Congo-Brazzaville : FMI, combien de divisions ?

Denis Sassou, a eu une séance de travail, le 12 décembre 2022 à Washington (USA) avec la délégation du FMI, conduite par sa Directrice Générale, Kristalina Georgieva.

Ce Fonds Monétaire International de Madame Kristalina Georgieva ressemble de plus en plus, en pire, à celui de Dominique Strauss Kahn, Yaya Moussa et Antoinette A. Sayeh, aujourd’hui bombardée n°2 de l’institution internationale…

Alors que le FMI annonce le bouclage de la deuxième revue de l’accord de facilité élargie de crédit avec la République du Congo plusieurs interrogations demeurent pendantes : 

  1. Qu’en est t-il des décisions toujours en suspens de la première revue ?  
  2. Où sont passés les fonds provisionnés notamment pour le paiement des retraites et pensions ainsi que des secteurs critiques tels que l’éducation et la santé ? 

La croissance du PIB réel devrait atteindre 2,8 % en 2022 selon le FMI, qui souligne par ailleurs une hausse de l’inflation à 3,5 % à la fin de 2022, ce qui signifie que nous sommes dans une croissance réelle négative ! Etonnant que le FMI affirme dès lors que la « reprise économique se poursuit, malgré la détérioration de l’environnement international » ce qui est totalement faux. 

Quand on lit entre les lignes, le Congo n’est pas seulement à l’arrêt mais en plein recul économique. Le FMI le sait, le voit et le constate. Pourquoi persister à donner une seconde tranche de Facilité Elargie de Crédit (FEC) ? Sans doute à cause des collusions d’intérêts entre le FMI et les hauts personnages du Congo. C’est maintenant évident ! 

Pour preuve, le FMI dit dans le même communiqué : 

« Les performances dans le cadre de l’exécution du programme ont été mitigées. Trois des cinq critères de performance de fin juin n’ont pas été respectésEn particulier, le déficit primaire hors pétrole et le financement intérieur net ont largement dépassé leurs objectifsCela s’explique par l’introduction d’une subvention à la société nationale des pétroles du Congo (SNPC) pour l’importation de carburant – sans compensation des avances de dividendes au budget de la part de la SNPC, alors que les recettes d’exportation de pétrole brut de la société profitent des prix élevés du pétrole au niveau mondial. Le critère de référence structurel relatif au décret sur les règles en matière de conflits d’intérêts n’a pas été respecté en raison d’un retard de publication et de lacunes dans les normes de déclaration, qui sont activement traitées ». 

Curieusement, le Fonds Monétaire International au cours de ses multiples missions ne s’est jamais intéressé au bradage des intérêts de la République du Congo. Lors des renouvellements des permis venus en fin de contrat tels que Tchendo ll, Tchibouela II et Litanzi II (Ex-PNGF Sud) ils furent attribués une première fois à Total Congo E&P et Eni Congo E&P le 14 juillet 2015. Ces bénéficiaires y mirent  fin volontairement du fait d’une dénonciation auprès du Department Of Justice  (DoJ) à Washington et auprès de la SEC à New-York. Ces permis revinrent alors, le 1er janvier 2017, pour moins d’une bouchée de manioc aux partenaires de l’association (Perenco Congo, opérateur 40%, Hemla 20%, Kontinent 10% (Yaya Moussa), AOGC 10% et Petro Congo 5% au côté de la SNPC 15% titulaire des permis). La participation de l’ancien Représentant Résident du FMI, Yaya Moussa, grand promoteur du « contenu local » alors qu’il intervenait pour le Fonds, est intégré au système Nguesso au même titre qu’AOGC et Petro Congo, avec un cumul de 25%. L’on retrouve la même quote-part, (même taxation mafieuse pour les Nguesso), dans le renouvellement des permis KLL II le 18 avril 2020 attribuée aux seules AOGC et Petro Congo toujours au côté du très complaisant groupe des Bahamas, l’opérateur Perenco. Une participation de Kontinent avait été rejetée dans un souci de discrétion. La présence d’un ancien responsable du FMI dans une association d’exploitation faisait hurler Total et Eni ; curieusement pas le FMI !

La production sur les permis de l’Ex-PNGF Sud en octobre et en novembre dernier s’est élevée à 26.670 barils/jour. Ce mois de décembre 2022, les 30.000 barils/jour sont atteints (grâce à la mise en production de deux nouveaux puits sur de nouvelles découvertes et qui augmentent ainsi les réserves). La production de KLL II tourne autour de 26.000 barils/jour.

