En occultant, de façon délibérée, les conditions catastrophiques de retour, d’exercice et de maintien au pouvoir de Mr Sassou-Nguesso, et surtout les violences inouïes1 de l’heure relatives à son élection très contestée, y compris par la communauté internationale, l’article de monsieur Lucien Pambou2, sous l’intitulé « Le président congolais relèvera t-il les défis qu’il a fixés »3, dans le Huffington Post de ce 29 avril, passe, assez largement, à côté de sa problématique. Partant, l’auteur rejoint, ou plutôt, confirme son appartenance à la catégorie, peu élogieuse, des théoriciens et militants du ‘rôle positif’ de la dictature et du crime de masse.
Voilà, en substance, ce qu’il écrit d’emblée pour celui qui, après trente-deux ans cumulés au pouvoir, n’arrive toujours pas, loin de là, à assurer les besoins animaux de son peuple, et a organisé une élection parmi les plus opaques, les plus contestées et les plus violentes du monde :
« Monsieur Denis Sassou-Nguesso, chef de l’État congolais, réélu le 20 mars dernier pour un mandat de 5 ans, …veut faire du Congo une nouvelle vitrine de l’économie, de l’emploi et des politiques sociales. Après les infrastructures, fer de lance de la municipalisation pour désenclaver l’arrière pays, voici venu le temps de la nouvelle gouvernance institutionnelle et politique qui valorise l’économie, l’emploi et le social ».
En réalité, revenu au pouvoir en dehors du droit et de la démocratie en octobre 1997 et dans le sang, l’exerçant en dehors du droit, du bon sens et surtout dans un pillage industriel et décomplexé, et s’y maintenant au mépris de la Constitution alors en vigueur et des principes les plus élémentaires de l’élection4, comme le monde entier a pu le constater ces derniers mois, sauf apparemment Monsieur Pambou, Sassou-Nguesso et son régime, comme tous les régimes de cette nature, est condamné à entretenir la corruption massive comme moteur de fonctionnement du système. Une corruption qui n’est pas, chaque année, démentie par les organismes internationaux habilités que tout le monde connaît, mais aussi par une Commission locale créée à cet effet en 2007, et qui a pondu, en juin 2010, un rapport, resté unique et sans lendemain, faisant état d' »un pillage à tous les étages…et dans les structures diverses comme l’église et les chefferies traditionnelles…[et que]…les anti-valeurs gangrènent le pays« !
Monsieur Pambou n’a, sans doute, pas aussi remarqué qu’il ne se passe pas un seul mois sans qu’il ne soit fait état, ici ou là dans le monde, de détournements de millions d’euros, essentiellement par les proches du dirigeant congolais, le plaçant ainsi, en la matière, comme le meilleur promoteur de l’histoire politique et économique du Congo! Est-il besoin de rappeler qu’il n’est pas une seule des sinistres affaires qui minent les pays africains dans laquelle le Congo ne soit cité: ‘Mallettes de la République‘ et ‘Biens mal acquis’ n’étant que parmi les plus connues, mais, on connaît déjà la position de l’éditorialiste, clairement proclamée (Africa 24), sur les BMA. Puisqu’en plein débat sur le sujet, en 2010, il avait quand même osé dire que c’est une manipulation politique ! Tout le monde sait pourtant que quand le politique était ouvertement intervenu sur cette affaire, en mai 2009, et sous la houlette du ministre de la justice garde des Sceaux, Rachida Dati, c’était au contraire pour faire appel de l’ordonnance de la doyenne des juges du pôle financier de Paris, Françoise Desset, favorable à l’ouverture d’une enquête visant trois chefs d’État, suite à une plainte du 2 décembre 2008, de Transparency International. Il aura fallu attendre une décision retentissante de la Cour de cassation à l’automne 20105 pour que le parquet, c’est-à-dire ou presque le politique, soit débouté et que l’instruction puisse se poursuivre. On voit bien que le politique, en France, a été plutôt en faveur de la protection des dictateurs et présumés voleurs!
