(Congo-Brazzaville) Déni de justice contre M. Modeste Boukadia, emprisonné arbitrairement

modeste-boukadia

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L’on se souvient, le 15 janvier 2016, de l’arrestation Hollywoodienne passée sous silence généralisé par tous les médias (surtout de la France, ce qui quelque part pose question) de Modeste BOUKADIA, président du Cercle des Démocrates et Républicains du Congo (CDRC), dès sa descente d’avion à 18h30, à l’aéroport de Brazzaville, et de l’accueil, ô combien impressionnant, que lui ont réservé les autorités de Brazzaville, avec plus de 1900 militaires, policiers, gendarmes, sans compter la dizaine de blindés et les hélicoptères tournoyant au-dessus de l’aéroport de Maya Maya. Comme s’ils s’attendaient à une attaque militaire ou réceptionnaient un chef terroriste, alors que le Président Boukadia rentrait chez lui, dans son Pays natal.

Le crime reproché à Modeste BOUKADIA est d’avoir organisé à Pointe-Noire, le 29 juin 2013, un meeting public autorisé au cours duquel il avait demandé la formation d’un gouvernement d’Union Nationale et avait averti le pouvoir clanique ségrégationniste que si M. Sassou Nguesso modifiait sa Constitution de 2002 pour lui permettre de se représenter en juillet 2016, il demanderait, Lui, la partition du pays en deux Etats : Etat du Nord-Congo et Etat du Sud-Congo, étant donné le régime politique ethno-tribal clanique instauré par le général Sassou Nguesso, après son coup d’Etat de juin 1997 et sa guerre contre les Civils de fin 1997 à 2005 ayant instauré la ségrégation tribalo-clanique, trustant tous les postes civils et militaires au profit des seuls originaires du Nord. Ici donc se scelle le sort et le crime allégué de M. Modeste BOUKADIA, celui d’avoir usé de sa liberté d’opinion et d’expression en se référant à l’Histoire de son Pays.

Conséquence de ce meeting de juin 2013 pour demande d’un gouvernement d’Union Nationale entre Nord et Sud supposant en soi un partage équitable du pouvoir, avec cessation de cet état, de discrimination, 28 membres et cadres du CDRC furent kidnappés chez eux et embastillés à Pointe-Noire, le 21 août 2013, et jugés directement en Cour d’Appel [i], le 9 avril 2014, sans Première Instance, pas même en correctionnelle, et condamnés à des peines de prison ferme de 2 à 7 ans pour brandissement des pancartes « Carton Rouge », « Démission du Gouvernement » « Gouvernement d’Union Nationale »..Le Président Boukadia, ayant été exfiltré vers la France le 5 septembre 2013 et condamné par contumace, notion notion inexistante au Congo ![ii], le 9 avril 2014 à 30 ans de travaux forcés pour les mêmes faits

Aujourd’hui, personne ne sait vraiment si les compagnons de M. Boukadia sont encore vivants, d’autant qu’ils ont été éparpillés et incarcérés dans les prisons du Nord en véritables otages et que ceux dont la peine d’emprisonnement à 2 ans devait s’achever le 21 août 2015 ne sont toujours pas libérés. Que déduire à l’International de ce comportement mafieux et du degré silencieux de complicité? Comment alors expliquer ce silence médiatique voire politique sans connivences souterraines ?

Après avoir épuisé tous les recours possibles auprès des plus hautes Autorités Mbochi en leur faisant valoir la faiblesse de leur argumentation, le Président Boukadia informa les Autorités et Organisations Internationales de la situation de non droit à Brazzaville sur l’arrestation sans motif des membres de son parti, saisissant l’ONU et la Commission des Droits de l’Homme dès octobre 2013, laquelle rendit ses conclusions le 19 novembre 2014 au travers d’un Avis reconnaissant l’état de détention arbitraire des 14 détenus contraires aux règles les plus élémentaires du Droit International et en demandant d’y remédier.

Qu’est-ce que l’Avis rendu par la Commission des Droits de l’Homme ?

L’Avis du Groupe de Travail sur la détention arbitraire des Nation-Unies est une décision exécutoire supranationale, comme il est stipulé au point 38 dudit Avis adopté lors de la soixante-onzième session du 17 au 21 novembre 2014 No 22/2014 (République du Congo) qui dispose, entre autres : « En conséquence, le Groupe de travail prie le Gouvernement de la République du Congo de procéder sans attendre à la libération de ces personnes…» en notant que le verbe « prier » est une litote diplomatique, figure de rhétorique et d’atténuation consistant à dire moins pour laisser entendre davantage, valant exécution recommandée entre entités morales d’excellentes qualités sans avoir à y revenir si ce n’est par le casus belli de fait.

