Des millions d’argent public congolais siphonnés via des sociétés suisses

Fatima Beyina Moussa, patronne d’ECair et banqueroutière comme son père Pierre

La compagnie aérienne nationale congolaise ECair lancée en 2011 se trouve en cessation de paiement. Des sociétés suisses se sont trouvées aux premières loges d’une gestion calamiteuse. Enquête sur des millions d’argent public évaporés.

« Dès le départ, j’ai su que des choses étranges se passaient, toutes mes propositions d’économies étaient ignorées par la direction alors que les comptes subissaient une véritable hémorragie, on nous cachait des informations. Je n’ai jamais vu ça dans ma carrière. » C’est par ces mots qu’un professionnel de l’aviation passé par ECair résume le fonctionnement chaotique de la compagnie aérienne de la République du Congo. « C’est un gâchis. »

Un gâchis, car ECair est clouée au sol depuis le 10 octobre 2016 pour impayés après avoir cumulé des années de déficits. Lancée en 2011 à grand renfort de fonds publics – plus de 400 millions d’euros ont été injectés – la compagnie était censée « contribuer à la modernisation du secteur des transports aériens de la République du Congo ». Elle a fini par laisser un trou béant dans les caisses de l’Etat africain.

Une structure très suisse

Dans les faits, ECair n’était qu’une compagnie aérienne virtuelle. Son ossature était principalement composée – à grands frais – de deux sociétés suisses. L’une a offert « une assistance technique », l’autre a fait voler une partie de la flotte congolaise sous pavillon helvétique.

La première, CO Engineering & Management SA (COEM), spécialisée dans le consulting, a été enregistrée à Lugano en 2012. Les documents confidentiels auxquels a eu accès la RTS montrent que dans le fiasco ECair, COEM, placée aux premières loges, a su profiter des flots d’argent congolais.

Un « contrat relatif à l’assistance technique à ECair » a été signé en février 2012 entre la société luganaise et le ministre Jean-Jacques Bouya, président du conseil d’administration d’ECair jusqu’en 2013 et neveu de l’indéboulonnable président Denis Sassou Nguesso.

COEM, fraîchement constituée en partie d’anciens de Lufthansa Consulting, a repris le mandat initial de l’ex-employeur allemand et promettait de mettre à disposition d’ECair une équipe d’assistance technique pour garantir « une gestion efficace et efficiente ». Un objectif loin d’avoir été atteint, selon la documentation et les nombreux témoignages obtenus.

Dès le début de l’aventure ECair, le directeur italien de COEM, Marco V., jouissait aussi du statut de « directeur de projet » de la compagnie aérienne, directement aux côtés de Jean-Jacques Bouya, ministre des « Grands Travaux », touché par l’enquête de la justice française sur les « biens mal acquis ».

Autre directeur de COEM, le Belge Johan M. était adjoint de la directrice générale d’ECair, Fatima Beyina-Moussa, fille d’un ex-ministre congolais.

Relations imbriquées et doubles casquettes

Une part importante du reste de l’équipe managériale d’ECair reposait sur du personnel fourni par la société luganaise qui facturait ses services selon un système de forfait et des consultants externes « ad hoc ».

Cette relation imbriquée entre ECair et COEM révèle des pratiques étonnantes. En tant que directeur général adjoint d’ECair, Johan M. a ainsi cosigné des demandes de virement des comptes bancaires de la compagnie aérienne à l’attention de la société luganaise, dont il est aussi l’un des directeurs.

Chez COEM, on explique qu’il n’existait pas de conflit d’intérêts car Johan M. « n’était pas signataire du contrat avec ECair », et que les ordres de paiements étaient aussi paraphés par la directrice générale.

A gauche, la structure managériale d'ECair, dont le directeur général adjoint cosigne un ordre de paiement (au centre) à l'intention de COEM, société dont il est aussi directeur (à droite).
A gauche, la structure managériale d’ECair, dont le directeur général adjoint cosigne un ordre de paiement (au centre) à l’intention de COEM, société dont il est aussi directeur (à droite). [DR]

Jusqu’à 700’000 euros par mois pour la société luganaise

Le travail des consultants externes supplémentaires engagés par COEM était facturé 1500 euros la journée de travail à ECair, soit 30’000 euros par mois, et ce sans tenir compte des frais de logement et de transport. Selon nos informations, COEM proposait couramment des rémunérations aux alentours de 8000 euros mensuels à ses consultants ad hoc.