La dernière et mondiale affaire, dite « Panama papers », n’a pas non plus épargné le Congo où, une fois de plus, des proches du chef de l’État, dont son incorrigible et fastueux fiston, sont encore pris la main en plein paradis fiscaux. Un autre, ancien patron de la vache à lait familiale que constitue la Société Nationale des Pétroles Congolais (SNPC), sans rendre compte du tout comme cela se passe ailleurs, vient d’être reconduit comme ministre dans le nouveau gouvernement (publié le 29 avril) du régime dit de la ‘gouvernance transparente‘ !
Sur toutes ces affaires, comme sur d’autres plus graves que sont les crimes de sang, l’assemblée nationale congolaise, authentique ‘chambre introuvable’, comme le très spécial procureur congolais, dit « petit procureur » par les Congolais, très occupé et excité à traquer les opposants, sont toujours restés inertes! L’article 48 de la précédente Constitution qui contraignait les titulaires des hautes fonctions à déclarer leurs biens avant et après exercice, sans avoir connu un début d’exécution, a été délibérément enterré par le dernier chiffon constitutionnel du 15 octobre 20156 qui, fait sans équivalent ailleurs, a purement et simplement constitutionnalisé le permis de tuer et de piller (art. 96) pour celui dont les exploits en la matière ne sont plus à démontrer.
Que peut-on demander ou exiger de ses concitoyens, essentiellement dans la moralité et la probité publiques, quand c’est l’exemple contraire qui est donné au sommet de l’État! Les maîtresses de nombreux des dirigeants politiques congolais autour de la trentaine d’âge, et notamment du chef lui-même, sont depuis quelques années déjà, entrées en compétition pour des acquisitions immobilières en plein Paris et ses alentours notamment, en général supérieures à 3 millions d’euros, montant qui, comme tout le monde le sait puisque très médiatisé, a été celui du patrimoine évalué du grand héros Nelson Mandela à sa mort à 95 ans, et pour une vie tout entière consacrée à la lutte! Quel effort, quel civisme, quel sacrifice, quel patriotisme peut-on attendre ou mobiliser auprès des citoyens avec ce genre d’anti-valeurs massives et macroscopiques! Par conséquent, comment construire un développement sans l’adhésion ou avec la désapprobation de l’écrasante majorité des concernés !
Sauf si notre cher Pambou est l’un de ces rares économistes ou politistes à croire à la main invisible pour la clé de sa problématique par Sassou-Nguesso, ou peut-être encore qu’il serait expert dans l’angélisme économique et politique au Congo tout spécialement, pour y semer encore quelque espoir, en tout cas, pour toute science objective, y compris et surtout évidemment celles dont se prévaut Monsieur Pambou, la problématique posée a, depuis, reçu une réponse anticipée et visible pour tout le monde, même les non initiés. Soit dit en passant, le Congo qui a recueilli jusqu’à il y a quelques années d’immenses recettes pétrolières et sans précédents de son histoire économique, frappe depuis quelques jours déjà aux portes du FMI pour une aide dont on imagine la nature.
Par ailleurs, la question ne manquera pas d’être posée un jour, de savoir pourquoi monsieur Pambou et d’autres font du deux poids deux mesures à propos de l’action de Sassou-Nguesso. Ancien membre de l’équipe dirigeante du CRAN (Conseil Représentatif des Associations Noires de France), dont il a consacré un ouvrage en 2011 pour regretter son inefficacité, sa dérive utopique, il connaît forcément le débat soulevé par la loi du 23 février 2005, œuvre du parti auquel il appartient, l’ancien UMP. Ce fut un grand émoi, un tollé auprès des humanistes, des intellectuels intègres, des historiens notamment pour dire que non seulement il n’appartenait pas à une loi de dire l’histoire, mais, qu’en plus, l’on ne pouvait mettre en balance les crimes qui accompagnèrent la colonisation et les réalisations matérielles quelles qu’elles soient. Le CRAN, plus particulièrement, par le biais de son président, avait alors dénoncé « une loi scélérate ». L’extrait de la loi contesté, le fameux article 4, fut purement et simplement jeté à la poubelle, en définitive.