C’est ce que Madame Florengel, Présidente internationale des Droits de l’Homme des Nations-Unies pour l’Afrique centrale, a rappelé à Brazzaville, le 1er février 2016 lors de son intervention.

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Depuis l’arrestation et l’emprisonnement du président Modeste BOUKADIA, le 15 janvier dernier, l’EQUIPE DU RESEAU CONGO-MFOA vient d’apprendre qu’une réunion s’est tenue, à Brazzaville, au Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération, en date du 03 février 2016, avec pour ordre du jour «Allégation d’arrestation d’opposants politiques : Cas BOUKADIA ». Réunion convoquée par M. Cyprien Sylvestre MAMINA, Secrétaire Général du Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération. Ci-joint facsimilé en notre possession confirmant la tenue de cette réunion et la véracité des faits.ob_d8112d_01-boukadia-traore1-001

Conclusion retenue :

« Libération immédiate de Modeste BOUKADIA et tous les membres de son parti. Pour Modeste BOUKADIA, il est assorti d’interdiction de toute sortie du territoire congolais jusqu’à nouvel ordre »,notant que cette interdiction relève de l’arbitraire !

A cet effet, les Nations-Unies ont fait savoir que si le Congo ne s’exécute pas, l’ONU va appliquer la loi 196 des Accords de Lomé, à savoir des sanctions économiques et financières.

Malgré la décision prise au cours de la réunion du 03 février 2016 ci-dessus référencée, le Procureur Général de Pointe-Noire, M. Norbert KOUKOULI, rejette l’Avis des Nations-Unies qu’il considère comme consultatif. Selon les informations reçues du Parquet de Pointe-Noire, il refuserait, sur ordre de Denis Sassou et de son Garde des Sceaux, M. Aimé Emmanuel YOKA, la libération de Modeste BOUKADIA et des 14 membres de son parti, allant ainsi à l’encontre du Droit International en outrepassant la décision de ses supérieurs et en demandant dans son réquisitoire le maintien de la détention du Président Modeste BOUKADIA, au titre des mêmes motifs déjà rejetés par l’ONU, s’agissant là d’actions dilatoires venant du plus haut niveau de l’Etat, en l’occurrence M. Sassou Nguesso lui-même et son oncle, M. Aimé-Emmanuel YOKA, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice et des Droits Humains ( ?), Député Mbochi de la Région du Pool, circonscription de Vindza.

De plus, le Président de la Chambre d’Accusation aurait beaucoup de mal à. réunir des magistrats pour statuer sur la décision de justice concernant le cas de M. Modeste BOUKADIA.

Ainsi, l’avocat de M. Modeste BOUKADIA[iii] a informé l’épouse de son client qu’aucun magistrat ne veut statuer sur son cas, qu’il soit originaire du Nord ou du Sud. Les magistrats du Nord refuseraient de siéger, sous prétexte qu’ils ne veulent pas être taxés de juger un responsable politique du Sud. Et ceux originaires du Sud répondraient qu’ils ne veulent pas juger un des leurs. La justice ségrégationniste dans ce pays n’a même plus le sens éthique de leur profession.(§ article de Daniel Nkouta référencé en Note ii )

Pour l’heure, le Procureur de la République, M. David OSSEKE, représentant le pouvoir d’Oyo, ne se serait pas encore exprimé sur ce dossier qui met en évidence un déni de justice pour le Président Modeste BOUKADIA dont Sassou reconnaît et dit : « c’est compliqué ! », un aveu de taille qui montre combien le Président clanique et ségrégationniste est pris en otage entre son clan Mbochi et le Président Boukadia dont il sait que celui-ci a raison, puisqu’il avait repris et présenté cette idée. Seule solution pour Denis Sassou est d’ordonner la libération de Modeste BOUKADIA pour que ça cesse d’être « compliqué », surtout pour Lui !

A titre de rappel :

Le président BOUKADIA n’a pas fait appel à un soulèvement populaire.

Le président BOUKADIA n’a jamais appelé à la guerre. Il n’a jamais versé de sang au Congo, puisqu’il a sauvé la vie de son bourreau actuel.

