Après des décennies d’un système Sassou solidement verrouillé, le Congo s’enfonce dans un climat délétère où la violence apparaît comme l’ultime rationalité offerte par un pouvoir qui a méthodiquement bloqué toutes les autres issues. Ce n’est pas un empilement de dérives, mais la traduction d’un modèle politique fondé sur la dissuasion, la peur, l’éradication des alternatives et la confiscation du futur.
L’éradication administrative des partis
La stratégie actuellement mise en œuvre par le régime de Mpila consiste à verrouiller l’espace démocratique pour mieux stériliser la demande politique. Ce n’est donc pas un hasard si l’on observe la liquidation administrative du PSDC du RDD, du PAPE, et l’étouffement procédural des embryons Debout pour le Congo et Les Souverainistes. En théorie, on parle d’un banal « répertoire actualisé des partis », tel que stipulé dans l’arrêté du ministère de l’Intérieur daté du 30 juin 2025. Faux ! C’est une manœuvre chirurgicale pour neutraliser toute fédération politique susceptible de cristalliser un espoir majoritaire. La science politique comparative renseigne que, la fermeture du spectre partisan produit trois effets documentés :
• la disqualification structurelle des revendications populaires, faute de véhicules institutionnels légitimes pour les porter. En clair, les frustrations ne trouvent plus de débouché électoral ni parlementaire.
• l’hyper-concentration des canaux de négociation, réduits à la cooptation au sein des vieux réseaux PCT et satellites, ce qui accroît la logique rentière au sommet et la désertification de toute alternative crédible.
• la radicalisation marginale mais croissante, car le champ d’expression s’étant tari, la contestation se reporte hors des sentiers formels, avec pour corollaire l’attrait pour la confrontation violente comme seule issue d’influence. Vous conviendrez avec moi qu’on est devant un mécanisme de stérilisation anticipée du corps social et de préparation d’un climat propice à la peur plutôt qu’à la compétition politique.
Les assassinats : messages systémiques
Le meurtre du colonel Ata Mathieu, ancien du Mont-Louis (France), ex-garde rapproché de Yhombi Opango et de Mokoko, exécuté d’une balle dans le dos à Brazzaville ce 3 juillet 2025, n’est pas qu’un crime crapuleux. Pour quiconque appartient au top tiers des analystes en sécurité comparée, il relève d’un schéma classique de « disruption ciblée du capital symbolique », théorisé dans les doctrines contemporaines de maintien du pouvoir autoritaire.
• En éliminant une figure militaire au parcours connu, le régime frappe les corps intermédiaires (officiers, vétérans, sous-officiers) et injecte un signal clair : « toute loyauté alternative, même passive, sera physiquement neutralisée ».
• En maquillant le meurtre en suicide (arme retrouvée dans sa main) alors qu’il était en plein sport, l’État cherche à semer la confusion narrative, à bloquer l’héroïsation du défunt par ses pairs et à installer une lecture d’absurdité fatale : la mort frappe, point, sans logique collective.
• Ce type d’élimination sélective agit comme un catalyseur psychologique puissant sur les forces de sécurité, les forçant à un réflexe grégaire de soumission pour éviter la même issue.
Concrètement, cela équivaut à miner les bases d’une armée nationale, et à faire planer la menace d’alliances clandestines futures entre laissés-pour-compte du système, qui pourraient – une fois regroupés – devenir les détonateurs d’un cycle d’insurrection violente.
L’incarcération, norme de neutralisation des alternatives
Les diverses interpellations et maintien en prison du général Jean-Marie Michel Mokoko et André Okombi Salissa malgré les multiples alertes de l’ONU pour détention arbitraire et la documentation précise des violations de ses droits fondamentaux, ne relève pas d’un acharnement accidentel. Il traduit la doctrine centrale du système Sassou : « Tout opposant populaire est un ennemi à isoler physiquement ».
Sur le plan du droit international, cette obstination viole frontalement les engagements multilatéraux du Congo et décrédibilise sa signature souveraine – un paramètre souvent négligé dans les analyses basiques, mais qui a des conséquences directes sur la prime de risque souveraine et le rating implicite du pays sur les marchés financiers régionaux. Les investisseurs institutionnels, qui lisent aussi les rapports de l’ONU et du FMI, intègrent le coût de réputation et de l’illiquidité politique dans leurs décisions d’allocation. Ce traitement judiciaire univoque envoie un message aux élites alternatives : toute ambition nationale hors du cadre Sassou est un chemin balisé vers la prison. Ce verrouillage judiciaire a un effet structurel : il dessine les contours d’un système autarcique qui, privé d’oxygène intellectuel et stratégique, s’enferme dans sa propre reproduction oligarchique jusqu’à la rupture violente.