Des factures indiquent que pour le seul mois de février 2015, en plus des frais fixes de 195’000 euros pour quatre chefs de projets, COEM a comptabilisé 480’000 euros pour l’équivalent de 15 employés à temps plein mis à disposition d’ECair.

La société luganaise aurait donc appliqué de la sorte de confortables marges. Ces bénéfices « ad hoc » ont parfois été envoyés sur un compte de l’United Arab Bank aux Emirats arabes unis, alors que les frais fixes ont été, eux, versés sur un compte de la Banca Popolare di Sondrio à Lugano.

Le directeur de COEM Marco V., qui refuse de définir l’aventure ECair comme un échec commercial, a assuré que ses tarifs, « qui correspondent aux pratique de l’industrie », ne conduisent pas à des marges extraordinaires.

Sur ses relations avec le ministère de Jean-Jaques Bouya, le directeur de la société tessinoise explique qu’elles « sont strictement celles d’un client et de son prestataire de services ».

De 2013 et 2016, COEM a de cette façon facturé près de 22 millions d’euros à ECair, rapporte un audit commandé par le Ministère des finances congolais en début d’année. Selon COEM, l’existence d’impayés représente une preuve suffisante d’absence de conflits d’intérêt.

Ces chers avions genevois

En plus de COEM, une autre société suisse a longtemps eu accès à l’argent public congolais en fournissant des services à ECair: la compagnie d’aviation PrivatAir SA, installée à l’aéroport de Genève.

Les bureaux de PrivatAir à l'aéroport de Genève
Les bureaux de PrivatAir à l’aéroport de Genève [DR]

« PrivatAir a eu droit au ‘contrat du siècle’ en s’occupant de l’aspect opérationnel d’ECair », raconte une source au plus près du dossier. « Je n’ai jamais vu de telles conditions sans aucune contrepartie », souligne cette dernière.

D’autres sources évoquent l’achat d’avions âgés ou peu compatibles avec le rôle qui leur était destiné, des commissions élevées et une opacité totale sur les opérations et services fournis.

Ces commentaires autour des relations entre ECair et PrivatAir sont renforcés par différents travaux d’auditeurs auxquels nous avons eu accès. Ernst & Young, réviseur d’ECair, écrit avoir « constaté que la société ne dispose pas de contrôle permettant de s’assurer de la correcte évaluation par PrivatAir des éléments facturés ». « La société comptabilise les factures reçues de son partenaire sans vérification » et soulève des risques de « fraude et de facturation par PrivatAir d’éléments fictifs », note le document.

Ernst & Young a sonné l'alerte à plusieurs reprises.
Ernst & Young a sonné l’alerte à plusieurs reprises. [DR]

ECair, principal revenu pour PrivatAir

Selon nos informations, le deal avec ECair représentait une part « substantielle » des revenus de PrivatAir. Les livres comptables de la compagnie congolaise montrent que rien qu’en 2014, la société arborant la croix suisse sur son logo a facturé à ECair près de 60 millions d’euros.

La santé financière de PrivatAir et ECair était intrinsèquement liée. Pour preuve, lorsque la viabilité de la compagnie congolaise a été menacée par la fin du financement public aveugle, PrivatAir s’est plaint début 2015 dans un courrier à la direction d’ECair que les impayés mettaient la société genevoise « dans une situation financière critique ».

La façon dont a été géré le contrat avec ECair est incompréhensible

Le nouveau président du conseil d’administration de PrivatAir

« La façon dont a été géré le contrat avec ECair est incompréhensible », n’hésite pas à affirmer le nouveau président du conseil d’administration de PrivatAir, directeur de SilverArrow Capital. Le groupe d’investissement anglais, qui détient désormais 51% de la société genevoise, affirme avoir eu la surprise de découvrir que les créances à recouvrer pesaient le double de celles annoncées par l’équipe dirigeante précédente.

