Congo-Social : Les syndicats dénoncent le non respect des engagements pris par le gouvernement

 La Confédération syndicale des travailleurs du Congo (CSTC), la Confédération des syndicats libres et autonomes du Congo (COSYLAC) et la Confédération syndicale congolaise (CSC), ont dénoncé mardi à Brazzaville, le non respect des engagements pris par le gouvernement sur le déblocage des effets financiers à l’issue des avancements, reclassements ou révision des situations administratives des travailleurs.

Faisant l’état des lieux de l’évolution des conditions de vie et de travail des salariés du Congo, au cours d’un meeting marquant la célébration de la fête internationale du travail du 1er mai, ces trois centrales syndicales, les plus représentatives du pays, ont placé cette journée sous le thème « Marquons notre solidarité aux victimes de la catastrophe du 04 mars 2012 ».

Intervenant à cette occasion, le président de la CSTC, la plus grande centrale du Congo, Elault Bello Bellard, a relevé les maux les plus cruciaux identifiés, qui minent le monde du travail par secteur d’activité.

Il s’agit au niveau du secteur privé, de l’exercice illégal des activités de sous-traitance en matière de prestations de services du personnel des entreprises privées ; l’extension de la précarité de l’emploi caractérisée par la croissance du travail au noir ; l’ absence de contrats de travail, le paiement des salaires sans bulletin et le non reversement des cotisations sociales par certains employeurs ; le non paiement des cotisations sociales par certains employeurs ; la non application des textes relatifs au SMIG et au SMAG.

D’autres maux épinglés par le président de la CSTC concernent la caducité de la quasi-totalité des conventions collectives et des accords d’établissement y afférents ; les licenciements abusifs ; l’utilisation non rationnelle des cadres ; les atteintes aux libertés syndicales, dont le statut de travailleur protégé que confère la loi aux syndicalistes ; la tenue irrégulière des sessions de la Commission nationale consultative du travail et le dysfonctionnement des tribunaux du travail.

Dans les secteurs public et parapublic, il a noté les lenteurs dans la révision des statuts particuliers et la tenue des Commissions administratives paritaires d’avancement (CAPA); la lenteur dans l’exécution des mesures louables prises par le gouvernement en faveur des travailleurs ; l’érosion des budgets des entreprises sous tutelle ; la faible participation des syndicats aux conseils d’administration ou comités de direction.

De même cadre, M. Bello Bellard a cité le manque de concertation avec les syndicats sur le statut de la banque postale; le non respect des échéances de paiement des salaires des agents de l’ex-ONPT (Office national des postes et télécommunications) ; la tenue irrégulière des sessions du Conseil supérieur de la fonction publique ; et l’inobservation par les syndics liquidateurs composés des magistrats et certains conseils, des principes de base de paiement des créances prioritaires des travailleurs des entreprises liquidées.

Face à cette situation, des solutions idoines s’imposent. Ainsi, il convient de vitaliser le Comité national du dialogue social aux plans national, ministériel et départemental à travers la systématisation et la périodisation de ses sessions, a déclaré le président de la CSTC.

Dans sa mission de défense des intérêts matériels, professionnels et moraux des salariés, la CSTC s’est engagée à relever ce défi majeur avec le concours de tous. « Nous constituons les maillons de la chaîne de développement de notre pays. Et l’ homme doit être au centre du développement durable du Congo, à la fois comme acteur et bénéficiaire », a notamment indiqué M. Bello Bellard.

En 2013, la fête internationale du travail sera marquée à Brazzaville par un grand défilé, a annoncé pour sa part, le secrétaire général de la CSC, Daniel Mongo.

BRAZZAVILLE, 1er mai (Xinhua)