L’exaltation des prétendues réalisations de Sassou-Nguesso, face aux milliers de crimes humains qu’il assume d’ailleurs7 (Jeune Afrique, numéro double 1980-1981, du 22 déc 1998 au 4 janvier 1999), relève, pour tout esprit sain, d’une parfaite indécence, d’un ostracisme absolu, d’une perversité débordante. De surcroît, les différentes constitutions congolaises, y compris l’indigente dernière, proclament bien dans leur préambule que « l’être humain est sacré » ! Pendant qu’on y est, pourquoi ne pas exalter les réalisations de Pinochet et de Hitler qui sont, de très loin, supérieures et incomparables à celles du despote congolais. Et, Pinochet dont les victimes sont officiellement dénombrés autour de 3000 morts apparaît comme un enfant de cœur face à Sassou-Nguesso!
Non Monsieur Pambou! Apprenons à être sérieux et honnête. Démontrons que nous sommes dignes de Bachelard qui esquisse les conditions de l’objectivité et de l’analyse scientifique. Cette priorisation des sentiments et de petits intérêts dans l’approche du politique ne rend pas service à l’Afrique, bien au contraire vous le savez. Sassou-Nguessso, à plusieurs égards, par son comportement maintes fois répétés (patrimonialisme viral, violences récurrentes, allergie au droit, à la transparence et à la démocratie) dans son cursus, aura magistralement démontré, de façon essentielle, un profil de truand déguisé en homme politique pour satisfaire ses fantasmes plus que détestables.
Cela, aujourd’hui au Congo, même les enfants de dix ans le savent. Alors n’entachez pas votre noble formation et votre métier, ne le ‘mercenarisez’ pas comme cela est devenu la mode auprès d’une large partie de l’élite congolaise. Cela se paie en sang, beaucoup de sang des innocents au Congo que ne cessent de dénoncer les organisations humanitaires8… et que vous ignorez superbement en ne parlant que de simples ‘tensions partisanes‘ ; qu’ainsi, le défi, le vrai est moins celui de Sassou Nguesso – qui n’a pas trouvé mieux, comme valeur cardinale pour inaugurer et accompagner sa ‘Nouvelle République‘, que de ressusciter et recycler son message lors du congrès extraordinaire de son parti en 1979 – que celui des braves Congolais pour trouver les moyens d’en finir avec l’éternel despote…
Par Félix BANKOUNDA MPELE
Juriste et diplômé de Sciences politiques,
Source Médiapart
1CF. notamment la déclaration d’Ilaria Allegrozzi, chercheuse à Amnesty international, le 18 avril à RFI, mais aussi les dénonciations et appels de l’Union européenne, des USA et du SG de l’ONU qui a dépêché sur place l’envoyé spécial pour l’Afrique centrale. Auparavant, et relativement aux suites de sa prise violente du pouvoir en 1997, Le Monde, 20 février 2000, p.2, Libération, 16 juin 1999, Rapport FIDH, juin 1999, 34 p. ; Rapport FIDH, avril 2000, numéro 291, 23p ; Rapport Médecins sans Frontières, octobre 1999, 12 p. ; Amnesty international, 25 mars 1999, 36 p.
2Selon sa propre présentation, ancien secrétaire général du CRAN, franco-congolais, professeur des sciences économiques et politiques, chargé d’enseignement à l’Université Paris XIII
3Consultable en ligne.
4Pour une vue générale et détaillée de toutes les étapes de ‘l’élection’ de Sassou-Nguesso, cf notamment « La victoire anachronique de Sassou Nguesso », Le Monde.fr, 24 mars 2016 ; mais aussi nos réflexions à cet égard : « Présidentielles africaines : perpétuelle illusion constitutionnelle », in Revue Parlementaire et Politique, 2014, 116ème année, numéro double 1071-1072 ; ensuite, en ligne : « Quiproquo et euthanasie constitutionnels au Congo », « Des chemises et des Constitutions kleenex au Congo », « La deuxième mi-temps référendo-présidentielle au Congo : une nouvelle arnaque politique ?», « La balle est dans le camp de l’opposition », « Quelques évidences choquantes : l’opposition circonstanciellement laminée et humiliée »
5Notre réflexion : « Biens mal acquis….participent du pouvoir mal acquis », novembre 2010, en ligne.