Bien que ses factures adressées à ECair soient restées totalement impayées à partir d’août 2015, l’ancienne direction de PrivatAir n’a pas formellement poursuivi ECair pour récupérer les sommes dues.

C’est seulement à l’arrivée du nouvel actionnaire majoritaire annoncée le 27 octobre – soit à peine deux semaines après l’immobilisation totale des appareils d’ECair – qu’une procédure a été lancée. PrivatAir vient de remporter sa première bataille contre ECair auprès d’une cour belge pour récupérer les sommes qu’elle estime lui être dues.

Selon nos informations, une enquête interne a été diligentée chez PrivatAir pour faire la lumière sur les zones d’ombre de ce dossier.

L’ex-actionnaire majoritaire de PrivatAir s’est défendu en affirmant que durant ses six années de participation au projet ECAir il n’avait « jamais vu ni entendu le moindre soupçon de corruption », expliquant que toutes les parties « avaient été déterminées à améliorer les transports du pays, créer des compétences ainsi que des emplois dans l’aviation pour les citoyens congolais ».

Explications exigées par la rue congolaise

Jeudi dernier, ce sont justement des citoyens congolais qui ont organisé un sit-in devant le siège de la compagnie aérienne à Brazzaville pour demander des comptes sur la débâcle d’ECair, les employés locaux n’ayant plus été rémunérés depuis huit mois. « On assiste à des situations sociales très difficiles, des gens n’arrivent plus à payer leurs factures et doivent quitter leur maison », raconte Franck N’Zila, coordinateur du mouvement social Ras-le-bol.

Les salaires de la majorité des employés congolais étaient fixés entre 150’000 et 300’000 francs CFA bruts, soit une fourchette comprise entre 230 et 460 euros mensuels.

Prendre conscience des montants absorbés par les sociétés suisses lors de l’aventure catastrophique ECair et pour un résultat nul choque la société civile congolaise. « J’espère que la justice suisse montrera que l’on ne peut pas impunément venir ici siphonner notre argent », réclame Franck N’Zila.

En Suisse, le Ministère public de la Confédération a déjà ouvert dans un autre cadre en 2014 une procédure sur des détournements de fonds congolais. La présence des sociétés genevoise et luganaise pourrait inciter les procureurs cantonaux à s’intéresser au cas ECair et à ses ramifications suisses.

Par Marc Renfer

Source : RTS

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21 réponses à Des millions d’argent public congolais siphonnés via des sociétés suisses

  1. Fatima Beyina-Moussa Démission !!!!! dit :

    Ecair donnerait demain une fausse interview bidon dans les dépêches de Brazza.

    Juste un petit extrait, histoire de bien terminer cette journée:

    LDB : Vous voulez dire que la sitation d’ECAir n’a pas été unique pour le cas du Congo ?
    F.B.M : Si vous faites le benchmark des compagnies africaines aériennes, les statistiques de l’IATA vous montreront que les compagnie en Afrique ont un problème principal, celui du financement.

    Fatima, tu as dilapidé presque 500 millions d’euros en 5 ans pour transporter quoi? Même pas 2 millions de passagers! Passagers qui pour la plupart (ni toi, ni ta famille, ni tes amis) ont payé leur billet d’avion! Tu n’as pas honte? Ca fait 250 euros de subsides (où plus) par passager! Et tu viens nous parler de sous-financement.

    Une autre question à paraître demain dans Les Dépêches de Brazza, le griot de Sassoufit:

    LDB : D’aucuns pensent que la situation d’Ecair est née des conflits multiples au sein de l’organe de gestion de la société, et que la condition économique ne serait qu’un palliatif. Qu’en pensez-vous ?
    F.B.M : La situation est économique. La conjoncture économique difficile n’a pas seulement eu d’impact sur Ecair mais sur d’autres activités également dans le pays. Chez Ecair c’est parce que c’est visible. Ce sont des passagers qui l’empruntent tous les jours, donc l’impact est visible.