UN AMORTISSEMENT DE L’ACQUISITION EN UNE QUINZAINE DE JOURS DE PRODUCTION

Aujourd’hui, avec un baril de Brent autour de 80$, les bénéficiaires de ces permis Ex-PNGF Sud, qui comptaient déjà 345 millions de barils en réserve , selon Monsieur A. M véritable expert du secteur, au moment de la signature [et avec des installations de production en parfait état de marche] amortissent,  en une quinzaine de jours, le ridicule prix de vente accepté par la République du Congo ; sous les regards myopes ou la cécité du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale !

Les participations cumulées d’AOGC, de Petro Congo et de Kontinent Congo dans ces deux renouvellements de permis, Ex PNGF Sud et KLL II, atteignent 14 000 barils/jour. Au prix de 80$ le baril de Brent actuellement, cela assure à la Royal Family un revenu annuel  de 300 millions de dollars. Sans compter ce que rapporte la participation de Julienne Sassou Nguesso (selon Africa Intelligence) dans Hemla.

Les 100% des Ex PNGF Sud et KLL II rapportent ainsi, net de redevances, plus d’un milliard deux cents millions de dollars par an. Ils ont été cédés au total pour 75 millions de dollars. Le prix de cession aurait dû se situer, très raisonnablement, entre 2 et 3 milliards de dollars. Le potentiel de production est assuré pour les vingt prochaines années.

N’est-il pas grand temps d’exiger de la République du Congo et de la SNPC l’audit qu’elles refusent toujours ? Et l’audit pétrolier auxquels les opérateurs, depuis 1991, refusent de se soumettre… ! !

Le FMI cornaqué par Dominique Strauss Kahn n’aurait pas pu faire pire, dans ce Far-West de la plus mauvaise période, qu’est devenue la République du Congo. L’Afrique souffre de ses piètres dirigeants, mais plus encore de l’étonnante complicité qui leur est accordée par le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale.

Hector CAPTAGON

Diffusé le 11 décembre 2022, par www.congo-liberty.org

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7 réponses à Congo-Brazzaville : FMI, combien de divisions ?

  1. Perenco, la brute du pétrole dit :

    PUBLIÉ LE 08 NOV. 2022
    PAR DISCLOSE

    Inconnu du grand public, le groupe Perenco, deuxième producteur français de pétrole après Total, est accusé d’atteintes à l’environnement, de violations des droits humains et de dissimulation de ses avoirs dans des paradis fiscaux.
    Discret mais puissant, Perenco se présente comme le premier groupe pétrolier indépendant d’Europe. Cette multinationale, qui s’est développée dans l’ombre du géant Total, revendique l’exploitation de 3 000 gisements d’hydrocarbure dans quatorze pays et réalise un chiffre d’affaires estimé à 7 milliards d’euros. Une success-story qui profite avant tout à ses propriétaires : la famille Perrodo, 15e fortune française. Un clan milliardaire qui a donné son nom à l’entreprise (Perrodo Energy Company) et qui s’est enrichi loin des projecteurs.

    N’étant pas cotée en Bourse, Perenco n’est pas tenue aux mêmes règles de transparence que ses principaux compétiteurs. Et avec moins de 10 000 salariés à travers le monde, la compagnie n’est pas non plus soumise à la loi sur le devoir de vigilance de 2017 qui impose aux entreprises françaises de lister les risques liés à leurs activités pour l’environnement et les populations.

    Pourtant, son fonds de commerce mérite qu’on s’y attarde : le pétrolier est spécialisé dans le rachat de gisements en fin de vie dont les majors du secteur cherchent à se débarrasser. Et dans plusieurs pays où il s’est implanté, le groupe franco-britannique est désormais associé à des scandales environnementaux et humains. Il est même accusé d’avoir financé des groupes paramilitaires en Colombie et contribué à l’expulsion de communautés indigènes au Guatemala.

    HUBERT LE « CONQUÉRANT »
    De ses bureaux parisiens jusqu’à ses forages dans la mangrove congolaise et au cœur de l’Amazonie péruvienne, Perenco cultive le secret des affaires. Dès les premières semaines de l’enquête de Disclose et Investigate Europe (IE), alors que la direction du groupe n’avait pas encore été contactée, l’un de nos journalistes a reçu un courriel surprenant : « Je suis le responsable des relations publiques de Perenco, et j’ai cru comprendre que vous vous intéressez à la société. » Par ces quelques lignes, l’entreprise nous avertit : elle a des yeux et des oreilles partout.