Conclusion

L’EQUIPE DU RESEAU CONGO-MFOA en appelle au Peuple Congolais, à la Communauté Internationale et à toutes les personnes de bonne volonté d’intervenir auprès des Autorités du Congo-Brazzaville qui passent outre la décision d’une Institution supranationale qu’est l’ONU, afin que M. Modeste BOUKADIA et les 14 membres de son parti qui croupissent en prison depuis le 21 août 2013, soient immédiatement libérés.

Paris, le 13 février 2016

POUR L’EQUIPE DU RESEAU CONGO-MFOA

Par délégation,

Jean-Claude MAYIMA-MBEMBA

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21 réponses à (Congo-Brazzaville) Déni de justice contre M. Modeste Boukadia, emprisonné arbitrairement

  1. VAL DE NANTES dit :

    LA JUSTICE ETHNIQUE MISE A JOUR PAR L’ AFFAIRE BOUKADIA
    En quoi , BOUKADIA est plus dangereux que BOWOA ET MOKOKO ?
    TOUT COMME MAKAYA ,?
    Ce pays est malade de tribalisme congénital et certains donneront raison à l’oraison funèbre prononcée par NOTRE FRERE MALANDA .
    Beaucoup des congolais ,se bouchent le nez , avant de prononcer le mot tribalisme .Les faits politiques les y ramènent mécaniquement .
    Ce document en est une véritable illustration .

  2. Delbar dit :

    On s’étonne du cas de Monsieur Boukadia parce parce qu’il s’agit d’une personnalité connue.
    Mais la détention arbitraire au Congo est aujourd’hui la règle et personne ne dit rien pour
    ses malheureux sans voix et sans argent.
    Il n’y a plus de justice au Congo, il n’y a plus de barreau indépendant et l’arbitraire peut vous
    tomber dessus du jour au lendemain.

    Que font les avocats congolais ?
    J’ai appris que l’un d’eux avait dû quitter le pays pour se réfugier en France car il était gravement
    menacé.

  3. GILES dit :

    C’est peut-être le « COQ »

  4. Fuégo dit :

    Les Congolais sont en danger, on peut au Congo se retrouvé en prison pour un oui ou un non. Les faits sont têtus, on ne cessera de le dire que le Congo avec sassou nguesso est en danger de mort , de mort subite. La justice connait pas, voilà 2 cas (le cas Paulin Makaya et Boukadia) qui devraient interpellé la conscience nationale, passe sous silence, pieds et mains joints comme si nous vivons dans un pays de sauvages.
    Où est passé l’orgueil humain, la dignité humaine, celle qui nous différencie des animaux. C’est pour ça que nous disons quitte d’abord, regarde aussi les autres Congolais faire; peine perdue, c’est vraiment une tête de mule quoi !

  5. MOUSSITOU-YOULOU dit :

    Il faut avoir le courage de nommer le mal, et voir ensuite ce qu’il faut faire pour l’éradiquer. Le MAL = TRIBALISME! Ses manifestations: confiscation du pouvoir par des pseudo-cadres d’une région en particulier + Persécution d’une partie du peuple pour son appartenance géographique et culturelle. Des pseudo-cadres qui prétendent représenter les originaires du Nord.
    Vous le dites si bien! En quoi les actes civiques (manifestation pacifique) de Paulin MAKAYA, la prise de position verbale et écrite de M. BOUKADIA…en qoui disais-je ces actes sont-ils plus graves que le soulèvement populaire demandé par M. BOWAO ou les faits révélés par la vidéo sur M. MOKOKO? Comme par hazard, les deux embastillés sont originaires du SUD, mais il ne faut pas dire que c’est du TRIBALISTE, sinon vous serez accusé de TRIBALISTE!
    Faut-il encore rappeler que M. MBAOU et M. NSONGUISSA MOULANGOU, eux aussi originaires du SUD, furent embastillés pour des allégations qui n’arrivent même pas à la cheville des actes qui engagent la responsabilité de M. BOWAO et M. MOKOKO?
    Faut-il encore rappeler pendant que les MOUNGOUNGA NKOMBO-NGUILA, Bernard KOLELA, Philippe BIKINKITA, KOUKEBENE et d’autres étaient en exile ( Ils le sont toujours pour la plupart)avec interdiction formelle de mettre pied dans leur pays, M. YHOMBI, Premier ministre sous LISSOUBA, pouvait quant à lui se rendre au Congo emrasser son frère du NORD au povoir depuis la nuit des temps?
    Beaucoup de congolais savent que DIAWARA a eu comme compagnon de lutte IKOKO, un originaire du NORD qui savait parler PAYS et non REGION. Mais combien de congolais savent qu’à plusieurs reprises les pseudocadres du NORD ont demandé à IKOKO de lâcher DIAWARA considéré comme SUDISTE pour rejoindre ses vrais frères du NORD? Comme il s’est entêté, les vaillants guerriers du NORD l’ont abattu avec son « Faux frère »!
    Mais il ne faut pas le dire, à moins d’être revanchard ou tribaliste!
    M. SASSOU NGUESSO et sa bande se rendent-ils comte du fardeau qu’ils sont en train de laisser à nos enfants et à nos petits enfants. Ce fardeau est mille fois plus lourd à porter que les crédits à très long terme que le régime contracte auprès des chinois et consort.