    Et les 22 Millions d’euros syphonés par ton larbin Marco Villa c’est quoi?

    Bonne à rien. Incompétente. Voleuse. Démission!!!!

  2. VAL DE NANTES .. dit :

    Comme l’a su bien dire @BAKALA TELEMA le viol est génétique dans ce clan ;;;;;;;
    Même un non congolais aurait eu quelques remords …
    On suce l’os jusqu’à la moelle épinière …..
    J’ai dû mal à les prendre pour des congolais ;;;;;c est terrible tel un cadavre qu’on continue à mitrailler ;;;; avec çà on nous fait balader à KINKALA CHERCHER NTUMI ;

  3. VAL DE NANTES .. dit :

    MAYA MAYA ,HUB AERIEN , DES FONDS D ‘ ECAIR ,piloté par FATIMA MOUSSA bardée des certificats des malveillances en gestion des ressources financières .
    OKO NGAKALA en a perdu sa langue ;;;;;

  4. VAL DE NANTES .. dit :

    ELLE détourne l’argent d’ECLAIR avec le sourire , qui dit mieux ;;;;;

  5. Mokengeli dit :

    ECAir a été géré comme le Congo (navigation à vue).
    Ce qui arrive étonne peut-être les étrangers; mais pas les congolais qui savaient d’avance que la débâcle serait au rendez-vous. Ce pays de merde fonctionne ainsi. Tout le monde fait tout et n’importe quoi et reste impuni.
    Tant que les MBOSSI resteront au pouvoir, toutes les entreprises nationales connaîtront les mêmes problèmes qu’ECAir. Faites auditer la SNPC et vous découvrez comment Christel SASSOU-NGUESSO pompe l’argent de cette entreprise pour financer sa fondation « Perspective d’Avenir ».
    Le malheur du Congo c’est le clan NGUESSO en particulier et les MBOSSI en général car ces derniers cautionnent la « politique » des NGUESSO, solidarité tribale oblige.

  6. 'Dead Reckoning' - Ça ne Connaît Même Pas dit :

    Pour te reprendre dans ton expression favorite:
    « Quand ça pue grave le mbochi », c’est FOUTU!

    Ils caressaient déjà même les dreamliners.

    Priorité zéro; on nous parle maintenant des fonds gris.

    MAWA!

  7. Allô Lucien Pambou!
    Allô Itoua Négoce!

    Quand je revois cette fille, Belinda Mboussa, marcher de la rue Côtes-des-Neiges pour se diriger ver la rue Decelle, je ne pouvais imaginer qu’elle venait perdre son temps à HEC.

    Mais quel gâchis pour se retrouver à être une voleuse de grands chemins comme ses parents du PCT qui ont détruit le Congo sur tous les plans.

    Belinda, que dis-tu de cette enquête suisse? Je sais que tu lis Congoliberty. Mawa ! Bon enfin, chez vous le ridicule ne tue pas. Le Congo de toutes les façons n’est pas votre pays; si c’était le cas, vous n’allez pas la paupériser à ce point.

  8. @Bakala Telema, correction orthographique dit :

    Une belle enquête, merci la TV suisse.

    c’est Fatima (où Fat Ima en anglais. la grosse Ima tant elle a mangè bien gras), et pas Belinda.
    Pour l’arrogance et l’incompétence, pas de changement.

    Mes respects Professeur Bakala Telema

  9. @ Correction orthographique,

    Oui c’est Fat Ima et non Belinda. En fait, c’est Fatimata qui a été changé en Fatima comme le père avait changé son vrai nom de MBOUSSA à Moussa. Ce changement de nom montre qu’il avait de la difficulté à s’assumer et d’être fier de ses origines. C’est comme leur maître Sassou qui se décape la peau à coups d’Ambi rouge et vert, et autre Asepso et yombo pour se teindre les cheveux.

