation se dégrade et l’armée commence à réprimer les rebelles islamistes appartenant majoritairement au groupe des frères musulmans, tandis que les rebelles ciblent les troupes et les civils loyaux à Bachar el-Assad.Selon une étude britannique, près de la moitié des rebelles syriens seraient des islamistes radicaux : parmi les quelques 100 000 rebelles, 10 000 combattants font partie de groupes liés à Al-Qaida, et plus de 30 000 autres sont des islamistes membres de groupes extrémistes.

Le mercredi 21 août 2013, les opposants syriens accusent le régime Assad d’avoir utilisé des armes chimiques de façon intensive sur des zones tenues par les rebelles dans l’est de Damas. Les dictateurs arabes n’ont aucune pitié pour leurs opposants, mais Sassou NGuesso, s’il avait eu des armes chimiques, les aurait alors utilisées sans hésitation.

Depuis le début de cette crise syrienne, la couverture médiatique a été abondante et totale. Le risque de confrontation généralisée avait même été évoqué au cas où des grandes puissances seraient intervenues dans le conflit.

Denis Sassou NGuesso, au prétexte qu’il avait été réveillé le 5 juin 1997 par quelques chars alors qu’il dormait tranquillement dans sa résidence de MPila, avait déclenché en « représailles » des guerres civiles à répétition qui ne cessèrent que par sa victoire courant 1999 et le cruel épisode « des disparus du Beach ». Le lourd tribu payé par ce petit pays d’Afrique centrale de 3,5 millions d’habitants a été d’environ 80.000 morts, sans compter les blessés et les viols systématiques des populations féminines de tous âges. Les explosions d’armements et de munitions, le 4 mars 2012, stockés en plein milieu de quartiers d’habitations de la capitale congolaise relèveraient de plus en plus, d’après de récents témoignages, de la qualification de « crimes contre l’humanité ».

Denis Sassou NGuesso avait en 1999 une sacré longueur d’avance, dans l’horreur et l’indicible, sur le jeune dictateur syrien. Le dictateur congolais a surtout bénéficié de la chape de plomb médiatique qui a toujours pesé sur les drames qu’il avait déclenchés. Du DC10 d’UTA, aux explosions du 4 mars 2012 en passant par l’affaire « des disparus du beach » personne (ou presque) n’est jamais venue au Congo filmer sur les lieux des drames.

Maintenant les politiques et les décideurs prennent de plus en plus leurs distances avec le dictateur congolais. L’ancien Premier Ministre Jean Pierre Raffarin, alerté par nos soins, avait renoncé finalement à se rendre au dernier Forum Forbes Africa. Le président Hollande en est aussi l’exemple le plus marquant ! Les réseaux sociaux véhiculent tous les évènements qui affectent le pays et sa population. Du weekend à Saint Tropez à la distribution d’enveloppes à Marbella, rares sont les faits qui échappent maintenant aux opposants de la dictature congolaise.

Sassou NGuesso avait eu, grâce à son grand ami Jacques Chirac, une sorte de « Joker – Guerres civiles » qu’il a pu utiliser à sa guise pour se hisser de nouveau au pouvoir à Brazzaville.

Assailli par les Juges que Christiane Taubira, malgré leur amitié ancienne, n’a pas voulu retenir, Sassou-NGuesso sait qu’il n’a plus le droit au moindre faux pas !

Embastiller Marcel Ntsourou et autres passe encore…

Eliminer le même frondeur et bavard Colonel sorti de prison, outre les dangers intérieurs immédiats, sera difficilement admis par les Juges et par l’opinion publique internationale.

Relâcher ses Cobras sur les populations civiles seraient une stratégie à très hauts risques pour lui et sa dynastie.

Sassou NGuesso, avec les 80.000 morts recensés dans ses guerres civiles antérieures, avait ainsi contribué au massacre de 2,3% des habitants du Congo, sans parler de la destruction quasi-totale de la capitale Brazzaville.

Bachar Al-Assad ne serait tenu, avec 100.000 victimes, pour responsable de la mort « que » de 0,45% de sa population. De plus, il se dit défenseur des minorités chrétiennes (1,5 millions de personnes) qui seraient massacrées par les groupes terroristes et islamistes radicaux auxquels il est opposé.

Le dictateur congolais, dans cette évaluation par rapport à son homologue syrien, Bachar Al-Assad, en sort grand vainqueur. Proportionnellement cinq fois plus de Congolais ont été massacrés par le général putschiste que de Syriens par leur président.

Denis Sassou NGuesso, lui, avait éliminé des populations civiles dans une stratégie de conquête d’un pouvoir qui avait été démocratiquement élu. En résumé Sassou-NGuesso est un vrai « Pinochet d’Afrique Centrale ! » Cela a marché une fois et il sera difficile de refaire ce stratagème ! Chirac, de Villepin, Salat-Baroux ne sont plus à l’Elysée. C’est maintenant François Hollande qui commande… !

Sassou NGuesso, ne pourra pas rejouer cette farce morbide pour conserver son pouvoir ! Ceux qui, grâce à lui ont amassé des fortunes colossales, sont plus tentés d’en profiter maintenant que de mourir pour le fauteur de guerre.

Récemment le Secrétaire Général de l’ONU, Ban Ki-moon a accusé Bachar Al-Assad de « crimes contre l’humanité ». Quand pareille accusation sera-t- elle lancée contre Denis Sassou NGuesso ? Les « disparus du Beach » et l’affaire du « 4 mars » avec toutes les langues qui se délient, les unes après les autres, ne devraient pas tarder en être les motifs.

Par RIGOBERT OSSEBI

Diffusé le 23 septembre 2013 , par www.congo-liberty.org

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4 réponses à De Bachar Al-Assad ou Sassou NGuesso, quel est le pire ? Par RIGOBERT OSSEBI

  1. Anonyme dit :

    Le crime contre l’humanité tel est la définition donnée en réponse à RFI par le colonel NTSOUROU répond bien à l’acte posé par M SASSOU et ses sbires contre le peuple de notre pays. SASSOU n’est pas inconscient de tout ce qu’il a posé comme délits au CONGO. Reste pour lui de passer ses derniers jours dans son palais à MPILA. Or la surprise finira par le rattraper sinon la fin prendra toujours le dessus sur lui car il n’est guère différent des autres citoyens mortels. Quand bien même, il baigne dans la paresse, reste que les choses se corsent actuellement et il amorce une ligne tracée qui le conduit à la disparition politique. La contestation dans ces rangs depuis quelque temps est un signe révélateur du malaise interne au sein du parti. Ainsi que se fut en 1991, les failles du mûr commencent à se faire voir à distance. Reste au peuple de pousser la contestation et le régime va tomber. Une affaire de mois.

  2. Otié to tié dit :

    C’est pas intelligent de comparer Bachar et Sassou. Le premier est un tueur, le second est un batisseur, pacifiste. Voilà.

  3. le fils du pays dit :

    Tous ceux qui ruinent et detruisent notre patrimoine commun depuis juillet 1968,defileront un par un devant les juges pour expliquer au peuple Congolais de leur motivation et leur raison de cette destruction gratuite du Congo.Les peines seront tres lourdes,elles oscileront entre la perpetuite et la peine de mort.Il n’y aura pas de clemence.Mark my words,tous ceux qui doutent encore de ce que j’ecris ici reviendront sur cette page me relire.

  4. PEPE BALISSOU dit :

    allez y prend LISSOUBA et toute sa clique qui ne sont plus couvert d’aucune immunité, pour les massacres de 93 et ce de 97! Car pour ces deux cas les preuves sont irréversible.

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