Quatre organisations non gouvernementales ont dénoncé, dans une note de « position » rendue public jeudi, l’atteinte à la liberté de presse au Congo, en raison de la plainte portée contre le directeur de l’hebdomadaire Tam-tam d’Afrique, a appris Xinhua.
Ces quatre ONG sont l’Observatoire congolais des droits de l’homme, le Forum pour la gouvernance et les droit de l’homme, le Cercle national pour le droit de l’homme et la paix, et l’Assocition de défense et de promotion des droits des autochtones.
La note de « position » qui va à l’encontre de la citation directe de M. Antoine Ernest Olessongo, ancien président du Tribunal d’instance de Mfilou dans le 7ème arrondissement de Brazzaville à l’endroit de M. Laudes Martial Mbon, directeur de publication de l’hebdomadaire.
Ces organisations qui craignent l’assignation de ce journaliste en justice pour la publication des faits largement connus et diffusés auprès des autorités judiciaires et administratives, qualifie ce procès d’atteinte inadmissible contre la liberté de la presse et le droit de défendre les victimes de la mauvaise administration de la justice.
En effet, dans sa parution n° 386 du 15 juin 2011, l’hebdomadaire Tam-tam d’Afrique, paraissant à Brazzaville, a publié un article dans lequel, il rapportait les propos contenus dans une ‘plaidoirie’ de deux organisations de défense des droits : Cercle uni pour les droits de l’homme et la culture de paix (Cudhoc) et Cercle national pour les droits de l’homme et la paix (Cndhp).
Cette « plaidoirie », largement diffusée auprès des autorités judiciaires, fait état du traitement indélicat d’une affaire concernant la veuve Atiga par M. Antoine Ernest Olessongo, ex-président du Tribunal d’instance de Mfilou.
Suite à la parution de cet article, le 12 juillet 2011 par voie de citation directe le plaignant a enjoint M. Laudes Martial Mbon, à comparaitre ce 21 juillet 2011 devant la Troisième chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Brazzaville, aux fins de répondre des chefs de diffamation et d’injures publiques, crimes prévus et punis par les articles 373 du code pénal congolais.
En dépit du report en date du 18 août, l’ex-président du tribunal d’instance de Mfilou exige des dommages et intérêts de 200 millions FCFA. Au regard de cette exigence, ces organisations qui s’inspirent de la charte universelle des droits de l’homme relèvent que tout citoyen a le droit de saisir les cours et tribunaux pour faire entendre sa cause.
A ce titre, M. Antoine Ernest Olessongo, ancien magistrat congolais, défenestré de la magistrature pour faute professionnelle lourde, n’a pas fait usage de son droit de réponse conformément à la loi n° 8-2001 du 12 novembre 2001 portant sur la liberté de l’information et de la communication.