La violence, dernière variable d’ajustement dans un pays sans soupape
Le Congo présente la configuration redoutée par les analystes du risque politique :
• absence complète de canaux institutionnels pour l’alternance,
• atomisation et psychose au sein des corps armés,
• condamnations internationales ignorées,
• assèchement économique aggravé par la rente pétrolière en chute et l’endettement obligataire surfacturé,
• et désormais, faillite morale visible d’un régime dont les chefs voyagent à Dubaï pour des mondanités pendant que le Trésor gèle toutes les missions publiques.
Dans un tel environnement, la violence cesse d’être un accident. Elle devient une variable d’ajustement du système, le seul moyen pour un nombre croissant d’individus de croire pouvoir encore peser sur leur destin. Les « insensés » prêts à tout pour inverser l’ordre des choses, hier isolés, sont désormais légion, fabriqués en masse par 42 ans de confiscation du pouvoir et d’humiliation collective.
Le Congo est posé sur le baril de poudre et l’histoire montre que lorsque l’injustice atteint ce niveau de concentration, il suffit d’une étincelle — parfois minuscule, pour déclencher une conflagration que personne ne pourra ensuite maîtriser. Si ce régime persiste à gouverner par l’exclusion, la répression ciblée et le mépris ouvert des standards démocratiques les plus élémentaires, il précipitera lui-même la dynamique violente qu’il prétend redouter. Et alors, le coût humain et financier dépassera de loin le prix d’une transition qu’il aurait pu négocier dans la dignité.
Ghys Fortuné DOMBE BEMBA
Diffusé le 03 juillet 2025, par www.congo-liberty.org
attendez le rapport du medecin legiste de lhopital central des armees avant toute conclusion hative et generalement erronnee.
de la mise a jour de l’agrement des partis politiques a brazzaville est. ce que le cnr de frederic bitsangou est agree? idem pour le parti de mr lassy mbouithy. son parti est il agree?
Cher Fortuné Bemba Dombé , le pouvoir est un mariage entre les gouvernants et les gouvernés . Sassou Denis n’a jamais reçu mandat des congolais ! C’est un barbare à la tête d’une barbarie familiale dont quelques Mbochi qui l’entourent ! Comment peut-on qualifier un soi-disant pouvoir qui laisse ses concitoyens avec des hôpitaux fermés à point noire et partout dans le pays ? Cependant les enfants Sassou et neveux fêtes des mariages et les anniversaires à coup des milliards avec l’argent public tous les mois . On est chez les dingues Mbochi ! Le drame du Congo Brazzaville c’est aussi ces faux universitaires qui sont toujours dans l’adoubement de Sassou Denis comme président de je ne sais pas quoi ? Alors que c’est un assassin qui a marché sur 400 mille morts de Brazzaville à Pointe noire ! Lorsque nous allons rétablir la République, il faudra commencer par la formation des vrais universitaires, car sans éducation nationale, c’est l’éternel recommencement au sens de Conrad que l’Afrique est restée au cœur des ténèbres…
aucun support de presse na fait reference a la mort du colonel ata matthieu.vous ete le seul a en parler.si vous pensez qu il a ete assassine avez vous actuellement entre vos mains le rapport d’autopsie?
une question vous ete posee sur la legalite du cnr de frederic bitsangou ou le president bistangou comme certains lappellent deja.
ce parti est il agree a brazzaville ou pas?
pour la petite histoire le cnr de frederic bitansgou est un derive du cnr du commandant marien ng post a m debat.a m debat et marien ng etant tous deux des socialistes a m debat avait cree le mnr ( mouvement national de la revolution 1er parti unique congolais et marien ng avait cree le cnr conseil national de la revolution ) qui sera mue plus tard en pct.
donc le cnr( conseil national de la resistance de frederic bitsangou , entretemps resistance contre qui et contre quoi) vient en fait de marien ng
alors ce parti le cnr de frederic bitsangou est il agree ou pas?
en attendant votre eclairage