6Cf. notre réflexion générale : « Des chemises et des Constitutions kleenex au Congo », en ligne
7« Je n’ai pas hésité à faire tirer sur Owando [en été 1997] même si c’est un peu chez moi », trouve, comme argument pour le moins saugrenu, le dictateur à la question très lancinante alors, comme aujourd’hui, de la concentrations de meurtrières et massives répressions dans Brazzaville sud principalement habité par certaines communautés. Aveu manifeste d’autres crimes objectivement, dans son entendement et sa culture, cet argument l’absout des accusations de crimes ciblés !
8Cf. supra, note 1
LUCIEN PAMBOU pourrait faire appliquer son raisonnement à son pays d’origine le GABON;
qu’il arrête d’infantiliser les africains francophones , sous le prisme de la culture du colon .
IL se trompe d’époque pour des raisons alimentaires , il pourrait de ce fait se faire conseiller de SASSOU et espérer devenir milliardaire en peu de temps .
Combien de morts faudrait il , pour que cet opportuniste sache de quel bois criminel,SASSOU est taillé .
Combien des milliards de CFA , volés au détriment des conditions sociales des congolais , pour qu’il consente à évaluer , les crimes économiques dont son mentor se rend cyniquement responsable .
La berlue est une maladie en soi , chez PAMBOU , c’est un appât à finances sanguinolentes ..
On a vite compris , les raisons de son éviction d ‘AFRIQUE 24 .
Très cher Félix BANKOUNDA MPELE ce monsieur que vous dédier l’article et que je n’ose écrire le nom par nausée est l’UN DES BRAS MÉDIATIQUES DU MERCENARIAT FRANCAFRICAIN.
LA QUESTION D’ACTUALITÉ AUJOURD’HUI C’EST SAUVE LA POPULATION DU POOL. LA SITUATION EST ALARMANTE. MOBILISONS NOUS POUR OBTENIR L’ENTRÉE DE LA CROIX ROUGE CONGOLAISE, CAR TOUT EST BOUCHÉ AU NIVEAU INTERNATIONAL.
http://congo-liberty.com/?p=15554#comments
Suis d’avis avec Le Congolais qui a compris que cette prétendue réflexion, n’a comme but que de détourner la vigilance hors de la situation du Pool. C’est pour ça qu’il n’est aucunement rentable de commenter cette idée de ce Pambou, qui du reste n’est pas Congolais si j’ai compris…
Ah !!! Ce que l’homme Congolais aime disséquer et analyser et pendant ce temps sassou s’installe de plus en plus confortablement dans son fauteuil de président.
Qu’importe mon cher anonyme, mais sache que dans cette lutte patriotique, il n’est pas question de se taire face aux inepties qui peuvent paraître comme des vérités pour le bas peuple, surtout lorsqu’elles sont avancées par certaines sommités intellectuels. C’est devenu une pratique courante des intellectuelles africains que de faire le griot des pires dictateurs du continent pour chercher à se remplir les poches. Ils ne peuvent pas, pour un grand nombre d’entre eux, de mettre en avant leur honnêteté intellectuelle pour l’émancipation de leur frères opprimés; ils ont mieux à gagner en devenant mercenaires pour contribuer d’avantage à leur abêtissement dans la perception des réalités de leur pays.
Il est intolérable qu’un sujet gabonais se mette à gloser sur ce qui constitue le malheur des congolais, il ferait mieux d’aller mettre sa malice au service de son pays. Il faut saluer les initiative des intellectuels congolais tels que BANKOUNDIA MPELE, très alertes qui sont là pour dénoncer de telles attitudes, qui de la part d’un grand intellectuel de la trempe de ce monsieur me paraisse simplement minables et condamnables. Ce genre d’intellectuels, je les appelle – comme dit la bible- « des agneaux vêtus de peau de loup ».
Mwangou, Anonyme, Konguni,
Faites un petit effort de lire aussi bien la réflexion que les notes. Dans la note 2 du texte de monsieur Bankounda, qui cite l’auteur critiqué, monsieur Pambou est ‘franco-congolais’ et non gabonais. Le serait-il que l’on dirait tout simplement que cela a peu d’importance puisque compte moins les origines de l’auteur que son analyse, et c’est bien sur ce dernier point que Félix Bankounda a concentré sa critique. Et, ainsi, si Koguni a bien compris l’intérêt de la mise au point de FBM, on a un peu du mal à comprendre Mwango et Anonyme qui pensent qu’on devrait laisser cette propagande produire ses effets auprès des non-avertis. Sur tous les angles, sans rien laisser, à mon avis, les patriotes doivent être en alerte et répliquer, y compris et surtout sur une question aussi importante que celle abordée ici. Cela n’enlève rien à l’acuité du sujet des bombardements dans le Pool.