  6. MOUSSITOU-YOULOU dit :

    Veuillez excuser les coquilles dans mon post! Merci.

  7. mwangou dit :

    Bjour!
    Il y a bien longtemps que la justice n’existe plus au Congo (cf un article de LENGA PLACIDE dans la semaine africaine de 1980 entre septembre et octobre). Que ce même Lenga soit encore là dans cette pourriture alors qu’il a largement dépassé l’âge de retraite, dépasse l’entendement. Bien entendu aussi que depuis 1997, le pourrissement de la justice n’a fait que s’accélérer et aujourd’hui, pour qui habite le Congo, la justice est plutôt une aile du pct en matière politique, et une aile de la mafia en matière civile. Les avocats au fil du temps, ont du abandonner leur rôle pour se mettre au diapason. Ils sont tous ou presque derrière leur bien-être.
    Dans la situation actuelle, il est vivement conseillé de se tenir à distance de cette institution dont les acteurs ont pour la plupart un niveau en droit qui pose problème, à l’image de l’agrégé du cames africain, moudoudou.

  8. mwangou dit :

    Le cames qui va tuer l’Afrique. la plupart des universitaires qui ont eu leurs grades par ce cercle (on le dit « Conseil »), cela s’est fait dans un contexte de corruption. pour ceux qui suivent ou ont suivi l’irruption des professeurs dans nos universités, ils ont du constater que l’Afrique centrale n’a commencé à récolter de la semence corruptrice de ce cercle, que lorsqu’elle a daigné accepter de supporter les frais du mode de vie de ces acteurs. C’est depuis que le Congo s’est mis à abriter les sessions de ce cercle que les professeurs foisonnent. Et depuis, le pouvoir congolais qui est champion dans la corruption, a compris qu’il pouvait accélérer ainsi le processus de modification de l’université à l’image de l’armée congolaise, sans qu’on lui trouve le moindre reproche sur sa mauvaise foi. Avec le cames, un candidat a déjà un malus, si la session ne se tient pas dans son pays. Des candidats bien plus vaillants se sont retrouvés larguer sur le quai parce qu’ils n’ont pas eu la chance d’être soutenu financièrement par leur pays. Par soutien, il s’agit de faire vivre le paradis aux professeurs qui font passer le concours, en mettant à leur aise des voitures de luxe, des hébergements dans le luxe, des fonds de poche bien garnis et la courbette des candidats.
    voilà comment des Moudoudou et autres. Voilà que l’Afrique court un risque réel d’effondrement par ce jeu de la mort qui est parti des forces publiques armées vers les autres secteurs, l’éducation en l’occurrence. Je n’utilise pas le mot « mort » par simple euphémisme: un nombre impressionnant de professeurs en médecine au CHU de Brazzaville, n’a curieusement contribué qu’accélération du taux de mortalité dans le pays. Parmi les sources des ressources financières de la mairie de Brazzaville, on place au premier rang « la morgue municipale ». C’est qu’avec les profs, la morgue peut tourner 24h/24.
    Alors, la résurrection de la justice, c’est pas pour demain.

  9. Mayima Mbemba,

    Où est le livre que vous avez écrit sur les assassinats sous sassou nguesso ? Pourquoi ait disparu ? Pourquoi avez-vous fermé votre site web très critique contre sassou après le retour de Kolelas au Congo?

    Ah Mbemba, c’est bien de dénoncer l’emprisonnement de Boukadia qui aida sassou à arrêter le processus de démocratisation du Congo, mais faites-le dignement sans faire appel à la fibre tribale comme ton frère Malanda. La sortie de ton article et celui de Malanda qui tirent sur la fibre tribale à quelques jours du départ annoncé de sassou est très suspecte.