    Exploitation de Perenco en République démocratique du Congo ©Alexis Huguet/AFP
    L’histoire de Perenco débute dans un paradis fiscal : les Bahamas. C’est là, en 1967, qu’Hubert Perrodo, fils d’un marin pêcheur breton, est mis sur la piste de l’or noir par un magnat américain des hydrocarbures pour lequel il accomplit des petits boulots : « Si tu veux faire fortune, petit, il faut te lancer dans le pétrole ! » En 1971, Hubert le « conquérant » pose ses valises à Singapour où il se lance d’abord dans le service maritime pour des sociétés pétrolières et rencontre son épouse avec qui il aura trois enfants. Dans la décennie qui suit, il devient armateur et fonde son entreprise de forage. Puis, en 1992, Perenco voit le jour.

    Depuis la mort du patriarche, en 2006, dans un accident d’alpinisme, c’est le fils aîné, François Perrodo, 45 ans, qui tient les rênes de l’empire familial. Formé à l’Ecole nationale supérieure du pétrole et des moteurs, ce passionné de course automobile n’a rien changé à la recette qui a fait la fortune de son père. Quarante ans plus tard, outre la compagnie pétrolière, les Perrodo possèdent plusieurs châteaux réputés dans le vignoble bordelais et, plus étonnant, le média en ligne Konbini.

    François Perrodo, 45 ans, a pris la tête du groupe Perenco après le décès de son père. ©Graham Turner
    Chez Perenco, « le pétrole reste une aventure », comme l’annonce le slogan de l’entreprise. Mais en plus de l’extraction, les Perrodo sont passés maîtres dans un autre art, celui des montages financiers aux contours flous. Si les sièges sociaux de la compagnie sont domiciliés dans les beaux quartiers de Londres et de Paris, le groupe est avant tout composé d’une myriade de sociétés installées dans des paradis fiscaux. Aux Bahamas, par exemple, la multinationale s’appuyait en 2016 sur une soixantaine de holdings, disposant elles-mêmes d’une ribambelle de filiales installées partout dans le monde. L’intérêt : renforcer l’opacité qui entoure les finances du groupe et sa structure.

    ARCHITECTURE FINANCIÈRE OPAQUE
    Pour mettre sur pied cette organisation financière complexe, le clan Perrodo s’est associé à une poignée d’hommes de confiance. L’un d’entre eux n’est autre que le père d’Agnès Pannier-Runacher, l’actuelle ministre de la transition énergétique. Jean-Michel Runacher était en effet aux côtés d’Hubert Perrodo à la création du groupe et en est toujours l’un des personnages clés. Après avoir occupé les postes de directeur financier, de directeur général et d’administrateur, cet ingénieur de formation est toujours membre de plusieurs conseils d’administration de la multinationale. D’après l’enquête de Disclose et IE, une partie du patrimoine qu’il a accumulé pendant sa carrière a été discrètement transmis aux enfants mineurs de la ministre Agnès Pannier-Runacher, qui n’a jamais n’a jamais rendu son existence publique. Plus d’un million d’euros provenant de fonds spéculatifs hébergés dans des paradis fiscaux et dont la compagnie Perenco fut également le client au moment de la donation.

    MÉTHODE RADICALE
    Dans sa course pour se hisser à la première place des compagnies pétrolières privées d’Europe, Perenco a opté pour une méthode radicale et peu respectueuse de l’environnement. « C’est sûr que si l’on compare avec les standards de Total ou des grosses boîtes américaines, nous n’y sommes pas », confie un ancien cadre de la multinationale en Afrique. Il admet, à demi-mot, que les actionnaires du groupe « se permettent de remettre en cause certaines pratiques qu’ils estiment incompatibles avec leur modèle ». Un euphémisme au regard des nombreuses atteintes documentées par les ONG, les autorités et les journalistes depuis des années.
    https://disclose.ngo/fr/article/perenco-la-brute-du-petrole

  2. Val de Nantes. dit :

    Le pétrole du Congo est la justification du néo – colonialisme … Il est ce qu’il est c’est à dire un faubourg.de l’état français..
    C’est ce manque de nationalisme ,de patriotisme , de dignité , qui fait la part belle aux étrangers. l’Open bar Mbochi ouvert aux étrangers.
    Le pouvoir de Sassou est sous tutelle étrangère ; il en tire sa légitimité… D’où l’impression générale d’un pays abandonnique.
    Avec l’âge avancé du capitaine ; bonjour ,les dégâts.

