DECLARATION DU CODICORD SUITE A LA MISSION DE PATRICK ERIC MAMPOUYA AU CONGO-BRAZZAVILLE.

Avant-propos

Rappelons que le CODICORD, comme stipulé dans ses statuts est le Conseil de la Diaspora Congolaise pour la Restauration de la Démocratie. Il s’agit d’une plate-forme de compatriotes libres, membres de partis politiques, associations ou militants actifs qui partagent le constat de la confiscation de la démocratie pluraliste, d’absence d’institutions étatiques républicaines qui structurent un Etat de droit pour ses concitoyens. C’est le partage d’un projet convergent des citoyens patriotes congolais, face à un système despotique qui détruit tout le substrat culturel, social, économique et politique de notre pays. Le CODICORD est une réponse, pour nos compatriotes de l’intérieur et de l’extérieur à un système des prédateurs et destructeur qui pérennise un pouvoir illégal, clanique et criminel.

Parmi ses objectifs, le CODICORD vise à travers la Concertation Nationale Inclusive, la recherche des réponses adéquates, attendues et impératives pour que nos concitoyens recouvrent leur dignité, la démocratie véritable et une liberté d’opinions pour que s’instaure demain dans notre société, un débat politique permanent, fécond confisqué depuis le sanglant coup d’Etat de 1997.

C’est pourquoi le CODICORD doit être une ouverture à toutes les volontés de reconstruction d’un pays saigné à blanc, où la gestion de la misère de nos populations est la mission principale du PCT et ses partis gigognes. Le CODICORD est donc l’alternative non partisane ni idéologique, face à la multiplication des tendances politiques, irresponsables et incapables de s’accorder sur des objectifs communs sur le court et moyen terme, préférant se déchirer sur la place publique. Le CODICORD est le plus petit dénominateur commun pour la restauration de la démocratie au Congo.

 

De la mission de Patrick Eric MAMPOUYA au Congo

Notre compagnon Patrick-Eric MAMPOUYA membre du CODICORD a bien eu une feuille de route du CODICORD durant son séjour au Congo. Celle-ci a été bien tenue, ce malgré les contraintes locales. Nous lui en sommes reconnaissants. Les contacts avec différentes personnalités, de tous bords ne nous autorisent pas de ne pas faire de distinguo entre ceux qui se battent aux côtés de nos populations, et ceux qui en sont ses bourreaux. Certaines approches ne doivent pas occulter l’essentiel des démarches de notre camarade dans un pays saccagé par l’incurie ténébreuse : la maladie, la faim, la compromission de tout avenir pour des générations entières sacrifiées sur l’hôtel d’un banditisme d’Etat qui n’a d’autres projet que le pillage de notre pays. Patrick est bien fils de ce pays quoiqu’on en dise, et ses retrouvailles dans un pays plus délabré qu’il ne l’a laissé, ont été un choc proportionnel à l’enthousiasme et à l’écœurement qu’il a eus difficilement à gérer. Les contacts, là aussi, ont été sans apriori quant aux bords politiques des interlocuteurs rencontrés, dont l’objectif consistait à faire découvrir le Pacte Républicain, et démontrer que notre pays peut se reconstruire avec la contribution de ses filles et fils.

La rencontre avec le Pasteur NTOUMI s’inscrivait dans cette veine. Comment expliquer le ralliement de dernière heure de ce dernier, si ce n’est qu’en échangeant avec l’intéressé lui-même ? Lorsque nous prônons la concertation nationale inclusive, nous ne devons pas être les premiers à pratiquer l’exclusion surtout pour ceux ou celles qui ont à un moment de leur vie politique combattu la dictature.

Cependant, la forme revêtue par cette rencontre par la diffusion sur Facebook des photos avec NTOUMI a peut-être crée des doutes et des préjugés, à nos concitoyens qui agonisent sous le joug criminel du pouvoir de Brazzaville. La tentation de ranger le CODICORD dans la meute des faux opposants qui s’alignent à MPila serait de bon aloi. Nous comprenons les interrogations de nos compatriotes.

Seulement cette rencontre était prévue, car l’essence de la Concertation Nationale Inclusive, c’est quelle soit l’œuvre de toutes les filles et tous les fils du Congo. Aucune exclusion n’est permise quels que soient les griefs évoqués. Certes, le chemin est périlleux, mais nous n’avons pas d’autres choix que de se battre sans concession contre les ennemis de la réconciliation et du dialogue inclusif pour des lendemains meilleurs pour notre pays. Il serait donc très dommage de s’arrêter à une seule image, sans se tourner vers l’essentiel : la Restauration de la Démocratie. Cette tâche nous incombe, à nous CODICORD, même si elle est ardue.