    Pourquoi faire des comparaisons à connotation tribale entre le cas Boukadia et les cas Bowao et Mokoko, alors qu’une simple analyse juridique de son incarcération, comme le fit Daniel Nkounta, aurait suffit.

    Votre petit jeu à un moment où la vie des millions de congolais est en jeu est très dangereux. sassou, n’est-ce pas votre allié d’hier contre les institutions démocratiques? N’est-ce pas à sa demande que vous avez fermé votre site web? N’est-ce pas à sa demande que votre livre ne se trouve dans les librairies?

    Sobéno! La priorité de l’heure est de chasser sassou et non la diversion en cherchant à opposer les populations sur des sujets bidons.

  10. Aimé Césaire dit :

    Qui a chassé l’Abbé fulbert youlou au pouvoir?
    lesquels ont complotés pour le départ de Massamba débat au pouvoir?
    Lesquels qui critiquaient Bernard kolelas de son vivant?
    Balayer devant vos portes et ça ira mieux

  11. Londi dit :

    S’indigner sur le sort malheureux de Boukadia, Paul in Makaya et tant d’autres détenus injustement me paraît sain. Établir des comparaisons entre les agissements et les soi-disant crimes commis par Bowao et Mokoko est aussi malsain. Vous dénoncez des comportements tribalistes, c’est aussi juste. Mais il faut, peut-être, se rendre à l’évidence que le tribalisme est un système mis en place par les assoiffés du pouvoir. Mettre hors d’état de nuire les acteurs qui érigent ce système en méthode de gouvernement revient à supprimer la situation d’injustice dont vous vous indignez. Arrêtez donc de torpiller les stratégies de nos leaders de l’opposition en cherchant à les cataloguer dans des ensembles construits de toute pièce : l’homme du nord souffre autant de la situation que son homologue du sud, je l’ai déjà dit. Qui êtes-vous pour parler au nom des peuples du sud ? Certaines personnes du sud n’ont-elles pas contribué leurs soi-disant frères de la même région ? Certains ne se sont-ils pas liés à ceux du soi-disant quand on leur fait miroiter quelques avantages en espèces sonnantes et trébuchantes ou pour des postes alléchants ? Tous ceux qui se sont proclamés « combattants du sud » l’ont fait pour leur propre intérêt en faisant payer un lourd tribut à ces peuples qu’ils étaient sensés défendre. Je mets dans le lot, les Koléla, Ntumi et tous ceux qui se sont proclamés des « messies » du sud. Ils ont utilisé la fibre sensible du tribalisme pour occuper des postes pour continuer à exister dans le système.
    Je soupçonne certaines de ceux qui interviennent ici de sauver le candidat tribaliste qu’ils ont choisi. Sous des prétextes fallacieux ils essaient de torpiller toutes les initiatives qui pourraient faire émerger un candidat capable de mobiliser tout un peuple, du nord au sud, de l’est à l’ouest pour chasser le système tribaliste que vous dénoncez à juste titre. Une vidéo datant de Mathusalem vous hérisse le poil et vous fait dresser en juge suprême exigeant le pardon au nom de je ne sais qui. Quel est celui qui n’a jamais commis d’erreur à un moment de sa vie. Est plus grand celui qui le reconnaît et rectifie ainsi la faute ou l’erreur commise.
    Il est temps de dépasser toutes ces petites chamailleries, il faut penser à la bataille qui s’annonce en s’alignant derrière celui qui sera capable de nous débarrasser du tyran et de son système mafioso-tribaliste que vous dénoncez à juste titre. Moi je vote Mokoko.

  12. Humble Boukanoua dit :

    Moi je vote pour Modeste Boukadia.
    Lui au moins n’est pas tribaliste. Tout au moins jusqu’à la prochaine vidéo pouvant l’inculper.
    En attendant, tous derrière Modeste…
    Vive la démocrachie!

