Congo: Note interne à l’Opposition

La vraie Opposition doit impérativement s’organiser en profondeur à l‘intérieur et à l’extérieur et rejeter en bloc le processus électoral en 2012 pour ne pas mettre de l’eau au moulin de Sassou.

En vérité, dans les conditions actuelles l’Opposition n’est tout simplement pas en mesure d’avoir la majorité des sièges à l’assemblée nationale et au Sénat. Par exemple, en toute objectivité même dans une élection libre et transparente, M. Dzon Mathias et son UPRN qui en réalité ne compte plus que lui-même et son ami Jean Nkaba, ne pourront jamais gagner de sièges en dehors peut-être d’un seul siège au grand maximum à Gamboma, et même si on élargit la force politique de Dzon à l’ARD, ils ne pourront gagner tout au plus qu’un siège supplémentaire dans l’une quelconque des localités des Plateaux.

Quant à l’UPADS et l’UDR-MWINDA, très divisés et inféodés par le pouvoir, ils n’ont aucune chance de faire le plein de sièges chez eux dans le Niboland et dans le Pool notamment à Boko. En toute honnêteté, dans leur état actuel, l’UPADS et l’UDR-MWINDA n’ont aucune chance de gagner des sièges dans les localités du Nord du pays ou même dans le Kouilou.

Dans ces conditions, et surtout que maintenant, après le 6è congrès du PCT, les frontières entre le pouvoir (composé du MCDDI, le RDD, le RDPS, le Club 2002 et le PCT version parti unique cher à Sassou Nguesso) et l’Opposition sont clairement redessinées et que par ailleurs les brebis galeuses de l’Opposition (Moukéké, Tamba-Tamba, Niangoula, Mouamba, Miokono…) sont clairement identifiées, pourquoi ne pas organiser en profondeur la vraie Opposition à l’intérieur et à l’extérieur du pays, et laisser le pouvoir et ces brebis galeuses de l’Opposition aller seuls à ces élections législatives de 2012 ; ce qui aura pour effet induit de vider ces élections de toute crédibilité et créer ainsi une crise politique dans le pays, et profiter ensuite du contexte international actuel pour exiger la tenue d’un vrai dialogue national pour sortir le pays de la crise politique ?

Nous sommes convaincus qu’avec le contexte international actuel, si la vraie Opposition s’organise et refuse de participer aux élections en invoquant des griefs tels que le refus du pouvoir de réviser la loi électorale et de mettre en place une commission électorale paritaire et véritablement indépendante etc…, la communauté internationale ne pourra que déplorer une telle situation, car il n’est pas de démocratie véritable sans confrontation politique entre les courants contraires. Et Sassou, à supposer qu’il soit tenté de le faire, ne pourra pas se réjouir de l’absence d’adversaires dignes de ce nom dans les joutes politiques à venir. Revenu au pouvoir au terme d’une longue épreuve que marquèrent les guerres civiles à répétition, Sassou sait mieux que quiconque et surtout dans le contexte international actuel, à quel point est important le débat démocratique, pacifique, serein entre forces politiques qui se respectent.

Ceci revient à dire que tout le problème qui se pose à la vraie Opposition aujourd’hui est de savoir si, de leur côté, les responsables de l’Opposition intérieure, sont prêts à assumer leurs responsabilités en évitant de mettre de l’eau au moulin de Sassou en participant à ces élections législatives en 2012. Auront-ils la sagesse et l’humilité nécessaires de faire passer l’intérêt général avant leurs intérêts personnels et égoïstes ? Veulent-ils vraiment créer les conditions qui pourraient permettre à l’Opposition d’inverser les rapports de forces politiques dans notre pays ?

Donc, aujourd’hui le risque est que, faute d’une meilleure organisation de la vraie Opposition à l’intérieure et à l’extérieur, faute de parvenir à s’entendre sur une stratégie de combat unitaire, faute de parvenir à laisser de coté les intérêts individualistes et égoïstes, certaines forces composant l’Opposition en viennent à mettre de l’eau au moulin de Sassou en participant au processus électoral en 2012. Alors, en effet, la mutation que vient de réussir le PCT aurait atteint son objectif qui est celui d’enterrer définitivement la jeune démocratie congolaise, principal héritage de la Conférence Nationale Souveraine.

Bienvenu MABILEMONO

S.G. du Mouvement pour l’Unité et le Développement du Congo (M.U.D.C)

Ce contenu a été publié dans Les articles. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Une réponse à Congo: Note interne à l’Opposition

  1. OSSOMBI dit :

    C’est très juste tes analyses , c’est une escroquerie bien organiser par sassou ! franchement toute l’opposition congolaise est une bande des sorciers ,Bienvenu merci de démasquer tous ces comédiens !

Laisser un commentaire