 

De nos rapports avec les membres du Front de l’opposition

La capacité et la volonté du CODICORD d’écouter, de dialoguer avec tous ceux qui veulent des échanges sans apriori, fait de notre structure la seule capable de rassembler toutes les forces vives de la Nation. La mise en place d’un processus transitoire permettant à nos populations de s’inscrire dans la durée avec de véritables institutions, une constitution reposant sur des valeurs de démocratie pluraliste républicaine : un Etat de droit prônant la bonne gouvernance, fait partie des objectifs poursuivis par le CODICORD.

 

Composé de membres issus des partis et diverses associations, le CODICORD noue des partenariats ciblés de collaboration avec des partenaires issus des partis, des associations de tendances diverses. Le CODICORD n’est pas un conglomérat de dissertation, mais un creuset d’analyses riches de par sa diversité composante dont une des récentes productions est entre autres le « Pacte Républicain »

La rencontre avec les responsables du front est donc l’une des manifestations de notre ouverture, mais pas à n’importe quel prix. En mai 2009, le Front apparaissait comme une représentation dont l’écho aurait pu rencontrer certains de nos objectifs, à savoir l’alternance politique pour un renouveau du Congo.

Néanmoins, or, au lendemain du meeting de « Charenton » dans la région parisienne, nous avons compris, que nous étions aux antipodes de nos vues, et que le front n’avait et n’a toujours que des contradictions secondaires avec l’Etat PCT. Notre indépendance de résolution, déjà formulée au meeting de « Charenton » nous interdit de nous accrocher inconditionnellement à un quelconque parti, fut-ce-t-il un Front « d’opposition ». Le front a été incapable à la veille des dernières élections présidentielles, législatives, sénatoriales de lancer un appel mobilisateur auprès de nos populations. L’incohérence de leurs discours et la dispersion de leurs objectifs -s’ils en avaient- nous ont confirmé que ce Front n’est qu’une opposition de façade. Or la restauration de la démocratie passe également par l’existence d’une opposition responsable.

Le front s’illustre par des discours qui se résument en une cacophonie. Ce qui nous éloigne du front avec lequel nous n’avons jamais eu d’accords formels.

 

A ceux qui pensent que le CODICORD est membre du Front, nous tenons à signaler solennellement que le Front a ses représentants en France. Le CODICORD est une structure qui peut être amenée à collaborer dans le cadre d’un partenariat ciblé avec toute force vive de la nation. Et cela se conçoit au-delà des partis politiques.

C’est dans ce contexte que Patrick mandaté par le bureau du CODICORD a eu à rencontrer les responsables du Front pour leur remettre le Pacte Républicain afin qu’ils en soient informés et peut-être pour partager la vision qui est la nôtre pour sortir le Congo de la crise politique qui n’a que trop duré.

 

De la suite du combat pour la Démocratie.

Le CODICORD ne fera aucune concession à ceux qui d’un côté gèrent des dictatures ici et là et en dénoncent d’autres, selon leurs intérêts en jeu. En somme pour eux, il y a de bonnes et de mauvaises dictatures. Or la spoliation de notre pays par le pouvoir actuel qui a implanté de manière incontestable les bases d’une démolition méthodique et systématique de notre développement. Cette destruction progressive de notre société par un système clanique et de clientélisme marque la vision de ceux qui accède au pouvoir par les armes et le sang. Nous avons le devoir de contribuer à remettre au goût du jour les fondamentaux démocratiques et pluralistes tout en dénonçant les abus et les déviations. C’est loin d’être une utopie. Mais pour cela, il faut d’abord respecter la liberté d’expression qui manque terriblement à nos populations. Ensuite disposer d’institutions crédibles pour garantir l’exercice de cette liberté d’expression. C’est de cette liberté qu’une large majorité peut émerger pour gouverner. Et c’est de cette liberté qu’une opposition parlementaire peut exercer son contrôle sur l’action gouvernementale. Au niveau local c’est le même raisonnement, la liberté des populations à choisir leurs représentants et à les révoquer par la seule voie des urnes. Or avec la paix « armée » actuelle qui terrifie tous les jours nos compatriotes sous plusieurs formes, notre silence et notre passivité conduit les irresponsables dirigeants actuels au pouvoir à pérenniser ce système destructeur qui abîme la République. Face à l’intransigeance du régime de Brazzaville qui refuse obstinément et de manière récurrente la solution de la concertation, le peuple congolais indigné doit prendre ses responsabilités en lui « forçant la main » comme pour la Conférence nationale souveraine. Nous demandons une mobilisation et une prise de conscience des forces vives de la nation autour du Pacte Républicain.

 

Pour le Conseil de la Diaspora Congolaise pour la Restauration de la Démocratie

(CODICORD)

Le Président

Raphaël GOMA

 

 

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