  13. Londi dit :

    P.S.. : des coquilles se sont glissées dans mot Post. Veuillez m’en excuser.
    Certaines personnes du sud n’ont-elles pas persécuté leurs soit-disant frères du sud ?
    Liés à ceux du soi-disant nord quand on leur a fait miroiter …

  14. hallo hallo dit :

    Paulin Makaya a été jeté en prison comme un petit voleur du marché »total ».
    M. BOUKADIA vous avez estimé que Paulin Makaya n’a pas assez d’envergure pour résister à la répression militaire du régime de bville. Vous avez donc décidé de foncer droit et tête baissée dans la gueule du loup. Une telle démarche dépasse mon entendement. Je ne comprends pas le sens de votre démarche?
    Vous vous êtes pas pris pour Mandela ou SUU KI?
    Faut revenir sur terre. Vous êtes dans un monde de rêves.
    Vous comptez sur quoi pour résister? Certainement pas sur » l’association des malfaiteurs affairistes qui prétendent être en relation avec le créateur de l’ univers pour nous appauvrir »
    Mon gars, vous n’êtes pas sorti de l’ auberge. C’est dommage de vous voir dans cette situation.
    Bon courage

  15. Londi dit :

    @Humble Boukanoua,

    Cher monsieur, il n’y a peut-être pas de vidéos sur Boukadia mais il propose une stratégie non viable. La création d’un nouvel état et sa reconnaissance au sein du concert des nations demande de franchir plusieurs étapes :

    1) Soumettre la requête au sécrétaire général de l’ONU qui l’examiné et la soumet au conseil de sécurité ;
    2) Le conseil doit obtenir un vote d’au-moins 9 sur 15 de ses membres dont la totalité des voix des 5 permanents (Chine, Etats-Unis, France, Grande Bretagne et Irlande du Nord) ;
    3) Ensuite il faut obtenir le vote de l’assemblée générale à la majorité des deux tiers.

    Si les informations sont bonnes, la demande de la création de l’État du sud Congo doit être à l’étape 1. Ce n’est donc pas pour demain.

    Maintenant nous avons une contradiction principale à résoudre : faire partir le dictateur. Je m’alignerai derrière celui qui en sera capable. Je ne nous vois pas repartir 15 ans avec ce tyran. Boukadia, je pense, n’en a pas l’envergure. Nous avons besoin d’un candidat capable de mobiliser le nord et le sud pour triompher de la tyrannie. La division du pays c’est un mirage à la limite de la fumisterie.

  16. Humble Boukanoua dit :

    Londi,

    Merci toujours de rappeler quelque peu aux internautes comment l’ONU peut admettre un nouvel État parmi ses Membres ou accréditer les représentants d’un nouveau gouvernement.

    Mais il faut bien remarquer aussi que le droit international permet, à tout moment, la création d’un nouvel État puisque le nombre total d’États composant la communauté internationale n’est pas limité. De plus, il admet que les États existants  »peuvent sans restrictions se transformer et disparaître ». Ce sont là deux libertés fondamentales de l’Organisation des Nations unies.
    Toutefois, la communauté internationale n’encourage pas la multiplication des États, craignant une  »balkanisation » du monde. C’est que l’accouchement d’un État se fait rarement sans mal comme nous le savons tous. Celui de la Bosnie-Herzégovine, au début des années 1990, en est l’un des exemples les plus sanglants…

    Cependant, revenons plutôt à l’actualité brulante pour ne pas dire puante de l’heure au Con-go Brazzaville. Comment donc monsieur Mokoko compte s’y prendre d’ici-là si pas tout de suite, et pratiquement avec quels moyens selon vous, en envisageant les scénarios les plus plausibles? Vous pourriez sûrement nous dire ou nous édifier peut-être aussi un tout petit peu sans tout dévoiler bien sûr, mon Cher!

    Que c’est encore beau la démocrachie, ou presque, n’est-ce pas?

  17. Levraricongolais dit :

    Petite correction sur les membres du conseil de sécurité des nations unies
    Le Conseil de sécurité est composé de quinze membres : cinq permanents pourvus du droit de veto (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie) et dix élus pour une durée de deux ans (renouvelés par moitié tous les ans).

  18. mwangou dit :

    Bjour!
    Humble Boukanoua
    C’est bien cela la question qui se pose actuellement à nous tous. Comment peut-on faire dans ce scénario où le temps est contre nous tous, sauf bien sur le pct qui en est le maître d’ouvrage? Il arrive qu’il y ait de bonnes idées ici, celles qui doivent nous guider dans notre démarche actuellement. Oui, on ne se voit pas rempiler pour 5, 10, 15 ans avec le dictateur. Mais comment empêcher cela?
    pour l’instant, l’avantage est du côté du dictateur, et ici au pays, nous semblons avoir mains et points liés; nous sommes bâillonnés. nous sommes fatigués. Nous avons l’impression que même les dieux nous ont abandonnés. Car de plus en plus, nous sommes devant le dilemne du temps. Vraiment, nous sommes sans voix. Que faire?