    PrivatAir, quel joli coup de sabot de l’âne à ceux qui l’ont nourri gracieusement à coups de millions d’euros chaque année. Après avoir mis Ecair en faillite avec la complicité des congolais, dont Mboussa Fatimata, voilà qu’ils osent porter plainte contre le Congo. Ils ont le culot ces vautours! Comme par magie, ils prennent le contrôle de PrivatAir qu’au moment où Ecair est en faillite. Ainsi, ils pourront traîner le Congo devant tous les tribunaux pour siphonner l’argent du trésor public comme tente de le faire ce libanais de hodjej.

    Le moment venu, il nous construire des camps de rééducation au Congo. Beaucoup ont manqué d’éducation dans ce pays.

  10. OYESSI dit :

    Dès 2012 j’avais annoncé l’échec d’Ecair semble t-il Compagnie Aérienne Nationale Congolaise selon les rêves de l’incapable J.Jacques Bouya qui n’a pu accédé au poste de Commandant de Bord même sur le plus petit appareil de Lina Congo son employeur.

    Le cas Ecair est une honte pour tout un pays laissé aux mains d’un voyou et commandé par la volonté imbécile d’un petit clan d’Oyo qui a mis tout le Congo en coupe règlé.

    Le Congo ne manque pas de cadres en la matière tant à l’intérieur qu’à l’extérieur pour mieux diriger une compagnie aérienne tant qu’elle n’est pas mise aux mains des voleurs et vauriens comme le clan mbossis nous ne le démontre tous les jours.

    Lina Congo à qui l’état avait assigné un rôle social en son temps n’a jamais été en cessation de paiement, en faillite non plus. Il n’avait jamais reçu de l’argent de son propriétaire l’état Congolais qui, bien au contraire ne savait que la prendre pour sa vache à lait où les dignitaires du pouvoir rouge faisait embaucher qui une maitresse, qui un neveu,qui un petit frère etc.
    Il a dû arrêter son exploitation par la vonlonté de Bouya parce qu’il avait son calendrier caché pour créer non pas une Compagnie Aérienne Nationale Congolaise mais un Air Oyo pour siphonner les sous du trésor public afin de s’enrichir comme pas permis et laisser ses anciens collègues de Lina Congo dans la rue et sans payer jusqu’à ce jour leurs droits.

    Dans d’autres contrées, Moussa Beyala, OSSO, Bouya seraient mis en taule. Qu’attends notre PETIT Procureur de la République Ngakala Oko pour ouvrir une information judiciaire et aux fins d’entendre ces messsieurs et dame pour détournement des derniers publics?

    Triste Congo avec à sa tête une bande de voleurs!!! Heureusement que tous ne mourriront pas ensemble et nous aurons le temps de demander des comptes à quelques rescapés de la bande à sassou et son clan;
    Pour ceux qui s’étonneront de mon long silence sur la toile, qu’ils soient rassurés, je suis toujours là mais plus présent sur le terrain visuel et continuant à travailler pour la bataille finale car la guerre n’est pas perdue.

  11. mwangou dit :

