Congo-Brazzaville : Sassou se gave au FMI d’un appétit insatiable

Les temps sont durs, Peuple Congolais. Là où le FMI passe, le peuple trépasse.

En ce jour 11 juillet 2019, une mauvaise nouvelle nous est parvenue de Washington aux USA, siège du FMI (Fonds monétaire international). Le Conseil d’administration du FMI a décidé de donner de l’argent de poche au clan Sassou déjà détenteur des 14 000 milliards de francs CFA des générations perdues, dont plus personne ne semble se soucier.


La pacotille de 448,6 millions de dollars sur 3 ans accordée au Congo-Brazzaville à coté de notre dette estimée à 10,7 milliards de dollars n’est là que pour amuser la galerie. L’on se croirait dans un film de science fiction, mais hélas non.


Pendant que la famine nous assaille, le FMI octroie une bourse aux mêmes qui ont mis le Congo-Brazzaville par terre. Et c’est reparti pour un tour comme en l’an 40. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, notre calvaire est loin d’être terminé. C’est Simone Weil qui écrivait : «Toutes les tragédies que l’on peut imaginer reviennent à une seule et unique tragédie : l’écoulement du temps.» Pour le Congo-Brazzaville rien de neuf et depuis beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Tout ça pour ça comme dirait l’autre. Un seul membre de ce clan mafieux aurait pu débourser cette somme sans se ruiner.


C’est une victoire à la Pyrrhus que vient de remporter le gouvernement congolais ; Une victoire chèrement acquise, au résultat peu réjouissant. Le FMI a privilégié la stabilité de la zone CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale) sauvant du même coup notre potentat local. Le manque de liquidité en Euros avec l’arrêt des transactions financières de Western Union de ces derniers jours aurait pu entraîner un chaos au niveau de toute la sous-région. Pragmatiques, les banquiers du FMI ont préféré sauver toute la sous-région et en même temps la brebis galeuse qu’est devenu le Congo-Brazzaville.


Il nous revient de bien analyser que dans ce monde, l’on ne traite qu’avec ceux qui ont une certaine légitimité dans un pays, d’où qu’elle vienne. Même le diable traiterait avec le FMI s’il arrivait à montrer pattes blanches. Tant que cette bande de trafiquants sera au pouvoir, notre horizon restera à jamais bouché par des gros nuages faisant du Congo-Brazzaville le plus grand pollueur de la planète.


Après les accords avec le FMI, Le Congo-Brazzaville retrouve un semblant de crédit, tel une prostitué retrouverait sa virginité. La Banque mondiale, l’Union européenne et la France vont rentrer dans la danse en déversant dans notre pays des sous que nous ne pourrons plus jamais rembourser, hypothéquant ainsi à jamais notre territoire. Notre PIB (produit intérieur brut) c’est-à-dire la richesse que nous générons en une année ne provient pas de notre travail, mais de nos matières premières notamment le pétrole et le bois qui ne sont pas éternelles.


Il y’a lieu de s’interroger sur ces institutions de Bretton Woods, le FMI et la Banque mondiale, qui à l’origine ont été créées au sortir de la Seconde guerre mondiale pour jeter les bases d’une économie mondiale plus stable et plus prospère ; Elles ne perdurent qu’en créant la misère et la désolation afin de mieux jouir à bas coût de nos ressources naturelles. Ces dernières ont été incapables en Afrique d’apporter une assistance technique pour nous aider à bâtir et à maintenir des économies florissantes. C’est un jeu de dupes.


L’Afrique toute entière est pillée au vu et au su de tout le monde sans que personne ne s’en émeuve. Ma plume suinte de l’encre de sang tant la douleur qui m’imprègne est immense et insensible à tous les anti-douleurs. Au lieu de construire des écoles ou des hôpitaux, des bases militaires poussent ça et là contre un ennemi que seuls eux voient. Le notre étant la faim, la malnutrition, les maladies, la mauvaise éducation, etc.


Après la deuxième guerre mondiale, l’Europe a bénéficié des Américains du Plan Marshall et les résultats sont visibles aujourd’hui. La stabilité économique avec la modernisation des infrastructures a conduit à la stabilité politique, laissant loin derrière les relents belliqueux des uns et des autres.


Pour l’Afrique, notamment Francophone, les résolutions du Sommet France-Afrique de la Baule du 20 juin 1990 qui devaient sonner le tocsin du développement de ce continent, ont été un vœu pieux. Un Président français allant jusqu’à dire que «La démocratie était un luxe pour les Africains.» Ce qui est affligeant. Il eut fallu que nous restions à l’âge de la pierre taillée afin de contempler nos bienfaiteurs venus nous apporter la civilisation dont nous eûmes besoin. C’est indigne.