  19. Londi dit :

    @Humble,

    démocratie, vous avez dit ? Etes-vous sûr que nous parlons du même pays et du même continent ? Avant d’aller plus loin il faut poser le prédicat que nous ne sommes pas dans un système démocratique. Comment Mokoko pourrait-il s’y prendre ? A partir du moment où le prédicat est validé nous pourrons affirmer que l’élection ne se fait pas sur la base d’un programme structuré autour des enjeux économiques ou même politiques au sens noble du terme. Tous les acteurs potentiels jouent sur des subtilités ethniques, régionales ou sur le rejet d’un système. Nous pouvons exclure, pour Mokoko, les 2 premières de la liste. Il ne reste plus que le rejet. Tous les autres candidats peuvent aussi en bénéficier à la différence que chacun d’eux ne comptabilise ce rejet que dans le périmètre éthno-régional. Je pense, supposition pas conviction, que Mokoko peut être celui qui peut faire ce lien.

    Pourquoi ?

    Dans le subconscient, comme on l’apprend avec les aperceptions d’Husserl, résident des reliquat des moments passés qui ont marqué notre vie comme quand on lie des odeurs à des situations particulières qui les ont provoquées. Nous avons une mémoire de ces situations particulières qui ont été essentielles à l’émergence d’une nouvelle espérance, d’un nouveau monde et d’une certaine délivrance des maux qui nous accablaient. La conférence nationale a été un de ces moments. Mokkoko l’a, en partie, incarnée. Tous les autres acteurs éminents de cette séquence démocratique l’ont trahie. Malgré les boules puantes du moment, simples jeux politiques que l’on voit sous d’autres cieux, Mokoko est resté fidèle à l’esprit de la CNS. Pour cela, il mérite un certain respect. En plus il a reconnu des faits là où beaucoup se seraient défilés. Il assume, nest-pas le début d’une prise de conscience, résultat, certainement, d’une longue maturation intellectuelle qui l’a fait engager dans ce processus électoral. La politique c’est aussi la capacité à se remettre en question car il n’y a pas d’évolution sans contradiction et sans remise en question. Tout le monde a lu ou est au courant de la littérature politique française où le mot changement occupe une place importante. En politique il est possible de changer contrairement aux religions où le dogme reste le principe fondateur, le socle.

    Comment ?

    En fédérant la population autour du rejet qu’elle éprouvé à l’endroit de ce régime sanguinaire et liberticide. Apport important au moment où l’opposition entre dans le dur devant des exigences que le tyran semble ignorer. Nul ne peut gagner en jouant une moitié contre l’autre. Il va donc être le trait d’union qui je fera un pont entre les 2 bords. L’embryon de son équipe de campagne en montre déjà quelques prémisses. Il va se déplacer, si le pouvoir lui en laisse l’opportunité, du nord au sud pour sensibiliser et réveiller les atteintes déçues de la CNS. Je suis persuadé que les gens l’écouteront même si les oiseaux de mauvaise augure mus par des intérêts personnels tentent de lui mettre les bâtons dans les roues. Fédérer, parler un langage de vérité sur la situation catastrophique, dépasser les clivages nord / sud, redonner de l’espoir aux jeunes, tels sont les concepts rassembleurs qu’il pourra mettre en oeuvre et lui permettront de répondre au Comment.

    Quand ?

    Il est plus qu’urgent que les polémiques inutiles s’arrêtent pour tendre tous ensemble vers l’échéance à venir. Viendra le temps du débat pendant toute la phase de réorganisation qui, nécessairement suivra. Tout sera à reconstruire. Pour ma part, il faut porter aux fonds baptismaux la 3e république et non la 9e comme c’est le cas actuellement. Troisième république à partir des indépendances pour consolider les acquis des luttes menées à l’époque avec de vraies institutions indépendantes donc 1ere : initiée avec les acquis de l’indépendance ; 2e : née des travaux de la CNS ; 3e : celle que nous allons bâtir dont rêveraient nos martyrs récents sur la base de leurs exigences.

    Tout ceci me permet de donner ma voix à Makoko.

    Bonne journée Humble !

  20. Humble Boukanoua dit :

    Oui Londi,

    Et à mwangou aussi qui est bien intervenu entretemps,

    Hélas, il est quasiment courant en politique tout court, de faire avec des oiseaux de mauvais augure précisement sans nécessairement composer avec eux pour autant. Et oui, j’ai bien dit doublement [démocrachie] en espérant que la perception sarcastique sur l’élan du caractère illusoire de ce concept au Con-go dans mon propos serait relevé sans polémique aucune. Bien au contraire. Mais enfin!