Moufudin!
la fin de mon court propos, montre s’il en était besoin, que la nationalité de l’auteur de la réflexion importe peu à mes yeux. S’il est franco-congolais, cela ne change rien à la donne.
Pour revenir au point saillant de mon propos, je crois que les défis de sassou nguesso, s’il en a, sont aujourd’hui noyés sous le feu de l’actualité. je crains que d’aborder ce sujet ne nous entraine à souligner que le premier défi, concerne le Pool. Quand je vois la rapidité avec laquelle l’opération contre Ntoumi a été exécuté, sans prise de précaution, notamment du fait que ce vilain monsieur est allé habiter en milieu rural, on est en droit de se poser des questions.
Sassou nguesso en qui je n’ai jamais mis ma confiance (cf la semaine africaine 2003), a dit rompre avec le passé. je me rends compte que c’est en projetant le passé dans le présent. je continue à me poser la question de savoir pourquoi les commissaires des commissariats incendiés à Bacongo-Makélékélé n’ont-ils pas été entendu sur ces faits, les lieux incriminés étant sous leur responsabilité et gardés 24h/24, par des gens armés? A partir delà, on aurait eu l’espoir de déterminer la nature de l’attaque, et donc la sanction à prendre. On passe outre ces étapes si routinières, pour faire voler directement des hélicos de combat.
L’auteur parle de défis économiques. Mais, sait-il que cette opération sur le Pool est un défi économique, s’agissant des productions vivrières? Mais qui dit production, dit revenu. Autre défi, le social, si tant il est vrai que cela soit un problème pour sassou nguesso… ce vilain Ntoumi a, c’est ma lecture des faits, voulu se racheter de ses actes qui ont causé la désolation dans cette région, en construisant des écoles et des lieux de soins pour malades mentaux. L’odre de sassou nguesso a sa police privée est de détruire tout ce qui appartient à ce vilain Ntoumi, tout, les écoles compris. Quand on sait que l’Etat sous sassou nguesso, n’a que rarement construit des écoles, c’est quand même fort.
Si sassou nguesso a des défis, c’est donc sur ses propres affaires: Comme la Cfao, son affaire, doit marcher, l’Etat ne cesse de commander les véhicules. Comme le Pool est un défi pour lui, il ne cesse d’y voir des coups d’Etat en préparation. Je vous donne une info que tout le monde a oublié: Depuis bientôt 3 ans, sassou nguesso a imposé l’opération « Kimia » , qui impose à cette région et dans sa partie aujourd’hui encore concernée, une présence militaire permanente. L’opération avait été décidée pour sécuriser une région qui était en proie à des attaques répétées de bandes de bandits. Curieusement, les militaires de l’ool n’ont pas vu passer ces ninjas, qui ont déboulé comme des petits démons sur deux communes de Brazzaville, pour quel objectif?
J’ai parlé de précaution à prendre. La police privée a sa façon de reconnaître si quelqu’un utilise une arme de guerre ou pas; en touchant les mains. Ainsi, en pleine campagne, ces miliciens persuadés de la mathématique de leur art de dépistage, arrête des jeunes paysans et les soumettent à ce test. Ils concluent aussi rapidement que ces jeunes sont des ninjas, vue que leurs mains sont dures. On les comprend; les villages de ces miliciens sont bondés de gens qui ne travaillent pas au champ, et ne vivent surement que du fruit de la générosité des politiques.
Franco-congolais… heureusement que j’en connais pas mal qui ne passent pas leur temps à des réflexions qui paraissent avoir un objectif inavoué.
Le défi de sassou nguesso s’est réduire à néant le Pool. dans sa jeunesse, il a souffert des prétentions des jeunes du Pool. Et depuis, il en a fait un objectif personnel. J’ai pas besoin d’un franco-congolais pour le savoir. D’ailleurs, pourquoi il est franco-congolais et non pas français, ou congolais? j’ai une méfiance envers ceux qui sont à cheval… ce sont des opportunistes.