L’échec de la gouvernance au Congo-Brazzaville n’est pas que le nôtre, mais il est aussi celui de tous nos partenaires au développement notamment le FMI en tant pompier-pyromane, la Banque mondiale en tant qu’usurier et la France en tant que proxénète gardant jalousement ses intérêts. Cette dernière avec qui nous avons des liens séculaires ne s’est toujours pas rendue compte qu’au Congo-Brazzaville, il manque de l’eau potable pour la très grande majorité de la population et que l’électricité est une denrée rare. C’est un fait au vu du nombre des milliards de francs CFA volatilisés dans ce pays.


Il est évident que nous vivons dans des mondes différents. Pendant que le commun des mortels parle de fin du mois difficile et d’absence de salaire, les politiciens français se goinfrent aux homards et se saoulent aux grands crus que même leur propre citoyen ne contemple qu’au travers des photos.


La légitimité qui découle de la démocratie permet tous les abus. En l’absence de contre-pouvoirs efficaces dans nos contrées, cela conduit à des régimes dictatoriaux comme au Congo-Brazzaville. Mêmes certaines nations de l’Afrique de l’Ouest habituées à des alternances politiques pacifiques commencent à sombrer dans le totalitarisme.


Qui avait dit que l’Afrique était mal partie ? A mon avis, ce fut un faux départ et il nous revient de remettre nos pieds dans les starting-blocks afin que le vrai départ soit donné.


Le 11 juillet 2019 est encore une date sombre et lugubre qui s’ajoute à notre calendrier de malheur jonché d’événements douloureux. A cette allure même le jour du Seigneur sera un jour de deuil et ce sera le commencement de la fin.


Qu’à cela ne tienne, il nous revient de garder l’espoir car tant qu’il y a la vie, aucune forteresse n’est imprenable.


«L’enfer c’est de s’apercevoir qu’on n’existe pas et de ne pas y consentir.», dixit Simone Weil.


Le peuple congolais existe, sait ce qu’il veut et c’est là l’essentiel.

……….

Patrice Aimé Césaire MIAKASSISSA

Diffusé le 16 juillet 2019, par www.congo-liberty.org

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9 réponses à Congo-Brazzaville : Sassou se gave au FMI d’un appétit insatiable

  1. LU POUR VOUS dit :

    Le problème spécifique de la dette n’est pas technique, c’est une question extrêmement politique, car cette dette sert de prétexte à toutes sortes de politiques économiques et sociales. Ce n’est pas la volonté du peuple qui donne la légitimité aux politiques menées et aux vols mais c’est la dette et la nécessité de la rembourser, les déficits et la nécessité de les réduire.

    Reste une option, aujourd’hui taboue, mais économiquement rationnelle: le défaut de paiement. Un défaut de paiement permettrait à notre pays de repartir sur des bases nouvelles après le pillage systématique de nos richesses par un clan. Le pays est surrendetté.

    Nous ne paierons pas les dettes contractées par une dictature autocratique vomie par toutes les populations congolaises, à l’exception, peut-être, des 8% constituant sa base électorale. C’est parfaitement possible pour un pays de refuser de payer sa dette. Et les exemples sont légion dans le monde : Equateur, Argentine, Paraguay. Voilà autant de pays qui ont refusé de payer leurs dettes à la Banque mondiale, au Fmi et aux banquiers. Ces pays n’ont pas connu le chaos.

    Bien au contraire, ils ont enregistré une amélioration des salaires, des pensions et des conditions de vie des populations. Les experts du FMI ont eu entre leurs mains des dossiers, montés par la diaspora congolaise qui ont démontré la mauvaise gouvernance et du peu de sérieux des autorités de Brazzaville pour la gestion du bien public.

    Des journalistes de Panama et Paradise papers ont démontré que des milliards de dollars (3 à 4 fois le budget congolais au-moins sont planqués dans des paradis fiscaux. Des dizaines de procès pour détournement ou biens mal acquis se déroulent dans plusieurs tribunaux européens (France, Suisse, Portugal) et canadiens. Ils avaient donc suffisamment de preuves pour ne pas accorder cette facilité élargie de crédit (FEC). Ils l’ont fait, nous ne paierons pas.