    En bref, la conclusion est difficile à accepter. Pour renverser une dictature efficacement et au moindre coût, il est impératif de travailler à quatre tâches:

    Renforcer la détermination de la population opprimée et sa confiance en elle-même, et améliorer ses compétences pour résister;

    Fortifier les groupes sociaux indépendants et les institutions qui structurent la population opprimée;

    Créer une puissante force de résistance interne;

    Développer un plan stratégique global de libération judicieux et le mettre en œuvre avec compétence.

    Une lutte de libération est un temps d’affermissement de la confiance en soi et de renforcement de la cohérence interne des groupes combattants. Il n’est pas impératif de compter sur le cas d’espèce Con-go d’aujourd’hui sur un  »superman » mortel… Vous ne devez compter que sur votre propre détermination… Aidez vous en vous soutenant les uns les autres… Fortifiez ceux qui, parmi vous, sont faibles… Unissez vous, organisez vous… Et vous gagnerez… Une fois que vous aurez pris cette question en main, c’est à ce moment-là, et pas avant, qu’elle sera résolue. L’on est tout de même à un (1) mois de ce scrutin illégal, s’il vous plait!

    Quand la dictature doit faire face à une force solide, sûre d’elle-même, dotée d’une stratégie intelligente, avec des actions disciplinées, courageuses et vraiment puissantes, elle finira par s’écrouler. Mais, au minimum, les quatre conditions énumérées ci-dessus devront être remplies. Un certain Mapingou, lui aussi venait de reconnaître semble-t-il, que le candidat Mokoko attendait encore de consolider une structure de campagne en place. Sérieusement?

    Comme nous pouvons le constater, la libération des dictatures dépend finalement de la capacité des peuples à se libérer eux-mêmes. Les expériences réussies de défiance politique – ou de lutte nonviolente à buts politiques – cités précédemment prouvent qu’il est bel et bien possible pour les populations de se libérer par elles-mêmes. Mais cette option est restée peu développée. Nous devons l’examiner en détail dans les jours suivants. Néanmoins, il nous faut d’abord, à mon avis, aussi étudier la question sur la régularité des élections à venir comme moyen de démanteler cette dictature. Je ne vois toujours pas rationnellement par quel miracle, un individu à ce stade, soit-il Mokoko ou un autre amateur de cinéma ferait changer la direction du vent si ce n’est par un soulèvement populaire spontané.

    Comme quoi, confrontés aux graves problèmes d’une dictature, certains peuples s’installent dans une attitude de soumission passive. D’autres, ne voyant aucune possibilité d’aller vers la démocratie, concluent qu’ils doivent composer avec cette dictature apparemment indestructible, en espérant que, grâce à la  »conciliation », au  »compromis » et aux  »négociations », il sera possible de sauver quelques éléments positifs et de mettre fin aux brutalités. En apparence et faute d’alternatives réalistes, cette option en séduit beaucoup. Mais sait-on réellement quels sont  »les pactes » que certains ont signés avec le diable alors que d’autres croupissent en taule pour du beurre? Voilà ce qui détruit au fond. Pas l’intransigeance de ceux qui posent les bonnes questions, ou des leaders qui marchent devant avec la foule pour protester, contester et résister!

    Une lutte sérieuse contre une dictature brutale n’est pas une perspective agréable, certes. Pourquoi faut-il l’envisager? C’est on ne peut clair, non? Mais attention, nombreux sont bien compromis…

    Il est dit parfois que la vérité n’est pas uniquement d’un seul côté.

    Bonne journée à vous aussi_

  21. mwangou dit :

    Bjour!
    « Il est dit parfois que la vérité n’est pas uniquement d’un seul côté. » Chez sassou nguesso et son pct, si. Ici la vérité est d’un seul côté… Voilà pourquoi on apprend que des magasins des étrangers ont été transformés en dépôt d’armes, pour après 20 mars prochain. Mais cela ne nous étonne pas, ici au pays… Il doit à tous prix être élu au seul tour autorisé.
    A bon entendeur, salut!
    p.S. j’ai voulu seulement relayer une info que j’ai trouvé sur le net, mais qui est d’autant plus plausible que dangereuse et donc qu’il faut à tous prix vulgariser…

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