Ne confondons pas Guillaume Pambou Tchivounda, gabonais, agrégé de droit, et Lucien Pambou, congolais d’origine, membre de l’ex RPR et de l’ex UMP, sarkoziste patenté qui se fait souvent » l’avocat du diable Sassou ». Un ministère en vue ?
Réponse à Monsieur Félix BANKOUNDA MPELE
(https://blogs.mediapart.fr/felix-bankounda-mpele/blog/030516/congo-defis-de-sassou-nguesso-reponse-lucien-pambou)
Monsieur Mpele,
Merci pour votre papier en réponse au mien sous le titre « le Président congolais (Denis Sassou Nguesso) relèvera-t-il les défis qu’il a fixés » publié dans le Huffington Post du 29 avril 2016.
Je vous remercie parce que, dans notre pays, nous n’avons pas encore l’habitude du débat contradictoire entre nous, Congolais, qui avons la prétention de nous caractériser comme intellectuels alors que chacun de nous n’avons pas encore une œuvre reconnaissable par d’autres.
Je vais tout de suite rassurer certain de mes compatriotes qui, me regardant comme éditorialiste sur Africa 24, peut-être à cause de mon aisance à l’antenne, ont pensé que je n’étais pas congolais : ils ont cru que j’étais gabonais ou camerounais. Je suis congolais, vili, de père et de mère, et né à Diosso au Congo-Brazzaville (Pointe Noire).
Je reconnais à mes contradicteurs la qualité de contradicteur utile comme je le fais ici et maintenant pour Monsieur Félix Bankounda. En revanche, à ceux qui me demandent de trahir mon intégrité intellectuelle et d’accuser sans preuve des présidents africains en exercice aux motifs que cela leur apporterait une aura pour leurs chaines de télévision, je dis non et vous comprenez pourquoi certains d’entre vous ne me voient plus sur Africa 24 en tant qu’éditorialiste, car je ne suis pas un traître et je n’ai pas la prétention de faire plaisir aux responsables politiques des médias qui m’emploient en critiquant les Présidents africains dont Denis Sassou Nguesso. Assez paradoxalement ces mêmes Présidents de chaînes qui me demandent de critiquer le Président Sassou sont largement rétribués par le Congo lorsque leurs chaînes font des reportages sur le Congo-Brazzaville ou couvrent des évènements concernant ce pays. J’ai un travail en France, j’ai passé des concours dans l’Education Nationale (ceux qui veulent les connaître peuvent fouiller ma bibliographie car elle est libre et ouverte), je suis fonctionnaire de l’Etat français. J’ai créé le CRAN (Conseil représentatif des Associations Noires de France) avec d’autres Africains comme Patrick Lozes franco-béninois j’y ai assumé les fonctions de Premier Secrétaire général. Je suis parti de l’organisation et les faits m’ont donné raison après, car je ne sais pas trahir, ni travestir la vérité. Lozes, à la tête de la direction, a perdu son poste et a été remplacé par Louis Georges Tin pour les raisons de trahison de la cause initiale pour laquelle nous avons créé le CRAN.
Cette mise au point faite, revenons à l’essentiel de l’apostrophe épistolaire de Monsieur Mpele.
Monsieur Mpele, vous avez raison de m’apostropher comme vous l’avez fait car nous traitons d’un même sujet, le Congo, Denis Sassou Nguesso et les pouvoirs politiques au Congo Brazzaville, mais nous n’adoptons pas la même méthode. Vous appartenez à l’élite engagée, vous êtes un intellectuel congolais engagé (même si, pour moi, les intellectuels africains appartiennent plus à la catégorie de manieurs d’idées, de mots et de paraphrases, sans en comprendre souvent le sens historique, situationnel). Vous dites que j’appartiens à la catégorie des théoriciens et militants du rôle positif de la dictature et du crime de masse. C’est une jolie formule de-contextualisée et sans doute apprise dans des bréviaires de tonalité marxisante, voire trotsky-léninistes. Je vous laisse le soin de me démontrer le contraire. Vous avez le droit d’attaquer le Président Sassou en fonction de vos lectures et de la problématique des biens mal-acquis, mais vous ne pouvez pas dire, comme auraient aimé certains responsables de la chaîne Africa 24, que j’accuse le Président Denis Sassou Nguesso sans preuves.