    @ Oyessi
    la guerre me parait très, très difficile à continuer, tant le pouvoir semble tenir toutes les ficelles des marionnettes…
    sur le site, on s’aperçoit au fur et à mesure que les combattants sont plus ou moins émoussés; je ne comprends plus rien du Pool, des hélicos qui continuent leur balai, et des congolais qui sont si sagement vautrés dans la bière et la saleté des étales dans les marchés…
    je suis de plus en plus conscient de notre erreur de départ, le fondamentalisme juridique, qui a laissé le temps aux ennemis du Congo de mieux affiner, fourbir, les armes…
    quand on danse à Oyo, plus grand monde pour continuer à marteler que cette danse est macabre…on danse sur « les fonds bleu », ou encore « rouge » demain, les Congolais sont trop préoccupés par le beau pour se saisir de ces occasions pour crier au plus offrant sur les actes d’une police qui a droit sur tout, d’une justice qui est aux ordres, d’une armée complice, ainsi de suite. quand à 6h du matin, par un ordre qui est venu d’on ne sait où, mais que les exécutants exécutent sans broncher, demandant à la population de quitter leur village avant 17h le soir, personne ne s’intéresse à ces populations…quelques militaires, devant le regard accusateur des paysans avec qui ils ont été en bonne symbiose depuis une dizaine d’années, avouent qu’ils ont reçu un ordre qu’ils ne comprennent pas, mais qu’ils ont pour ordre d’exécuter… le lendemain matin, déjà, les pillages ont commencé…Personne n’est au courant… personne n’est au courant que, de la sortie de Ngangalingolo jusqu’à l’entrée de Kinkala, il n’y a plus âme qui vive depuis fin décembre 2016, sous ordre de policiers, sous prétexte que les ninjas s’y sont infiltrés, alors qu’on n’a jamais entendu un seul coup de fusil, et que des postes-bases militaires sont installés depuis une dizaine d’années, postes dont la raison était de surveiller toute tentative de réapparition du phénomène ninja. Aussi en toute logique, la nôtre, c’est aux militaires que revenait la tâche d’apprécier la situation sécuritaire, notamment par rapport à la rébellion… mais incroyable mais vrai, c’est à la police qu’a été dévolu cette tâche, allant jusqu’à menacer les militaires de trahison et collusion avec les ninjas, quand ceux-ci ont objecté à l’égard de l’ordre de chasser les paysans de leur village…
    le combat, on le voit est dur; il est long, et trop long pour nos maigres moyens…
    Merci que tu sois revenu
    en réalité, connaissant l’esprit de mal de nos ennemis actuels au pouvoir au Congo, je m’inquiétais un peu… car, nombreux sont ceux qui ignorent le caractère crapule de nos ennemis, qui châtient sévèrement les affiliés ethniques qui osent les défier…
    Bon retour sur le site…

  12. mwangou dit :

    Quant à cette compagnie Ecair, il suffit de se souvenir de Air Afrique; cela nous aurait mis en demeure de ne pas se fourvoyer dans ce type de croyance qui consistait à penser un seul petit moment que ça pouvait marcher…
    cet article sur Ecair qui est si bien écrit, comme l’a dit quelqu’un plus haut, pêche cependant sur les espoirs de l’auteur… Il croyait que ce projet pouvait être un bon projet…
    je martèle encore ceci: sous sassou nguesso, tout est calcul financier immédiat et individuel. Ce ne sont pas les sociétés qui l’intéressent; ce qui conduit son action politique, c’est comment s’enrichir sans cesse sans qu’on crie sur lui, ô voleur! Bientôt on nous fera d’aussi bons papiers sur l’exploitation chaotique du fer et autres…pour sassou nguesso, objectif: devenir riche et encore plus riche, jusqu’à l’infini et avoir des valets…

  13. Fatimata Mboussa,

    Ceux et celles que tu appelles par « ces gens » qui sont passés devant TON ENTREPRISE sont des congolais i.e. les vrais propriétaires d’Ecair. C’est normal qu’ils demandent ta démission pour incompétence.

    C’est bien d’avouer que 8 mois sans salaires c’est dur pour les salariés, mais pas pour toi vu que tu as siphonné de l’entreprise. Donc cela ne peut être dur pour toi vu que tout l’argent d’Ecair se trouve dans tes poches et celles de tes complices en crimes.

    Tu parles d’Ernst & Young pour justifier de la bonne gestion selon tes normes; mais que dis-tu des recommandations de cette firme consignées dans le rapport de 2014? Ernst & Young dit s’agissant du contrat avec PrivatAir qu’il y a risque de fraude, de surfacturation; Ecair n’a pas de système comptable digne de ce nom pour suivre les factures présentées par cette compagnie; Ecair paie toutes les factures qui lui sont présentées par ce partenaire, etc. Est-ce cela de la bonne gestion dont vous parlez?

    Tu oses diffamer les auditeurs de Cacoges et Rainbow. Ce n’est pas professionnel. Sur la base des info publiiques que nous avons, ces auditeurs sont arrivés aux mêmes conclusions que ceux d’Ernst & Young à savoir que vous n’avez pas un système comptable et financier digne de ce nom pour comptabiliser et suivre les coûts de l’entreprise.