  3. lucien pambou mkaya mvoka dit :

    Arretez votre naivete permanente j ai eu raison d introduire le concept de reseau pour expliquer les relations politiques intra congolaises et t le continium du reseau avec l international

    Congolais vous n avez rien compris aux subtilites du fonctionnemenet du reseau concept que j utilise pour decrire les relations a l interieur du marigot politique congolais mais aussi pour decrire les relations entre le reseau politique congolais et l et le reste du monde

    j ai ete siffle sur ce site pour avoir introduit ce concept analytique de reseau et poufrtant les faits actuels comme la cecite du FMI a propos du congo me donne raison
    j ai raison mais je ne triomphe pas car cela me fait mal pour mon pays le Congo/HELAS

  4. le fils du pays dit :

    Oui une mafia et son systeme comme mode de gouvernance.
    Tant que racaille sera a la tete du pays rien n’avancera

  5. christian Biango dit :

    C’est à se poser la question: quand les puits de pétrole congolais vont-ils tarir à jamais pour trouver enfin une paix définitive? La pauvreté intellectuelle pour laquelle font preuve les congolais face à l’adversité est très préoccupante malheureusement!

  6. Paul Jean-Ernest OTTOUBA-KASSANGOYE dit :

    @M. PAMBOU
    Je vous remercie d’accepter de nous dire à nous qui, selon vous, ne comprenons rien, absolument rien, en quoi la notion de « réseau » – qui n’a rien d’un concept- serait elle en mesure d’expliquer les relations « intra et extra politiques » au Congo?
    Précision. Une notion décrit. Elle est dans la narration. Un concept a vocation à expliquer, à donner une explication au titre d’un lien effectif de causalité.
    Quatre remarques:
    1- la notion de réseau » renvoie à notre subjectivité quant au choix des acteurs, à leur raisonnement ou à leur rationalité et à leurs jeux intrinsèques, parce que cette notion est dans le narratif;
    2- elle est incapable de signifier la nature et la fonction de ses limites et/ou de ses frontières;
    3- envisagée sous l’angle des proportions et des fonctions, elle est dans l’ignorance de la part significative des inconnues; elle n’apporte rien à la connaissance des faits, encore moins à la résolution des fonctions avec toutes leurs inconnues. Qui vous dit que la fonction politique au Congo est une fonction à une, deux, trois, quatre inconnues. Même Dieu aura du mal à s’en saisir, à le savoir. De sorte que le réseau n’est rien d’autre que l’équivalent d’un magma dépourvu de toute consistance théorique. Il est un artefact foncièrement idéologique. Simple construction subjective. On y met ce que l’on veut, ce que l’on aimerait y trouver.
    4- toute connaissance est portée par la raison généalogique, comme dirait Nietzsche. Dans la notion de réseau, et dans votre prétention à l’objectiver, on aura du mal à s’en faire la moindre idée. Sauf à nous en faire la démonstration. J’attends.
    Une chose est d’essayer de régler « les équations bureaucratiques » du monde, tel que nous nous les construisons à un moment donné à travers le prisme de nos « intérêts » conjoncturels. Une autre chose est de penser le monde, sous l’angle de son épistémologie, de sa généalogie. Le pouvoir politique au Congo en a bien besoin. Plus que jamais. Sa pensée sous l’angle « systémique » n’apporte rien.
    Je vous en prie. Pas de morale sur mesure. Pas ici.

  7. Val de Nantes. dit :

    Sacré, mon@ frangin ,PJ. Il a fallu que tu existasses ..
    C’est du ottouba !!. Et alors.!!.
    Quoi en penser ? sinon une remarque  » magistralis « .
    Oui ,le réseau congolais est un onanisme intellectuel à but alimentaire … La difficulté Pambouienne du réseau , c’est son inidentification ,son indéterminisme ,sa spéculation sans contenu . D’où l’incompréhension ontologique qu’il suscite..
    Le réseau ,ce pistolet automatique ,qui est brandi chaque fois qu’il ya une interconnexion des intérêts français et ceux du Felix Eboué du moment…

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