Vous êtes subtil car, sans le dire, vous insinuez dans votre réponse que c’est une faute politique de ma part car j’avais simplement dit, au cours d’une émission sur les biens mal-acquis, qu’il fallait laisser la justice faire son travail, et, pour l’avoir dit, vous m’assimilez aux hommes politiques français qui (je reprends vos mots) sont plutôt en faveur de la protection des dictateurs et présumés voleurs. Vous revenez ensuite sur l’affaire dite Panama-papers, qui n’a pas épargné ni le Congo, ni les proches du Président Denis Sassou Nguesso, ni son fils Denis Christel Nguesso.
Monsieur Mpele, je ne suis pas sur votre ligne intellectuelle qui est celle du militant engagé. Je suis un enseignant, éditorialiste, qui s’appuie sur des faits concrets, validés par la justice, avant de porter des accusations gratuites et toutes faites. Ne pas désigner le Président Sassou et sa famille sans preuves dans le domaine des biens mal-acquis comme dans celui des Panama-papers, est-ce devenir un traître à son pays, le Congo, et devenir complice des agissements du chef de l’Etat et de sa famille ? Soyons sérieux Monsieur Mpele, c’est avec des accusations comme les vôtres que le débat intellectuel ne peut pas s’organiser réellement dans notre pays, le Congo. Vous êtes trop dans une situation d’empathie, comme le sont souvent la plupart des élites africaines et surtout congolaise, clanistes et tribales, quand elles parlent de leur pays et du Congo dans le cas qui nous concerne vous et moi.
Ce qui m’intéresse Monsieur Mpele, au-delà de vos états d’âme personnels, c’est la situation du Congo au moment où je décris une situation. Il y a eu le référendum constitutionnel, l’adoption de la Constitution et l’élection présidentielle. Sassou a gagné les élections. Que puis-je dire ou faire, moi Lucien Pambou, en tant qu’intervenant dans l’espace politique intellectuel du Congo ? Je prends acte des résultats et je fais des propositions intellectuelles en matière de politique économique. Que dis-je ? « Monsieur le Président Sassou, après les infrastructures, voici venue l’heure de la construction du Congo sur le plan économique et social. » Vous dites que j’appartiens à la classe des rares économistes ou politistes congolais à croire à la main invisible et à penser que l’on peut encore penser que le Président Sassou peut tenir ses engagements. Vous me demandez d’être sérieux et honnête. Vous convoquez Bachelard pour approuver votre raisonnement que vous pensez scientifique dans sa démonstration, alors que le mien ne le serait pas. C’est dommage parce que la matière (la société congolaise) que nous traitons est sociale et humaine (et j’accepte de me tromper, ce qui n’est pas votre cas). Vous estimez que le peuple congolais doit trouver les moyens d’en finir avec Denis Sassou Nguesso, l’éternel despote.
Vous avez vos raisons, elles sont respectables, mais, comme je l’ai dit sur le plateau de l’émission de RFI sur le Congo Brazzaville avec Alain Foka (http://www.rfi.fr/emission/20160424-le-climat-post-electoral-congo-brazzaville) , je prends acte de la nouvelle République advenue après l’élection présidentielle et j’analyse les faits et les actes de cette nouvelle République sur une méthode de la Science politique qui tient compte des acteurs et des structures tels qu’ils se présentent à vous, et non d’une approche partisane. Si tel doit être le cas à l’avenir, je prendrais ma carte de militant dans un parti politique congolais reconnu par les structures de la République et je ferais la différence entre m’exprimer en tant qu’intellectuel (au sens de celui qui manie les idées mais pas qui a une œuvre derrière lui) et dire les choses en tant que militant engagé. Au fait, Monsieur Mpele, toute votre déclamation contradictoire est engagée contre le Président Sassou et sa famille. C’est votre droit, vous faites ce que vous voulez, mais à quel parti politique appartenez-vous ?
Lucien Pambou