    Vous alléguez que l’entreprise , tel un sphynx, renaîtra bientôt de ses cendres grâce au partenariat avec Ethiopian Airlines. Merci de reconnaître que les Noirs , que nous sommes, sont capables de bien gérer des entreprises aéronautiques. La réussite d’Ethiopian Airlines contredit ton alibi pour justifier la banqueroute d’Ecair. Cette compagnie appartient à un pays non producteur de pétrole; et elle ne bénéficie pas des subsides de l’état comme l’a été Ecair. Pourtant, grâce à l’intelligence de ses dirigeants, elle est rentable.

    La faillite d’Ecairvest d’abord cell des femmes et hommes qui la dirigent. Le financement n’est qu’un outil au service des plans et stratégies des dirigeants. Vos plans et stratégies étaient calamiteux tant ils étaient déconnectés de la réalité du marché. Vous avez voulu voir grand alors que vous n’aviez ni les moyens intellectuels ni financiers de vos ambitions mal formulées dès le départ. Pire, bien que voyant venir la catastrophe, vous n’avez pas trouvé bon de changer vos plans et stratégies. Résultat: coulé comme le Titanic.

  14. Lu pour vous

    Congo-Brazzaville: la directrice générale d’ECAir veut rassurer sur la compagnie
    Un avion de la compagnie ECAir à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, le 18 août 2014.
    © KENZO TRIBOUILLARD / AFP
    Par RFI Publié le 20-03-2017 Modifié le 20-03-2017 à 22:05

    Un déficit abyssal, des centaines de salariés qui ne sont plus payés, des avions cloués au sol depuis le 10 octobre 2016. Voilà ce qui reste de la compagnie aérienne nationale du Congo Brazzaville, ECAir, lancée en grande pompe en 2011 et à grand renfort d’argent public, près de 500 millions d’euros. Un rapport d’audit commandé en fin d’année par le ministère des Finances, confié aux cabinets congolais Cacoges et Rainbow et rendu public en février, met clairement en cause la gestion de l’entreprise en soulignant de possibles conflits d’intérêts avec certains partenaires, des anomalies dans les comptes, de nombreuses dépenses non justifiées, des charges d’exploitation exorbitantes, etc. La directrice générale d’ECAir Fatima Beyina Moussa répond à ces accusations au micro de RFI.

    Pour elle, tout cela n’est que mensonge et mauvaise foi. Et si la compagnie a fait faillite, ce serait en fait faute de financements suffisants. Elle en veut pour preuve le fait que selon elle, le célèbre cabinet d’audit Ernst & Young, certifiait chaque année les comptes de l’entreprise.

    Une certification par Ernst & Young, une des plus grandes signatures de l’audit mondial, prouve une bonne gouvernance d’entreprise…
    Fatima Beyina Moussa
    20-03-2017 – Par Florence Morice

    00:00 01:07
    Fatima Beyina Moussa assure par ailleurs qu’elle ne démissionnera pas. La directrice générale d’ECAir répond aux membres du mouvement citoyen Ras-le-bol qui ont organisé la semaine dernière un sit-in pour réclamer son départ après la publication du rapport d’audit accablant sur la gestion de l’entreprise et alors que ECAir est en cessation de paiement depuis octobre dernier, laissant des centaines de salariés sans salaire. En réponse Fatima Beyina Moussa accuse les auditeurs d’avoir travaillé « à charge », et promet que l’interruption des activités de la compagnie « n’est que temporaire, le temps de repartir sur des bases plus solides ».

    Ce sont des personnes que je ne connais pas, qui ne pas des employées d’ECAir…
    Fatima Beyina Moussa
    20-03-2017 – Par Florence Morice

    00:00 01:01
    Fatima Beyina Moussa assure qu’un mémorandum d’entente a été signé avec la Compagnie Ethiopian Airlines sur un partenariat technique et sur la formation. Partenariat, assure la directrice générale qui « pourrait être transformé en partenariat stratégique ».