    David Londi

    A voir absolument

    DETTE INJUSTE AU F.M.I: COLÈRE DU DICTATEUR SASSOU/JOIE DE SES PARTISANS/HONTE CONGOLAISE/DIVERS: https://www.youtube.com/watch?v=xbtkMeqpK7o

  2. Ku Ibiti dit :

    C’est triste, vraiment triste pour le Congo Brazzaville et l’Afrique en général. On verra ce que DSN en fera…

  3. Kassava de Tsibakala dit :

    Chers compatriotes,

    Il n’y a rien de neuf sous le ciel des tropiques… Sassou Nguesso qui a réussi à se faire désigner d’écolier ‘’ intrépide et récalcitrant ‘’ de toute l’Afrique depuis 2017 vis-à-vis du FMI, vient d’être dompté comme un vulgaire lézard des prairies.

    Vous allez voir dans les jours à venir, les mesures draconiennes d’austérité les plus abjectes que la population congolaise n’ait jamais connues depuis la nuit des temps, s’abattre sur les fanatiques du régime pécétiste, dont Sassou se pavanait de ne jamais faire exécuter contre eux. Il le fera à contre-cœur, mais il n’a pas plus de choix.

    Les 88000 congolais, regroupés dans la fonction publique, les forces de l’ordre, les ministères et les institutions du genre ‘’ assemblée nationale, Sénat, gouvernement et la présidence de la république, qu’il avait depuis des années cherchées à privilégier et miroiter un avenir ‘’ sans soucis’’, rencontreront les premiers et de plein fouet ce tsunami des réformes.
    La fin classique de l’enfumage d’un magicien apprenti au cœur de l’Afrique… L’histoire le retiendra ainsi !!!

    Vous verrez le grand ‘’ Otschombé ‘’ dompté et la queue basse entre les pieds se faire domestiquer comme un chiot dans une niche sur mesure.
    Sassou est désormais plus nu qu’un verre de terre : les plus voyeuristes d’entre nous pourront se régaler à fonds…

    La ‘’tigretude’’ de sa Sassou est finie en lambeaux !!!

    Vive le Congo

    Kassava de Tsibakala

  4. SAMBA DIA MOUPATA dit :

    Quand l’idiotie prend le dessus de l’intelligence ,voilà ce que ça donne . Au moment où l’avenir de tout un pays est hypothéqué c’est la fête chez les fanatiques Mbochis de sassou au cris notre pouvoir est sauvé . Alors que 450 millions de dollars ne fait 224 milliards des cfa qui ne couvre même pas la masse salariale annuelle des fonctionnaires qui s’élève 374 milliards . Sans compté la garde pléthorique et la domaine présidentielle qui coûte près de 500 milliards des cfa , donc cette barbarie va s’éteindre toute seule ,car on ne triche pas avec la réalité financière .

  5. Anonyme 5 dit :

    Il s’attendait à des milliards il n’a reçu que des miettes voilà la vérité le vrai jour sombre et ça le fmi devra rendre des comptes c’est lorsqu’on a accordé le statut de ppte à notre pays et non pas les malheureux millions qui lui ont été donné ce 11 juillet 2019 non pas pour sauver le Congo et sa dictature mais la zone cemac c’est ça la vérité
    Mais on pourra toujours toujours gloser et dire qu’il a sauvé sa face grillée par l’asepso !

  6. Tsoua dit :

    Après avoir endetté le Kongo, ces sauvageons de mbochis sont contents d’aggraver cette fameuse dette par un autre emprunt, quels idiots, quel raisonnement , en plus ils ont sablé du champagne.Repartez vite dans votre jungle du nord, aucune réflexion,aucune remise en question, quel peuple

  7. pouty dit :

    Question : Qui a dit que dsn avait besoin de s’endetter aupres du fmi? je pense sincerement que cet accord n’est la que pour justifier l’injustifiable. Il s’agira en fait de faire que le Congo s’endette aupres de la famille regnante a travers des banques ou se trouvent planques les fonds voles. Ainsi la famille regnera eternellement.

  8. Val de Nantes dit :

    cruel destin que celui du CONGO , où les voleurs officiels ont fait le choix inique de piller les ressources du pays et placées dans les paradis fiscaux et recourir à l’endettement ridicule pour continuer à administrer la perfusion létale à un peuple enivré des souffrances .
    Nous serons intraitables sur la restitution de la dignité à notre pays ;;
    That god bless our CONGO ;

  9. Nigeria-Abuja Limited dit :

    Congo na useless country! Congolese na desperate people. Congo sounds curse. Quand nous examinons minutieusement ce qui se passe dans ce petit pays d’Afrique centrale qui ne vaut pas le petit Etat de mon Nassarawa natal en terme de démographie, je dis sans rique d’être contredit que le Congo est sous le coup d’une malédiction implacable.Small country with small population no fit chope belly full. No better thin’ at all nawa for una.Le salut de votre nation réside dans le départ de votre président féticheur idiot là. Make una comot em by force through riot or upheaval. Merci

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