  15. mwangou dit :

    Si cette dame se permet de narguer les gens, les employés en détresse et les observateurs, c’est qu’elle a des appuis… ceci confirme ce que je venais de dire: pour le pouvoir de sassou nguesso, l’important ce n’est pas ce qu’on voit… l’important, c’est l’enrichissement sans fin…
    dans la chute de Air Afrique, le Congo de sassou nguesso I avait une grande part de responsabilité…
    Ethiopian Airlines devrait se méfier. Cette société viable, risque par ce fameux partenariat de se laisser emporter dans ce courant de la mauvaise foi qui a pour socle, l’enrichissement sans fin… Car pour sassou nguesso, il faut couler l’Afrique par ces quelques sociétés qui osent réussir aux yeux du monde…
    IL Faut Alerter Les Dirigeants de Ethiopian sur les risques plus probables de dérapage comptable et donc de faillite pour elle…

  16. Dieu m'a dit. Ecaire= Equerre= Franc maçon dit :

    L’ avion de la franc maçonnerie a piqué du nez …Alors une enquête internationale doit être diligenté pour établir les responsabilités n’est ce pas Oko Ngakala?

  17. VAL DE NANTES ... dit :

    C’est l’avion à eux , acheté par leur père PIERRE MOUSSA …….LES CHANCEUX DE LA REPUBLIQUE ;;;;;..

  18. VAL DE NANTES ... dit :

    Une voleuse rigolant à gorges chaudes , en vient même à faire aimer le vol à ces semblables …La contagion se fait naturellement comme l’air que nous respirons ;;;;;

  19. Mokengeli dit :

    On ne redémarre pas une entreprise qui a coulé avec les mêmes dirigeants. Il n y a qu’au Congo qu’on voit de telles conneries !!!

  20. Anonyme dit :

    Encore une intervention du journaliste sur RFI aurjourd’hui

  21. Anonymous dit :

    Lu pour vous

    CONGO-BRAZZAVILLE TRANSPORT
    Congo-B: de graves anomalies dans la gestion d’ECAir selon un journaliste suisse

    © KENZO TRIBOUILLARD / AFP
    Par RFI Publié le 24-03-2017 Modifié le 24-03-2017 à 09:24

    Après le sit-in, le courrier. Les membres du mouvement citoyen ras-le-bol ont déposé une lettre au Parlement à Brazzaville pour demander l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire sur la faillite la compagnie aérienne nationale ECAIR, aujourd’hui en cessation de paiement et sous les feux des critiques suite à la publication d’un rapport d’audit qui a révélé des soupçons de fraudes et de détournements de fonds.

    Un rapport que la directrice générale d’ECAir, Fatima Beyina Moussa a jugé « biaisé » et « non professionnel ». Pour défendre sa gestion, la directrice générale s’est appuyée sur le fait que, pendant cinq ans, le prestigieux cabinet d’audit international Ernst and Young avait validé ses comptes.

    Or un journaliste de la Radio-télévision suisse Marc Renfer, qui a enquêté sur les comptes d’ECAir, a eu accès à certains documents rédigés par Ernst and Young sur la société en 2013 et 2014.

    « Une société qui a l’air d’être en roue libre »

    Ecoutez les précisions apportées par Marc Renfer, journaliste suisse, qui a enquêté sur les comptes d’ECAir
    24-03-2017 – Par Florence Morice

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    Ils pointaient déjà du doigt de graves anomalies, explique Marc Renfer à RFI. « Au cours de mon enquête j’ai eu accès à des lettres de recommandation, en particulier 2013-2014. Ces lettres de recommandation sont émises dans le cadre des contrôles des comptes et sont directement adressées à Madame la directrice Beyina Moussa.

    Ces documents relèvent quand même beaucoup de points problématiques chez ECAir… La société ECAir ne disposait même pas de procédure d’identification et d’évaluation des risques, y compris de fraude. C’est quelque chose qui a été soulignée deux années de suite en tout cas.
    Et puis… il n’y a pas de contrôle sur les comptes bancaires, pas de vérification sur les factures, etc. Il souligne aussi par exemple le manque d’appel d’offres, en soulignant par exemple l’acquisition d’avions en négociation directe avec les vendeurs et c’est des problèmes quand même graves… C’est l’image d’une société qui a l’air d’être en roue libre ».

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